[Premier post ! Tadaaaaaaaaaaam \o/]
Elle était marrante, Sarah... En attendant d'être soit refilé à l'ARI, ou la police, ou n'importe quelle autorité armée de gros fusils plasma qui brûlent la peau en moins de temps qu'il n'en faut à un jouer d'Aeroball de se faire décapiter violemment en tombant sur le sol - BREF, en attendant d'être refilé aux premières autorités venues en l'échange d'une coquette rançon, ou bien en attendant de devoir passer devant un tribunal factice de soi-disant pirates qui le condamnerait à se faire pendre par les pieds au dessus d'un bœuf bourguignon en ébullition, Yasukazu devrait gagner son pain quotidien à nettoyer le vaisseau.
Entendons-nous. De savantes petites machines avalaient tout ce qu'il y avait de poussières, miettes, et autres retombées de quelque sorte que ce fût. Non, "laver" en terme "tais-toi-mort-en-sursis" signifiait : récurer tous les petits coins dans lesquels la crasse s'est accumulée. A disposition : de la limaille de fer, car ça pouvait toujours servir, un éponge, et un produit miracle qui vous trouait le sol tant son efficacité n'était plus à prouver.
Déjà 4 mois qu'on l'avait sorti de sa détention, et déjà Yaz' se demandait si le choix opposé - à savoir rester enfermé, et isolé, n'était pas une décision plus judicieuse... Mais il en était sorti, on le regardait de travers, et, au fond, Yaz' profiter de ce répit temporaire pour étudier les possibilités qu'il avait de s'enfuir de la Vivenef. Quitte à être en sursis, autant être libre de gambader...
Après, donc, avoir passé sa matinée à frotter comme un malade les toilettes des compartiments de l'équipage, avec les brosses à dents qu'il avait pu y trouver - et tant pis pour leurs utilisateurs respectifs - Yaz avait été obligé, suite à un énième incident survenu en cuisine, de s'y rendre après sa maigre collation zénithale.
Armé d'une brosse, de sa ferraille à gratter, et d'un seau, Yasukazu pénétra dans la tanière du "vieux râleur" pour commencer sa tâche. Il versa un peu de produit jaune fluo dan le seau, le remplit d'eau à l'vier le plus proche, et constata l'étendue des dégats...
Même une explosion nucléaire était plus propre que cela. Même une surprise-partie entre cannibales affamés avait plus de chances de laisser les lieux en meilleur état. Visiblement, une cocotte - ou plutôt, une marmite, vu la quantité déversé - avait explosé, et ses entrailles s'étaient répandues partout, sur les murs, le sol, et même au plafond. Haut plafond. Très haut. Surtout lorsque l'on ne mesure qu'un mètre soixante-sept...
"Ah, mais ça va me prendre la journée... Elle peut pas arrêter de cuisiner, l'autre ?" maugréa-t-il pour lui-même, désignant, par ce terme saugrenu qu'était "l'autre", l'apprentie coq, Mahat.
Visiblement, les restes n'avaient pas eu le temps de trop sécher, le nettoyage ne serait certainement pas trop long. Comptons donc 4 heures, le temps de faire briller.
Pschhht...
Ah non !
Plus 2 heures pour décoller ce qui venait de carboniser durant quelques temps sur une plaque laissée allumée. Dans un soupir rageur, Yasu tourna l'interrupteur, espérant que la température du "chauffe plat" redescendrait assez rapidement pour qu'il n'ait pas à attendre 107 ans.
Histoire de se donner un peu de motivation, il marmonna dans sa barbe, comme s'il se faisait la conversation à lui-même :
"Evidemment, j'aurais pu rester cloîtré... Mais j'aurais rien foutu, et ils m'auraient balancés... mais là, hein ? Je fais quelque chose, et puis avec un peu de chance, je pourrais me tailler fissa avec un vaisseau... ou à la prochaine escale... ouais, et ils me retrouveront pas... Rahh, mais c'est quoi ce truc noir ? Tain mais ça part pas, en plus ! En train de jouer les bonniches, nan, mais j'te jure, si on te voyait mon pauvre Yaz', on se foutrait de toi ! "Le redoutable bandit joue les soubrettes" quelle poisse ! Attends, si je tente de décoller au couteau... Mouaiff, tant pis pour la paillasse, ils repasseront un coup de peinture... Raaaaah, mais ils font tout frire, ou bien c'est une nouvelle recette de beurre à l'huile à la sauce grasse ? Et puis ils peuvent pas nettoyer leurs dégueulasseries, non ? Et ils sont où ? Ah, je suis sûr le vioque est en train d'enguirlander l'autre qui fait péter les casseroles plus vite qu'une kilo de fayot ne le ferait d'un gugusse atteint d'aérophagie... hinhinhin... allez, Yasu, du nerf, et tu auras une autre journée comme ça, demain !"
Se laissant alors retomber sur les bras, recouverts jusqu'à mi-hauteur de mousse et de toute sorte de couleurs qui avaient jadis appartenu à de la nourriture, Yasu soupira. Il en avait assez, plus qu'assez de devoir courir, de fuir qui que ce fût. Evidemment, il aurait pu se poster devant le commandant, ou sa seconde, lui décrocher un uppercut, et attendre de se faire tirer dessus, mais où était l'intérêt ? Ses raids sur les marchands lui manquaient, après tout, c'était amusant de leur dérober des marchandises et de les voir escroquer leurs compagnies d'assurances après. Ou pas. Plus d'abordage. Seulement des conquêtes épiques avec les bactéries du bord, qu'il s'employait pourtant à massacrer en masse à coups de détergent. Avec un manque de chance incroyable, il resterait à faire ça toute sa vie...
Comme quoi, fréquenter les mauvaises personnes n'aidait en rien.
Il soupira plus fort, une boule se formant dans sa gorge, pas vraiment de tristesse, mais pas uniquement de colère. Un peu de tout cela, avec une énorme dose de frustration.
"TAS DE CONS !" hurla-t-il en lançant sa brosse à travers la pièce, qui entra en collision avec un empilement précaire. Le mobile oscilla, puis dégringola en un tintamarre monstrueux de verre brisé et de métal cogné.
Encore une chose qu'il aurait à ranger par la suite, c'était malin !
Il continua de s'acharner avec son couteau sur la brûlure récalcitrante jusqu'au moment ou un "pouf" salvateur le prévint que celle-ci venait d'accepter de stopper tout contact de proximité d'avec le plan de travail.
"Encore une victoire magnifique de notre ami, youpi, on l'applaudit bien fort..." siffla-t-il de manière vénéneuse.
Son seau, qu'il avait oublié sous le jet d'eau, était en train de déborder lorsqu'il s'en rappela. Se précipitant jusqu'à l'évier, il coupa le flux de liquide aqueux et souleva - avec toute la force que ses bras lui permettaient - le contenant emplit de mousse dont l'odeur oscillait entre la mauvaise lavande de synthèse à l'ail, et la vanille défraîchie. Rien à voir donc. Traînant son fardeau derrière lui, il se posta en un coin de la pièce, et commença à tremper un bout d'étoffe grossière un rien usée dans son liquide coloré, avant de l'étaler par terre en frottant du bout du pied.
Oui, on a beau avoir à nettoyer, il avait suffisamment mis ses mains dans les détritus sur les plans de travail qu'il n'allait pas se les user sur le sol, non plus. On a sa fierté, malgré tout.
Mais en ce moment, il songeait plutôt à la ravaler.
Elle était marrante, Sarah... En attendant d'être soit refilé à l'ARI, ou la police, ou n'importe quelle autorité armée de gros fusils plasma qui brûlent la peau en moins de temps qu'il n'en faut à un jouer d'Aeroball de se faire décapiter violemment en tombant sur le sol - BREF, en attendant d'être refilé aux premières autorités venues en l'échange d'une coquette rançon, ou bien en attendant de devoir passer devant un tribunal factice de soi-disant pirates qui le condamnerait à se faire pendre par les pieds au dessus d'un bœuf bourguignon en ébullition, Yasukazu devrait gagner son pain quotidien à nettoyer le vaisseau.
Entendons-nous. De savantes petites machines avalaient tout ce qu'il y avait de poussières, miettes, et autres retombées de quelque sorte que ce fût. Non, "laver" en terme "tais-toi-mort-en-sursis" signifiait : récurer tous les petits coins dans lesquels la crasse s'est accumulée. A disposition : de la limaille de fer, car ça pouvait toujours servir, un éponge, et un produit miracle qui vous trouait le sol tant son efficacité n'était plus à prouver.
Déjà 4 mois qu'on l'avait sorti de sa détention, et déjà Yaz' se demandait si le choix opposé - à savoir rester enfermé, et isolé, n'était pas une décision plus judicieuse... Mais il en était sorti, on le regardait de travers, et, au fond, Yaz' profiter de ce répit temporaire pour étudier les possibilités qu'il avait de s'enfuir de la Vivenef. Quitte à être en sursis, autant être libre de gambader...
Après, donc, avoir passé sa matinée à frotter comme un malade les toilettes des compartiments de l'équipage, avec les brosses à dents qu'il avait pu y trouver - et tant pis pour leurs utilisateurs respectifs - Yaz avait été obligé, suite à un énième incident survenu en cuisine, de s'y rendre après sa maigre collation zénithale.
Armé d'une brosse, de sa ferraille à gratter, et d'un seau, Yasukazu pénétra dans la tanière du "vieux râleur" pour commencer sa tâche. Il versa un peu de produit jaune fluo dan le seau, le remplit d'eau à l'vier le plus proche, et constata l'étendue des dégats...
Même une explosion nucléaire était plus propre que cela. Même une surprise-partie entre cannibales affamés avait plus de chances de laisser les lieux en meilleur état. Visiblement, une cocotte - ou plutôt, une marmite, vu la quantité déversé - avait explosé, et ses entrailles s'étaient répandues partout, sur les murs, le sol, et même au plafond. Haut plafond. Très haut. Surtout lorsque l'on ne mesure qu'un mètre soixante-sept...
"Ah, mais ça va me prendre la journée... Elle peut pas arrêter de cuisiner, l'autre ?" maugréa-t-il pour lui-même, désignant, par ce terme saugrenu qu'était "l'autre", l'apprentie coq, Mahat.
Visiblement, les restes n'avaient pas eu le temps de trop sécher, le nettoyage ne serait certainement pas trop long. Comptons donc 4 heures, le temps de faire briller.
Pschhht...
Ah non !
Plus 2 heures pour décoller ce qui venait de carboniser durant quelques temps sur une plaque laissée allumée. Dans un soupir rageur, Yasu tourna l'interrupteur, espérant que la température du "chauffe plat" redescendrait assez rapidement pour qu'il n'ait pas à attendre 107 ans.
Histoire de se donner un peu de motivation, il marmonna dans sa barbe, comme s'il se faisait la conversation à lui-même :
"Evidemment, j'aurais pu rester cloîtré... Mais j'aurais rien foutu, et ils m'auraient balancés... mais là, hein ? Je fais quelque chose, et puis avec un peu de chance, je pourrais me tailler fissa avec un vaisseau... ou à la prochaine escale... ouais, et ils me retrouveront pas... Rahh, mais c'est quoi ce truc noir ? Tain mais ça part pas, en plus ! En train de jouer les bonniches, nan, mais j'te jure, si on te voyait mon pauvre Yaz', on se foutrait de toi ! "Le redoutable bandit joue les soubrettes" quelle poisse ! Attends, si je tente de décoller au couteau... Mouaiff, tant pis pour la paillasse, ils repasseront un coup de peinture... Raaaaah, mais ils font tout frire, ou bien c'est une nouvelle recette de beurre à l'huile à la sauce grasse ? Et puis ils peuvent pas nettoyer leurs dégueulasseries, non ? Et ils sont où ? Ah, je suis sûr le vioque est en train d'enguirlander l'autre qui fait péter les casseroles plus vite qu'une kilo de fayot ne le ferait d'un gugusse atteint d'aérophagie... hinhinhin... allez, Yasu, du nerf, et tu auras une autre journée comme ça, demain !"
Se laissant alors retomber sur les bras, recouverts jusqu'à mi-hauteur de mousse et de toute sorte de couleurs qui avaient jadis appartenu à de la nourriture, Yasu soupira. Il en avait assez, plus qu'assez de devoir courir, de fuir qui que ce fût. Evidemment, il aurait pu se poster devant le commandant, ou sa seconde, lui décrocher un uppercut, et attendre de se faire tirer dessus, mais où était l'intérêt ? Ses raids sur les marchands lui manquaient, après tout, c'était amusant de leur dérober des marchandises et de les voir escroquer leurs compagnies d'assurances après. Ou pas. Plus d'abordage. Seulement des conquêtes épiques avec les bactéries du bord, qu'il s'employait pourtant à massacrer en masse à coups de détergent. Avec un manque de chance incroyable, il resterait à faire ça toute sa vie...
Comme quoi, fréquenter les mauvaises personnes n'aidait en rien.
Il soupira plus fort, une boule se formant dans sa gorge, pas vraiment de tristesse, mais pas uniquement de colère. Un peu de tout cela, avec une énorme dose de frustration.
"TAS DE CONS !" hurla-t-il en lançant sa brosse à travers la pièce, qui entra en collision avec un empilement précaire. Le mobile oscilla, puis dégringola en un tintamarre monstrueux de verre brisé et de métal cogné.
Encore une chose qu'il aurait à ranger par la suite, c'était malin !
Il continua de s'acharner avec son couteau sur la brûlure récalcitrante jusqu'au moment ou un "pouf" salvateur le prévint que celle-ci venait d'accepter de stopper tout contact de proximité d'avec le plan de travail.
"Encore une victoire magnifique de notre ami, youpi, on l'applaudit bien fort..." siffla-t-il de manière vénéneuse.
Son seau, qu'il avait oublié sous le jet d'eau, était en train de déborder lorsqu'il s'en rappela. Se précipitant jusqu'à l'évier, il coupa le flux de liquide aqueux et souleva - avec toute la force que ses bras lui permettaient - le contenant emplit de mousse dont l'odeur oscillait entre la mauvaise lavande de synthèse à l'ail, et la vanille défraîchie. Rien à voir donc. Traînant son fardeau derrière lui, il se posta en un coin de la pièce, et commença à tremper un bout d'étoffe grossière un rien usée dans son liquide coloré, avant de l'étaler par terre en frottant du bout du pied.
Oui, on a beau avoir à nettoyer, il avait suffisamment mis ses mains dans les détritus sur les plans de travail qu'il n'allait pas se les user sur le sol, non plus. On a sa fierté, malgré tout.
Mais en ce moment, il songeait plutôt à la ravaler.