Avant toute chose, je tiens à préciser que le concept de la fiche de présentation commune est un prototype qui a été mis en place uniquement après accord avec Lana Lane ^^ A ne pas reproduire sans son consentement !
Précision utile à la lecture : la partie de Federico est écrite normalement, et celle d'Ambre est écrite en gras.
Le profil d'Ambre est disponible en cliquant ici.
Précision utile à la lecture : la partie de Federico est écrite normalement, et celle d'Ambre est écrite en gras.
Le profil d'Ambre est disponible en cliquant ici.
Federico Portanares, Commandant de Balor, et Ambre Vallini, Général des Forces Spatiales.
Les pas résonnaient dans le couloir vide. Clac ! Clac ! Clac ! Le Commandant Portanares traversait les couloirs de l’étage, ou plutôt, il volait d’un bout à l’autre du niveau -1, marchant tellement vite qu’on n’entendait ses pas que quelques secondes après son passage. Il passa porte après porte, faisant à peine attention aux incessants “ZWIIIIZZ, ZWIIIIZZ !” qui le précédaient. Il prit un élévateur qui était aussi vide que le couloir qu’il venait de parcourir, et appuya sur le bouton “+1”. Il monta jusqu’au niveau 0, où se trouvaient les hangars, mais personne ne semblait y être. En tous cas, personne n’interrompit le trajet de l’ascenseur. Une fois arrivé au premier niveau, c’est-à-dire au niveau des appartements de l’équipage et de l’Etat-Major, il se mit à traverser de nouveau le long couloir, mais, cette fois-ci, sans faire claquer ses talons sur le sol. Il marchait tout aussi rapidement que quelques minutes auparavant, mais de façon bien plus silencieuse.
Telle une ombre, il se glissa jusqu’à un embranchement, où il s’arrêta. Il retint sa respiration, observa les alentours. Il était aussi alerte qu’un aigle prêt à fondre sur sa proie. Tout à coup, il fonça sans un bruit vers le fond du couloir de gauche. Il ne s’arrêta qu’une fois arrivé devant une porte blindée, qui portait une sobre plaque dorée, sur laquelle étaient gravés les mots :
“Général des Forces Spatiales Vallini, Ambre”
Toujours alerte, il frappa très doucement à la porte. Il attendit quatre secondes, très précisément, puis frappa deux fois. Il attendit deux secondes, puis tapa une fois. Il entendit du mouvement derrière la porte. Un peu nerveux, bien que cela ne se voie pas le moins du monde, il passa la main dans ses cheveux blancs comme la neige. La porte s’ouvrit.
Une fine main d’un blanc éthéré apparut alors dans l’entrebâillement, luisant dans la pâle lueur qui s’échappait des appartements du Général Vallini. Les ongles délicats se refermèrent sur la veste du Commandant, la main agrippant fermement le vêtement, et les longs doigts tirèrent presque brutalement Federico Portanares à l’intérieur avant de refermer silencieusement la porte derrière lui, replongeant le couloir du premier niveau dans l’obscurité et le calme de la nuit.
A peine son visiteur était-il entré que le Général des Forces Spatiales le poussa en direction d’un confortable bureau au design aérien. Sans dire un mot, mais d’un geste autoritaire, elle lui indiqua l’un des fauteuils qui meublaient la pièce et, pressant un bouton qui ornait le mur à sa droite, ouvrit silencieusement ce qui semblait être un bar d’où elle sortit deux verres remplis d’un liquide cuivré. Elle en tendit un au Commandant et, alors que celui-ci s’apprêtait à dire quelque chose, elle lui fit signe de n’en rien faire, se penchant sur lui avec grâce et souplesse pour déposer sur ses lèvres son index droit. Puis elle se redressa, posa son verre et se dirigea d’une démarche rapide vers la porte, à laquelle elle colla son oreille un instant, vérifiant qu’ils étaient bien les seuls êtres éveillés cette nuit. Visiblement soulagée, le Général Vallini adressa alors à son collègue un petit clin d’oeil taquin, reprenant son verre dans lequel elle trempa ses lèvres.
Le Commandant lui sourit en retour, d’un sourire tendre qui changea son visage du tout au tout. Lui qui avait l’air si austère toute la journée… Qui aurait cru que sous cette peau basanée par tous les soleils du Cercle, sous ces traits tirés par la fatigue d’une très longue journée de travail, derrière ces yeux noisette d’où ne transparaissait aucune émotion, se cachait un être capable de sourire aussi tendrement ? Il se détendit dans le fauteuil, et avala une petite gorgée de whisky, qui était délicieux, selon lui. Puis, toujours le verre à la main, il s’appuya sur son accoudoir, le regard toujours fixé sur le Général Vallini. Les secondes s’égrénèrent. Le silence qui régnait dans la cabine était loin d’être pesant ou embarrassé. Chacun observait l’autre, comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis des décennies.
Puis le Commandant cligna des yeux trois ou quatre fois, inspira, comme pour se détendre, et rompit le silence.
“- Balor était en de très mauvaises dispositions, aujourd’hui. Il était tellement énervé que c’est tout juste s’il ne m’a pas enfermé dans ma cabine, tout à l’heure. J’ai essayé de lui parler, mais je n’ai pas eu assez de temps pour le radoucir. Je crois qu’il a reçu un message important, mais impossible d’en savoir plus. Est-ce que tu as entendu parler de quelque chose ?
- Tu connais le passé de Balor. Tu sais à quel point sa position actuelle lui pèse. Il est normal qu’il y ait des jours où son moral soit exécrable, et je ne crois pas qu’il y ait de réelles raisons de s’inquiéter outre-mesure.” Le Général Vallini s’interrompit, semblant hésiter puis, son regard croisant celui du Commandant, elle poursuivit. “Cependant, de nombreuses rumeurs courent les couloirs, ces temps-ci. Beaucoup disent qu’il s’est passé quelque chose de suffisamment important pour ébranler toutes les Vivenefs, et que ceci aurait probablement un quelconque rapport avec The Final Experiment. Mais tu sais comme moi que The Final Experiment n’est plus d’aucune utilité au Cercle à l’heure actuelle, et je vois mal comment la situation aurait pu s’inverser en si peu de temps.” Le Général sourit, comme pour appuyer ses paroles rassurantes. Elle semblait incapable de détacher son regard de celui du Commandant, une expression indéfinissable sur le visage, mélange de passion dévorante et d’affection tendre et délicate. Le Commandant Portanares soupira en guise d’approbation. Il reposa son verre sur le magnifique bureau, et détacha enfin les yeux du Général. Il posa le coude sur l’accoudoir du fauteuil et appuya la tête contre sa main. Il semblait réfléchir intensément. Machinalement, il carressa du bout du majeur la balafre sur son nez, qui s’étendait jusque sur les pommettes, de part et d’autre. Les bords de la balafre étaient boursouflés, comme lorsqu’une cicatrice se forme après une blessure qui n’est pas soignée tout de suite. La simple vue de ce renflement de peau suffisait à mettre mal à l’aise les nouveaux arrivants dans l’équipage de la base, mais, bien vite, ils apprenaient à craindre et à respecter le Commandant pour d’autres raisons bien moins futiles.
Tout à coup, il se redressa, et plongea la main dans l’une des poches de sa veste vert foncé. Il en sortit une petite boîte qui ne payait pas de mine, et la posa sur le bureau.
“- J’oubliais, dit-il, c’est pour toi. Affaire urgente.”
Le Général Vallini lui jeta un regard interrogatif. De quoi pouvait-il bien s’agir ? Elle songea tout de suite à la mission en cours. C’était néanmoins étonnant de la part du Commandant de ne lui en parler que maintenant, alors qu’il aurait très bien pu le faire quelques heures plus tôt, lorsqu’ils étaient encore en service. Pourquoi donc avait-il attendu qu’ils soient seuls pour la lui donner ? Peut-être s’agissait-il de quelque chose de particulièrement secret, dont personne à part elle et lui ne devait être au courant. Peut-être avait-il découvert quelque chose, quelque chose de puissant, de dangereux, qui pourrait faire basculer leur mission et par la même occasion leur destin et leur vie ! Ambre frissonna : c’était terriblement excitant ! Fébrile, elle posa son verre à moitié vide à côté de la minuscule boîte et s’en saisit délicatement. Avec une lenteur calculée, elle l’ouvrit, savourant l’attente.
“- Oh ! “ le Général étouffa un cri. L’étonnement se lisait sur son visage aux traits fins, ses joues rosies par l’émotion. Car quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, non pas une arme secrète ou un indice quelconque concernant leur mission à bord de Balor, mais un superbe pendentif aux motifs fragiles et subtils, aux détails ciselés, au milieu duquel luisait l’éclat bleuté d’une pierre précieuse, pendant au bout d’une fine chaîne d’argent ! Son sourire s’étira et, se rapprochant d’une démarche souple du Commandant Portanares, elle murmura, la chaîne entre ses doigts :
“- Tu n’as pas oublié…
- Comment pourrais-je oublier…” Il se leva, prit la chaîne des mains d’Ambre, passa derrière elle, et la lui accrocha autour du cou. Il posa la main sur l’épaule de la jeune femme, puis revint en face d’elle. “… Le jour où la femme de ma vie a posé les yeux sur moi, et a vu plus que le Commandant Portanares…” Il lui caressa la joue en souriant. Il approcha son visage tout près de celui de la jeune femme, et murmura : “Joyeux anniversaire, mon amour…” Puis il déposa avec délicatesse ses lèvres sur celles d’Ambre. Subitement, pour le couple, tout le monde environnant avait disparu. Ils étaient comme seuls au monde, plongés dans une bulle d’amour. Ambre, délicieusement enivrée par ce doux contact, passa ses bras autour des épaules de l’homme qui faisait vibrer ses sens. Elle savourait ce tendre baiser, ses ongles jouant avec bonheur dans la chevelure blanche du Commandant. Puis, presque à contre coeur, la jeune femme soupira, se détacha de son compagnon pour aller s’accroupir à l’autre bout de la pièce, et en revenir, un écrin pourpre entre les mains. Ses lèvres s’étirant en un petit sourire coquin, le Général Vallini glissa sa main droite sous la veste du Commandant Portanares, la gauche cherchant à tâtons les doigts de Federico dans lesquels elle déposa son présent. D’une douce pression du bout des doigts, elle le contraint à se baisser, murmurant à son oreille un joyeux anniversaire.
Il s’assit sur le sofa raffiné qui se trouvait juste derrière eux, et ouvrit l’écrin, souriant toujours tendrement à Ambre. Dans l’écrin se trouvait une montre en platine de toute beauté. Le bracelet, contrairement à la plupart des bracelets articulés, était très fin, et le cadran, sur chaque point où auraient dû se trouver les heures, était incrusté d’aigue-marines de Tenkaï, reconnaissables à leur couleur si profonde et légèrement nacrée. Touché par l’attention de son aimée, il leva les yeux vers elle, et murmura : “Merci.” Il attacha la montre à son poignet, puis soupira, toujours en souriant. Il lui prit la main, et la fit s’asseoir près de lui. Il approcha son visage du cou de la jeune femme, et y déposa un baiser. Puis il la regarda dans les yeux.
“- Je me souviens de notre rencontre comme si c’était hier… Et pourtant, c’était l’année dernière, déjà…”
Sans ciller, Ambre approcha sa main du visage du Commandant et caressa du bout des doigts les bords boursouflés de la cicatrice qui le défigurait. Elle aussi s’en souvenait parfaitement. Elle venait de quitter le poste de Commandant qu’elle occupait sur Nimue, nommée Général avant même son arrivée sur Balor. Un certain nombre de rumeurs s’étaient mises à circuler à bord de la Vivenef sédentaire : comment une femme aussi jeune, et qui jusque là avait si peu fait parler d’elle, était parvenue à ce haut grade en laps de temps si court ? Comment expliquer qu’elle eut été nommée Général sur un vaisseau qu’elle n’avait pour ainsi dire jamais vu ? Beaucoup de gens avaient alors mis en doute ses capacités, et certains membres de l’équipage avaient même fait courir le bruit qu’elle ne devait sa place qu’à son beau minois, son sourire et ses manières.
*En un sens, ils n’avaient pas forcément tort*, songea la jeune femme, souriant à cette pensée. En effet, elle n’avait jamais nié s’être servi de son charme et ses atouts “naturels” pour se faire une place dans l’environnement hostile qu’était le haut commandement militaire. Et pour cause !
Dernière édition par le Jeu 3 Jan 2008 - 18:33, édité 1 fois