Sans doute la technologie avait-elle permise la sauvegarde d'un nombre impressionnant de forêts et autre végétaux. En effet, pourquoi imprimer et ainsi gâcher du papier alors que c'est si bien digitalisé ? Elyès n'en savait rien. Et il était de la vielle école comme on disait. Car lui, son rapport finit, il l'imprimait toujours en plusieurs exemplaires : un pour lui même qu'il mettrait dans ces archives personnelles et les autres à envoyer à qui le devait et qu'il aurait, au préalable, dûment signés et auxquels il aurait fait un majestueux tampon sur chacun d'entre eux (on était paperasse on on ne l'était pas. Sans Honte, Elyès s'affirmait comme l'étant). La sauvegarde des végétaux ne se ferait pas grâce à ce diplomate là.
Il poussa ses lunettes un peu plus près de ces yeux d'une geste qui révélait plus du tic que de la nécessitée et après une légère et rapide lecture, d'un effleurement de doigts, il ordonna l'impression. Et comme prévu, une feuille pour sa bannette personnelle, et après signatures et tampons, d'autres pour celle "à envoyer."
Satisfait, il s'étira et réprima une vilaine envie de bailler. En ce moment, les affaires étaient très calmes pour lui. Diplomate pour Troie, il travaillait à Asgard après s'être marié avec l'une de ces habitante. Et Troie avait trouvé aussi pratique de le laisser là bas, ça ferait des frais de voyage en moins. Et puis, la technologie moderne permettait toujours de le contacter et de l'envoyer de gauche à droite si besoin était. Aucune importance donc, il était bien là bas, bien qu'il se plaignait du froid, qu'il y reste. Et de temps à autre, on le prêtait même à l'ambassade d'Asgard quand il y avait besoin de main d'oeuvre. Fantastique, n'est-ce pas ?
C'était le cas d'aujourd'hui par exemple. Il devait rencontrer un jeune diplomate pour organiser il ne savait plus quelle réception. Le tout n'avait aucun rapport avec Troie, mais tant pis, on lui avait demandé, il serait payé, alors il le ferait, c'était aussi simple que ça. Et puis, faire des rencontres, c'est toujours bien, surtout que le diplomate qu'il devait rencontrer... Et bien, il ne l'avait encore jamais vu. Entendu parler, tout au plus. Il avait prit la peine de se renseigner un peu avant toute rencontre, après tout, une parole mal placée était si vite arrivée... Et les paroles mal placée, c'était contraire à son boulot. Il lança un rapide coup d'oeil à sa montre et vit que c'était bon, il avait encore un peu de temps devant lui.
Il prit une enveloppe et commença à soigneusement marquer les adresses des destinataires, l'expéditeur et tout le reste. Évidement, il enverrait aussi la version électronique du dernier rapport mais tout de même. Il aimait bien encore le contact de la plume contre le papier. Il fut si occupé à écrire adresses après adresse, remplir les enveloppes des lettres soigneusement pliées et autre joyeuserie administrative qu'il ne vit pas le temps passer. Si bien qu'il fut ramené à l'ordre par une voix douce et féminine, sortie de nulle part, ou presque :
" Plus que 20 minutes avant la rencontre avec M Hohenstaufen von Laach
- à vos souhait."
Il releva la tête et chercha de qui pouvait venir cette voix. Étrange, il était pourtant seul dans la pièce. Ah mais oui ! Sa montre ! Il regarda rapidement l'heure dessus et vit qu'effectivement, le temps avait bien filé. C'est fou ce que ces nouvelles technologie pouvait être pratique. Non seulement sa montre donnait l'heure, mais en plus, à présent, c'était un véritable petit pdf qui allait jusqu'à rappeler les rendez-vous (s'il n'était pas en silencieux) et qui avait tout juste la taille d'une montre. Bien pratique, ça lui permettrait de s'organiser.
Le seul soucis était cette voix féminine. Elyès se promis de la changer au plus vite avant que Madeline ne s'imagine quoi que ce soit et qu'une catastrophe arrive. Le fait qu'elle soit d'une jalousie maladive ne le gênait absolument pas. Il se disait juste qu'avec elle, il fallait prendre quelques précautions.
Comme ne pas laisser à son PDF une voix féminine.
Mais quand on aime, on pardonne tout, n'est-ce pas ?
Finalement, il boucha son stylo, organisa son bureau, remettant dans la bannette "à envoyé" ce qui devait l'être et finalement, il se leva. Autant aller à la rencontre de ce fameux diplomate, ça serait plus poli qu'attendre qu'il trouve son bureau. Il ota ses lunettes, nettoya un peu leurs verres d'un bout de chiffon et les rangea dans leur étuis qu'il glissa dans une poche.
Et en avant pour se renseigner voir si Franz Matthias Hohenstaufen von Laach était arrivé.
Alors qu'il se stoppa pour vérifier que son bureau était en ordre, remettre quelque petites choses en place avec une minutie proche de la maniaquerie, la petite voix féminine rappella :
" Plus que 15 minute avant rencontre avec M, Hohenstaufen von Laach.
- à tes souhait, hum, je veux dire... Se reprit-il, je veux dire merci, hum..."
Il aurait put se reprendre et réfléchir sur l'intérêt de remercier une montre, mais il garda le silence. Après tout, dedans, il devait y avoir une sorte d'intelligence artificiel, les scientifiques et industriels en foutait partout maintenant, de ces trucs là... Et qui sait, peut-être que s'il y en avait une dans sa montre, elle se vexerait de ne pas avoir eut de merci... Non, Elyès n'était pas très doué avec toute les technologie moderne. Si pour certaine personne tout ceci était parfaitement naturel, ça ne l'était pas pour le diplomate qui, des fois, se sentait un peut dépassé par tout ça.
Par contre, il fallait qu'il s'empêche de dire à vos souhait à chaque fois qu'il entendant le nom Hohenstaufen von Laach. Ça, ça ne le ferait carrément pas. Elyès soupira et une fois le bureau impeccable, il traversa la pièce et se stoppa devant la porte pour voir si vraiment tout était impeccable. Il regarda également un peu l'allure qu'il avait, si ces vêtements n'était pas trop froissés, ce genre de truc. Non, ça avait l'air bon. Il pouvait sortir de son bureau. La petite voix féminine lui signala une dernière fois :
" Plus que 10 minutes avant rencontre avec M. Hohenstaufen von Laach
- je sais, merci."
Prenant son courage à une mains puisque l'autre se posait sur la poignet de porte, il s'apprêta à ouvrir mais la porte fut plus rapide que lui.
D'un coup, cette dernière s'abattit impitoyablement sur le diplomate qui au passage, sentit une violente douleur dans son nez (qui pourtant tint le choc sans se casser, brave nez) et dans chacune des parties de son corps qui se trouvait face à la porte et finalement, il se retrouva assez sonné pour se laisser tomber lourdement en arrière sans opposer la moindre résistance. Ainsi allongé, il aurait pus constater qu'il saignait du nez, qu'en plus du côté face, il avait mal du côté pile (pour ne pas faire de jaloux on va dire) et il aurait même pus voir son victorieux assaillant...
Mais il ne vit rien de tout ça. À 10 minutes d'une rencontre avec un autre diplomate, Elyès de Lioncourt trouvait bon de se faire assommer et mettre K.O par une porte...