Nom : Von Wien
Prénom(s) : Friedrich
Surnom(s) : Nichts
Sexe : Masculin
Âge : 29 ans
Espèce : Humain
Unité : Civile
Profession : Ministre de la culture de Babylone.
3305, Babylone.
La pleine lune entrait dans le Lion, signe de sa naissance, et, comme animé par la main de Dieu, son incandescence découpait parfaitement la vallée alpine en ce qui était lumière et ce qui était ténèbres, et la lumière éclairait le chemin menant les démons vers sa porte. Il était issu de la noblesse de Babylone, à cette époque il ignorait encore tout des intrigues politiques et des conflits de ce monde. Pourtant, les murmures d'un empire en déclin se faisaient entendre tout autour de lui, comme une ombre déjà si menaçante au dessus de son berceau de lin et de soie.
3332, Babylone
Friedrich s’éveilla dans l’obscurité précédant l’aube, le cœur battant comme un oiseau farouche dans sa poitrine. Il enfila sa tenue silencieusement. Sa démarche était chaloupée, à l’instar des marins. Friedrich avait un corps robuste aux épaules et mains larges. Son corps présentait une sorte d’harmonie parfaite, imberbe et pourtant viril. Quant à son regard, il était d’un vert peu commun qui s'affichait plus brillant encore lorsque ces mèches de cheveux bruns s'attardaient sur son front.
Les portes enchâssées de verre de la chambre qui surplombait les jardins, étaient ouvertes, laissant une légère brise rafraîchir l'atmosphère ambiant. Une famille noble de Babylone, parents lointains de sa propre famille, avaient réussi à lui refourguer leur fille en mariage. Petite laideron d'une vingtaine d'années, grasse au possible. Ce corps si repoussant avait au moins le mérite de se vouloir solide, Friedrich se disait que s'il fallait ce genre de créature pour avoir des enfants en bonne santé, il assumerait son devoir conjugal.
Il tourna les talons pour embrasser sur le front les deux jeunes filles qui dormaient encore dans le lit, puis passa la porte sans un son. Friedrich franchit une double porte, et la laissa ouverte pour disparaître à l’extérieur. Le mariage promettait d'être festif.
Enfin de compte Friedrich s'en fichait. La cérémonie fut fastidieuse plus que fastueuse, nombre d'invités n'étaient pas venu, et seule une famille très proche des deux époux avaient osés bravé le temps pour voir s'unir une noblesse décadente, la haute noblesse de Babylone n'avait sans doute même pas eu vent de cette union, c'était une branche plus que mineur sans importance, sans intérêt. L'une en mal de titre, l'autre en mal d'argent. Friedrich avait néanmoins compris que leur fille n'avait pas trouvé meilleur preneur, il suffisait de voir son âge pour en juger. La soirée avançait, l'angoisse de consumer le mariage avec. C'est sur les coups de minuit que les invités embarquèrent les deux jeunes mariés dans la chambre nuptial du château qui avait été soigneusement préparée par une armée de servantes attristées de voir leur meilleur amant se caser avec une noble rondouillard à qui elles devaient désormais obéissance. La porte de la chambre fermée, une nuée d'oreilles curieuses vint se coller à la porte, comme pour vérifier du mieux que leur permettaient la bienséance et la pudeur que le mariage allait être consommé dans l'heure. Friedrich réalisa très vite qu'il n'avait plus ici à faire à une jeune fille en fleur svelte et pleine de passion, fougueuse et exploratrice, mais à une femme déjà faite qui devait tout comme lui, subir cette union imparfaite. Il semblait néanmoins qu'elle le désirait. Lui qui aimait les longs préliminaires il se jeta sur elle sans attendre, il eut même l’impression que son esprit s'extirpait de ce corps pour avoir une vision d’ensemble sur la chose, comme s’il allait regardait deux animaux s’accoupler. Il voyait un homme presque violent humidifier ses parties puis se contenter de défaire les bas de la femme pour faire son affaire. La grosse hurlait comme une truie. Il imagina les personnes derrière la porte rigoler ou s’indigner, mais ce lui fut égal, il avait au moins accompli son devoir, puisqu’en moins de cinq minutes, l’affaire était réglée. On exposa alors fièrement un drap rouge en félicitant le marié.
3333, Babylone.
Environ un an après le mariage, l'évènement tant attendu eut lieu. C'était dans la violence qu'avait été conçu l'enfant, ce fut dans la violence qu'il émergea de sa mère qui pendant près de treize heures hurla. Avant même qu'il eut apparu, tous pensaient que tant de violence n'avait pu n'engendrer qu'un fils, et ce fut sans surprise qu'ils découvrirent le magnifique bébé de presque quatre kilos qu'on confia immédiatement à une nourrice pour qu'elle s'en occupe. Friedrich embrassa sa femme épuisée puis rejoignit le bébé né dans une froide nuit.
Il n'avait pas beaucoup de choix possibles, mais la carrière politique lui paraissait la meilleure. Ambicieux au possible il se dit que commencer par un ministère peu important pourrait lui permettre de passer inaperçu sans se faire effacer, afin de préparer sa monter en grade au sein de cette société décadente dans laquelle il n'aspirait qu'à remettre de l'ordre. Son argent et son esprit allaient l'aider.
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