« Je ne veux pas le savoir, huit. Quand je dis que vous filez à l’infirmerie, vous filez à l’infirmerie. Tout de suite ! »
Gilad venait à peine de sauter à bas du chasseur biplace qu’il venait de poser dans le hangar qu’il devait à nouveau faire preuve de son autorité. Face à lui, Katina Udesky voulut dire quelque chose mais se retint aussitôt. Elle savait quand il ne fallait pas discuter avec le chef d’escadrille. Quand il avait ce ton incroyablement neutre, presque cassant. Comme maintenant, par exemple.
« Faites examiner ce bras, et restez tranquille. Doc’, vous l’accompagnez. Voyez aussi si Beleril a besoin d’un coup de main. J’ai la très nette impression qu’on ne risque plus de faire une sortie dans les minutes qui suivent. »
Kat hocha la tête, et Thorne et elle s’en furent aussi vite que la blessée pouvait marcher. Gilad ne s’en voulut pas un seul d’instant d’avoir été si sec. C’était son rôle. Il s’entendait encore le répéter à Nathan lorsqu’il l’avait reçu dans sa cabine après une énième…
Nathan.
Merde. Gilad se pinça l’arrête du nez et ferma les yeux, essayant de retrouver tout son calme et sa concentration. Autour de lui, les techniciens d’Adonis s’affairaient auprès des chasseurs, et Antilles ne put s’empêcher de remarquer qu’il en manquait. Profitant de ce détail pour recentrer sa pensée, il se demanda ce qui avait bien pu arriver aux appareils. Et où était Wilson ? Jamais là quand on avait besoin de lui, évidemment. Puis Gilad se rappela qu’il n’était pas venu seul et se retourna vers le chasseur biplace. Il se retint juste à temps d’aider Sara Ascroft à en descendre. Il savait pertinemment qu’elle n’aurait pas apprécié, et il n’avait pas envie d’entrer en conflit avec qui que ce soit en un pareil moment.
« Chef ? »
C’était Lara. Elle poussa Vincent en avant, un air interrogateur sur le visage.
« Qu’est-ce que j’en fais ? »
« Mettez le quelque part où il ne risque pas de faire de bêtises, et où on peut le garder à l’œil. La cale de ce navir n’avait pas encore de rats, voilà qui est fait. »
Boss salua et poussa son paquet en avant. Quant aux autres pilotes revenus de Mars, Gilad leur fit signe et il se réunirent autour de lui. Inspirant discrtètement, il résista à l’envie de se passer une main sur le visage, et à la place il toisa un à un ses hommes , les gratifiant d’un regard « faites ce que je vais vous dire sans discuter » :
« Allez tous prendre quelques minutes de repos. Je ne sais pas quand on aura encore besoin de nous, aussi tenez-vous prêts. Allez ! »
Les Phantom présents se dispersèrent, et Gilad sortit son bloc de donnée. Il pianota très brièvement sur le clavier et apostropha un technicien :
« Envoyez un message sur le pont. L’escadrille est rentrée, et attend des ordres éventuels. »
L’homme hocha la tête et s’en fut transmettre le message à la console la plus proche. Antilles avait vu que le hangar avait été plutôt secoué, et il se demandait quelle était l'étendue des dégâts sur Adonis. Gilad ignorait que Siranno avait été tué, il n’était pas exactement au courant de l’opération qui avait mobilisé quelques uns des chasseurs non utilisés, et il aurait bien aimé savoir où était Wilson Khaine. Il aurait aussi bien aimé dormir une dizaine d’heures, mais on n’avait pas tout ce qu’on voulait dans la vie. En tant qu’officier, il l’avait appris très vite et s’en accoutumait. Seulement, il y avait des choses auxquelles on ne s’habituait pas. Jamais.
L’espace d’un bref instant, Gilad eut l’air aussi fatigué qu’il l’était, et il cligna des yeux avant de se tourner vers Sara, reprenant la contenance dont il était coutumier. Il ne savait pas si elle avait perçu ce qu’il appelait un moment de faiblesse et, curieusement, il ne sentait pas d’humeur à y accorder une véritable importance. Pour tout dire, il se sentait las.
« J’imagine qu’il est inutile de vous demander d’aller faire un tour à l’infirmerie ou de vous demander d’aller vous reposer quelque part. »
Puis, comme Gilad restait Gilad même dans la plus intense situation de crise, il finit par ajouter :
« Bienvenue sur Adonis, agent Ascroft. »
Gilad venait à peine de sauter à bas du chasseur biplace qu’il venait de poser dans le hangar qu’il devait à nouveau faire preuve de son autorité. Face à lui, Katina Udesky voulut dire quelque chose mais se retint aussitôt. Elle savait quand il ne fallait pas discuter avec le chef d’escadrille. Quand il avait ce ton incroyablement neutre, presque cassant. Comme maintenant, par exemple.
« Faites examiner ce bras, et restez tranquille. Doc’, vous l’accompagnez. Voyez aussi si Beleril a besoin d’un coup de main. J’ai la très nette impression qu’on ne risque plus de faire une sortie dans les minutes qui suivent. »
Kat hocha la tête, et Thorne et elle s’en furent aussi vite que la blessée pouvait marcher. Gilad ne s’en voulut pas un seul d’instant d’avoir été si sec. C’était son rôle. Il s’entendait encore le répéter à Nathan lorsqu’il l’avait reçu dans sa cabine après une énième…
Nathan.
Merde. Gilad se pinça l’arrête du nez et ferma les yeux, essayant de retrouver tout son calme et sa concentration. Autour de lui, les techniciens d’Adonis s’affairaient auprès des chasseurs, et Antilles ne put s’empêcher de remarquer qu’il en manquait. Profitant de ce détail pour recentrer sa pensée, il se demanda ce qui avait bien pu arriver aux appareils. Et où était Wilson ? Jamais là quand on avait besoin de lui, évidemment. Puis Gilad se rappela qu’il n’était pas venu seul et se retourna vers le chasseur biplace. Il se retint juste à temps d’aider Sara Ascroft à en descendre. Il savait pertinemment qu’elle n’aurait pas apprécié, et il n’avait pas envie d’entrer en conflit avec qui que ce soit en un pareil moment.
« Chef ? »
C’était Lara. Elle poussa Vincent en avant, un air interrogateur sur le visage.
« Qu’est-ce que j’en fais ? »
« Mettez le quelque part où il ne risque pas de faire de bêtises, et où on peut le garder à l’œil. La cale de ce navir n’avait pas encore de rats, voilà qui est fait. »
Boss salua et poussa son paquet en avant. Quant aux autres pilotes revenus de Mars, Gilad leur fit signe et il se réunirent autour de lui. Inspirant discrtètement, il résista à l’envie de se passer une main sur le visage, et à la place il toisa un à un ses hommes , les gratifiant d’un regard « faites ce que je vais vous dire sans discuter » :
« Allez tous prendre quelques minutes de repos. Je ne sais pas quand on aura encore besoin de nous, aussi tenez-vous prêts. Allez ! »
Les Phantom présents se dispersèrent, et Gilad sortit son bloc de donnée. Il pianota très brièvement sur le clavier et apostropha un technicien :
« Envoyez un message sur le pont. L’escadrille est rentrée, et attend des ordres éventuels. »
L’homme hocha la tête et s’en fut transmettre le message à la console la plus proche. Antilles avait vu que le hangar avait été plutôt secoué, et il se demandait quelle était l'étendue des dégâts sur Adonis. Gilad ignorait que Siranno avait été tué, il n’était pas exactement au courant de l’opération qui avait mobilisé quelques uns des chasseurs non utilisés, et il aurait bien aimé savoir où était Wilson Khaine. Il aurait aussi bien aimé dormir une dizaine d’heures, mais on n’avait pas tout ce qu’on voulait dans la vie. En tant qu’officier, il l’avait appris très vite et s’en accoutumait. Seulement, il y avait des choses auxquelles on ne s’habituait pas. Jamais.
L’espace d’un bref instant, Gilad eut l’air aussi fatigué qu’il l’était, et il cligna des yeux avant de se tourner vers Sara, reprenant la contenance dont il était coutumier. Il ne savait pas si elle avait perçu ce qu’il appelait un moment de faiblesse et, curieusement, il ne sentait pas d’humeur à y accorder une véritable importance. Pour tout dire, il se sentait las.
« J’imagine qu’il est inutile de vous demander d’aller faire un tour à l’infirmerie ou de vous demander d’aller vous reposer quelque part. »
Puis, comme Gilad restait Gilad même dans la plus intense situation de crise, il finit par ajouter :
« Bienvenue sur Adonis, agent Ascroft. »