« Je m'ennuiiiiiie... »
Le Lieutenant d'escadrille Etienne Brouard leva les yeux au ciel. Ah, ça, quand son compagnon de cabine s'ennuyait, il le faisait savoir ! Pas moyen de l'ignorer... Il soupirait, il gémissait, il bougeait, il faisait les cent pas, il parlait, il se plaignait... Brouard l'aimait bien, pourtant, ce petit jeune... Salvador, il s'appelait. Salvador Escalona, tout nouveau pilote d'escadrille arrivé il y avait à peine deux semaines sur la vivenef de contrebande. Un sacré bon pilote, et un sacré bon emmerdeur. Et l'Univers avait voulu qu'il partage la cabine de Brouard... Pourquoi ? Et bien parce l'Univers détestait le Lieutenant Brouard, c'était un fait, il le savait depuis sa plus tendre d'enfance, depuis le jour où il avait marchait sur la dalle maudite de la maison de ses parents...
« Et bien... Occupez-vous... » répondit-il d'un ton contenu, au lieu de dire à Escalona d'aller se faire voir.
La pilote soupira de plus belle en passant une main dans ses cheveux dorés. Il aimait bien son Lieutenant, comme il le disait, mais il le trouvait largement trop coincé ! Jamais il ne plaisantait, jamais un pet de travers, jamais un mot gentil, rien... A part ses « Bon travail, Escalona ! ».
« Vous ne voulez pas vous occuper avec moi ? »
Brouard leva lentement les yeux, l'air aussi aimable qu'une porte de prison. Puis, très lentement, il articula :
« Pardon ?
- Oui ! Faire un jeu, des charades, un tour, manger, enfin quelque chose quoi !
- Je suis déjà en train de faire quelque chose... »
Pour preuve, Brouard leva d'une main le livre qu'il lisait depuis une heure. Escalona sourit.
« Alloooons ! Lieutenant, tout le monde sait que lire, c'est passé de mode ! »
Concentré, Brouard ferma les yeux pour ne pas exploser. Oui c'était passé de mode, maintenant tout le monde lisait sur un écran ou bien écoutait les récits racontés avec un Ipod ! Et bien lui, Etienne Brouard, il lisait du manuscrit ! Et zut, il faisait ce qu'il voulait !
« Vous voulez pas qu'on parle de quelque chose ? »
Allons bon....
« Je lis, Escalona...
- Et je m'ennuie, Lieutenant. Faîtes un geste, quoi... Bavardez un peu avec moi au moins !
- Pourquoi vous ferais-je cet honneur ?
- Pour faire plaisir à Ethan ! »
Là, Brouard ne comprenait plus rien. Les yeux fatigués, il se tourna vers le pilote qui était assis sur sa couchette.
« Qui ça ?
- Lieutenant ! Vous êtes désespérant ! Ethan ! Le bosco !
- ... En quoi vous parler ferait plaisir au bosco ?
- Voyons ! Lieutenant, ouvrez un peu les yeux ! Si le bosco nous a mit dans la même cabine, c'est pour que vous aide dans votre sociabilisation !
- Ma quoi ?
- Vous êtes un asocial pur et dur. 'Faut bien quelqu'un pour vous sortir d'vot'trou !
- Escalona, soyez aimable de ne pas oublier votre place... Je suis votre chef.
- Allons... On est dans notre petit nid douillet, nous sommes égaux ici ! »
Le Lieutenant avait envie d'hurler que non, ils n'étaient pas égaux. Et puis d'abord, même s'ils l'étaient, pourquoi ce pilote ne respectait-il pas un peu plus son espace vital, merde ?!
« Alors, on se taille une bavette ? demanda Escalona, le regard plein d'espoir.
- ... Seulement si vous maîtrisez votre franc-parlé...
- Ok, chef ! »
Oh comme Brouard regrettait d'avoir accepter une conversation... Mais il commençait à le connaître, ce pilote : s'il avait refusé, il aurait tout simplement continué de demander encore et encore...
« Vous êtes marié ?
- Non.
- D'accord.
- ...
- ... …
- ... »
Merveilleux ! Le pilote se taisait ! La conversation était déjà finie ? Hourra ! Heureux comme pas deux, le Lieutenant jeta un coup d'œil à Escalona, ce qui réduisit ses espoirs à néant : ce dernier le fixait avec de nouveau un regard insistant et enthousiaste.
« Oui ?
- Vous êtes sensé dire « Et vous ? », Lieutenant...
- ... Très bien... Et vous ?
- Je ne suis pas marié non plus, c'est gentil de poser la question ! Je crois que je n'ai pas encore croisé la femme idéale... Et pourtant, j'ai connu pas mal de femmes... Mais aucune n'est restée assez longtemps pour que je puisse définir si elle était idéale ou pas. Quoique, l'une d'elle aurait pu faire l'affaire. Elle s'appelait Constanza, c'était une ase... Je l'avais remarqué car elle avait des cornes minuscules, très jolie cette fille. Ça m'a brisé le cœur quand elle m'a quitté un matin, sans prévenir... »
Brouard, qui était repartit dans son livre, demanda machinalement :
« Vous étiez ensemble depuis longtemps ?
- Ouais ! Deux semaines ! »
Le Lieutenant leva les yeux de son livre une seconde, le temps d'avoir le regard le plus blasé qu'on puisse imaginer. Ce pilote était définitivement irrécupérable...
« Enfin ! Comme on dit, une de perdue, dix de retrouvées... Et puis il y a des filles pas mal ici ! Pas vrai, Lieutenant ?
- Mmmh...
- Lieutenant ?
- Quoi ?
- Il y a des filles jolies ici, pas vrai ?
- Oui, si vous voulez. »
Le sourire d'Escalona devint rêveur alors que dans sa tête défilaient toutes les filles de la vivenef.
« Notre Maëlya, elle est pas mal du tout, par exemple... elle n'est pas très coquette, mais elle est jolie naturellement... Ses cheveux ont l'air tout doux... »
Le Lieutenant releva la tête de son livre, surpris. Il ne s'attendait pas à tant de sensibilité chez Escalona ! Relever la douceur des cheveux d'une demoiselle, c'était peu commun... après tout, peut être y avait-il de l'espoir pour le pilote, finalement, il n'était pas totalement irrécupérable !
« Et puis ses seins ont l'air parfaits ! »
Ah, en fait, si. Déçu et agacé, Brouard remit le nez dans son bouquin.
« Et puis quand on voit la Seconde, Kallista, je veux dire... Wahou... Et la Commandante ! Bon sang, elle ! Elle est sublime, vous trouvez pas ?! Vous avez vu sa silhouette, ses seins, ses fesses ! Une vraie bombe ! Et son caractère glacial ! Au lit ça doit être une vraie ch... »
Le regard de son Lieutenant dissuada Escalona de finir sa phrase et ses rêveries prirent fin aussitôt.
« Maiiiiis vous avez raison, c'est mon Commandant, je ne devrais parler de ses... jolies formes ainsi... Hum... »
Brouard soupira. Comment allait tenir une seconde de plus en cohabitation avec Escalona ?
« Dans l'astrogation, aussi, on a du canon, hein ? Ludwin elle est pas mal...
- Vous réussissez à retenir tous les prénoms des membres de l'équipage, Escalona ?
- J'ai plus de facilité avec les filles, surtout si elles sont jolies. Je connais pas le nom du médecin par exemple...
- Noerya.
- Ah, oui, voilà, c'est ça... enfin c'est pas une fille, je ne retiendrai pas...
- ... Tout passe par votre entrejambe ?
- Ah, ça, j'aimerais bien... »
Le Lieutenant se mordit la lèvre, ne comprenant que trop tard de l'ambiguïté de ses paroles. Et zut, à la fin.
« Aleksandra, elle est définitivement pas mal ! Vous trouvez pas ?
- Mmh.
- Bon, on peut dire qu'elle est un peu négligée, peut être...
- Oui.
- ... Mais elle est quand même sexy, à mon sens, je... Oui ?! Vous la trouvez négligée ?!
- Et bien quand vous ne portez ni chaussures ni sous-vêtements, vous n'êtes pas ce qu'on appellerait quelqu'un de très propre sur soi... »
Le visage d'Escalona se fendit en un sourire radieux. Ok, son Lieutenant était coincé comme pas permis, mais il y a avait quelque chose dans sa phrase qui redonnait espoir au pilote...
« Lieutenaaaaant ? Demanda t-il d'une voix chantonnante.
- Oui ?
- Comment savez vous qu'Aleksandra ne porte pas de sous-vêtements ? »
Brouard cligna des yeux en relevant la tête. Et zut. Saleté d'Univers...
« Et bien... Parce que ça se devine... Et puis...
- Vous avez regardé ses seins !
- Escalona, s'il vous plait, laissez moi finir. C'est juste quelque chose qui se dit...
- Et vous avez regardé pour vérifier !
- Non, mais je sens que vous vous ferez un plaisir de le faire à ma place...
- Ouais ! »
L'enthousiasme débordant d'Escalona fit culpabiliser son Lieutenant. Maintenant, ce pervers allait se mettre à observer l'Enseigne de communication Aleksandra Sergueïvna Ivanova... Re-zut.
« Bah, ça ne va pas la gêner...
- Ça ne va pas gêner une femme que vous ayez le regard rivé sur sa poitrine, peut être ?
- Bien sûr que non. Certaines font leur mijaurées pour se donner un genre de sainte-nitouche, mais concrètement, elles adorent ça ! »
Brouard se pinça l'arête du nez en soupirant.
« Surtout une fille qui ne met pas de soutifs ! Si ça c'est pas pour qu'on les regarde...
- Et bien justement, je ne suis pas certain que l'Enseigne Ivanova ne porte pas de sous-vêtements dans l'espoir qu'on la reluque.
- Ah bon ? Et pourquoi ?
- Parce que ce n'est pas son genre, voilà tout.
- Et comment savez-vous ça ?
- Parce que je la connais depuis longtemps que vous ! Nous sommes arrivés en même temps sur Pandore, et avant nous travaillions déjà ensemble.
- Voyez-vous çaaaa... »
Encore ce ton chantonnant... Brouard l'aurait cloué sur place, ce satané pilote ! Mais en plus, c'était vrai. Le Lieutenant était certain qu'Aleksandra était nue sous ses vêtements uniquement par conviction, et pas pour se faire draguer. Et puis elle le lui avait dit. Oui, parfaitement.
« Elle n'aime pas tellement les vêtements.
- Ah oui ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Aucune idée. Vous lui demanderez, Escalona.
- D'accord... »
Le pilote se tut un instant. Bien sûr il avait observé Aleksandra dès qu'il l'avait vue... Il n'avait pas spécialement remarqué qu'elle ne portait pas de soutien-gorge, et donc il n'avait pas spécialement vu que ses seins tombaient... Par conséquent, la demoiselle devait avoir une poitrine ronde et très jolie ! Ça, c'était bien. C'était mieux, les poitrines jolies. Et pour que celle d'Aleksandra soit si appétissante sans soutif, c'est qu'elle devait vraiment être superbe ! Et ça, Salvador Escalona s'y connaissait alors, oui ! Les seins, c'était son rayon. Les fesses aussi. Mais il n'avait pas tellement pu évaluer les fesses d'Aleksandra pour le moment. Bah, chaque chose en son temps ! Et puis, il était sûr que ses fesses seraient très bien aussi. D'abord, Aleks était une fille mince mais pas trop : elle avait des formes. Jolies, en plus, selon Escalona. Lui, il n'aimait pas les femmes maigres. Les minces, ça pouvait aller... Mais c'était mieux quand il y avait un peu plus, comme Aleksandra.
« Lieutenant ?
- Mmmh ?
- C'est juste pour ses sous-vêtements absents que vous la trouvez négligée ?
- Non. Pour son absence de chaussures, je vous ai dit.
- Et c'est tout ?
- On ne peut pas dire qu'elle soit spécialement recherchée au niveau vestimentaire...
- Oh ! Lieutenant ! Elle met des décolletés ! Pas spécialement grands, mais...
- Elle porte ce qu'elle trouve confortable, voilà tout.
- Et des tissus assez agréables au toucher, je suis certain. Elle n'est pas négligée au niveau vestimentaire !
- [color=#754F4F]Mmmh.
- Lieutenant ! Elle met des vêtements simples mais jolis.
- Mmmh.
- Bon, d'accord, ce n'est pas de la haute couture... Mais ce n'est pas moche, je suis désolé ! Rien de déchiré, rien d'abîmé !
- Hum !
- Oui, bon, sauf ce pantalon, troué au genoux...
- Et celui en toile, les bouts des pattes sont déchirés...
- Ouuuuh ! Lieutenant, vous l'observez, la demoiselle, je me trooompe ?
- Oui.
- Haha ! Ha ! Ha... ha... »
Le Lieutenant d'escadrille Etienne Brouard leva les yeux au ciel. Ah, ça, quand son compagnon de cabine s'ennuyait, il le faisait savoir ! Pas moyen de l'ignorer... Il soupirait, il gémissait, il bougeait, il faisait les cent pas, il parlait, il se plaignait... Brouard l'aimait bien, pourtant, ce petit jeune... Salvador, il s'appelait. Salvador Escalona, tout nouveau pilote d'escadrille arrivé il y avait à peine deux semaines sur la vivenef de contrebande. Un sacré bon pilote, et un sacré bon emmerdeur. Et l'Univers avait voulu qu'il partage la cabine de Brouard... Pourquoi ? Et bien parce l'Univers détestait le Lieutenant Brouard, c'était un fait, il le savait depuis sa plus tendre d'enfance, depuis le jour où il avait marchait sur la dalle maudite de la maison de ses parents...
« Et bien... Occupez-vous... » répondit-il d'un ton contenu, au lieu de dire à Escalona d'aller se faire voir.
La pilote soupira de plus belle en passant une main dans ses cheveux dorés. Il aimait bien son Lieutenant, comme il le disait, mais il le trouvait largement trop coincé ! Jamais il ne plaisantait, jamais un pet de travers, jamais un mot gentil, rien... A part ses « Bon travail, Escalona ! ».
« Vous ne voulez pas vous occuper avec moi ? »
Brouard leva lentement les yeux, l'air aussi aimable qu'une porte de prison. Puis, très lentement, il articula :
« Pardon ?
- Oui ! Faire un jeu, des charades, un tour, manger, enfin quelque chose quoi !
- Je suis déjà en train de faire quelque chose... »
Pour preuve, Brouard leva d'une main le livre qu'il lisait depuis une heure. Escalona sourit.
« Alloooons ! Lieutenant, tout le monde sait que lire, c'est passé de mode ! »
Concentré, Brouard ferma les yeux pour ne pas exploser. Oui c'était passé de mode, maintenant tout le monde lisait sur un écran ou bien écoutait les récits racontés avec un Ipod ! Et bien lui, Etienne Brouard, il lisait du manuscrit ! Et zut, il faisait ce qu'il voulait !
« Vous voulez pas qu'on parle de quelque chose ? »
Allons bon....
« Je lis, Escalona...
- Et je m'ennuie, Lieutenant. Faîtes un geste, quoi... Bavardez un peu avec moi au moins !
- Pourquoi vous ferais-je cet honneur ?
- Pour faire plaisir à Ethan ! »
Là, Brouard ne comprenait plus rien. Les yeux fatigués, il se tourna vers le pilote qui était assis sur sa couchette.
« Qui ça ?
- Lieutenant ! Vous êtes désespérant ! Ethan ! Le bosco !
- ... En quoi vous parler ferait plaisir au bosco ?
- Voyons ! Lieutenant, ouvrez un peu les yeux ! Si le bosco nous a mit dans la même cabine, c'est pour que vous aide dans votre sociabilisation !
- Ma quoi ?
- Vous êtes un asocial pur et dur. 'Faut bien quelqu'un pour vous sortir d'vot'trou !
- Escalona, soyez aimable de ne pas oublier votre place... Je suis votre chef.
- Allons... On est dans notre petit nid douillet, nous sommes égaux ici ! »
Le Lieutenant avait envie d'hurler que non, ils n'étaient pas égaux. Et puis d'abord, même s'ils l'étaient, pourquoi ce pilote ne respectait-il pas un peu plus son espace vital, merde ?!
« Alors, on se taille une bavette ? demanda Escalona, le regard plein d'espoir.
- ... Seulement si vous maîtrisez votre franc-parlé...
- Ok, chef ! »
Oh comme Brouard regrettait d'avoir accepter une conversation... Mais il commençait à le connaître, ce pilote : s'il avait refusé, il aurait tout simplement continué de demander encore et encore...
« Vous êtes marié ?
- Non.
- D'accord.
- ...
- ... …
- ... »
Merveilleux ! Le pilote se taisait ! La conversation était déjà finie ? Hourra ! Heureux comme pas deux, le Lieutenant jeta un coup d'œil à Escalona, ce qui réduisit ses espoirs à néant : ce dernier le fixait avec de nouveau un regard insistant et enthousiaste.
« Oui ?
- Vous êtes sensé dire « Et vous ? », Lieutenant...
- ... Très bien... Et vous ?
- Je ne suis pas marié non plus, c'est gentil de poser la question ! Je crois que je n'ai pas encore croisé la femme idéale... Et pourtant, j'ai connu pas mal de femmes... Mais aucune n'est restée assez longtemps pour que je puisse définir si elle était idéale ou pas. Quoique, l'une d'elle aurait pu faire l'affaire. Elle s'appelait Constanza, c'était une ase... Je l'avais remarqué car elle avait des cornes minuscules, très jolie cette fille. Ça m'a brisé le cœur quand elle m'a quitté un matin, sans prévenir... »
Brouard, qui était repartit dans son livre, demanda machinalement :
« Vous étiez ensemble depuis longtemps ?
- Ouais ! Deux semaines ! »
Le Lieutenant leva les yeux de son livre une seconde, le temps d'avoir le regard le plus blasé qu'on puisse imaginer. Ce pilote était définitivement irrécupérable...
« Enfin ! Comme on dit, une de perdue, dix de retrouvées... Et puis il y a des filles pas mal ici ! Pas vrai, Lieutenant ?
- Mmmh...
- Lieutenant ?
- Quoi ?
- Il y a des filles jolies ici, pas vrai ?
- Oui, si vous voulez. »
Le sourire d'Escalona devint rêveur alors que dans sa tête défilaient toutes les filles de la vivenef.
« Notre Maëlya, elle est pas mal du tout, par exemple... elle n'est pas très coquette, mais elle est jolie naturellement... Ses cheveux ont l'air tout doux... »
Le Lieutenant releva la tête de son livre, surpris. Il ne s'attendait pas à tant de sensibilité chez Escalona ! Relever la douceur des cheveux d'une demoiselle, c'était peu commun... après tout, peut être y avait-il de l'espoir pour le pilote, finalement, il n'était pas totalement irrécupérable !
« Et puis ses seins ont l'air parfaits ! »
Ah, en fait, si. Déçu et agacé, Brouard remit le nez dans son bouquin.
« Et puis quand on voit la Seconde, Kallista, je veux dire... Wahou... Et la Commandante ! Bon sang, elle ! Elle est sublime, vous trouvez pas ?! Vous avez vu sa silhouette, ses seins, ses fesses ! Une vraie bombe ! Et son caractère glacial ! Au lit ça doit être une vraie ch... »
Le regard de son Lieutenant dissuada Escalona de finir sa phrase et ses rêveries prirent fin aussitôt.
« Maiiiiis vous avez raison, c'est mon Commandant, je ne devrais parler de ses... jolies formes ainsi... Hum... »
Brouard soupira. Comment allait tenir une seconde de plus en cohabitation avec Escalona ?
« Dans l'astrogation, aussi, on a du canon, hein ? Ludwin elle est pas mal...
- Vous réussissez à retenir tous les prénoms des membres de l'équipage, Escalona ?
- J'ai plus de facilité avec les filles, surtout si elles sont jolies. Je connais pas le nom du médecin par exemple...
- Noerya.
- Ah, oui, voilà, c'est ça... enfin c'est pas une fille, je ne retiendrai pas...
- ... Tout passe par votre entrejambe ?
- Ah, ça, j'aimerais bien... »
Le Lieutenant se mordit la lèvre, ne comprenant que trop tard de l'ambiguïté de ses paroles. Et zut, à la fin.
« Aleksandra, elle est définitivement pas mal ! Vous trouvez pas ?
- Mmh.
- Bon, on peut dire qu'elle est un peu négligée, peut être...
- Oui.
- ... Mais elle est quand même sexy, à mon sens, je... Oui ?! Vous la trouvez négligée ?!
- Et bien quand vous ne portez ni chaussures ni sous-vêtements, vous n'êtes pas ce qu'on appellerait quelqu'un de très propre sur soi... »
Le visage d'Escalona se fendit en un sourire radieux. Ok, son Lieutenant était coincé comme pas permis, mais il y a avait quelque chose dans sa phrase qui redonnait espoir au pilote...
« Lieutenaaaaant ? Demanda t-il d'une voix chantonnante.
- Oui ?
- Comment savez vous qu'Aleksandra ne porte pas de sous-vêtements ? »
Brouard cligna des yeux en relevant la tête. Et zut. Saleté d'Univers...
« Et bien... Parce que ça se devine... Et puis...
- Vous avez regardé ses seins !
- Escalona, s'il vous plait, laissez moi finir. C'est juste quelque chose qui se dit...
- Et vous avez regardé pour vérifier !
- Non, mais je sens que vous vous ferez un plaisir de le faire à ma place...
- Ouais ! »
L'enthousiasme débordant d'Escalona fit culpabiliser son Lieutenant. Maintenant, ce pervers allait se mettre à observer l'Enseigne de communication Aleksandra Sergueïvna Ivanova... Re-zut.
« Bah, ça ne va pas la gêner...
- Ça ne va pas gêner une femme que vous ayez le regard rivé sur sa poitrine, peut être ?
- Bien sûr que non. Certaines font leur mijaurées pour se donner un genre de sainte-nitouche, mais concrètement, elles adorent ça ! »
Brouard se pinça l'arête du nez en soupirant.
« Surtout une fille qui ne met pas de soutifs ! Si ça c'est pas pour qu'on les regarde...
- Et bien justement, je ne suis pas certain que l'Enseigne Ivanova ne porte pas de sous-vêtements dans l'espoir qu'on la reluque.
- Ah bon ? Et pourquoi ?
- Parce que ce n'est pas son genre, voilà tout.
- Et comment savez-vous ça ?
- Parce que je la connais depuis longtemps que vous ! Nous sommes arrivés en même temps sur Pandore, et avant nous travaillions déjà ensemble.
- Voyez-vous çaaaa... »
Encore ce ton chantonnant... Brouard l'aurait cloué sur place, ce satané pilote ! Mais en plus, c'était vrai. Le Lieutenant était certain qu'Aleksandra était nue sous ses vêtements uniquement par conviction, et pas pour se faire draguer. Et puis elle le lui avait dit. Oui, parfaitement.
« Elle n'aime pas tellement les vêtements.
- Ah oui ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Aucune idée. Vous lui demanderez, Escalona.
- D'accord... »
Le pilote se tut un instant. Bien sûr il avait observé Aleksandra dès qu'il l'avait vue... Il n'avait pas spécialement remarqué qu'elle ne portait pas de soutien-gorge, et donc il n'avait pas spécialement vu que ses seins tombaient... Par conséquent, la demoiselle devait avoir une poitrine ronde et très jolie ! Ça, c'était bien. C'était mieux, les poitrines jolies. Et pour que celle d'Aleksandra soit si appétissante sans soutif, c'est qu'elle devait vraiment être superbe ! Et ça, Salvador Escalona s'y connaissait alors, oui ! Les seins, c'était son rayon. Les fesses aussi. Mais il n'avait pas tellement pu évaluer les fesses d'Aleksandra pour le moment. Bah, chaque chose en son temps ! Et puis, il était sûr que ses fesses seraient très bien aussi. D'abord, Aleks était une fille mince mais pas trop : elle avait des formes. Jolies, en plus, selon Escalona. Lui, il n'aimait pas les femmes maigres. Les minces, ça pouvait aller... Mais c'était mieux quand il y avait un peu plus, comme Aleksandra.
« Lieutenant ?
- Mmmh ?
- C'est juste pour ses sous-vêtements absents que vous la trouvez négligée ?
- Non. Pour son absence de chaussures, je vous ai dit.
- Et c'est tout ?
- On ne peut pas dire qu'elle soit spécialement recherchée au niveau vestimentaire...
- Oh ! Lieutenant ! Elle met des décolletés ! Pas spécialement grands, mais...
- Elle porte ce qu'elle trouve confortable, voilà tout.
- Et des tissus assez agréables au toucher, je suis certain. Elle n'est pas négligée au niveau vestimentaire !
- [color=#754F4F]Mmmh.
- Lieutenant ! Elle met des vêtements simples mais jolis.
- Mmmh.
- Bon, d'accord, ce n'est pas de la haute couture... Mais ce n'est pas moche, je suis désolé ! Rien de déchiré, rien d'abîmé !
- Hum !
- Oui, bon, sauf ce pantalon, troué au genoux...
- Et celui en toile, les bouts des pattes sont déchirés...
- Ouuuuh ! Lieutenant, vous l'observez, la demoiselle, je me trooompe ?
- Oui.
- Haha ! Ha ! Ha... ha... »