Qu'on se le dise : pour les non initiés, l'ex-vivenef à présent base Balor tenait plus du labyrinthe que de l'installation humainement habitable. Eilaire aussi, à ces débuts, s'était retrouvée perdue dans ce grand complexe, enchainement successif de couloirs qui se ressemblaient tous pour la plupart. Elle avait en priorité mémorisé les chemins les plus importants : Cabine personnelle -> Cabine commandant -> Cuisine - > Pont. Bon, il fallait bien préciser que ses chemins n'étaient, jadis, pas des plus courts, mais au moins, elle arrivait à destination.
Elle utilisait un système près particulier de repérage : elle se souvenait des détails. Par exemple, à partir du pont, il fallait prendre l'ascenseur, tourner à la porte taché à droite, continuer jusqu'aux luminaire manquant pour tourner encore une fois et continuer jusqu'aux-bout-de-mur-marqué pour atterrir ensuite plus très très loin du réfectoire. Le reste des mètre à parcourir était une histoire d'odorat. Tout un système en sorte.
Système qui avait faillit se retrouver un jour compromis par un changement du repère "ampoule cassée" et qui l'avait fait aller malencontreusement aux hangars. Mais passons, ce sont les aléas du métier.
Bon, maintenant, Eilaire arrivait avec une facilité déconcertante à se repérer et à aller d'un point A à un point B en un minimum de chemin et avec un minimum d'efforts. Elle y avait quand même passé ces journées de "repos" à tenter de se repérer, dans cette base. Mais ça avait porté ces fruits puisqu'aujourd'hui, c'était dans un minimum de chemin parcourut et dans un nombre de pas minimisé que la porte du réfectoire se présentait devant l'intendante et le diplomate.
Et forte heureusement que le voyage avait été rapide. Le diplomate, il... Il parlait tout le temps ! Un coup c'était sur tout, un coup sur rien, un coup c'était sur le fait que Balor était un vrai labyrinthe, et que bla bla bla. Le seul point positif que l'ase avait trouvé, c'est qu'il n'avait pas ré-essayé de lui faire dire des mots. Ainsi, elle avait juste eut à avancer, simplement, presque ignorante du fait que quelqu'un la suivait. Presque, seulement. Car oui, bien qu'elle n'était plus concernée, Eilaire avait tenté de suivre ce que disait le diplomate.
Quand il faisait de longue tirades, non, elle décrochait. Elle ne pouvait pas se changer sur ce point là et elle n'en avait pas envie. Mais quand les tirades se faisaient plus courtes, là oui, Eilaire faisait l'effort de suivre. Mais ça n'avait strictement rien apporté d'intéressant.
Enfin... Quoi qu'il en soit, ça y était, les portes étaient là, devant eux. Eilaire poussa la sienne promptement et attendit quelques secondes que Tinué passe. Et oui, reste d'école d'hôtellerie oblige : quand quelqu'un est avec soit, on ne lui lâche pas la porte sur la gueule. Une fois le diplomate gracieusement passé [je présume ? Si non, j'édite, hein ^^'... ] Eilaire repéra une table et alla poser ces affaires dessus.
Sans aucun complexe, un soutient gorge parfaitement nettoyée et soigneusement emballé dans une petite pochette transparente fut soumis au regard de tous tandis qu'Eilaire dévisageait le diplomate et très poliment demandait :
" Je vous sers quelque chose ?"
Oui, comme quoi, les miracles s'enchainaient aujourd'hui. Non seulement Eilaire avait fait une proposition pour ne pas envoyer bouler le diplomate en lui demandant s'il voulait aller au mess, mais en plus, elle réitérait en se proposait de lui servir quelque chose. Et fait par ces soins, s'il vous plaît. Et mis à part le commandant, peu de monde s'était un jour vu offert un si grand privilège.