Nom : Calinsky
Prénom(s) : Woody
Surnom(s) : /
Sexe : Masculin
Âge : 35 ans
Espèce : Humain
Unité : Civile
Profession : Employé des pompes funèbres
Nom : Wallace
Prénom(s) : Jessie
Surnom(s) : Buzz, Jess
Sexe : Féminin
Âge : 27 ans
Espèce : Humaine
Unité : Civile
Profession : Infirmière psychiatrique
- Debout les campeurs, et haut les cœurs ! Oubliez pas vos bottes parce que ça caille aujourd'hui !
- Ça caille tous les jours par ici, on est pas à Skadi !
- On n'en est même loin, et il faut s'attendre à quelques problèmes de circulation ce soir avec ce... Comment déjà ? Ah oui, ce blizzard !
- Blizzard ? Vous avez dit blizzard ? Comme c'est étrange ! Eh bien voici les prévisions: la météo nationale prévoit un super blizzard, ça va décoiffer !
- Oui, ça va décoiffer, mais il y a une autre raison pour laquelle cette journée est si particulièrement passionnante !
- Et particulièrement froide !
- Oui, particulièrement froide, mais une question majeure est sur toutes les lèvres...
- Lèvres gercées !
- Ouiiiiiiii, les lèvres gercées...
- Poil au nez !
De l'épaisse couette vert pomme émergea un bras parsemé de tâches de rousseur, qui s'abattit sur le radio-réveil posé sur la table de chevet. Dans la chambre, on n'entendait plus qu'une douce respiration endormie. Le bras resta étendu en dehors de la couette et très vite, une seconde respiration profonde se fit entendre.
Très exactement dix minutes plus tard, le radio-réveil se remit en route.
I got flowers in the spring,
I got you to wear my ring,
And when I'm sad, you're a clown,
And if I get scared, you're always around,
Don't let them say your hair's too long,
'Cause I don't care, with you I can't go wrong,
Then put your little hand in mine,
There ain't no hill or mountain we can't climb... Babe, I got you babe... I got you babe...
Le bras remua de nouveau et éteignit une nouvelle fois le radio-réveil. Un soupir s'enfuit de sous la couette. Puis, brusquement, la couette fut rabattue sur le côté et, sur le matelas, apparut une jeune femme aux longs cheveux roux et bouclés. Elle sauta littéralement du lit, et rabattit la couette sur le dos du jeune homme qui était toujours endormi, de l'autre côté du lit.
Elle sautilla jusqu'à la cuisine et se prépara un petit déjeuner composé de deux œufs au plat, une tranche de jambon, une demi-baguette et un bol de café noir. Tandis qu'elle beurrait ses deux morceaux de demi-baguette, elle fredonna :
I got you to hold my hand, I got you to understand...
Un quart d'heure plus tard, l'estomac de la jeune femme étant rempli, cette dernière se dirigea vers la douche. Elle entra dans la salle de bains, et laissa son pyjama ample en pilou tomber sur le sol, révélant ainsi des épaules rondes, de lourds seins en poire, un ventre bien galbé, des hanches rebondies, des fesses charnues, des cuisses un peu larges et dotées d'un peu de peau d'orange au-dessus des genoux.
Elle releva ses cheveux en un chignon sur le haut du crâne et bloqua le tout dans une charlotte de bain bleue. Elle entra dans la cabine de douche et, tandis que l'eau courait sur son corps diaphane, elle chanta :
I got you to walk with me, I got you to talk with me, I got you to kiss goodnight, I got you to hold me tight, I got you, I won't let go, I got you to love me so...
Quand elle finit par sortir de la salle de bains, toute pimpante, et vêtue d'un épais pantalon de velours bleu marine et d'un pull à col roulé écru, il s'était écoulé exactement une demi-heure.
La jeune femme retourna en cuisine et jeta un œil à l'horloge. Comme toujours, elle avait un peu d'avance. Elle s'affaira donc à préparer un second petit déjeuner, composé cette fois-ci d'un chocolat chaud et de la deuxième moitié de la baguette. Enfin, elle se rendit dans la chambre à coucher.
Elle s'accroupit à côté du lit, saisit un coin de la couette et la tira doucement en arrière. Un visage endormi apparut. Un visage masculin, carré et aux courbes lisses. Les joues râpeuses dues à une barbe naissante depuis 24h, les paupières closes, Woody dormait. Et il dormait bien. La jeune femme sourit et murmura tendrement :
Debout, mon canard en sucre, il est 7h30...
Elle se pencha en avant et déposa un baiser sur le nez du jeune homme, puis elle se redressa et ouvrit les stores. Une lumière crue entra dans la chambre. Au dehors, Valhalla s'éveillait lentement : la lumière des lampadaires baissait à mesure que celle du jour croissait, les commerçants ouvraient leurs échoppes l'un après l'autre, les travailleurs passaient en grelottant du hall de leur immeuble à l'entrée du métro souterrain.
Buzz revint auprès du lit. Cette fois-ci, elle découvrit totalement la tête du jeune homme et embrassa ses lèvres closes.
Allez, mon choupinet d'amour, on se lève, maintenant !
Woody poussa un soupir et ses sourcils se froncèrent. Bien entendu il tolérait les surnoms débiles et ridicules que Jess lui donnait, parce qu'elle le faisait gentiment. Mais il ne pouvait nier que ça lui donnait toujours l'impression, tous les matins, d'être réveillé par sa mère comme quand il avait 8 ans... Enfin, ça faisait parti des petites choses contre lesquelles ils se contentait de râler sans méchancetés. C'était quand même chouette d'être éveillé de manière aussi douce.
Ouaiiiis... lâcha t-il avant de plonger son visage dans l'oreiller.
Oui, Woody était content de ne pas être éveillé brutalement, mais ce n'est pas pour autant qu'il aimait être éveillé tout court. Il lui fallait quelques secondes d'acclimatation, que toutes les connexions se fassent, que les synapses se réveillent aussi, qu'il se fasse à l'idée qu'il allait être debout... Hop ! A peine le temps de penser à tout ça, et Woody roula sur le matelas pour être sur le dos et il s'appuya sur ses bras pour se mettre en position assise, avant de lever vers Buzz un regard de pitié, pour la forme.
Tu ne voudrais pas m'appeler par mon prénom, de temps en temps ? Toujours pas ? demanda t-il en soupirant.
Puis, sans attendre de réponse, il se pencha vers elle, nicha son visage dans le cou de la demoiselle et embrassa sa peau douce qui sentait un peu trop le gel douche à son goût... Mais Buzz était du genre ponctuel. Et non seulement elle n'acceptait pas d'être en retard, mais elle faisait tout pour que Woody soit parfaitement à l'heure au travail, lui aussi. Même si, en réalité, Woody était tout aussi ponctuel qu'elle. Mais elle aimait se dire que c'était grâce à elle s'il n'était jamais en retard.
Allez, debout, c'est l'heure ! répéta-t-elle d'un ton impérieux. Elle déposa un petit baiser sur l'arête de la mâchoire de Woody et se redressa. Le petit déjeuner est prêt, il t'attend bien sagement dans la cuisine.
Puis elle se détourna et alla tranquillement refaire le lit de son côté (tout en écartant Clitoris qui prenait visiblement cela pour un jeu et attaquait férocement les plis de la couette). Woody la regarda une seconde et replia la couette sur ses jambes afin de bouger du lit. Il posa les pieds par terre et reste quelques secondes ainsi, assis sur le lit, complètement nu, le visage dans ses mains. Il lâcha un bâillement et se frotta les yeux, puis il se leva, s'étira et enfin, enfila un vieux pantalon de jogging et un t-shirt passé. Même si ça ne le dérangeait pas de se balader nu dans son appartement, il ne pouvait nier qu'il y avait des fenêtres et des voisins. Mais pour éviter de passer pour un pudique (qu'il était, pourtant), il disait toujours que c'était pour éviter de choquer les petits yeux innocents de Buzz qu'il s'habillait le matin. Ah, la fierté masculine...
D'un bon pas, il se dirigea vers la petite cuisine, où il prit tranquillement son petit déjeuner tout en pensant à la journée qui l'attendait. Encore une journée stupide passée loin de sa copine, se disait-il. Quoi, c'était vrai. Ils seraient tellement mieux à rester au lit toute la journée...
Quelques minutes plus tard, il jeta un coup d'œil à la petite horloge : normalement, Buzz allait très bientôt devoir partir. Woody se leva aussitôt, finit son chocolat chaud promptement et se précipita devant la porte d'entrée pour barrer le passage à Buzz. S'il ne pouvait pas la retenir ici toute la journée, il voulait au moins des bisous.
Moins de deux minutes après la mise en place de la barricade humaine de Woody, Buzz arriva dans l'entrée, précédée de Clitoris. Elle tenait son sac en bandoulière à la main, et elle arborait un air particulièrement sérieux. Mais quand elle leva les yeux et aperçut Woody planté devant la porte, elle se fendit d'un sourire en tranche de courge et se jeta... Sur le porte-manteau. Woody leva les yeux au ciel mais ne broncha pas. En réalité, il se demanda s'il n'allait pas faire du petit bois avec cette saleté de porte-manteau !
Je vais être à la bourre ! expliqua-t-elle en décrochant son lourd manteau de laine bouillie bleue. Elle enfila ce dernier à la va-vite et jeta l'écharpe de laine d'une couleur indéfinissable qui se trouvait en dessous sur ses épaules. Elle fourra enfin son bonnet assorti dans sa poche, et passa son sac sur une épaule.
Enfin, elle s'autorisa ce dont elle mourait d'envie depuis qu'elle avait été confrontée au barrage masculin qui lui faisait face : elle sauta dans les bras de son chéri.
Mon lapinou divin, tu vas me manqueeeeeer ! s'exclama-t-elle avant de faire claquer un énorme baiser sur les lèvres dudit léporidé qui jubilait. Il emprisonna Buzz dans ses bras, refusant de la laisser partir.
Et bien tu seras à la bourre... répondit-il en la serrant un peu plus. Je mérite bien un peu de retard, non ?
Finalement, après quelques secondes pendant lesquelles Buzz tentait de se débattre (et où Woody en profitait pour la tripoter un peu partout), le jeune homme abdiqua, la lâcha et s'écarta du passage pour la laisser sortir.
Ne sois pas en retard ce soir ! lança t-il avec un sourire malicieux.
Aucun risque ! répondit Buzz en s'élançant dans les escaliers de l'immeuble.