Rien ne se passa.
Pensant qu'elle avait dû se tromper, elle se concentra et appuya sur les bons boutons pour ouvrir sa porte.
Toujours rien.
Delphane sentit la transpiration perler sur ses tempes, le long de son dos, sur ses cuisses, sous ses bras. Pourquoi la porte ne s'ouvrait-elle pas ? Ca avait été déjà bien assez horrible de devoir traverser tout le vaisseau sous le regard des passants, il fallait maintenant qu'elle soit bloquée dehors ! Elle se mit à tambouriner sur la porte, sans succès. Des bouffées de chaleur la parcourait, et elle commençait à se sentir mal, comme avant un malaise. Il fallait qu'elle entre à tout prix dans sa cabine, sans ça elle ne pourrait pas se remettre ! Elle se jeta littéralement sur la porte, qui resta immobile. Les larmes aux yeux, les mains tremblantes, et dégoulinante de transpiration, Delphane chercha à tâtons son améthyste.
Mais elle ne la trouvait pas. Son coeur s'emballa. Où était Copp ? Elle n'avait pas pu la perdre, c'était absurde ! Qu'allait-elle faire sans Copp ? Elle était véritablement seule, seule au monde, sans aucun ordinateur, sans aucune I.A. pour l'aider. Et bien sûr, mais ce n'était pas nouveau, sans aucun ami.
Elle entendait les bruits de pas dans les couloirs voisins. Par bonheur, jusque là, personne n'était venu la voir. Elle était certaine que si elle croisait qui que ce soit, elle mourrait instantanément. D'ailleurs, elle sentait comme une pointe dans le dos, et un poids sur la poitrine. Alors peut-être allait-elle mourir là, dans ce couloir, bêtement.
Elle essayait de réfléchir, mais elle se sentait dans le coton, comme si elle n'était plus dans son corps. Est-ce qu'il ne valait pas mieux mourir ici plutôt que de demander de l'aide à quiconque ? Mais il y avait Copp. Elle n'allait pas laisser Copp toute seule, tout de même... Sans elle, Copp ne serait rien, sans son apport régulier de données de comportement... Il fallait à tout prix qu'elle retrouve Copp, mais pour ça, il fallait qu'elle survive ! Elle utilisa ses dernières forces pour se traîner jusqu'à l'infirmerie, ou du moins lui semblait-il qu'il s'agissait de l'infirmerie, mais tout autour d'elle devenait tellement flou, et les palpitations de son coeur étaient tellement douloureuses, et ses tremblements la secouaient entièrement, elle ne pouvait pas être sûre d'être au bon endroit...
Elle tambourina à la porte, comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt sur la sienne, jusqu'à ce que celle-ci, ô bonheur, s'ouvre. A la limite de l'inconscience, Delphane voulut prononcer quelques mots, mais sa voix s'étrangla et elle n'émit qu'un borborygme inintelligible, avant de commencer à s'effondrer. Dans un ultime effort, elle empoigna la blouse de la personne qui se tenait devant elle, le souffle coupé, complètement paniquée, et réussit à se tenir debout. Mais pour combien de temps ?...