Prénom : Idunn
Age : 26 ans, née un 22 mai
Sexe : F
Race : Ase
Unité : contrebandière
Profession : chirurgien, ou peu s'en faut(radiée de l'ordre des médecins)
Lieu de vie : vivenef Pandore (depuis un peu plus de deux semaines)
Aime : les pommes, les soaps en holovision, son boulot, les gens - même les pires -, les vieux bouquins poussiéreux.
N'aime pas : l'espace, les généralités, les voyages dans l'espace, la viande rouge, les cigarettes, les vaisseaux spatiaux, l'alcool, les tueries, l'espace !!... mais surtout l'espace.
Physique:
Idunn a naturellement les cheveux roux et très fins ; elle les porte coupés courts, la plupart du temps en désordre - elle a renoncé depuis longtemps aux prises de têtes capillaires, vu que les principaux intéressés refusaient purement et simplement tout espèce de coiffure. De taille moyenne (disons 1m65), elle est plutôt fine ; pas qu'elle soit très sportive, mais sa manie de manger exclusivement ce que d'autres appellent "de la nourriture pour lapins" lui réussit plutôt bien... Elle manque juste un peu de muscles et de protéines, ça se ressent en certains endroits de son anatomie : ses bras et ses poignets qui sont exagérément graciles, notamment.
Elle a un visage carré aux pommettes saillantes, un peu masculin, avec de grands yeux gris clair très impressionnants quand ils vous fixent à la façon d'un chat. Sa peau est très légèrement hâlée, avec des taches de rousseur qui fleurissent dans les endroit les plus inattendus. En plus de cela, elle arbore évidemment les cornes caractéristiques de sa race, qui sont d'un joli brun doré.
Jolie, Idunn l'est, indéniablement, enfin quand on arrive à voir en dessous des cernes à vie de ceux qui ont survécus à des gardes de 36 heures boostés au nuka-cola quand ils étaient internes.
Sa garde-robe est exclusivement composée de vêtements pratiques, coupés près du corps et dans des tons neutres. Ses pieds n'ont jamais vu une paire de chaussures à talons de leur vie ( et quand on sait ce que ça fait de courir des urgences à la salle d'op au moindre bip, on comprend pourquoi !).
Caractère :
Plutôt calme, un trait qui lui vient de ses origines Ases, Idunn s'est attirée une réputation de rêveuse, "dans la lune", "à côté de ses pompes"… Réputation qu'elle ne mérite pourtant pas : ce n'est pas qu'elle soit inattentive à ce qui se passe autour d'elle, au contraire, seulement ce n'est pas de sa faute si ses réponses sont souvent à mille années–lumière de ce qu'on attendait. Parfois cela donne lieu à des quiproquos plutôt comiques, sans qu'elle le veuille vraiment…
Cet air lunaire inspire la confiance, amène les confidences des uns et des autres. Quoi de mieux finalement que quelqu'un qui est juste là pour écouter vos problèmes et vos cas de conscience sans faire de commentaires ? C'est un atout précieux, dans la vie comme dans son travail. Mais on peut se demander si, parfois, elle n'en joue pas un peu…
Pour ne rien arranger, elle n'est pas franchement pipelette – un bon silence vaut mieux que de vaines paroles, voilà qui lui va plutôt bien. Cependant ses silences à elle sont loin d'être froids. L'affection qu'elle porte à son entourage transparaît au–delà des mots, dans ses gestes, ses regards, des petites attentions… Dans un groupe elle tiendrait plutôt le rôle de la présence discrète mais réconfortante. Au risque de passer souvent inaperçue.
En vérité, lorsqu'on prend la peine de s'intéresser à elle, Idunn est d'un naturel enjoué, avec un sourire toujours perdu quelque part au coin de ses lèvres ; il faut vraiment le vouloir avant de la faire sortir de sa réserve et de la mettre en colère. Elle fonctionne un peu sur le principe d'une cocotte–minute avec une capacité de remplissage monstre : ça monte, ça monte et puis ça explose sans prévenir. Attention de ne pas se mettre sur son chemin en cas de surchauffe, tout le monde en prend pour son grade.
Idéaliste, c'est toujours une grande gosse de 26 ans persuadée qu'un jour elle pourra sauver tout le monde, même contre la volonté des principaux intéressés. Elle est têtue à sa façon : elle n'essaiera pas d'imposer ses idées mais, lorsqu'elle a décidé quelque chose, vous pouvez toujours courir pour la faire changer d'avis… Quand bien même "vous" serait son supérieur direct, ce qui lui a déjà valu et lui vaudra surement encore quelques soucis.
Don :
Étrange de voir comme une même personne peut être maladroite dans la vie de tous les jours et d'une habileté stupéfiante dès lors qu'il s'agit de remplacer un cœur ou d'ôter une tumeur. Et pourtant, c'est vrai : Idunn aurait pu être un des meilleurs chirurgiens de sa génération si elle n'avait pas eu la fâcheuse habitude de trop s'impliquer auprès de ses patients…
Relations :
- Ses parents, Rothgar et Sigrun Völuspa, vivent toujours en ermites quelque part sur Avalon. Elle n'a quasiment plus eu de contacts avec eux depuis qu'elle est partie faire ses études sur Babylone. Ils s'envoient mutuellement des cartes cyber-postales à noël.
- Maëlya Reydan qu'elle a connu au lycée. Elle se sont perdues de vue depuis. Les deux amies ignorent qu'elles travaillent désormais sur le même vaisseau...
- Malgré son départ inattendu de l'hôpital central de Babel, elle a gardé de bonnes relations avec ses camarades de promo et ex-collègues.
Histoire :
Il avait pourtant bien commencé, ce rêve.
Au début elle s'était retrouvée petite, dans la cuisine avec sa mère qui l'apostrophait sèchement :
– Ne joue pas avec la chèvre ! Et finis d'éplucher ces légumes.
Oui oui, la chèvre. Bien que comme tout rêve qui se respecte les rêves d'Idunn avaient sérieusement tendance à délirer, la petite chèvre grise qui se promenait à sa guise dans la cuisine de ses parents n'était pas une invention mais bel et bien une réalité tirée de ses souvenirs d'enfance. A une époque où la fibre synthétique autonettoyante, les chaines d'holovision interplanétaires et les cuisines avec intelligence artificielle intégrée faisaient partie du décor pour le commun des mortels, Idunn avait eu le "plaisir" de naître de M. et Mme Rothgar Völuspa, des hippies Ases sur le tard qui vivaient reclus dans un trou perdu d'Avalon, dans une maison en vrai bois, entourés de vrais animaux même pas clonés, qui ne mangeaient que des légumes "bi–yaux" et dont la garde–robe étaient principalement constituée de ponchos fait main en grosse laine qui gratte. Leur seule concession à la modernité était une petite télévision couleur – qu'il fallait allumer en appuyant sur un bouton, rendez–vous compte ! – que le père d'Idunn avait récupéré dans une brocante et qui parvenait à capter, grâce à un savant bout de ferraille planté à son sommet, les programmes émis en superondes par un petit groupe d'irréductibles amoureux des antiquités.
D'où, la chèvre.
Du reste, ce n'était pas un souvenir déplaisant. Idunn donnait à grignoter quelques feuilles de batavia à sa copine à quatre pattes lorsque sa mère ne regardait pas. Celle–ci, au fait des ruses de sa fille, ne fut pas dupe très longtemps et voulut bientôt lui fourrer d'autorité un éplucheur à légumes dans la main.
Ce fut à ce moment très précis que tout se mit à dérailler.
Lorsque Idunn se retourna, la main de sa mère ne lui présentait plus un économe mais un scalpel. D'ailleurs la main en question n'était plus celle de sa mère, pas plus que le reste du corps qui y était attaché n'avait de lien de parenté avec elle.
L'infirmière, blouse bleue fadasse, chignon sévère, la toisait d'un regard sceptique.
– scalpel, articula–t–elle en haussant la voix, comme on parle à quelqu'un d'un peu perdu ou d'un peu débile.
La jeune femme n'avait pas l'air de se formaliser du brutal changement de décor qui s'opérait autour d'elle et d' Idunn ; le rêve transformait à sa guise la cuisine loufoque en salle des urgences du principal hôpital de Babylone. Sans trop se préoccuper de la vraisemblance. Au moment où la chèvre se métamorphosa sous ses yeux en chariot de réa – chariot qui bêla pendant quelques instants encore, Idunn sentit qu'il y avait quelque chose de louche.
Loin quelque part un brin de conscience réalisa qu'elle était en train de rêver, et par la même occasion que le rêve était en train de virer à quelque chose qu'elle ne voulait surtout, surtout pas revivre. Malheureusement, il fallait plus qu'un brin de conscience pour se réveiller.
Le chirurgien Ase fraichement promu qu'était devenue Idunn chassa l'infirmière et se dépêcha de rejoindre le lit le plus proche. C'était l'effervescence aux urgences. Un avion cargo s'était crashé en plein milieu d'un quartier résidentiel, et de nouveaux blessés arrivaient sans cesse. C'était bondé.
Toutes les mains capables de tenir un bistouri avaient été réquisitionnées ce jour–là, avec une consigne : agir au plus vite, et ne pas s'attarder sur les cas qu'on savait condamnés.
Idunn grimaça. Ce n'était pas franchement comme ça qu'elle concevait son boulot – en grande naïve elle s'était fixée comme objectif d'aider les gens, par tous les moyens, et sa spécialisation en traumatologie n'était qu'un instrument pour cela – mais vu l'étendue du désastre, c'était probablement la meilleure chose à faire. Du moins essayait–elle de s'en convaincre.
La main d'Idunn s'approcha du rideau qui masquait le lit lorsque quelque chose l'arrêta. Quelque chose qui collait à ses chaussures. * Ne regarde pas en bas *, fit la partie d'elle–même qui savait qu'elle était endormie. Trop tard.
Par terre il y avait une mare de sang déjà poisseux.
Idunn ouvrit le rideau d'un coup sec.
– Aidez–moi ! C'est mon fils ! Aidez–moi !
Elle écarta gentiment la femme blonde qui hurlait et les mains qui s'étaient agrippées à sa blouse en y laissant de grandes trainées rouges. Sur le lit il y avait un bout de ferraille grand comme son avant bras, qu'Idunn reconnut comme était probablement un bout de carlingue, qui transperçait la poitrine d'un gamin de dix ou onze ans, inconscient. Un sang noir souillait les vêtements de l'enfant, les draps du lit, les mains et la figure de sa mère, tout.
Elle cria quelque chose à l'adresse de l'infirmière la plus proche et…
… se réveilla.
La jeune Ase aspirait de grandes goulées d'air noir comme la nuit qui lui collait les paupières, en tremblant d'un peu partout. Elle mit un certain temps à réaliser qu'elle avait encore fait le même cauchemar, qu'il y avait longtemps qu'elle ne faisait plus ses nuits dans les chambres de garde de l'hôpital babylonien.
Qu'elle avait été radiée.
Que le gosse était mort depuis près d'un an, et qu'elle n'y pouvait foutrement rien.
Idunn reprenait doucement contact avec la réalité. Les draps de sa couchette sentaient le rance, et un raie de lumière filtrait sous la porte de sa cabine. Ses pensée s'agglutinaient les unes aux autres comme de la mélasse et elle avait beaucoup de peine à les démêler. Lentement elle se rappela où elle se trouvait. La vivenef. Pandore. Les contrebandiers. Le gamin totalement surdoué et totalement insupportable qui lui servait de chef.
Un bout de métal perdu dans l'espace, elle à qui tout ce vide inspirait une terreur folle. Bon, un gros bout de métal, peut-être ; mais quand même. Un vent de panique passa sur elle et Idunn se redressa pour enserrer ses genoux dans ses bras. La couchette sous elle, les barreaux glacés du lit, le mur, tout cela disait à son esprit scientifique qu'elle n'allait pas d'un seul coup se mettre à tomber infiniment dans le néant. Et pourtant...
Mais ça avait été la concession à faire pour pouvoir continuer d'exercer la médecine, et elle l'avait accepté sans broncher, à peine deux semaines plus tôt, lorsqu'elle avait appris qu'il y avait une place vacante sur le plus célèbre des vaisseaux contrebandiers. Et depuis elle n'avait cessé d'avoir la sensation étrange d'avoir mis le pied dans un nid de guêpes.
Qu'auraient dit ses parents ? Déjà, lorsqu'elle avait choisi de faire carrière dans la "boucherie", ça avait été comme si le ciel leur était tombé sur la tête...
Idunn poussa un profond soupir. Au final, peu importait : ces brigands de l'espace n'étaient peut-être pas des gens très fréquentables, mais au moins il y avait des patients, de merveilleuses machines humaines qu'elle pouvait soigner. Elle finirait pas s'habituer ; on s'habituait à tout.
L'Ase sentit comme une petite secousse dans la carlingue de métal autour d'elle - secousse qui n'était surement que le pur produit de son imagination - et la nausée monta. Chancelante elle sortit de son lit pour s'extirper de sa minuscule cabine.
Dernière édition par Idunn Völuspa le Mar 24 Mar 2009 - 12:28, édité 2 fois