A terre.
Quelle idée saugrenue de rester à terre, alors que l’on a un vaisseau ? Certes, le besoin de ravitaillement est inévitable. OK, passons. Mais quel est l’intérêt de rester si longtemps « à quai » ? Konrad n’appréciait pas trop les escales, les trouvant forcément trop longues, trop fréquentes. Ce n’est donc pas possible de faire le plein en 10 minutes ? Non, il faut que l’équipage sorte et aille boire, avant de rentrer, dans un état déplorable, encore un peu plus proches de leur future cirrhose. Et ce pendant…
Ses yeux glissaient sur les instruments, maintenant éteints, qui permettaient de piloter la bête, comme il se plaisait à l’appeler. Les diodes demeuraient ternes, sombres, la salle entière était silencieuse. Il aimait cet endroit, celui où il passait le plus clair de son temps à bord, et son ambiance quasi-frénétique qui y régnait en temps normal. Là, rien ne bougeait. Il lui semblait que tout le vaisseau était mort, raidi par son stationnement sur cette planète. Et quelle planète ! Troie, l’imprenable Troie, terra aride. En bon enfant d’Avalon, il semblait presque cohérent que cette planète sèche ne plaise que très peu à Konrad. Mais s’il n’y avait que le climat ! La luminosité était trop forte, la gravité trop importante… A vous faire vivre moins longtemps, tout cela. Qu’importe…
Il se pencha un peu plus sur ses notes. Il avait pris, plus jeune, l’habitude de noter tous ses trajets, avec quelques remarques. Le dernier, par exemple avait été calme, si l’on s’en tenait au carnet de bord, mais l’ambiance à bord avait été exécrable, notamment en raison du second qui avait montré son insubordination. Du moins, c’est comme cela que Konrad nommait cela. Il était à présent parti, pour le plus grand bien de tous. Le regard du lieutenant tactique se posa de nouveau sur les instruments éteints. Il soupira, lassé d’attendre.
Il referma son carnet, et le glissa dans sa poche, avant que d’essayer de se hisser sur ses jambes. Si vous pensez que cela est facile de se mettre en position debout avec une jambe raide, détrompez-vous ! Poussant du mieux qu’il put sur sa jambe gauche, et appuyant sur ses bras pour se redresser, il finit, une fois sur ses deux pieds par attraper sa canne et fit quelques pas. Son membre raide l’élança quelque peu. Douze ans déjà qu’il avait vu sa mobilité chuter brutalement, en même temps que son avion de papier, et toujours la même sensation hurlante. Souffrance physique ? Peut-être, mais c’était plus son esprit qui le torturait, pétri de regrets. Il n’aurait jamais été pilote. Il volait, certes, mais son poste était pour le moins limité. Ses rares interventions n’avaient vraiment pu prouver ce qu’il valait. D’ici à ce qu’on le balance dehors sous peu…
Son intercom sonna, une vieille connaissance semblait vouloir reprendre contact.
« Salut… Nan… nan, pas possible, je bosse… Ouais… oui, c’est dommage… ouais ouais, je te préviendrai quand je repasserai. Salut ! »
23 secondes, montre en main. Konrad n’était pas vraiment d’humeur à tailler le bout de gras avec n’importe qui en ces temps d’escale.
Il alluma un moniteur, et lança une simulation d’abordage par un quelconque service de répression des fraudes. Quitte à perdre son temps, autant tâcher de le perdre à bon escient. Un des membres de l’équipage entra à cet instant, farfouilla dans un coin, puis ouvrit la porte pour sortir.
« Vous allez en ville ? Pouvez-vous me dégotter ceci pour moi ? » demanda Konrad au matelot surpris de le voir.
Il lui tendit une petite feuille pliée en deux, que le matelot ouvrit pour lire.
« Des antalgiques. Et tenez, » lui fit-il en lui glissant un billet dans la main. « Merci. »
L e matelot le salua, puis quitta la salle.
Konrad soupira, puis s’assit devant son écran.
*Bon, voyons voir ce que ça donne…*
Quelle idée saugrenue de rester à terre, alors que l’on a un vaisseau ? Certes, le besoin de ravitaillement est inévitable. OK, passons. Mais quel est l’intérêt de rester si longtemps « à quai » ? Konrad n’appréciait pas trop les escales, les trouvant forcément trop longues, trop fréquentes. Ce n’est donc pas possible de faire le plein en 10 minutes ? Non, il faut que l’équipage sorte et aille boire, avant de rentrer, dans un état déplorable, encore un peu plus proches de leur future cirrhose. Et ce pendant…
Ses yeux glissaient sur les instruments, maintenant éteints, qui permettaient de piloter la bête, comme il se plaisait à l’appeler. Les diodes demeuraient ternes, sombres, la salle entière était silencieuse. Il aimait cet endroit, celui où il passait le plus clair de son temps à bord, et son ambiance quasi-frénétique qui y régnait en temps normal. Là, rien ne bougeait. Il lui semblait que tout le vaisseau était mort, raidi par son stationnement sur cette planète. Et quelle planète ! Troie, l’imprenable Troie, terra aride. En bon enfant d’Avalon, il semblait presque cohérent que cette planète sèche ne plaise que très peu à Konrad. Mais s’il n’y avait que le climat ! La luminosité était trop forte, la gravité trop importante… A vous faire vivre moins longtemps, tout cela. Qu’importe…
Il se pencha un peu plus sur ses notes. Il avait pris, plus jeune, l’habitude de noter tous ses trajets, avec quelques remarques. Le dernier, par exemple avait été calme, si l’on s’en tenait au carnet de bord, mais l’ambiance à bord avait été exécrable, notamment en raison du second qui avait montré son insubordination. Du moins, c’est comme cela que Konrad nommait cela. Il était à présent parti, pour le plus grand bien de tous. Le regard du lieutenant tactique se posa de nouveau sur les instruments éteints. Il soupira, lassé d’attendre.
Il referma son carnet, et le glissa dans sa poche, avant que d’essayer de se hisser sur ses jambes. Si vous pensez que cela est facile de se mettre en position debout avec une jambe raide, détrompez-vous ! Poussant du mieux qu’il put sur sa jambe gauche, et appuyant sur ses bras pour se redresser, il finit, une fois sur ses deux pieds par attraper sa canne et fit quelques pas. Son membre raide l’élança quelque peu. Douze ans déjà qu’il avait vu sa mobilité chuter brutalement, en même temps que son avion de papier, et toujours la même sensation hurlante. Souffrance physique ? Peut-être, mais c’était plus son esprit qui le torturait, pétri de regrets. Il n’aurait jamais été pilote. Il volait, certes, mais son poste était pour le moins limité. Ses rares interventions n’avaient vraiment pu prouver ce qu’il valait. D’ici à ce qu’on le balance dehors sous peu…
Son intercom sonna, une vieille connaissance semblait vouloir reprendre contact.
« Salut… Nan… nan, pas possible, je bosse… Ouais… oui, c’est dommage… ouais ouais, je te préviendrai quand je repasserai. Salut ! »
23 secondes, montre en main. Konrad n’était pas vraiment d’humeur à tailler le bout de gras avec n’importe qui en ces temps d’escale.
Il alluma un moniteur, et lança une simulation d’abordage par un quelconque service de répression des fraudes. Quitte à perdre son temps, autant tâcher de le perdre à bon escient. Un des membres de l’équipage entra à cet instant, farfouilla dans un coin, puis ouvrit la porte pour sortir.
« Vous allez en ville ? Pouvez-vous me dégotter ceci pour moi ? » demanda Konrad au matelot surpris de le voir.
Il lui tendit une petite feuille pliée en deux, que le matelot ouvrit pour lire.
« Des antalgiques. Et tenez, » lui fit-il en lui glissant un billet dans la main. « Merci. »
L e matelot le salua, puis quitta la salle.
Konrad soupira, puis s’assit devant son écran.
*Bon, voyons voir ce que ça donne…*
Dernière édition par le Lun 28 Jan 2008 - 20:11, édité 1 fois