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C.V.
Bonjour,
On m’a dit qu’il vous manquait un pilote et on m’a dit que je devais envoyer un C.V. si je voulais postuler. Entre nous, on m’a aussi dit que personne n’avait envie d’être relégué sur Nimue, alors je me suis dit : « ma vieille Eve, ce poste est pour toi ! ».
Bon, puisqu’il faut remplir cette formalité, voici mon C.V..
Mais je vous dis tout de suite que je compte beaucoup plus sur les essais…
Nom : Wills
Prénom : Evanah
Surnom : Eve
Age : 16 ans
Jour de naissance : 1er Avril 3317
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Unité : Je ne suis qu’une civile, pour l’instant, mais si vous m’acceptez parmi vos rangs, je devrais bientôt appartenir à la classe militaire.
Profession / grade : Je postule évidemment pour le poste de pilote de l’escadrille de Nimue.
Lieu de vie : Dernièrement, c’était dans un appartement miteux de Kekkaï, mais j’espère bien pouvoir loger sur Nimue d’ici peu…
Physique : Si ça peut m’aider pour le poste, je suis une jolie fille. Malgré mon âge, je crois que ma croissance est terminée. Je guette les centimètres supplémentaires, mais ils ne veulent vraiment pas venir. Je suis assez fière de mon physique très féminin, mais je dois avouer que mes manières le sont beaucoup moins. Mais après tout, je veux devenir pilote, pas mannequin. Je suis de taille moyenne, c’est-à-dire que je mesure 1,63 m, et de poids moyen, également, soit 52 kg. Je ne vous donne pas mes mensurations, j’aurais trop l’air de vouloir coucher pour réussir. Ce qui est hors de question, bien sûr.
J’ai un visage fin, en forme de cœur, bonne mine, enthousiaste. J’ai de grands yeux bleus expressifs. Ouais, on peut le dire, je suis très mignonne.
Quant à mes cheveux… Ils sont châtain clair, ça c’est sûr. Mais je ne saurais dire s’ils sont longs ou courts, j’ai tendance à les couper un peu n’importe comment. Mais je les attache pour qu’ils ne me gênent pas pendant que je pilote.
Donc, pour résumer, si ça vous intéresse, je suis une bombe. Sinon… Et bien tant pis !
Caractère : Le boute-en-train de première, c’est moi ! Si vous avez besoin d’ambiance dans votre escadrille, poussez-vous, j’arrive. Sinon… J’arrive quand même !
Sérieusement, j’ai de bonnes qualités pour faire un bon pilote : je suis une véritable tête brûlée. J’ai déjà fait pas mal de missions-presque-suicide. Je n’ai peur de rien… En fait, si, j’ai peur des araignées. Oui, je sais, c’est complètement stupide, mais c’est plus fort que moi. Ces petites bestioles me terrorisent. Je suis quelqu’un de fidèle et on peut me faire confiance. Surtout quand il s’agit de foncer tête baissée dans les ennuis. J’adore les ennuis !
Bien sûr, je suis un peu irréfléchie, mais on ne demande pas aux pilotes de réfléchir, pas vrai ? On leur demande d’obéir…
Bon, c’est vrai, je ne suis pas non plus une grande fan de l’obéissance, mais c’est comme tous les pilotes, n’est-ce pas ?
Si j’oublie quelque chose à propos de mon caractère, et bien vous le verrez sans doute sur le terrain, donc je vais pas m’accharner plus longtemps sur ce clavier.
Don : Le pilotage, bien sûr ! Y a besoin d’autre chose ? Ah ouais, je suis assez douée au tir au flingue, aussi, c’est toujours utile…
Relations : J’ai plus ou moins coupé les ponts avec ma « famille » et je ne connais personne dans l’armée… j’espère que vous prenez pas au piston…
Histoire :
Ça commence de façon assez marrante, en fait : je suis née un premier avril. Et je suis née sur un vaisseau, si c’est pas la classe, ça aussi. Je suis née sur Pandore. Oui, exactement, le vaisseau de contrebande. Une superbe vivenef, si vous voulez mon avis. Dommage qu’on lui fasse faire ce qu’elle ne veut pas. Je crois même que c’est le Commandant qui a marié mes parents. Si j’en crois ma mère et ses yeux brillants quand elle me parle de mon père, ces deux-là s’aimaient à la folie. Moi je trouve ça cool de naître de parents qui s’aiment. Mon père était un pilote. Le meilleur de l’escadrille. Un capitaine né. Et il était super cool. Moi, je l’adorais autant que ma mère. J’adorais ma mère aussi, elle était très gentille.
J’ai donc grandi dans le milieu de la contrebande. Très tôt, j’ai appris à me défendre, des rudiments de pilotage et de mécanique, aussi. Mon père faisait pas mal de jeux avec moi. Je crois que c’était pour entraîner mes réflexes. En tout cas, je m’amusais bien avec lui. Avec lui et avec tous l’équipage en fait. Je crois même que Pandore m’aimait un peu. Je venais lui causer souvent, aussi. Très tôt, elle m’a dit que je devais partir. J’ai pas compris tout de suite.
La vie de contrebandier est très dangereuse, surtout quand on est pilote. J’étais trop jeune pour m’en rendre vraiment compte, mais ma mère était toujours terrifiée quand mon père partait avec son chasseur. Je comprends, aujourd’hui, bien sûr. Mais cela ne m’a pas empêché de choisir la même voie. Pourtant, on peut dire que le destin s’est acharné pour que je ne devienne pas pilote.
Ca a commencé avec la disparition de mon père. Et de toute l’escadrille. Je sais pas ce qui s’est passé. Peu de gens le savent, je pense. Le Commandant les a envoyés en mission. On ne savait pas ce que c’était, cette mission, mais même le Commandant était inquiet. Et ils ne sont jamais revenus. On n’a pas retrouvé la moindre trace d’eux. Ouais, comme je vous le dis.
J’ai attendu très longtemps son retour. Ma mère a plus vite compris qu’il ne reviendrait pas. Elle n’a pas eut le courage de m’expliquer. C’est Pandore qui l’a fait. J’ai été très triste. Longtemps. Mais pas trop. Je ne suis pas du genre à me morfondre. Et puis j’avais toujours ma mère avec moi. Ce qui est déjà beaucoup, surtout quand on a une famille de contrebandiers.
Après ça, le Commandant a du acheter de nouveaux chasseurs et engager de nouveaux pilotes. Le nouveau chef d’escadrille était un jeune type très sympa. J’avais douze ans et il m’a fait monter pour la première fois sur un simulateur de vol. je ne me rappelle plus bien de ma performance, mais le pilote a été épaté. Je me souviendrais toujours de la tête de merlan frit qu’il m’a faite. Et je me souviens aussi que ça m’a beaucoup plu.
J’y suis retournée tous les jours. Jusqu’à ce que je monte la première fois dans un chasseur… À treize ans. J’étais pas grosse, ça c’est sûr. On avait accroché des cannettes aux pédales pour que je les atteigne. Et j’ai effectué mon premier vrai vol avec l’escadrille. Rien à voir avec le petit jeu vidéo du simulateur. Ça, c’était du pilotage. Je me suis vraiment bien amusé, ce jour-là, même si j’ai bien failli y passer, moi aussi…
On était allé au centre du Cercle, dans le coin de l’Ancienne Terre, pour entraîner l’escadrille. Je vais essayer de vous raconter…
***
« Hey ! Où tu vas Eve ? »
C’était le chef d’escadrille que j’entendais dans mon casque, avec le grésillement habituel des communications sur fréquence pirate.
« Ben ça se voit pas ? » répondis-je en finissant mon looping.
« Si, justement : tu fonces droit sur le champ d’astéroïdes. »
« Exactement ! »
Je poussai l’accélérateur un peu plus loin et je m’engageai dans le champ d’astéroïdes. Frôlant les rochers, je slalomai à une vitesse folle. Seul but en vue : faire monter l’adrénaline. Pour ça, j’ai été gâtée, ce jour-là.
« C’est de la folie ! Même les meilleurs pilotes se sont foutus la gueule en l’air là-dedans ! »
Pour toute réponse, je riais. Et je coupais la communication. Sur mon écran de contrôle, je le vis s’engager derrière moi dans le champ d’astéroïdes afin de me rattraper. C’était un très bon pilote et il m’aurait sans doute rattrapé s’il n’y avait pas eu ce… cette chose. Je ne sais pas du tout à quoi c’était du. Il y eut une pulsation venant du centre du champ, comme une explosion qui provoqua une lumière orange surnaturelle pendant un instant. Nos chasseurs furent soufflés avec les astéroïdes. Mon vaisseaux partit à bâbord en tonneaux. Je frôlais les rochers et je crut bien m’écraser sur l’un deux. Mais je sortis du champ avec quelques égratignures sur la coque seulement. J’aurais voulu partir en jurant à mon chef d’escadrille de ne plus jamais recommencer. Je l’attendis. Lui, il ne sortit pas du champ : il n’avait pas pu avoir la même chance que moi, il était mort et c’était de ma faute. J’en ai d’autant plus pleuré sa mort.
***
Mais j’ai continué. J’ai continué le pilotage. Je me suis entraînée, entraînée, encore et toujours. Je crois que j’avais un don inné. Mais, il n’y a pas photo : mes capacités sont aussi dues à des heures et des heures de vol.
Pandore, aidée de ma mère, a finit par me convaincre que la vie de pilote de contrebande était une folie. Elles ne voulaient pas que je gâche mes compétences et ma vie pour le transport de quelques épices.
Alors j’ai donné ma démission au Commandant. En parfait gentleman, il m’a donné la paye normale d’un pilote et je suis partie sur Tenkaï. J’ai loué un petit appartement et j’ai cherché du boulot. Et voilà.
