Accoudée, la tête posée au creux de sa main gauche, la droite étant occupée à faire défiler les données sur son écran, Erwyn Von Drachnar travaillait depuis bientôt une heure sur son tableau de bord à lire, valider ou réfuter les rapports et demandes qu’elle recevait de tout le vaisseau. Lâchant l’écran tactile quelques secondes, la mimine bosseuse s’en alla saisir un verre de jus de fruits bien frais, déposé là, il y avait à peine quelques minutes par un intendant zélé.
La gorgée lui fit du bien, mais ne lui fit pas changer de position pour autant. La fatigue était bien installée et elle ne semblait pas vouloir s’envoler à coup de quelques millilitres de vitamines. A croire qu’il lui faudrait sacrifier une heure de son précieux temps pour être opérationnelle à l’arrivée sur Mars.
Soupirant, le Commandant valida un rapport et s’apprêtait à passer au suivant quand l’officier de com de quart l’interpella.
« Commandant. Nous recevons une transmission de Dédale… »
Erwyn souleva un sourcil, intriguée et se releva enfin dans une position plus décente pour un officier commandant.
« Ca vient de la Cité. »
Elle sentit sa mâchoire se contracter par anticipation aux prochaines paroles de son officier.
« C’est le Triumvirat. Ils demandent à vous parler. »
« Transférer l’appel dans mon bureau. » dit-elle fermement en se levant.
Elle quitta le pont avec toute la dignité qu’on lui connaissait et se dirigea sans hâte vers sa cabine. Durant le trajet, elle eut tout le temps de réfléchir à ce qu’ils pouvaient bien lui vouloir, surtout à pareil moment, tout en évitant de-ci de-là des matelots qui transportaient du matériel et autres. L’activité ne manquait pas sur la Vivenef.
Erwyn arriva enfin à destination. Elle ferma la porte derrière elle et se dirigea vers son bureau, s’assit calmement et dans un geste tout aussi contrôlé, qui ne trahissait pas l’anxiété qui l’habitait en cet instant, Erwyn activa son moniteur, faisant apparaître les deux visages de ses hauts collaborateurs. Le Triumvirat était à présent réuni.
« Bonjour Commandant. » commença une voix grave.
« Erwyn ! Ravi de vous revoir ! » lança une autre, beaucoup plus enjouée que la précédente.
« Messieurs » salua-t-elle en retour. « Que me vaut l’honneur de cet appel ? »
« Vous avez du reta… »
« On venait simplement prendre de vos nouvelles. » coupa la voix guillerette.
Malgré l’ombre sur leur visage, Erwyn put voir « grincheux » fusillé du regard son compagnon.
« Suite à votre escarmouche avec les forces de l’ordre, nous avons eu peu de nouvelles de votre part, alors nous craignions le pire... »
« Nous avons été bien occupé. »
« Je n’en doute point. » refit grincheux.
Un réflexe la saisit et son sourcil droit refit un joli saut. *Ah bon ? Parce que d’après lui, remettre en état un bâtiment de plus d’un millier de tonnes, ca se fait en cinq minutes ?* railla-t-elle
« Allons mon ami ! Laissons-la s’exprimer. »
« Merci… Concernant l’état de Pandore, cela s’est amélioré mais reste insuffisant, malheureusement. Il nous faudrait encore beaucoup de matériaux, pour la coque notamment. Sans parler des batteries pour les boucliers, ni d’un réarmement souhaitable… »
« En gros, vous avez détruit notre seul navire de guerre. » s’impatienta Grincheux.
*A qui la faute ? Qui est-ce qui n’a pas graissé la bonne patte au bon moment, hein ?*
« Ce qui aurait du n’être qu’un simple passage dans une maille de filet s’est transformé en accrochage… Je dois dire que nous avons été bien surpris quand notre départ ne fut pas saluer comme d’habitude. »
Le reproche était flagrant et grincheux se tassa en marmonnant. Jovial lui eut un petit rire contrit.
« Toutes nos excuses, commandant. Il semblerait que nos accords avec nos chers amis douaniers n’aient pris du temps à arriver à qui de droit… »
Erwyn laissa passer quelques secondes, le temps pour chacun d’analyser les informations échangées. Pour la Commandante, ses hypothèses s’étaient révélées fondées. Il s’agissait bien d’un cafouillage dans le rouage bien encré des mœurs contrebandières de la douane de Dédale.
De leur côté, les deux hommes avalaient amèrement leur pilule quand à l’état de Pandore.
« Messieurs, si vous n’avez rien d’autres à ajouter… »
« Oui, nous avons autre chose à vous dire. » s’élança vivement Grincheux.
Sentant le ton hargneux de son compagnon, Jovial prit le parti de ne rien dire sur ce coup-là et se repoussa contre le dos de son fauteuil, attendant la suite, qu’il sentait mémorable.
« La cargaison pour Crackfol n’a toujours pas été délivré. Vous êtes en retard sur la livraison. Sans parler du fait que vous ne vous êtes pas présenté au rendez-vous de Cullan. Comment voulez-vous qu’on fasse des affaires si vous foutez tout en l’air en…. »
Erwyn sentait la moutarde lui monter au nez à une vitesse folle. Accoudée sur le bras droit de son fauteuil, elle se tenait le front, fermait les yeux et se pinçait fortement les lèvres de peur de lâcher quelque chose de désagréable et de regrettable…
Jovial, de son côté, attendait, curieux, sa réaction qu’il sentait venir au fur et à mesure qu’il voyait leur interlocutrice tapoter de ses doigts agiles le haut de son genou.
Grincheux, quand à lui, terminait de déverser son fiel.
«Et en plus, on apprend que vous êtes en route pour Mars ?! Il serait temps pour vous, Commandant Drachnar, de vous ressaisir et de revoir votre sens des priorités. L’utilisation que vous faîtes de Pandore est déplorable… »
« Mes priorités ? » gronda la voix sourde d’Erwyn, coupant Grincheux. « Mes priorités ?! »
Elle releva la tête et fusilla du regard Grincheux.
« Mes priorités, espèce de bureaucrate de pacotille, est de maintenir en vie mon équipage et mon vaisseau. J’ai eu un mal fou à trouver de quoi faire réparer mon navire depuis la très belle publicité que vous nous avez faite sur Dédale. »
« Je ne vous permets pas… » coupa Grincheux prêt de l’ébullition.
« C’est de votre faute tout ce merdier ! Alors ne venez pas me faire chier pour trois grammes de poudre en moins dans votre cuisine ! » reprit-elle véhémente.
« Sachez que ce vaisseau est la propriété du Triumvirat ! Vous ne pouvez… »
« Que dalle ! Ce vaisseau est le mien ! Je suis Commandant de ce vaisseau, je le gère comme je l’entends. »
« Comment osez-vous… » fulmina Grincheux
« Sans moi, cela ferait deux mois que vous ne pourrez vous targuer d’avoir un tel navire dans vos valises ! Sans moi, votre précieuse marchandise flotterait joyeusement dans l’espace, perdue à jamais. Alors ravalez votre fierté de planqué et bouclez-là ! J’ai d’autres chats à fouetter que de polir votre égo. »
Grincheux était soufflé. Erwyn pouvait voir la couleur rouge se répandre sur sa peau et entendre distinctement sa respiration saccadée, comme s’il cherchait à dire quelque chose mais ne trouvant rien à répliquer, il soufflait de rage.
Erwyn profita de cette trêve pour se renfoncer dans son fauteuil et enfoncer le clou.
« Pandore est ma propriété, enfoncez-vous bien ça dans le crâne. »
Jovial avait de plus en plus de mal à se retenir de rire, ce qui n’arrangeait en rien l’humeur de deux autres.
« Vous me rappelez Rys. »finit-il par avouer, en essuyant furtivement une larme.
« Et bien, je ne suis pas Rys et il faudra vous y faire. Et si jamais on revient vivant de Mars, je vous le ferais bien comprendre. »
Et elle mit brutalement fin à la conversation.
Adossée sur son fauteuil, la tête rejetée en arrière, Erwyn jura par tous les dieux qu’elle connaissait. Ce n’était pas le moment de se mettre à dos le Triumvirat, mais là, sur le coup, cela faisait du bien de cracher son venin et de se libérer de toutes ses tentions. Tellement libérée qu’elle se sentait comme flottant à la surface des eaux claires de Tenkaï…
Son fauteuil bascula tout à coup, causant à la Commandante une belle frayeur. Accrochée à son bureau, elle souffla un bon coup et regarda l’heure.
Compte tenu de ses premiers symptômes de fatigue, Erwyn s’organisa afin d’avoir un peu de répit avant la bataille. Mettant en marche son réveil, elle alla s’étendre deux minutes…
Erwyn venait à peine de fermer ses paupières, allongée docilement dans son lit, lorsque la musique se répandit dans la cabine, la faisant marmonner un « Bordel de merde » désespéré. Elle frotta rapidement ses yeux, remit ses lunettes, regarda l’horloge et se figea.
« Bordel de merde ! » dit-elle en s’éjectant du lit et fonçant dans le bureau.
Erwyn s’était réveillée bien plus tard qu’elle ne l’aurait du. Sur son écran holo, elle vit apparaître plusieurs messages intitulés urgent et elle jura encore un mot. Une fois devant le buffet, elle ouvrit les portes et en sortit une bouteille de jus. Sans se préoccuper de la bienséance, elle avala trois grandes gorgées au goulot. Et reposa la bouteille dans un râle de satisfaction.
Avec la nette impression d’avoir les yeux plus ouverts et les idées claires, Erwyn se sentait enfin prête à affronter Mars et ses conséquences.
Elle attrapa sa veste et sortit de sa cabine.
« Commandant sur le pont ! »
Le pont était en effervescence. Tout le monde s’agitait, effectuait des derniers réglages, ou réparation de dernières minutes. Erwyn engloba la situation et alla s’installer sur son trône. Là, elle remit en marche ses écrans et, après une profonde respiration, elle clama à la ronde :
« Rapport de la situation. »
La gorgée lui fit du bien, mais ne lui fit pas changer de position pour autant. La fatigue était bien installée et elle ne semblait pas vouloir s’envoler à coup de quelques millilitres de vitamines. A croire qu’il lui faudrait sacrifier une heure de son précieux temps pour être opérationnelle à l’arrivée sur Mars.
Soupirant, le Commandant valida un rapport et s’apprêtait à passer au suivant quand l’officier de com de quart l’interpella.
« Commandant. Nous recevons une transmission de Dédale… »
Erwyn souleva un sourcil, intriguée et se releva enfin dans une position plus décente pour un officier commandant.
« Ca vient de la Cité. »
Elle sentit sa mâchoire se contracter par anticipation aux prochaines paroles de son officier.
« C’est le Triumvirat. Ils demandent à vous parler. »
« Transférer l’appel dans mon bureau. » dit-elle fermement en se levant.
Elle quitta le pont avec toute la dignité qu’on lui connaissait et se dirigea sans hâte vers sa cabine. Durant le trajet, elle eut tout le temps de réfléchir à ce qu’ils pouvaient bien lui vouloir, surtout à pareil moment, tout en évitant de-ci de-là des matelots qui transportaient du matériel et autres. L’activité ne manquait pas sur la Vivenef.
Erwyn arriva enfin à destination. Elle ferma la porte derrière elle et se dirigea vers son bureau, s’assit calmement et dans un geste tout aussi contrôlé, qui ne trahissait pas l’anxiété qui l’habitait en cet instant, Erwyn activa son moniteur, faisant apparaître les deux visages de ses hauts collaborateurs. Le Triumvirat était à présent réuni.
« Bonjour Commandant. » commença une voix grave.
« Erwyn ! Ravi de vous revoir ! » lança une autre, beaucoup plus enjouée que la précédente.
« Messieurs » salua-t-elle en retour. « Que me vaut l’honneur de cet appel ? »
« Vous avez du reta… »
« On venait simplement prendre de vos nouvelles. » coupa la voix guillerette.
Malgré l’ombre sur leur visage, Erwyn put voir « grincheux » fusillé du regard son compagnon.
« Suite à votre escarmouche avec les forces de l’ordre, nous avons eu peu de nouvelles de votre part, alors nous craignions le pire... »
« Nous avons été bien occupé. »
« Je n’en doute point. » refit grincheux.
Un réflexe la saisit et son sourcil droit refit un joli saut. *Ah bon ? Parce que d’après lui, remettre en état un bâtiment de plus d’un millier de tonnes, ca se fait en cinq minutes ?* railla-t-elle
« Allons mon ami ! Laissons-la s’exprimer. »
« Merci… Concernant l’état de Pandore, cela s’est amélioré mais reste insuffisant, malheureusement. Il nous faudrait encore beaucoup de matériaux, pour la coque notamment. Sans parler des batteries pour les boucliers, ni d’un réarmement souhaitable… »
« En gros, vous avez détruit notre seul navire de guerre. » s’impatienta Grincheux.
*A qui la faute ? Qui est-ce qui n’a pas graissé la bonne patte au bon moment, hein ?*
« Ce qui aurait du n’être qu’un simple passage dans une maille de filet s’est transformé en accrochage… Je dois dire que nous avons été bien surpris quand notre départ ne fut pas saluer comme d’habitude. »
Le reproche était flagrant et grincheux se tassa en marmonnant. Jovial lui eut un petit rire contrit.
« Toutes nos excuses, commandant. Il semblerait que nos accords avec nos chers amis douaniers n’aient pris du temps à arriver à qui de droit… »
Erwyn laissa passer quelques secondes, le temps pour chacun d’analyser les informations échangées. Pour la Commandante, ses hypothèses s’étaient révélées fondées. Il s’agissait bien d’un cafouillage dans le rouage bien encré des mœurs contrebandières de la douane de Dédale.
De leur côté, les deux hommes avalaient amèrement leur pilule quand à l’état de Pandore.
« Messieurs, si vous n’avez rien d’autres à ajouter… »
« Oui, nous avons autre chose à vous dire. » s’élança vivement Grincheux.
Sentant le ton hargneux de son compagnon, Jovial prit le parti de ne rien dire sur ce coup-là et se repoussa contre le dos de son fauteuil, attendant la suite, qu’il sentait mémorable.
« La cargaison pour Crackfol n’a toujours pas été délivré. Vous êtes en retard sur la livraison. Sans parler du fait que vous ne vous êtes pas présenté au rendez-vous de Cullan. Comment voulez-vous qu’on fasse des affaires si vous foutez tout en l’air en…. »
Erwyn sentait la moutarde lui monter au nez à une vitesse folle. Accoudée sur le bras droit de son fauteuil, elle se tenait le front, fermait les yeux et se pinçait fortement les lèvres de peur de lâcher quelque chose de désagréable et de regrettable…
Jovial, de son côté, attendait, curieux, sa réaction qu’il sentait venir au fur et à mesure qu’il voyait leur interlocutrice tapoter de ses doigts agiles le haut de son genou.
Grincheux, quand à lui, terminait de déverser son fiel.
«Et en plus, on apprend que vous êtes en route pour Mars ?! Il serait temps pour vous, Commandant Drachnar, de vous ressaisir et de revoir votre sens des priorités. L’utilisation que vous faîtes de Pandore est déplorable… »
« Mes priorités ? » gronda la voix sourde d’Erwyn, coupant Grincheux. « Mes priorités ?! »
Elle releva la tête et fusilla du regard Grincheux.
« Mes priorités, espèce de bureaucrate de pacotille, est de maintenir en vie mon équipage et mon vaisseau. J’ai eu un mal fou à trouver de quoi faire réparer mon navire depuis la très belle publicité que vous nous avez faite sur Dédale. »
« Je ne vous permets pas… » coupa Grincheux prêt de l’ébullition.
« C’est de votre faute tout ce merdier ! Alors ne venez pas me faire chier pour trois grammes de poudre en moins dans votre cuisine ! » reprit-elle véhémente.
« Sachez que ce vaisseau est la propriété du Triumvirat ! Vous ne pouvez… »
« Que dalle ! Ce vaisseau est le mien ! Je suis Commandant de ce vaisseau, je le gère comme je l’entends. »
« Comment osez-vous… » fulmina Grincheux
« Sans moi, cela ferait deux mois que vous ne pourrez vous targuer d’avoir un tel navire dans vos valises ! Sans moi, votre précieuse marchandise flotterait joyeusement dans l’espace, perdue à jamais. Alors ravalez votre fierté de planqué et bouclez-là ! J’ai d’autres chats à fouetter que de polir votre égo. »
Grincheux était soufflé. Erwyn pouvait voir la couleur rouge se répandre sur sa peau et entendre distinctement sa respiration saccadée, comme s’il cherchait à dire quelque chose mais ne trouvant rien à répliquer, il soufflait de rage.
Erwyn profita de cette trêve pour se renfoncer dans son fauteuil et enfoncer le clou.
« Pandore est ma propriété, enfoncez-vous bien ça dans le crâne. »
Jovial avait de plus en plus de mal à se retenir de rire, ce qui n’arrangeait en rien l’humeur de deux autres.
« Vous me rappelez Rys. »finit-il par avouer, en essuyant furtivement une larme.
« Et bien, je ne suis pas Rys et il faudra vous y faire. Et si jamais on revient vivant de Mars, je vous le ferais bien comprendre. »
Et elle mit brutalement fin à la conversation.
Adossée sur son fauteuil, la tête rejetée en arrière, Erwyn jura par tous les dieux qu’elle connaissait. Ce n’était pas le moment de se mettre à dos le Triumvirat, mais là, sur le coup, cela faisait du bien de cracher son venin et de se libérer de toutes ses tentions. Tellement libérée qu’elle se sentait comme flottant à la surface des eaux claires de Tenkaï…
Son fauteuil bascula tout à coup, causant à la Commandante une belle frayeur. Accrochée à son bureau, elle souffla un bon coup et regarda l’heure.
Compte tenu de ses premiers symptômes de fatigue, Erwyn s’organisa afin d’avoir un peu de répit avant la bataille. Mettant en marche son réveil, elle alla s’étendre deux minutes…
Erwyn venait à peine de fermer ses paupières, allongée docilement dans son lit, lorsque la musique se répandit dans la cabine, la faisant marmonner un « Bordel de merde » désespéré. Elle frotta rapidement ses yeux, remit ses lunettes, regarda l’horloge et se figea.
« Bordel de merde ! » dit-elle en s’éjectant du lit et fonçant dans le bureau.
Erwyn s’était réveillée bien plus tard qu’elle ne l’aurait du. Sur son écran holo, elle vit apparaître plusieurs messages intitulés urgent et elle jura encore un mot. Une fois devant le buffet, elle ouvrit les portes et en sortit une bouteille de jus. Sans se préoccuper de la bienséance, elle avala trois grandes gorgées au goulot. Et reposa la bouteille dans un râle de satisfaction.
Avec la nette impression d’avoir les yeux plus ouverts et les idées claires, Erwyn se sentait enfin prête à affronter Mars et ses conséquences.
Elle attrapa sa veste et sortit de sa cabine.
« Commandant sur le pont ! »
Le pont était en effervescence. Tout le monde s’agitait, effectuait des derniers réglages, ou réparation de dernières minutes. Erwyn engloba la situation et alla s’installer sur son trône. Là, elle remit en marche ses écrans et, après une profonde respiration, elle clama à la ronde :
« Rapport de la situation. »