Histoire : Mon histoire... Elle commence il y à 24 ans, un beau jour de juillet... D'après mes parents, parce que d'après les archives météo, il pleuvait des cordes ce jour là... Enfin, passons. C'est ce jour là, dans une petite maternité de Troie que je naquit. Un beau bébé, ma foi... J'avais déjà, d'après ma mère de belles cordes vocales, me promettant un bel avenir dans la musique... Ou comme sergent recruteur.
Bref. Je naquis, disais-je donc un 28 Juillet, et reçu le magnifique prénom de Lunaë. Mon père, originaire d'Avalon, était un gradé de L’Agence de Répression Interstellaire (en clair la police) à la retraite, resté sur Troie après avoir rencontré ma mère, institutrice. Autant vous dire qu'avec des parents comme les miens, et sans frère ou sœur pour les occuper (j'ai longtemps regretté d'être fille unique), mon éducation fut particulière. A l'âge de 3 ans, ma mère commença à m'enseigner la lecture et l'écriture, chaque soir, lorsque je sortais de la crèche. Elle voulait que, lorsque j'arriverai en CP, je ne puisse faire honte à ses collègues en étant à la traîne. Son apprentissage fut efficace au delà de ses espérances, puisque j'entrais à l'école à 5 ans, au lieu des 6 réglementaires.
C'est peut-être à ce moment que commencèrent les problèmes. Rendus jaloux par le fait qu'un « bébé » comme ils qualifiaient les plus jeunes soit plus forte qu'eux, les autres enfants de la classe s'unirent pour me rendre la vie impossible. Vol de mes affaires, insultes... Troie avait beau être une planète solidaire, les enfants entre eux ne changent pas, quelque soit l'époque. Si les premiers temps, je subissait sans rien dire, je finis par prendre les choses en mains, et régler le problème à ma manière. Ainsi, il devenait de plus en plus fréquent que je rentre à la maison avec des bleus, des bosses ou des égratignures. Je n'étais d'ailleurs pas la seule à rentrer dans cet état, c'est sans doutes pour ça que les parents soupçonnèrent des bagarres. Mais c'était une sorte de règle tacite dans ces bagarres: Aucun aveux à un adulte. Moi, je n'avais pas intérêt à me plaindre, sous peine de voir redoubler les attaques « en traître », et eux non plus, car l'affaire surgirait alors au grand jour.
Mes parents étaient stricts, mais du moment que mes notes étaient correctes, ils me laissaient une certaine liberté, estimant que pendant que je travaillais, je ne faisais rien de mal. Ainsi, sitôt que j'eus compris le truc, je me mis à étudier une bonne partie de mon temps libre. Certes, la manœuvre (et les notes qui en découlèrent) attisèrent les jalousies, mais le temps passé dans la bibliothèque était du temps de gagné, et me rapprochait d'une bande d'élèves de 2 à 3 ans plus âgés que moi, qui se fichaient royalement de ces disputes avec ceux de ma classe, et avec qui je prenais l'habitude d'étudier. Ma proximité avec ces « grands » (à 7 ans, 10 ans, c'est grand) fit que les élèves de ma classe me laissèrent tranquille, sans doute par peur de représailles.
Durant 5 ans, je restais assez proche de ces élèves, apprenant à leurs cotés, révisant avec eux, pour la plus grande joie de mes parents, et la mienne, vu qu'ils me laissaient totalement libre de mes mouvements. Sorties en ville, soirées pyjamas avec Maï, la seule autre fille de la bande, ou ballades en vélos avec Marc et Thomas rythmaient donc mon quotidien. Sans m'en apercevoir, je gagnais en maturité, et me transformais doucement en garçon manqué, à l'image de ma grande sœur de cœur.
Un jour, je devais avoir 9 ans, Marc et Thomas, alors au collège, trouvèrent du travail. Un truc enfantin, en fait. On leur donnait des colis à livrer en vélo à des gens. En échange, ils recevaient soit des petits gadgets, des vêtements mode, ou de l'argent. A mon âge, la notion de bien ou de mal est encore floue, et je n'avais pas compris de quoi il s'agissait. Tout ce que je savais, c'est que je pouvais gagner de quoi faire pâlir d'envie toute ma classe, et j'avais beau ne pas apprécier les élèves de mon âge, être admirée et jalousé me plaisait un peu. C'est sans doute pour ça que j'acceptais de suivre les garçons dans leurs livraisons.
Leur employeur fut septique au début, puis, jugeant que je serais capable d'obéir, m'accepta. C'est ainsi que j'entrais dans un petit réseau de contrebande local, du genre trop peu puissant pour être craint, et achetant sa protection à d'autres réseaux... Même si à l'époque, j'ignorais encore que les « TDV » qu'on me faisait livrer étaient en fait des « Tombés Du Vaisseau ». J'étais pas franchement maligne, à l'époque... Et le premier qui me dit que ça s'est pas arrangé passe par la fenêtre... Ou le hublot, selon le lieu.
Donc, j'entrais dans ce réseau, livrant à droite et à gauche des trucs, cachés dans mon cartable. Qui aurais soupçonné une gamine rentrant de l'école? Surtout qu'on me donnait toujours les mêmes parcours à faire, renforçant cette hypothèse. A ce moment, mes parents croyaient que je travaillais deux fois par semaine chez l'oncle de Thomas, exerçant le métier d'homéopathe. La médecine par les plantes. C'était le prétexte qu'avait trouvé Marc, et qu'on utilisait tous.
A l'âge de 15 ans, un stupide accident ébranla tout notre système, et provoqua un sacré raz de marée dans ma vie: Mon père décida, habité par je ne sais quel élan de paternalisme (aujourd'hui encore, j'ai pas trouvé ce qui lui avait pris) de venir me chercher « au travail ». Ors, jamais nous n'avions pensé à prévenir le dit oncle (oui, on avait été très bête sur ce coup)! Aussi, je vous laisse imaginer la tête de mon père lorsque l'homéopathe lui apprit qu'il ne m'avait jamais vue. Ce soir là, en rentrant d'une livraison, j'eus l'impression d'être une criminelle... Bien vite, l'adolescente que j'étais finit par lui avouer la vérité (que j'avais fini par comprendre, quand même, mais ça m'amusait quand même... Allez savoir pourquoi), rendant le paternel fou de rage à l'idée que sa propre fille puisse se lancer dans un « métier » qu'il avait farouchement combattu toute sa carrière.
La punition qui me tomba dessus fut lourde. Pendant 2 semaines, je restais incertaine quand à mon avenir, cloîtrée à la maison. Mon père avait prévenu l'école, ainsi que les parents de Marc, Mai et Thomas, qui furent punis également, quoique moins sévèrement. La petite soeur de Mai, l'une des rares élèves que j'appréciai dans ma classe m'apprit même (en faisant mine de venir me donner les devoirs donnés par les profs) que si Mai avait été punie, c'était surtout pour avoir été découverte.
Après deux semaines de « détention », donc, mon père me fit part de sa décision: Puisque c'était la proximité avec mes amis qui avait causé la « situation » (je reprends ses termes), il avait choisit de m'en éloigner. Je partais donc pour Troie, chez mon oncle, où je resterait jusqu'à ma majorité au moins. Je vous laisse imaginer l'ambiance qui a occupé la maison entre cette décision et la date de mon départ. A coté, celle des 2 semaines précédente était très chaleureuse... Plusieurs bibelots furent victimes de ma colère noire...
J'arrivais donc à Avalon en Aout, complètement chamboulée. J'y découvris mon oncle, bourru, mais plus présent que mon père, même si je le rejetais longtemps. Sans réels repères, je m'enfermais dans seule passion qu'il me restait, puisque je n'avais plus le droit ni à mes amis, ni à mes sorties, à savoir les livres. La rentrée à l'école, et l'ambiance plutôt différente que j'y trouvait (à 16 ans, les enfants sont plus matures qu'à 6) me força à me sociabiliser avec des enfants de mon âge.
Bien que redevenant peu à peu une jeune fille vive et heureuse, je n'oubliais pas que j'étais toujours punie. Et si je l'oubliais, la présence constante de mon cousin ou de mon oncle, venant me chercher à l'école, où me suivant dans toutes les sorties possibles me l'aurait rappeler.
C'est durant cette première année que je me liais à un élève plus âgé: Saphaël Elyke. A l'origine, en fait, j'en entendis tout simplement parler par certains élèves, qui regrettaient son engagement dans l'armée de terre. Je le rencontrais lors d'une fête de promo, à laquelle m'accompagna mon cousin (râlant tant qu'il pouvait de devoir jouer les nounous), et nous sympathisâmes, même si au tout début de la soirée, les paris se firent pour savoir qui taperait sur l'autre en premier, Saphaël et moi étant supposés avoir le même fort caractère... On se demande ce qui leur fait dire ça. J'suis pas une brute, quand même!
Bref, nous devinrent rapidement assez proches, et finirent par sortir ensemble (au grand amusement de certains amis communs, qui trouvaient spirituels de nous taquiner à ce sujet).
C'est vers cette époque (près d'un an après mon arrivée) que je comprenais les motivations de mes parents (même si je ne lui pardonnais pas) et cessait de me méfier de mon oncle.
En début de terminale, mes résultats étant suffisants, je m'ouvris à ma famille et mes amis d'un projet qui me tenait à coeur: Devenir médecin. Si chacun m'assura que je ne pourrais qu'y réussir (du moins au niveau résultats), il se posait un énorme problème: le financement d'un temps d'études aussi longs. Saphaël et mon cousin furent mes sauveurs: Le premier me renseigna sur les bourses offertes par l'armée, qui finançait les études en échange d'un engagement de 3 fois la durée des études, système peu connu, sur lequel courraient encore pas mal de légendes, et le second me « pistonna » auprès de certains collègues à lui, s'assurant que mon dossier ne resterait pas bloqué dans un coin. Vous savez comment c'est, l'administration, non?
C'est ainsi que j'entrais à 17 ans en faculté de médecine, et commençait à y travailler d'arrache pied. Les étudiants en médecines sont des brutes, prêtes à tout pour être à la première place. Mon âge, le fait que je sois une fille, mon caractère... Furent autant de prétextes utilisés pour me prévenir « bien gentiment » que je n'avais pas ma place en cette école... Je crois que c'est à ce moment que j'ai vraiment découvert que je détestais ce genre de mensonges, et l'hypocrisie... Dommage pour les menteurs, je tint bon. Ma « famille » (Saphaël comprit) me soutint énormément en cette période.
A 18 ans, âge où ma « punition » prit fin, mon père me proposa de rentrer à Troie. Je refusais. J'avais ma première année (en fait, j'eus les résultats officiels peu après, j'étais prise de justesse), un petit ami, et, mais c'est plus puéril, je le boudais toujours, préférant de loin mon oncle. Je crois qu'il l'a très mal prit le pauvre. Mais après tout, il l'avait mérité, puisque suite à sa punition, je perdis tout contact avec mes amis. Je ne les ai pas retrouvés aujourd'hui.
Je poursuivis donc mes études de médecine, de façon plus calme, la première année étant passée, communiquant avec Saphaël grâce aux merveilles de la technologie, alors qu'il était pilote sur Balor, et me faisant un nom en temps qu'interne: La première personne à avoir hurlé sur un colonel (je sais plus qui, sérieusement, c'était pas le plus important à ce moment) quand à sa conduite « irresponsable » et « digne d'un enfant de 3 ans » (C'était la troisième fois qu'il sonnait pour réclamer un objet strictement interdit dans un hôpital, et ce alors qu'il y avait d'autres patient qui m'attendait non mais!). Si les collègues du services et le reste de la famille avaient bien rit, le colonel n'apprécia pas du tout... C'est sans doutes la raison pour laquelle je me trouve aujourd'hui sur Nimue, pour poursuivre mon internat, plutôt que sur une autre base... J'vous jure... Enfin, bref. Il y en a un autre qu'à fait plus fort: Après tout, je VIENS d'arriver sur Nimue, que Saphy m'y rejoint?! Si c'est pas fort ça...
Dernière édition par Lunaë (Lou) Eleïrya le Dim 15 Mar 2009 - 17:05, édité 4 fois