Où que le regard portait, tout était impécable. Elle était sobre et discrète, un peu palotte peut-être, mais habillée avec soin et minutie. On voyait qu'elle était rarement occupée et qu'elle n'avait pas une fonction importante et prédominante. Mais tout de même, elle possédait quelques attributs non négligeables. Entièrement entourée de jaune pâle qui permettait d'illuminer son entourage, elle avait tout de même quelques défauts, mais très peu, elle était trop petite et elle avait deux occupants. Mais dans l'ensemble c'était une bonne chambre.
Kolin n'allait de toute façon pas s'en plaindre, à qui donc ? Le commandant était un être inaccessible, hors de portée, bien trop important pour être perturbé par des futilités. Il n'avait jamais rien d'important à dire de toute façon. La seule fois où il avait croisé le commandant, il avait gardé une couleur écrevisse au visage durant au moins trois jours. Mais il était nettement plus impressionnant que lui le commandant. Déjà il n'avait pas une allure perpétuellement juvénile. D'accord, il n'était pas vieux, mais avoir l'air d'un gamin de 16 ans quand on en a vingt, ce n'était pas agréable. Ensuite ses cheveux, encore une catastrophe, une couleur marronnasse banale et tout sauf distinguée. Si encore il avait eu des cheveux blonds, ça c'était beau le blond, ça marquait des différences, mais non jamais ce ne serait possible, sauf les faire teindre, mais il ne pouvait imaginner aller voir quelqu'un pour ça. Il n'oserait jamais. Ses yeux ensuite, ils auraient pu être bleus comme ceux de sa mère, ou bien d'un vert pur comme ceux de certains de ses camarades, mais non, une fois encore du marron, toujours du marron. Et comble de malheur, son visage ne reflétait aucune espèce de virilité, non c'était un garçon encore et toujours un enfant.
Il vérifia son uniforme dans le miroir de sa cabine et soupira en voyant qu'il avait le plus petit possible mais qu'il était encore trop grand. Il ne pouvait pas avoir des muscles comme tout le monde ? Et puis en plus il était certain d'avoir oublié quelque chose d'important mais ne se souvenait pas de ce que ça pouvait bien être. Il savait que cela ne concernait pas son uniforme, mais impossible de savoir quoi. Il rougit en songeant que s'il continuait il allait être en retard et il partit rapidement dans les couloirs.
En chemin il croisa de nombreuses personnes qui le regardèrent d'un drôle d'air et il baissa la tête en s'excusant de sa vitesse excessive, mais qu'il risquait d'être en retard pour son tour de garde et que si ça se produisait ce serait terrible. Il allait être viré c'était certain. Il serait même limogé sur la place publique avec la honte d'être présenté à la foule.
Et cela durait depuis toujours. Sa naissance même était un mauvais présage, le vendredi 13 janvier 3313. Autant dire qu'il était né sous une mauvaise étoile. Et puis en plus être le fils d'un Ase et ne pas avoir de cornes c'était d'un déshonorant. Oh, oui son père ne lui avait jamais fait de remarques, mais on voyait qu'il aimait mieux sa soeur qui elle avait des cornes. De belles et magnifiques cornes qui montraient son statut d'Ase. Et lui non, il avait hérité de sa mère, enfin même pas puisqu'il n'était même pas beau. En gros, un échec physique. Et dans ces cas là on dit que le mental compense, mais pour Kolin même pas.
Il savait qu'il n'était ni doué, ni brillant. Il faisait rater tout ce qu'il voyait, il était une catastrophe ambulante en cuisine, il avait eu tout juste les notes pour passer à chaque examen et la seule chose qu'il savait faire c'était des erreurs.
Comme la fois où, enfant, il avait fait griller le four dans sa cuisine simplement parce qu'il avait eu la malchance de devoir faire cuire une tarte. Le vendeur avait dit que ce n'était pas de sa faute, mais le gamin qu'il était se souvenait de la honte ressentie. Il avait aussi détraqué un appareil de mesure spatial simplement en s'installant à la table de travail de sa classe. Et la table basculé, encore une fois on avait dit que ce n'était pas de sa faute, mais il avait tenu à s'excuser de tout auprès de tout le monde. Ou bien encore cette fois plus récente où il avait cassé une machine. Non, il était une honte ambulante et il ne comprenait même pas pourquoi il avait été retenu pour être membre de l'équipage de Nimue.
Mais à présent, en tant que quartier maitre seconde classe de la section de communication, il faisait son possible pour être à l'heure. Car il savait que sinon il deviendrait au minimum aussi rouge que le pouvaient être les coquelicots.
Il finit par arriver et par être seul devant sa console et il posa son casque sur ses oreilles. Il pouvait être demandé à tout instant et se devait de se tenir près à toutes les éventualités.
Kolin ?
Il rougit en entendant son nom prononcé par une voix féminine. Elle ne pouvait pas être là ce n'était pas possible. Non non non ! Surtout pas. Mais tout de même, il entendait sa voix. Et il la reconnaissait parce qu'il n'oubliait aucune voix.
Socret ! Tu retires ce casque de tes oreilles et tu me regardes maintenant !
Il fit ce qui lui était demandé d'un geste mécanique et ne perdit pas ses couleurs en voyant qu'elle était bien là.
Ca-ca-camille ? Tu n'étais pas ailleurs ? Non je veux pas dire que je suis pas content, mais tu ... Excuse moi, tu ... enfin tu comprends ?
Elle s'approcha et lui ébouriffa les cheveux, ce qui fit croitre la rougeur de ses joues. A croire qu'il était chauffé de l'intérieur. Elle s'installa sur ses genoux et poursuivit en jouant avec une mèche de ses cheveux.
Tu n'as pas changé toi ! Alors comme ça tu bosses sur un appareil militaire. Ca me fait super plaisir de te voir tu sais ! On va pouvoir reprendre ton initiation !
Mais ... mais ... tu ne de-devrais pas être là. Tu n'es pas militaire. Et puis si on nous voit, s'il te plait tu ne veux pas descendre ?
Elle lui sourit et l'embrassa sur la joue tout en lui donnant une petite claque à l'arrière du crane.
Mais non gros bêta, tu es bête, personne ne va nous voir et puis tu sais bien que je veux que tu réussises à le faire une fois dans ta vie.
Il baissa les yeux, conscient de sa médiocrité. Pourtant tout le monde savait le faire ! Ce n'était même pas l'apprendre d'être initié d'habitude, mais lui non... Il ne pouvait pas faire cuire un oeuf ! Même cela était hors de sa portée.
Camille était pourtant une bonne prof, elle ne le regardait pas trop pour qu'il ne tremble pas en mettant l'oeuf dans la casserole, mais une fois sur deux il la renversait ou bien il cassait l'oeuf ou bien encore il avait oublié l'eau. Et le reste du temps il oubliait qu'il l'avait mis à cuire ou il le sortait trop tôt. Non ... même pour cela il était incapable.
Pourtant cela n'avait pas été faute d'essayer durant les deux ans qu'ils avaient passé ensemble à l'école de la communication militaire. Deux ans durant lesquels on leur avait prété une liaison, chose que Kolin ne pouvait même pas imaginer, elle était bien trop bien pour lui. Deux ans durant lesquels il avait appris les codes et les informations par coeur de peur de ne pas réussir son concours. Et maintenant qu'il avait réussi et qu'il croyait ne plus la revoir, elle était là. Mais certainement pas en tant que membre de la section communication, elle avait décrété que ce n'était pas son truc. Donc peut-être qu'elle avait une autre fonction. Cuisinière peut-être. Kolin n'osait pas le lui demander pendant qu'elle se présentait au reste de l'équipe avec aisance. Ah, si seulement il pouvait avoir un tout petit peu d'aisance lui aussi ...
Mais bon ... il n'était pas trop malheureux à bord, même s'il avait peur de tout le monde surtout du lieutenant. Il finirait peut-être pas se faire accepter et par ne plus rougir quand on lui parlait. Peut-être ...
Kolin n'allait de toute façon pas s'en plaindre, à qui donc ? Le commandant était un être inaccessible, hors de portée, bien trop important pour être perturbé par des futilités. Il n'avait jamais rien d'important à dire de toute façon. La seule fois où il avait croisé le commandant, il avait gardé une couleur écrevisse au visage durant au moins trois jours. Mais il était nettement plus impressionnant que lui le commandant. Déjà il n'avait pas une allure perpétuellement juvénile. D'accord, il n'était pas vieux, mais avoir l'air d'un gamin de 16 ans quand on en a vingt, ce n'était pas agréable. Ensuite ses cheveux, encore une catastrophe, une couleur marronnasse banale et tout sauf distinguée. Si encore il avait eu des cheveux blonds, ça c'était beau le blond, ça marquait des différences, mais non jamais ce ne serait possible, sauf les faire teindre, mais il ne pouvait imaginner aller voir quelqu'un pour ça. Il n'oserait jamais. Ses yeux ensuite, ils auraient pu être bleus comme ceux de sa mère, ou bien d'un vert pur comme ceux de certains de ses camarades, mais non, une fois encore du marron, toujours du marron. Et comble de malheur, son visage ne reflétait aucune espèce de virilité, non c'était un garçon encore et toujours un enfant.
Il vérifia son uniforme dans le miroir de sa cabine et soupira en voyant qu'il avait le plus petit possible mais qu'il était encore trop grand. Il ne pouvait pas avoir des muscles comme tout le monde ? Et puis en plus il était certain d'avoir oublié quelque chose d'important mais ne se souvenait pas de ce que ça pouvait bien être. Il savait que cela ne concernait pas son uniforme, mais impossible de savoir quoi. Il rougit en songeant que s'il continuait il allait être en retard et il partit rapidement dans les couloirs.
En chemin il croisa de nombreuses personnes qui le regardèrent d'un drôle d'air et il baissa la tête en s'excusant de sa vitesse excessive, mais qu'il risquait d'être en retard pour son tour de garde et que si ça se produisait ce serait terrible. Il allait être viré c'était certain. Il serait même limogé sur la place publique avec la honte d'être présenté à la foule.
Et cela durait depuis toujours. Sa naissance même était un mauvais présage, le vendredi 13 janvier 3313. Autant dire qu'il était né sous une mauvaise étoile. Et puis en plus être le fils d'un Ase et ne pas avoir de cornes c'était d'un déshonorant. Oh, oui son père ne lui avait jamais fait de remarques, mais on voyait qu'il aimait mieux sa soeur qui elle avait des cornes. De belles et magnifiques cornes qui montraient son statut d'Ase. Et lui non, il avait hérité de sa mère, enfin même pas puisqu'il n'était même pas beau. En gros, un échec physique. Et dans ces cas là on dit que le mental compense, mais pour Kolin même pas.
Il savait qu'il n'était ni doué, ni brillant. Il faisait rater tout ce qu'il voyait, il était une catastrophe ambulante en cuisine, il avait eu tout juste les notes pour passer à chaque examen et la seule chose qu'il savait faire c'était des erreurs.
Comme la fois où, enfant, il avait fait griller le four dans sa cuisine simplement parce qu'il avait eu la malchance de devoir faire cuire une tarte. Le vendeur avait dit que ce n'était pas de sa faute, mais le gamin qu'il était se souvenait de la honte ressentie. Il avait aussi détraqué un appareil de mesure spatial simplement en s'installant à la table de travail de sa classe. Et la table basculé, encore une fois on avait dit que ce n'était pas de sa faute, mais il avait tenu à s'excuser de tout auprès de tout le monde. Ou bien encore cette fois plus récente où il avait cassé une machine. Non, il était une honte ambulante et il ne comprenait même pas pourquoi il avait été retenu pour être membre de l'équipage de Nimue.
Mais à présent, en tant que quartier maitre seconde classe de la section de communication, il faisait son possible pour être à l'heure. Car il savait que sinon il deviendrait au minimum aussi rouge que le pouvaient être les coquelicots.
Il finit par arriver et par être seul devant sa console et il posa son casque sur ses oreilles. Il pouvait être demandé à tout instant et se devait de se tenir près à toutes les éventualités.
Kolin ?
Il rougit en entendant son nom prononcé par une voix féminine. Elle ne pouvait pas être là ce n'était pas possible. Non non non ! Surtout pas. Mais tout de même, il entendait sa voix. Et il la reconnaissait parce qu'il n'oubliait aucune voix.
Socret ! Tu retires ce casque de tes oreilles et tu me regardes maintenant !
Il fit ce qui lui était demandé d'un geste mécanique et ne perdit pas ses couleurs en voyant qu'elle était bien là.
Ca-ca-camille ? Tu n'étais pas ailleurs ? Non je veux pas dire que je suis pas content, mais tu ... Excuse moi, tu ... enfin tu comprends ?
Elle s'approcha et lui ébouriffa les cheveux, ce qui fit croitre la rougeur de ses joues. A croire qu'il était chauffé de l'intérieur. Elle s'installa sur ses genoux et poursuivit en jouant avec une mèche de ses cheveux.
Tu n'as pas changé toi ! Alors comme ça tu bosses sur un appareil militaire. Ca me fait super plaisir de te voir tu sais ! On va pouvoir reprendre ton initiation !
Mais ... mais ... tu ne de-devrais pas être là. Tu n'es pas militaire. Et puis si on nous voit, s'il te plait tu ne veux pas descendre ?
Elle lui sourit et l'embrassa sur la joue tout en lui donnant une petite claque à l'arrière du crane.
Mais non gros bêta, tu es bête, personne ne va nous voir et puis tu sais bien que je veux que tu réussises à le faire une fois dans ta vie.
Il baissa les yeux, conscient de sa médiocrité. Pourtant tout le monde savait le faire ! Ce n'était même pas l'apprendre d'être initié d'habitude, mais lui non... Il ne pouvait pas faire cuire un oeuf ! Même cela était hors de sa portée.
Camille était pourtant une bonne prof, elle ne le regardait pas trop pour qu'il ne tremble pas en mettant l'oeuf dans la casserole, mais une fois sur deux il la renversait ou bien il cassait l'oeuf ou bien encore il avait oublié l'eau. Et le reste du temps il oubliait qu'il l'avait mis à cuire ou il le sortait trop tôt. Non ... même pour cela il était incapable.
Pourtant cela n'avait pas été faute d'essayer durant les deux ans qu'ils avaient passé ensemble à l'école de la communication militaire. Deux ans durant lesquels on leur avait prété une liaison, chose que Kolin ne pouvait même pas imaginer, elle était bien trop bien pour lui. Deux ans durant lesquels il avait appris les codes et les informations par coeur de peur de ne pas réussir son concours. Et maintenant qu'il avait réussi et qu'il croyait ne plus la revoir, elle était là. Mais certainement pas en tant que membre de la section communication, elle avait décrété que ce n'était pas son truc. Donc peut-être qu'elle avait une autre fonction. Cuisinière peut-être. Kolin n'osait pas le lui demander pendant qu'elle se présentait au reste de l'équipe avec aisance. Ah, si seulement il pouvait avoir un tout petit peu d'aisance lui aussi ...
Mais bon ... il n'était pas trop malheureux à bord, même s'il avait peur de tout le monde surtout du lieutenant. Il finirait peut-être pas se faire accepter et par ne plus rougir quand on lui parlait. Peut-être ...