. :: Trois ans plus tôt ~
« Vous voulez vraiment savoir? En fait je n’ai jamais voulu intégrer La Chasse, et c’est principalement pour ça qu’en ce moment je suis ici, devant vous. Je n’ai aucun intérêt à virevolter dans les airs, je n’ai aucun intérêt à la vitesse que prodigue les chasseurs. Et je ne veux encore moins mourir dans les débris de mon potentiel éventuel vaisseau. Et c’est exactement pour cela que je suis le type que vous recherchez. »
Son discours d’entrée était loin d’être extraordinaire, mais il avait au moins l’impact de surprendre et surtout de créer des questions. Pourquoi être ici, à cet instant précis, s’il n’avait jamais voulu s’enrôler, s’il ne voyait pas le moindre intérêt aux prouesses spatiale prodiguée par le pilotage de ces vaisseaux?
En fait, c’était pour une raison tout autre. Bien plus simple. Trop simple, et presque risible.
« Je pourrai vous dire que si je veux servir dans vos rangs, c’est pour assurer la protection du Cercle, dans un but d’aider nos peuples conjoints à vivre en paix, d’aider à perpétuer le traité de Babylone. Mais toutefois, malgré le fait que ce sont là des raisons plus qu’enviables, raisons que d’ailleurs je seconde, ce n’est pas du tout à cause de celles-ci que je souhaite appliquer et devenir Chasseur. »
Tout était trop bien construit pour n’être que de la pure improvisation. Et ce n’en était justement pas. Il avait répété sa tirade nombre fois avant de la présenter de vive voix devant le sergent. Elle avait longtemps, même, été que simple soliloque dont le but premier était de le convaincre lui-même avant toute chose. Parce que se jeter ainsi, à bras ouvert devant la mort, devant les dangers et devant un long et malaisé apprentissage demandait au minimum une chose : avoir confiance en soi, mais surtout en sa décision.
« Alors que reste-il? Le prestige. La renommée. La gloire. Être un Chasseur, à ce que l’on dit, c’est la classe. Mais je vais vous dire, si l’idée d’être admiré et reconnu peut m’être intéressante, devenir un Chasseur est le pire moyen, du moins dans mon cas, d’y d’accéder. Qu’importe que je monte en grade, que je devienne le meilleur, que je sois capable des plus impressionnantes prouesses ; je ne pourrai jamais avoir le prestige classique d’un pilote. »
Pourquoi dans son cas cela n’aurait-il pas le même impact? Était-il à ce point spécial pour échapper au jugement commun, à l’admiration de tous ces civils qui verdissent d’envie devant les exerçants d’une profession qui, hors de ses rangs, est submergées de louanges?
« Bon, et là je vous vois déjà vous dire qu’en fait, je n’ai fait que me rabaisser, en disant ce qui ne m’intéresse pas, en disant ce que je n’ai pas envie de faire, et en vous énonçant quelles ne sont pas mes motivations. Pour le moment je ne dois mériter qu’un gros ‘X’ en rouge sur ma candidature, et un bon recalage en me souhaitant bonne continuation et meilleure chance la prochaine fois. »
Il marqua une légère pause, dans le seul but intentionnel d’accentuer l’anticipation de la suite de son discours.
« Mais je ne partirai pas d’ici sans avoir signé le papier qui me permettra d’intégrer votre école. Ou bien vous devrez me virez vous-même, contre ma volonté. Je ne peux pas vous promette d’être le meilleur, ce qu’en fait je ne serai certainement pas. Je ne peux même pas vous promettre de survivre à mon apprentissage en vous offrant un sans faute. Mais il y a une chose que j’ai : de la détermination. »
Et il s’arrêta là. Parce que c’était tout ce qu’il avait appris par cœur, et aussi parce que c’était tout ce qu’il avait à dire. Ses arguments s’arrêtaient là, et maintenant, sois il signait, soit ils auraient besoin de le faire partir de force et ce par leurs propres moyens.
Le léger silence qui s’installa toutefois lui fit perdre un brin de confiance. Peut-être jouer de la carte ‘vérité’ n’était pas la meilleure des choses à faire au final. Et quand le Sergent parla finalement, on ne lui tendit pas crayon et formulaire. Pas tout de suite. Il eut droit à la plus légitime des questions.
« La raison qui, au final, me pousse à vouloir intégrer vos rangs? C’est… personnel. »
Un sourire étira ses lèvres, un sourire que seul lui pouvait comprendre. Le Sergent le regarda un moment -et Œdipe ne cilla pas- puis haussa les épaules avant de lui tendre le formulaire. Le jeune homme attrapa le crayon, traversant par le fait même la distances de deux pas qui le séparait du bureau, et signa son nom, Œdipe Haddad, à l’endroit appropriée. Se redressant et rendant papier et crayon à celui qui à présent était déjà considéré comme son supérieur, il lui adressa un simple sourire, avant d’hocher la tête à ses indications et de quitter.
Il ne perçut pas la réaction du Sergent à la lecture de son nom, de son nom de famille plus précisément : il avait déjà quitté la pièce. Et s’il ne s’était pas présenté avant d’apposer sa signature sur le formulaire d’entrée de l’école, c’était dans un but plus qu’intentionnel.
Parce que la vraie raison, celle qu’il avait précisée personnelle en répondant à la question, était en lien direct avec son nom de famille.
Nom de famille que la très grande majorité des gens associaient immédiatement à son père : l’ex lieutenant d’escadrille Randall Haddad.
. :: Dix-neuf ans plus tôt ~
Père depuis maintenant juste un peu plus de deux années, Randall venait de monter en grade depuis quelques mois. Lui qui s’était toujours valu les meilleurs éloges sur son vol, sur sa technique, lui qui à sa sortie de l’académie de pilotage d’Avalon était entré dans l’escadrille Halloween directement en tant que pilote de première classe. Il avait aujourd’hui 25 ans, et considérant qu’il était entré l’académie à ses vingt ans pour en sortir à ses vingt-deux, il se retrouvait ainsi extrêmement jeune. Lieutenant et père, alors âgé de seulement un quart de siècle. C’était un poids terrible qu’il portait déjà sur les épaules : responsable à la fois d’un vol entier et de l’éducation d’un bambin.
Le pire dans tout cela était que si Randall avait toujours excellé dans tout ce qu’il avait entreprit depuis ses premiers mots, ce n’était même pas ses deux dernières charges qui venaient changer cette réputation. Il était à la fois un très bon lieutenant, faisant preuve de sang-froid, de réfléchi et aussi proche et à l’écoute des autres membres de l’escadrille, mais aussi un très bon père. En fait, il aurait volontiers tout lâcher pour son fils… si sa carrière n’avait pas été celle-ci. Être au bord d’un de ses chasseurs, guider son vaisseau à travers les tirs, c’était cette dose d’adrénaline qui le faisait vivre. Et si Œdipe était son fils humain, son vaisseau était son fils métallique.
Mais malgré tout cela, la raison qui faisait qu’aujourd’hui encore, soit 19 ans après qu’il ait dû mettre un terme à sa carrière dans la chasse, on se souvenait encore de son nom n’était aucunement liée à ses rendus plus qu’extraordinaire dans l’exercice de son métier.
Non, en fait il s’agissait là d’une raison toute simple, idiote. De la pire connerie qu’il avait fait, pire que de marier celle qui, pendant trois ans, avait tenu le rôle de sa femme. Une connerie qu’aujourd’hui encore il regrettait, une erreur que jamais il ne pourrait se pardonner.
Il serait plus facile, et honorable, de ne mentionner que les conséquences de cette gaffe : notons ici la paralysie complète de ses jambes, l’amputation de son bras gauche, et les nombreuses complications dues aux diverses opérations qu’il dû se coltiner. Avec de telles informations, et en rajoutant que toutes celles-ci sont en résolu d’un accident de vol, on serait d’abord porté à croire que c’est ici le résultat d’une tentative héroïne de sauvetage d’un vol, d’une mission suicide, au but final de vaincre l’ennemi en sauvant les autres pilotes. Le pilote de bateau est toujours celui qui cule avec son navire, sauvant la vie aux passagers et à son équipage? N’est-ce pas ce qu’on l’on dit?
Sauf que la vérité est bien loin de ce récit romanesque. La vérité est bien plus humiliante, et pose sur ses épaules autant les reproches, les regards, et l’incompréhension. Sauf que la vérité, peut de gens en connaissent l’entière saveur. Son fils, et quelques gens en qui il avait confiance dans l’escadrille, voilà de ce qui ont eu droit au récit complet. Un récit qui encore aujourd’hui est gardé secret, un récit dont on a malgré tout finit par découvrir des bribes de surface, mais dont l’entièreté est gardée secrète par tout ceux la sachant. Non pas par menace, non pas par peur, mais à la fois par respect et par confiance. Parce que malgré ces écarts, Randall n’en était pas moins un encore très bon homme, aux valeurs élevées et à qui on faisait encore confiance.
Aux nouvelles, et aux murmurent qui coururent sur toutes les lèvres, on proposa simplement qu’il n’avait pas tous ses moyens durant cette opération. L’alcool, la drogue, la fatigue, tels étaient de ces suppositions que toute bouches lançaient, y allant de sa propre préférence.
Personne de reçu jamais de confirmation, quelconque qu’elle soit.
Une fois remit de ses blessures, une fois qu’il eut accepté son état actuel et passé au travers d’une certaine réhabilitation physique, il était évident que sa carrière en tant que Pilote était terminée. Comment après pourrait-il simplement espérer rester aux commandes d’un vaisseau sans l’usage de ses jambes et un bras en moins? On lui proposa malgré tout des postes d’administrations, de ceux que l’ont soumettait en promotions à des grades plus élevés, mais que bon nombres refusaient par refus de se retrouver cloîtrer entre quatre murs et perdre la sensation formidable qu’était celle de voler.
Sauf qu’il les refusa. Il refusa toutes les options qu’on mit sur table pour lui, et ainsi quitta définitivement la Chasse. En fait, dans cet accident, il avait certainement perdu bien plus que des membres et un travail, il venait de faire mourir une partie de sa vie. Et il répondit à tout cela en restant chez lui, vivant une retraite prématurée, financée par la prime de départ que lui remis la chasse et la prime d’assurance accident à laquelle il avait précédemment souscrit.
« Vous voulez vraiment savoir? En fait je n’ai jamais voulu intégrer La Chasse, et c’est principalement pour ça qu’en ce moment je suis ici, devant vous. Je n’ai aucun intérêt à virevolter dans les airs, je n’ai aucun intérêt à la vitesse que prodigue les chasseurs. Et je ne veux encore moins mourir dans les débris de mon potentiel éventuel vaisseau. Et c’est exactement pour cela que je suis le type que vous recherchez. »
Son discours d’entrée était loin d’être extraordinaire, mais il avait au moins l’impact de surprendre et surtout de créer des questions. Pourquoi être ici, à cet instant précis, s’il n’avait jamais voulu s’enrôler, s’il ne voyait pas le moindre intérêt aux prouesses spatiale prodiguée par le pilotage de ces vaisseaux?
En fait, c’était pour une raison tout autre. Bien plus simple. Trop simple, et presque risible.
« Je pourrai vous dire que si je veux servir dans vos rangs, c’est pour assurer la protection du Cercle, dans un but d’aider nos peuples conjoints à vivre en paix, d’aider à perpétuer le traité de Babylone. Mais toutefois, malgré le fait que ce sont là des raisons plus qu’enviables, raisons que d’ailleurs je seconde, ce n’est pas du tout à cause de celles-ci que je souhaite appliquer et devenir Chasseur. »
Tout était trop bien construit pour n’être que de la pure improvisation. Et ce n’en était justement pas. Il avait répété sa tirade nombre fois avant de la présenter de vive voix devant le sergent. Elle avait longtemps, même, été que simple soliloque dont le but premier était de le convaincre lui-même avant toute chose. Parce que se jeter ainsi, à bras ouvert devant la mort, devant les dangers et devant un long et malaisé apprentissage demandait au minimum une chose : avoir confiance en soi, mais surtout en sa décision.
« Alors que reste-il? Le prestige. La renommée. La gloire. Être un Chasseur, à ce que l’on dit, c’est la classe. Mais je vais vous dire, si l’idée d’être admiré et reconnu peut m’être intéressante, devenir un Chasseur est le pire moyen, du moins dans mon cas, d’y d’accéder. Qu’importe que je monte en grade, que je devienne le meilleur, que je sois capable des plus impressionnantes prouesses ; je ne pourrai jamais avoir le prestige classique d’un pilote. »
Pourquoi dans son cas cela n’aurait-il pas le même impact? Était-il à ce point spécial pour échapper au jugement commun, à l’admiration de tous ces civils qui verdissent d’envie devant les exerçants d’une profession qui, hors de ses rangs, est submergées de louanges?
« Bon, et là je vous vois déjà vous dire qu’en fait, je n’ai fait que me rabaisser, en disant ce qui ne m’intéresse pas, en disant ce que je n’ai pas envie de faire, et en vous énonçant quelles ne sont pas mes motivations. Pour le moment je ne dois mériter qu’un gros ‘X’ en rouge sur ma candidature, et un bon recalage en me souhaitant bonne continuation et meilleure chance la prochaine fois. »
Il marqua une légère pause, dans le seul but intentionnel d’accentuer l’anticipation de la suite de son discours.
« Mais je ne partirai pas d’ici sans avoir signé le papier qui me permettra d’intégrer votre école. Ou bien vous devrez me virez vous-même, contre ma volonté. Je ne peux pas vous promette d’être le meilleur, ce qu’en fait je ne serai certainement pas. Je ne peux même pas vous promettre de survivre à mon apprentissage en vous offrant un sans faute. Mais il y a une chose que j’ai : de la détermination. »
Et il s’arrêta là. Parce que c’était tout ce qu’il avait appris par cœur, et aussi parce que c’était tout ce qu’il avait à dire. Ses arguments s’arrêtaient là, et maintenant, sois il signait, soit ils auraient besoin de le faire partir de force et ce par leurs propres moyens.
Le léger silence qui s’installa toutefois lui fit perdre un brin de confiance. Peut-être jouer de la carte ‘vérité’ n’était pas la meilleure des choses à faire au final. Et quand le Sergent parla finalement, on ne lui tendit pas crayon et formulaire. Pas tout de suite. Il eut droit à la plus légitime des questions.
« La raison qui, au final, me pousse à vouloir intégrer vos rangs? C’est… personnel. »
Un sourire étira ses lèvres, un sourire que seul lui pouvait comprendre. Le Sergent le regarda un moment -et Œdipe ne cilla pas- puis haussa les épaules avant de lui tendre le formulaire. Le jeune homme attrapa le crayon, traversant par le fait même la distances de deux pas qui le séparait du bureau, et signa son nom, Œdipe Haddad, à l’endroit appropriée. Se redressant et rendant papier et crayon à celui qui à présent était déjà considéré comme son supérieur, il lui adressa un simple sourire, avant d’hocher la tête à ses indications et de quitter.
Il ne perçut pas la réaction du Sergent à la lecture de son nom, de son nom de famille plus précisément : il avait déjà quitté la pièce. Et s’il ne s’était pas présenté avant d’apposer sa signature sur le formulaire d’entrée de l’école, c’était dans un but plus qu’intentionnel.
Parce que la vraie raison, celle qu’il avait précisée personnelle en répondant à la question, était en lien direct avec son nom de famille.
Nom de famille que la très grande majorité des gens associaient immédiatement à son père : l’ex lieutenant d’escadrille Randall Haddad.
oOo
. :: Dix-neuf ans plus tôt ~
Père depuis maintenant juste un peu plus de deux années, Randall venait de monter en grade depuis quelques mois. Lui qui s’était toujours valu les meilleurs éloges sur son vol, sur sa technique, lui qui à sa sortie de l’académie de pilotage d’Avalon était entré dans l’escadrille Halloween directement en tant que pilote de première classe. Il avait aujourd’hui 25 ans, et considérant qu’il était entré l’académie à ses vingt ans pour en sortir à ses vingt-deux, il se retrouvait ainsi extrêmement jeune. Lieutenant et père, alors âgé de seulement un quart de siècle. C’était un poids terrible qu’il portait déjà sur les épaules : responsable à la fois d’un vol entier et de l’éducation d’un bambin.
Le pire dans tout cela était que si Randall avait toujours excellé dans tout ce qu’il avait entreprit depuis ses premiers mots, ce n’était même pas ses deux dernières charges qui venaient changer cette réputation. Il était à la fois un très bon lieutenant, faisant preuve de sang-froid, de réfléchi et aussi proche et à l’écoute des autres membres de l’escadrille, mais aussi un très bon père. En fait, il aurait volontiers tout lâcher pour son fils… si sa carrière n’avait pas été celle-ci. Être au bord d’un de ses chasseurs, guider son vaisseau à travers les tirs, c’était cette dose d’adrénaline qui le faisait vivre. Et si Œdipe était son fils humain, son vaisseau était son fils métallique.
Mais malgré tout cela, la raison qui faisait qu’aujourd’hui encore, soit 19 ans après qu’il ait dû mettre un terme à sa carrière dans la chasse, on se souvenait encore de son nom n’était aucunement liée à ses rendus plus qu’extraordinaire dans l’exercice de son métier.
Non, en fait il s’agissait là d’une raison toute simple, idiote. De la pire connerie qu’il avait fait, pire que de marier celle qui, pendant trois ans, avait tenu le rôle de sa femme. Une connerie qu’aujourd’hui encore il regrettait, une erreur que jamais il ne pourrait se pardonner.
Il serait plus facile, et honorable, de ne mentionner que les conséquences de cette gaffe : notons ici la paralysie complète de ses jambes, l’amputation de son bras gauche, et les nombreuses complications dues aux diverses opérations qu’il dû se coltiner. Avec de telles informations, et en rajoutant que toutes celles-ci sont en résolu d’un accident de vol, on serait d’abord porté à croire que c’est ici le résultat d’une tentative héroïne de sauvetage d’un vol, d’une mission suicide, au but final de vaincre l’ennemi en sauvant les autres pilotes. Le pilote de bateau est toujours celui qui cule avec son navire, sauvant la vie aux passagers et à son équipage? N’est-ce pas ce qu’on l’on dit?
Sauf que la vérité est bien loin de ce récit romanesque. La vérité est bien plus humiliante, et pose sur ses épaules autant les reproches, les regards, et l’incompréhension. Sauf que la vérité, peut de gens en connaissent l’entière saveur. Son fils, et quelques gens en qui il avait confiance dans l’escadrille, voilà de ce qui ont eu droit au récit complet. Un récit qui encore aujourd’hui est gardé secret, un récit dont on a malgré tout finit par découvrir des bribes de surface, mais dont l’entièreté est gardée secrète par tout ceux la sachant. Non pas par menace, non pas par peur, mais à la fois par respect et par confiance. Parce que malgré ces écarts, Randall n’en était pas moins un encore très bon homme, aux valeurs élevées et à qui on faisait encore confiance.
Aux nouvelles, et aux murmurent qui coururent sur toutes les lèvres, on proposa simplement qu’il n’avait pas tous ses moyens durant cette opération. L’alcool, la drogue, la fatigue, tels étaient de ces suppositions que toute bouches lançaient, y allant de sa propre préférence.
Personne de reçu jamais de confirmation, quelconque qu’elle soit.
Une fois remit de ses blessures, une fois qu’il eut accepté son état actuel et passé au travers d’une certaine réhabilitation physique, il était évident que sa carrière en tant que Pilote était terminée. Comment après pourrait-il simplement espérer rester aux commandes d’un vaisseau sans l’usage de ses jambes et un bras en moins? On lui proposa malgré tout des postes d’administrations, de ceux que l’ont soumettait en promotions à des grades plus élevés, mais que bon nombres refusaient par refus de se retrouver cloîtrer entre quatre murs et perdre la sensation formidable qu’était celle de voler.
Sauf qu’il les refusa. Il refusa toutes les options qu’on mit sur table pour lui, et ainsi quitta définitivement la Chasse. En fait, dans cet accident, il avait certainement perdu bien plus que des membres et un travail, il venait de faire mourir une partie de sa vie. Et il répondit à tout cela en restant chez lui, vivant une retraite prématurée, financée par la prime de départ que lui remis la chasse et la prime d’assurance accident à laquelle il avait précédemment souscrit.
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Dernière édition par Œdipe Haddad le Dim 8 Mar 2009 - 23:34, édité 1 fois