Vivenef

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    On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol]

    Andrea Cyn
    Andrea Cyn
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    On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol] Empty On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol]

    Message par Andrea Cyn Ven 8 Fév 2008 - 23:49

    « Ha ha ! »

    Andrea se retourna vivement et pointa un doigt accusateur. Il s’approcha d’un pas conquérant et s’accroupit devant la fautive, sa bouteille d’eau minérale à la main. Il fit couler le liquide salvateur dans la terre desséchée.

    « On ne profite pas du fait que j’ai le dos tourner pour dépérir, ma p’tite ! »

    Le grand jeune homme reboucha la bouteille et pencha légèrement la tête de côté en regardant fixement la petite pousse verte qui s’était un peu avachie.
    Puis il se redressa et scruta la soute de son œil vif, à la recherche d’une plante à arroser. La soute était vivement éclairée par des lampes reproduisant la lumière solaire. Cette installation exceptionnelle était arrivée comme un don du ciel pour Andrea. En temps normal, la luminosité était très réduite dans la cale, mais avec cette cargaison de plantes médicinales, il avait fallu y remédier. C’était une dépense d’énergie nécessaire.
    Toutes ces petites pousses vertes prenaient beaucoup de place et il y avait moins de caisses que d’habitude dans la cale. Néanmoins, il y en avait et Andrea préférait ne pas savoir ce qu’elle contenait. Autant il aimait l’idée d’un trafic de plantes vertes bénéfiques, autant il se sentait mal à l’aise lorsqu’il se disait qu’il dormait sans doute en compagnie d’armes et pire : de drogues.

    Non, il les avait toutes arrosées. Et il n’avait plus rien à faire. Alors il soupira, posa sa bouteille d’eau et alla s’asseoir dans un coin, guettant la porte et espérant une visite surprise sans trop y croire.
    Il lança un regard peu amène à ses grandes pattes étendues devant lui. Comment Oliver avait appelé ce truc ? Ah oui ! Un jean serré… Andrea flottait dedans et avant même tendance à le perdre. Pourtant, il était trop court. La prochaine fois que l’infirmier lui rendrait visite, il lui demanderait une ceinture…

    Andrea cessa sa contemplation et se releva une nouvelle fois pour s’approcher du lit de camp qu’on avait gracieusement installé dans la cale pour son usage personnel. Il attrapa le magazine qui traînait sur la couverture proprement arrangée (oui, Andrea faisait méticuleusement son lit dès qu’il se réveillait). Il l’ouvrit sans grande conviction puis le referma presque aussitôt pour le laisser tomber sur le lit avec une grimace de dégoût et de mépris profond.

    À ce moment-là, la porte de la cale s’ouvrit laissant entrer une grande boule de poils noirs. Maruk, le chien du Bosco, avait un jour expliqué Oliver. Le chien s’approcha de lui et s’assit à ses pieds, remuant joyeusement la queue. Il tenait une balle en caoutchouc entre ses solides dents. Andrea soupira et caressa maladroitement le crâne de l’animal en pensant que lui n’avait pas de bonnes dents. Il avait même entendu dire qu’avoir un créneau était synonyme de révocation, dans l’armée, à une époque lointaine où il fallait déchirer des sachets de poudre avec les dents. Laissant dériver ses pensées, Andrea songea ensuite qu’il ne fallait pas révoquer ces pauvres bougres, mais leur donner un chien. Enfin… Quand on considérait qu’être dans l’armée était une bonne chose. Andrea pouvait se permettre de ne pas se poser la question, à présent.

    Même s’il était un jour relâché, Andrea pouvait dire adieu à toute carrière militaire. Qu’allait-il faire de sa vie ? Il était mal barré. Il ne voulait pas retourner voir son Maréchal de père, tout tremblant comme il l’était.

    Mais le chien attendait. En poussant un soupir, Andrea tendit la main.


    « Tu sais pourtant aussi bien que moi que je ne suis pas doué pour ça. »

    Ignorant les mots du jeune homme, le chien lâcha la balle dans sa paume et s’écarta en sautillant avec une joie constante.
    Andrea ne comprenait pas les animaux. On avait beau lui expliquer que c’était simple, il fallait se comporter comme ceci, comme cela et tout allait bien, Andrea ne comprenait toujours pas. Il était mal à l’aise avec les bestioles. Les bestioles de toutes sortes. Plus incompréhensible encore, ce sentiment n’était pas du tout partagé. Andrea attirait la sympathie des bestioles. Des bestioles de toutes sortes. Notamment celle des papillons de nuit, pouah !
    Mais Andrea avait beau briefer Maruk à chaque fois pour lui expliquer entre quatre yeux qu’il n’était pas un bon compagnon pour un chien, celui-ci revenait toujours. Il avait les autorisations pour entrer.

    Vous vous rendez compte ? Le chien pouvait entrer et sortir à sa guise ! La porte s’ouvrait pour lui ! Andrea en éprouvait une certaine jalousie. Lui ne pouvait sortir que pour aller aux toilettes par un ingénieux système de sécurité. Andrea envisagea une seconde de garder la balle pour se venger.

    Il regarda le chien, l’œil pétillant, la queue vivement animée et la langue pendante.
    Nan, il ne pouvait pas faire ça. Il lança la balle à l’autre bout de la pièce et le chien bondit avec une rapidité et un enthousiasme qui dépassait l’entendement du rouquin. En quelques secondes, la balle était à ses pieds. Andrea soupira, s’assit sur le sol et renvoya la balle sans conviction au même endroit. Il eut beau recommencer encore et encore, le chien y trouvait toujours autant d’intérêt.

    La porte s’ouvrit de nouveau. Andrea sursauta. Oliver ! Il se leva d’un bond pour aller chercher le magazine et il envoya le dernier numéro de Cosmoplayboy à la figure du nouvel arrivant sous le regard interrogateur de Maruk.


    « Je t’avais dit « de la lecture » ! »


    [J'espère que j'ai pas fait de bêtise avec Maruk. Sinon, j'éditerais. ^^' ]
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Sam 9 Fév 2008 - 22:26

    « Chalala, chalalan… »

    C’était d’un pas guilleret qu’Ethan Geetaï déambulait dans les couloirs de Pandore, la célèbre vivenef contrebandière. Longeant les parois, l’homme laissait parfois sa main les suivre du bout des doigts ; au fond de lui, il commençait à s’y attacher, à cette carlingue intelligente. Lorsqu’il avait eu l’occasion de s’infiltrer dans l’équipage du vaisseau sous l’identité d’Ethan, il y a un an auparavant, il avait sauté sur l’occasion. Non seulement il pourrait réduire à néant un nouveau groupuscule de contrebandiers, mais en plus il avait la chance de se trouver à bord d’une des légendaires vivenefs. Ce qui n’était pas rien.

    Fantasque, Ethan s’intéressait beaucoup aux histoires qui courraient sur ces engins de l’espace qu’on disait intelligent, et il avait été étonné de découvrir à quel point. Il avait plus l’impression d’évoluer dans les entrailles d’un animal vivant que dans les coursives d’un bâtiment comme un autre. Il avait l’impression d’être sans cesse sous la coupe d’une conscience qui englobait chaque parcelle de l’engin, et il trouvait cela fascinant. Oui, fascinant...

    Et le plus triste, songeait-il en passant sa main le long d’un tuyau de refroidissement, c’était que le véritable but de ces merveilles technologiques avait été oublié. Ainsi que le savoir qui aurait permis d’en concevoir de nouvelles. Pour quelles raisons une ancienne génération avait-elle décidé de donner littéralement vie à ces vaisseaux intelligents ? Quel gâchis qu’il n’en existe que si peu…

    Geetaï n’avait jamais réellement eu l’occasion de converser directement avec l’entité qu’était Pandore, mais il l’avait aperçue quelques fois parmi les rares où elle consentait à se montrer à l’équipage. Généralement, c’était pour s0adresser au commandant, et elle ne faisait nulle manière pour camoufler le manque d’enthousiasme certain qu’elle éprouvait à transporter de la contrebande. Pauvre engin, cela devait la répugner… *patience, patience… un jour, tu seras libre de cette engeance…* pensait Ethan en se baissant pour s’engouffrer dans un passage plus bas qui menait à la cale. Il prenait bien garde à ne pas exprimer de telles pensées à voix haute, refusant d’extrapoler sur les réactions d’un vaisseau capable d’entendre tout ce que vous disiez ou que vous soyez.

    A vrai dire, notre homme avait aussi tendance à ne pas exprimer de telles choses à voix haute car cela lui permettait de s’éloigne de son but premier : se mêler à l’équipage de Pandore, ramasser le plus d’informations possibles sur ses partenaires et les routes qu’elle empruntait, tous ces détails… Et pourtant, il repoussait sans cesse le début d’une quelconque opération. Principalement parce qu’il refusait d’endommager une vivenef avec une action musclée, comme ces abrutis de la flotte avaient failli le faire au-dessus de Troie. Ou peut-être était-ce également pour autre chose…

    Bah, il n’avait pas envie de se mettre martel en tête, et il s’amusait follement dans son nouveau rôle de bosco, qu’il occupait depuis la bataille de Dédale qui leur avait coûté son successeur ainsi que le précédant commandant. Si Ethan avait appris à respecter la défunte –pour une contrebandière- il se demandait encore sur quel pied danser avec la nouvelle, l’ancien second. D’ailleurs, elle non plus ne devait pas danser souvent. Ce qui était bien dommage : elle ne devait pas beaucoup s’amuser, à prendre tout le temps cet air sévère.

    Et pour Ethan Geetaï, il ne fallait jamais manquer une occasion de profiter de la vie et de s’amuser un bon coup. Sinon, à quoi bon, hein ? Il ne comptait plus les soirées qu’il avait animées cette année pour distraire l’équipage. Et maintenant qu’il était bosco, il devait naturellement faire en sorte que ces bougres prennent du bon temps, que diable !

    *ahlala, mon pauvre, tu prends ton rôle trop à cœur...* Souriant, Ethan se passa une main sur le visage. Et puis, il n’avait pas envie de penser à tout ce que la suite impliquait. Pour l’instant, il se contentait de continuer à jouer son rôle, et comme ce dernier convenait parfaitement à sa personnalité, il n’avait pas à se forcer plus que ça… Dommage que Wywyn, comme il appelait le commandant en son fort intérieur, ne soit pas si encline aux rires et aux chants. Elle avait peut-être besoin d’une peluche, ou d’un compagnon pour se détendre.

    Alors qu’il se demandait maintenant de quelle manière il pourrait persuader le lieutenant Hlodowic de changer de coiffure afin de paraître plus joyeux -l’esprit d’Ethan avait tendance à sauter d’un sujet à l’autre comme le professeur de philosophie sur l’élève imprudent- notre homme arriva enfin dans la vaste cale de Pandore, où toutes les marchandises étaient entreposées.

    Passant entre une caisse de fusils sigma de basse qualité et un container remplis d’aliments, il s’arrêta devant la petite porte qui menait à la serre improvisée. Pandore devait être le seul vaisseau hors-la-loi de la galaxie à se trimballer avec un potager miniature dans la soute. Ce qu’Ethan trouvait admirable. Rien de telles que les fleurs et les plantes vertes pour mettre de la gaieté dans ces gros engins si sinistres, et elles permettaient au coq de rajouter de délicieuses épices dans ses mixtures. Aussi, Ethan aimait bien s’y balader de temps en temps, pour profiter de toute cette vie –même si ce n’était que des pousses de romarin en pot, peu importe- et peu avant la bataille de Dédale cette portion de la cale avait accueilli un nouveau pensionnaire des plus charmants ! Le bosco n’avait jamais vraiment eu le temps de s’y intéresser de plus près, mais maintenant que l’homme mystérieux était remis sur ses pieds et qu’Ethan avait un peu de temps, il était temps de remédier à cela !

    Aussi, lorsque la porte automatique s’ouvrit devant lui, il s’apprêtait à lancer un joyeux et retentissant « Bonjouuuuuur ! Ca pousse là-dedans ? » mais un exemplaire de Cosmoplayboy jeté à la volée lui atterrit sur la figure, le coupant dans son élan. Nullement désemparé, Ethan s’empara du magazine, qu’il se mit à feuilleté gaiement :

    « Le cosmo du mois passé ! Je l’avais raté celui-là ! Konkon il refuse toujours de me les prêter sous prétexte que Maruk mordille les couvertures. J’aime particulièrement la double page centrale, mais je trouve que la preview sur la prochaine actrice qui incarnera Leïa Orgasma dans le nouvel holo prévu n’est pas terrible. Et je préférais nettement Clarina Blackhole comme actrice, pas toi ? »


    Et tout en parlant, il s’était couler derrière Andréa autour de l’épaule duquel il avait passé un bras amical pour leur permettre é tous deux de se lire le magazine. Puis, se dégageant, il rangea le magazie dans sa tunique et s’assit sur le petit lit du prisonnier de la cale, nonchalant et tout sourire :

    « Bonjour Andy –oui, je t’appelle Andy, c’est joli. Comment ça va dans la jungle ? Oh, tu étais là toi ! »


    Guilleret, Ethan passa ses mains dans l’encolure touffue de Maruk, qui remuait la queue de contentement, la baballe entre les dents. Sans cesser de gratouiller son chien, le bosco reporta son attention sur Andréa et fouilla dans le sac qu’il avait apporté d’une main libre. Il en sortit une bouteille et deux petits bols. Jetant la balle de Maruk pour distraire le chien, Ethan servit deux coupettes du breuvage et en tendit une à son nouvel ami. Parce qu’il ne pouvait que devenir son ami, non ?

    « Chalala, chalalan… » chantonna-t-il. « C’est un dérivé d'un alcool appelé saké, que les humains buvaient sur leur Terre. On en trouve très peu de nos jours,même dérivé et synhtétique et c’est bien dommage. Mais après tout, on est sur un vaisseau de contrebande, non ? »

    Souriant toujours, sincère, Ethan agita la coupe qu’il destinait à Andréa :

    « Alors Andra, une p’tite coupette ? »
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    Message par Andrea Cyn Dim 10 Fév 2008 - 1:33

    Ah merde alors ! Ce n’était pas Oliver… Andrea avait envoyé un projectile (fort dangereux pour la sensibilité) sur un parfait innocent. Enfin, sur quelqu’un qui n’était pas coupable de tentative de corruption sur la personne d’Andrea. Ce dernier soupçonnait Oliver de vouloir le débaucher… Il devait le trouver un peu coincé. Andrea l’était sans doute, bien que le terme « coincé » n’était pas forcément le plus approprié. En réalité (croyez-moi si vous le voulez), Andrea n’était pas intéressé. Pas franchement. Il avait d’autres obsessions : les cartes, le gaspacho, les croûtons, M4 Part II (Faunts) et s’occuper.

    Mais là, il s’agissait de savoir qui avait reçu le dernier Cosmoplayboy en pleine figure en lieu et place de l’infirmier. En voyant un type souriant aux cheveux décolorés, Andrea reconnut le Bosco. Ce n’était pas qu’il le connaissait, mais Oliver savait bien décrire les gens. Mais, malgré l’excellente préparation de terrain de l’infirmier Parrots, Andrea fut un peu déstabilisé. Il n’avait jamais connu qui que ce soit qui puisse sourire après avoir reçu un magazine en pleine figure. Bon, certes, il devait en exister des tas, des gars qui prendraient leur pied à recevoir un Cosmoplayboy directement sur les yeux. Mais les gens qu’Andrea avait connus jusqu’ici n’étaient pas très drôles. Il passa rapidement en revue les personnes qui avaient marqué sa vie. Il vit sa mère faire une grimace incrédule et il l’entendit dire : « Tu es si frustré que ça ? Faut qu’on te trouve une fille, Andy… ». Il vit son père stoïque, avec un léger tremblement de la lèvre inférieure et du sourcil gauche. Il vit son vieux professeur de philo myope comme une taupe coller son gros nez sur la couverture puis sourire bêtement. « Qu’est-ce que c’est ? » Il vit Éléonore…

    Andrea sentit venir une crise et se dépêcha de mettre ses mains dans les poches de son « jean serré ». Et il se concentra sur le Bosco qui se comportait de manière aussi familière que Maruk. Il se rendit compte avec consternation qu’il trouvait cela plus gênant venant d’un humain. Andrea détestait qu’on l’approche de trop près. Il détestait qu’on lui donne un surnom. Surtout « Andy », parce que sa mère l’appelait comme ça. Il n’y avait qu’elle qui avait le droit de l’appeler comme ça. Dans la bouche d’une autre personne que sa sainte matriarche, cela sonnait comme un sarcasme. Et pour finir, Andrea était ignare en matière d’actrice de… Charme. Or, le Bosco venait de lui encercler les épaules de son bras, de l’appeler « Andy » et de l’interroger sur la nouvelle actrice qui allait interpréter Leia Orgasma. Prétendre qu’Andrea n’était pas à son aise serait un euphémisme.

    Andrea décida de régler rapidement le dernier point. Il fit un généreux effort en se penchant sur la question posée avec le plus grand sérieux. Il détailla les photos indiquées d’un œil parfaitement neutre…


    « Je suis d’accord, celle-ci est trop vulgaire… Enfin… J’imagine qu’on ne peut pas non plus être trop exigeant sur ce point-là. »

    Voilà, si ça ce n’était pas un avis parfaitement honnête. Heureusement, entre temps, le Bosco souriant eut le bon sens de laisser un peu d’air à Andrea dont les muscles se détendirent légèrement (même si ses mains avaient encore de légers tremblements dans ses poches).
    Le surnom « Andy » lui écorcha les oreilles et il ne put s’empêcher de grimacer.


    « Par pitié, pas de « Andy » ! J’ai l’impression de retourner dans mes culottes courtes… »

    Humour léger. C’était le jour de chance du Bosco. Andrea était trop déstabilisé pour pratiquer la raillerie lourde. Ou alors c’était calculé ? Andrea, qui n’avait pas le cerveau pollué par les hormones (lui) y songea. Le surnom, le contact physique… Ça faisait beaucoup de mauvaises coïncidences. Puis il songea qu’il devenait parano sans vraiment y croire.

    Mais pour finir, le Bosco souriant à la chevelure décolorée (ça faisait un peu bizarre, d’ailleurs) lui proposait de l’alcool. Un dérivé du saké. Il lui expliqua que cela venait de Terre. Bien sûr que ça venait de Terre. Andrea le savait. Il fallait pas le titiller…


    « Ah ? Vous devriez peut-être essayer le saké des contrées de jade de Babylone. Il y a une petite exploitation peu connue qui… Ah ! Laissez tomber. »

    À quoi bon étaler une science qui ne servait à rien ? Andrea ne pouvait pas s’en empêcher, parfois. Mais il le faisait de moins en moins, ses camarades de promotions ne supportant pas. À cause de ce léger défaut, il en avait bavé à l’Académie. Il y avait de quoi réfréner ses envies d’engager une conversation intéressante avec qui que ce soit.
    D’autre part, le Bosco lui avait proposé une coupe de l’alcool qu’il avait apporté. Sans doute l’avait-il apporté dans le but de lui en offrir, sinon pourquoi se trimballer dans les couloirs avec une grosse bouteille de saké sous le bras ? Tiens… D’ailleurs, pourquoi était-il venu ici ? Apparemment, il ne savait pas que son chien était là…

    La question ! Concentration !
    Elle n’était pas facile. Andrea supposait qu’un verre de saké ne lui ferait pas grand mal et il était curieux de savoir quel goût il avait, ce fameux saké. Mais il y avait toujours ses tremblements qu’il n’avait pas envie de trahir. Un sentiment de frustration monta en lui, accentuant encore sa crise. Un bref frisson le parcourut.
    Allait-il une fois de plus céder à la crise ou allait-il la défier?

    Et merde !
    Andrea sortit sa main droite toute tremblante de sa poche et la tendit, non sans en éprouver une terrible honte.
    Ah il n’était pas très drôle, aujourd’hui, ce brave Andrea. Le Bosco, à première vue, avait l’air d’un type agréable. Pourtant, il le mettait mal à l’aise. Et puis ces foutues crises !


    « Pourquoi pas ? Buvons et emmerdons les hystériques psychopathes ! »

    Andrea croisa (virtuellement) les doigts pour que cette phrase passe pour absurde et anodine.
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Dim 10 Fév 2008 - 19:37

    Chalala, chalalan, Andréa avait l’air bien tendu ! Pourtant, Ethan s’était montré tout à fait amical, il ne voyait pas pourquoi le jeune homme paraissait si réservé ! Ahlala, à force de rester enfermé dans cette cale, il devait perdre le goût des bonnes choses, et cela n’était pas Olivier Parrot qui allait pouvoir le remettre sur pied, surtout en lui donnant un vieux cosmoplayboy !

    Car Andréa ne semblait pas homme à s’intéresser à de tels papelards. C’était bien dommage, mais ni l’infirmier ni le bosco ne pouvait le forcer. Il vit le prisonnier se saisir de la petite coupe de saké avec précaution, et nota les tremblements qui agitait sa main et qui permettaient à quelques gouttes du breuvage de s’échapper du récipient. Visiblement, le convalescent faisait de son mieux pour se maîtriser, mais les séquelles de son empoisonnement étaient bel et bien aussi graves que l’indiquaient les rapports de Parrot.

    Mais Geetaï se garda bien de le mentionner. Pauvre Andréa, lui qui avait l’air si fier ! Que cela devait être difficile d’être autant diminué ! C’était bien pour cela que le bosco de Pandore s’était enfin décidé à venir lui rendre visite. Il devait avoir besoin d’un peu de compagnie, même s’il ne l’avouait pas, et Maruk n’était pas très causant. Quant à Olivier, il était très bien ce garçon mais ça n’était pas le plus fin des comparses.

    Levant sa propre coupe à l’adresse d’Andéra, Ethan sourit à nouveau –de toute façon,il ne cessait jamais de sourire- et en but une gorgée avec ravissement :

    « Aaaah, c’est toujours aussi bon ! Aux hystériques, comme tu dis ! »

    A vrai dire, le bosco ne voyait pas de quoi Andréa parlait en portant un tel toast, mais il n’allait pas lui demander de quoi il s’agissait. Cela n’était pas très poli, et il avait surtout envie que le fameux prisonnier de la cale prenne un peu de bon temps. Ramenant ses jambes sous lui, Ethan s’assit en tailleurs sur le lit et regarda Maruk qui essayait de s’emparer de sa balle, qui avait glissé sous le sommier. On ne voyait plus du chien que l’arrière-train hirsute qui s’agitait tandis qu’il s’aplatissait pour poursuivre ses recherches,

    Bon, comment dérider un peu Andréa ? Voilà une question à laquelle Ethan allait se faire un plaisir de répondre, fois de lui-même ! Sans oublier que cet homme diminué aux yeux fiers lui posait un problème. Tant que cet ancien officier de la flotte était captif à bord de Pandore, cela risquait de compromettre la mission de la véritable identité d’Ethan. Et c’était peut-être pour ça qu’il l’aimait bien : il lui donnait une autre excuse pour différer. Le temps de penser à un nouveau plan. Ouais, parfaitement, En attendant, pourquoi ne pas s’amuser ?

    « J’t’appellerai pas Andy alors. Moi, tu peux m’appeler Ethanol, c’est mon surnom. Il m’a été donné par la bosco de la vivenef pirate Adonis, lors d’une de nos transactions avec elle, à mes débuts dans la contrebande. Depuis j’ai gardé, je trouve ça rigolo. Ah, et j’espère que Maruk ne te dérange pas trop. Il est gentil, mais un peu collant. »

    Comprenant qu’on parlait de lui, le chien s’extirpa de dessous le lit, sans sa balle, et regarde tour à tour les deux hommes avec un regard innocent comme seuls les chiens et les enfants arrivaient à le faire. Allons donc, n’était-il pas un bon chien ? Puis, voyant qu’aucun des deux humains n’avait l’intention de s’intéresser à lui, il repartit explorer le territoire situé sous la couchette du prisonnier.

    Ethan, pour sa part, avait déjà terminé sa coupe et avait croisé ses mains derrière la tête, tout sourire. Il observait l’endroit, ses yeux s’attardant d’une plante à l’autre, et ses narines humant les fragrances enivrantes de certaines d’entre elles. Dans son esprit finalement assez simple lorsqu’il était dans son rôle de bosco, il trouvait qu’Andréa avait de la chance de vivre dans une pièce aussi joliment décorée. Mouais, le prisonnier ne pensait sans doute pas la même chose, alors autant ne pas lui dire ce genre de trucs…

    Alors, que pouvait-il bien dire pour engager la conversation avec un type qui pouvait sans doute être aussi fermé qu’une huître coulée dans un bloc de béton ? Ca n’état vraiment pas drôle, il pourrait faire un effort tout de même ! Ah, voilà !

    « Dis, et si tu me parlais de ces récoltes de saké que tu as mentionnées toute à l’heure ? Tu as attisé ma curiosité ! »

    Ramenant ses bras devant lui, il installa ses coudes sur ses jambes et fit reposer son menton sur le dos de ses mains croisées, observant Andréa avec intérêt. Il avait l’air de savoir beaucoup de choses, mais il ne devait pas avoir l’occasion d’en parler souvent, ce qui était bien triste… Il fallait remédier à cela !
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    Message par Andrea Cyn Ven 15 Fév 2008 - 19:42

    Andrea prit une grande inspiration qui eut pour effet de calmer en partie les tremblements de ses mains. Il put alors envisager de boire quelques gorgées de saké sans en verser trop sur le sol. Ces quelques gouttes d’alcool le détendirent de façon assez efficace, faisant momentanément disparaître la crise. Il faudrait qu’il demande à Oliver ou Eryl si c’était bon pour lui d’en boire de temps en temps.
    Enfin, il se décida à s’asseoir sur le lit de camp à côté du bosco (pas trop près, quand même), tandis que Maruk fouillait joyeusement dessous le sommier. Il n’allait pas non plus rester tout le temps debout comme un grand imbécile…

    D’autre part, Andrea fut heureux de constater que le Bosco était plus conciliant qu’Oliver. En même temps, c’était le Bosco. Sur un navire de la flotte ou sur un bâtiment de contrebande, le principe devait rester le même, non ? Ethan Geetaï paraissait sympathique, ce qui était approprié pour un bosco. Et puis, il y en avait, des gars tout simplement sympathiques. Enfin, Andrea le supposait, puisque lui-même n’avait pas vraiment connu de gens de cette espèce-là. Pourtant, il était mal à l’aise. Était-ce à cause du Bosco ou simplement à cause de son asociabilité, certainement pas arrangée par son isolement ? Andrea essaya de pencher vers la deuxième solution, sans grande conviction.
    Il y avait autre chose qui le perturbait. Dans le milieu militaire, là où il aurait dû ne connaître que des personnes honnêtes, il avait rencontré beaucoup trop de personnes malsaines au point d’avoir l’impression d’en devenir une lui-même. En revanche, depuis qu’il était à bord de Pandore, on prenait soin de lui et il ne se rappelait pas avoir rencontrer qui que ce soit d’antipathique. Même Eryl était sympathique. Il lui avait carrément sauvé la vie, comment, alors, ne pas apprécier ce petit gars qui jouait au sale gosse ?
    Et ils étaient des contrebandiers, des criminels. Des gens qui vendaient illégalement des armes qui seraient utilisées par des organisations criminelles, des assassins, des tarés… Comme Éléonore Vardennes.

    La crise reprit et le reste de la coupe d’Andrea se déversa sur ses genoux. Quel gâchis… Et quelle fière allure allait encore avoir Andrea. Bah, au point ou il en était…
    Et puis Andrea devait cesser de penser à cette horrible bonne femme. Si ça se trouvait, à l’heure qu’il était, elle était morte. Le problème, c’était qu’il n’en savait rien. Il ne savait rien de se qui se passait actuellement dans le Cercle. Oliver ne parlait pas des infos, ce n’était apparemment pas le sujet qu’il préférait. Tout ce que savait Andrea, c’était qu’il était mort aux yeux du reste de la galaxie.

    Andrea pensa qu’il pourrait peut-être sonder le Bosco, histoire de voir ce qu’il savait à propos de l’actualité. Mais engageant comme il était, il avait laissé Geetaï mener la conversation et donc, choisir le sujet. Tant pis.


    « Au risque de passer pour un alcoolique, je crois que ça me manquait. »

    Tiens ! L’Andrea habituel était presque revenu…
    Il n’avait pas parlé sur un ton calme, las ou neutre. Non, cette fois-ci, on pouvait percevoir dans ces propos de la dérision. Revigoré par ses propres mots, Andrea enchaîna avec plus de rapidité et de cynisme encore :


    « Oui, collant, c’est le mot. Mais tant que Maruk n’envisage pas de me sauter dessus pour me lécher le visage avec passion, je crois qu’on peut s’entendre. »

    Le coup de blues était passé et le mur d’ironie qui le protégeait d’habitude se dressait de nouveau fièrement. Derrière cette barrière rassurante, Andrea se sentait déjà plus à l’aise. Était-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Il préférait ne pas y penser, comme il ne préférait pas penser à l’image qu’il avait donnée de lui au Bosco, jusque-là.

    Maintenant, il s’agissait de se débarrasser des rizières des contrées de Jade de Babylone pour pouvoir aborder un sujet plus intéressant.


    « Oui, en fait… Lors de la découverte de Babylone, un colon a découvert une région vallonnée et humide qu’on appelle aujourd’hui les contrées de Jade. L’endroit est très peu peuplé, à cause de l’humidité. Les gens n’y vont que pour le tourisme… Mais notre colon a trouvé le terrain idéal pour réintroduire le riz. A priori, cela n’avait pas grand intérêt… Il a réussi son entreprise et a construit sa petite exploitation de riz. Il avait peu de moyens et utilisait des méthodes archaïques. Mais l’entreprise a réussi à perdurer et c’est devenu une sorte de tradition. Si cette exploitation existe encore aujourd’hui, c’est parce que justement, elle peut produire du vrai saké. Et un très bon saké que les milliardaires s’arrachent à prix d’or. J’ai eu la chance d’en goûter, une fois… Heureusement qu’on ne m’a pas dit le prix de la bouteille au même moment, sinon je crois que j’aurais tout recraché… »

    Andrea grimaça un sourire ironique qui permettait d’entrevoir son créneau pendant un bref instant. Puis il réfléchit à la façon dont il pourrait détourner le sujet de la conversation, mais il ne vit aucun moyen d’y parvenir. Il garda alors le silence en regardant vaguement le fond vide de son verre.
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Sam 16 Fév 2008 - 18:24



    « Franchement commodore, je ne pense pas que ce soit une excellente idée… »
    « Chalala… Allons, je t’ai dit cent fois de m’appeler Jan. Ou était-ce mille ? Tu le sais, Maruk ? »

    Accroupi sur le pont de la frégate modifiée de la flotte Sélène, le commodore Jan Sanada enfouit son visage dans la fourure du chien, qui haletait d’un air béat, comme seuls les chiens savaient le faire. Un bras autour de l’encolure de l’animal, Sanada en écarta son visage et entreprit de démêler un nœud de fourrure qui s’était formé sur le dos de la bestiole.

    « Allons James, ne t’inquiète pas. Je suis un grand garçon, et Maruk veillera sur moi, comme toujours. Hein mon gros ? »

    Maruk approuva d’un aboiement sonore et se mit à remuer la queue, sans autre raison que de la remuer. S’il en avait une, c’était bien pour qu’elle serve à quelque chose non ? Jan se releva et passa ses mains sur sa vieille combinaison de vol pour la débarrasser des épais poils noirs qui s’y étaient accrochés. La tenue avait été choisie parce qu’elle avait tout des vêtements passe-partout qu’affectionnaient les personnages désireux de vivre en toute discrétion. Sanada l’avait simplement choisie bleue avec de jolis motifs de mauve usé parce qu’il aimait bien conserver une certaine élégance en toue circonstance. Du moins celle qu’il se prêtait.

    Face à lui, ses puissants bras croisés sur son imposante poitrine, le capitaine James Fresco, second du Sélène, regardait son commandant avec anxiété. Il avait une confiance sans faille en l’homme qui l’avait sorti de la galère pour le réintégrer dans la flotte, mais il savait aussi à quel point cet homme là était fantasque. On ne savait jamais à quoi s’en tenir avec lui, et Fresco était de ces types qui n’aimaient pas les imprévus. On pouvait être une montagne de muscles et désirer une vive tranquille…

    Le géant aux cheveux roux coupés en brosse allait objecter à nouveau mais Sanada le prit de vitesse :« Qu’est-ce que tu penses de mes cheveux à propos ? Ca me change hein ? »

    Tout sourire, Jan passa une main dans ses cheveux autrefois longs et noirs et désormais coupés à mi-longueur et décolorés à l’extrême. Tournant sur lui-même pour prolonger son effet de style, le commodore n’avait vraiment pas l’air d’un haut officier de la flotte de défense du Cercle. Avec ses cheveux quasi blancs, ses traits fins et juvéniles, presque délicats, et sa tenue flamboyante, il avait une apparence des plus étonnante. Et si elle aurait paru déplacée chez n’importe quel individu avec un tant soit peu de goût, elle ne dépareillait pas une seule seconde chez lui.

    « Vous êtes affreux, chef. »
    « Aah, Marsha, ma douce Marsha! Je savais que tu adorerais ! Tu es venu me dire au revoir ? »
    Avec un grand sourire ravi, le commodore se dirigea d’un pas leste vers la svelte shitennô aux yeux de jade, écartant ses bras pour l’étreindre.

    « Pas touche ! »
    « Aïeuh ! C’est pas gentil ! Je ne suis qu’amour ! » protesta Sanada en se frottant l’épaule là où Marsha l’avait bousculé. Il avait un air incommensurablement triste, comme s’il allait se mettre à sangloter d’un moment à l’autre. Curieux, Maruk trottina jusqu’à eux pour voir ce qu’il se passait, et Fresco avait les yeux écarquillés face à la perplexité dans laquelle le plongeait toujours le comportement de son commandant.

    Quant Marsha, elle leva les yeux au ciel : «Nom de Dieu, et dire que c’est censé être notre commandant... »
    « Tu dis ça, mais je sais que tu ne peux pas te passer de moi ! » Sanada s’était coulé avec une vitesse stupéfiante auprès de Marsha, qu’il serra contre lui. Tout d’abord excédée, la farouche shitennô ne put retenir un sourire et tapota maladroitement l’épaule de l’homme.

    « Faites pas d’conneries…et revenez, ok ? »

    Jan se dégagea, et toisa un instant la femme, soudain sérieux : « Je reviens toujours. » Puis, son sourire rejaillissant sur sa figure comme le lion sur la frêle gazelle, il agita les bras :

    « Et quand je serai de retour, on pourra faire comme la dernière fois quand tu avais bu trop de… »

    * * *


    Revenu au présent, Ethan Geetaï se passa distraitement une main sur la joue, là où sa navigatrice lui avait témoigné son intense affection avant son départ pour son infiltration sur Pandore. Notre nouveau bosco se demandait souvent comment s’en sortaient ses amis à bord du Sélène sans lui, mais les échanges de communication qu’il entretenait régulièrement avec Fresco le rassurait pour l’instant sur l’état d’esprit de son équipage.

    Mais pour l’heure, il devait composer avec les surprenants phénomènes qui composaient celui de Pandore, et il s’amusait beaucoup à interagir avec tous ces cas sociaux. Comme si on ne pouvait envisager une carrière en marge de la loi en gardant tout son sens commun… Et hors de question de mettre Andréa de côté ! Le pauvre hère avait bien le droit à un peu de compagnie que diable !

    En le voyant renverser sa coupe sur ses genoux après une convulsion plus forte que les autres, Ethan dut se retenir de ne pas sortir un mouchoir brodé pour essuyer les vêtements du prisonnier. Il avait compris qu’Andréa n’était pas un aficionado du contact physique, et il ne voulait pas le mettre encore plus mal à l’aise. Mais il était si mignon, si attendrissant dans sa maladresse, que le bosco avait bien du mal à résister !

    Refreinant ses élans d’affection, il décida de ne pas entailler la dignité du jeune homme. Cyn devait certainement penser que c’était la dernière chose qu’il lui restait, ou du moins la dernière qu’il pourrait reconstruire tout seul. Il fallait respecter cela, aussi Ethan but-il une nouvelle gorgée de saké avant de poser sa tasse sur le petit meuble qui faisait office de table de nuit pour l’occupant de la cale.

    Comprenant qu’on parlait de lui, Maruk s’extirpa de sa cachette, la balle entre les dents, et vint déposer son museau débordant d’affection sur les genoux humides de Cyn. Heureusement, Maruk n’avait aucune affection pour le saké et se contenta de reste là. Il avait la capacité innée de paraître pataud même quand il ne faisait aucun mouvement.

    Son maître lui jeta un regard lourd de sens pour qu’il laisse Andréa tranquille, et le chien alla se coucher dans un coin entre deux plantes en pots pour mâchonner sa baballe, non sans avoir au préalable poussé un soupir qui aurait fait fondre le cœur du plus froid des êtres (sauf la femelle dominante du vaisseau qui terrifiait toujours autant le jeune chien ; il y a des limites aux cœurs que les soupirs canins peuvent faire fondre, et Erwyn en était sans doute la meilleure représentante. Un mixer automatique aurait été plus ému.)

    En écoutant le ton de la voix d’Andréa reprendre de l’assurance, Ethan fut même ravi de le voir faire preuve de cynisme. Tant qu’on était capable de faire de l’humour, rien n’était perdu ! Elle était pas belle, la vie ? Poli, Ethan écouta le discours de Cyn sur le saké de Babylone, et se pencha en avant pour fouiller dans sa large tunique bleu-mauve.

    « Et bien, c’est un plaisir de voir qu’on peut parler de tout et pas seulement des dernières filles à la mode sur ce vaisseau ! Ah, tenez, j’me suis dit que vous deviez avoir envie de savoir un peu ce qu’il se passait dehors… »
    Le bosco tendit à Andréa un bloc de donnée basique sur lequel il avait téléchargé les nouvelles depuis l’arrivée du prisonnier sur Pandore. Allez, il était un gentil bosco, il pouvait bien faire un geste…
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    Message par Andrea Cyn Dim 17 Fév 2008 - 2:07

    [HJ : Rhalàlà! Rien à faire, c'est toujours aussi sinistre! é__è]

    Si Andrea avait imaginé qu’il pouvait provoquer une quelconque forme d’attendrissement chez qui que ce soit, il se serait sans doute montré un peu moins aimable et beaucoup plus lourd. Être fatigant jusqu’à en devenir antipathique était une bonne méthode pour qu’on ne s’intéresse pas à soi. Andrea le savait pour l’avoir maintes fois pratiquée. Elle n’avait cependant pas pu le préserver de la jalousie et de la haine de ses charmants camarades de promotion. Ni de la tentative de meurtre d’Éléonore.

    Et merde, pourquoi tout en revenait à ça ? Pourquoi venait-elle sans cesse pourrir ses pensées ? Lui pourrir sa santé, sa carrière, sa vie ne lui avait donc pas suffi ?
    Andrea soupira. Il n’aimait pas penser comme ça. Rejeter la faute de ses problèmes sur le dos d’une seule personne, c’était facile. Ce n’était pas de la faute d’Éléonore s’il ressassait tout le temps l’ « incident » du
    Ravageur. Ça, ça venait de sa propre incapacité à surmonter l’épreuve, tourner la page et aller de l’avant. Il fallait quand même dire que la tâche ne lui était pas facilitée. Tout lui rappelait cette scène humiliante dans la salle des machines du Ravageur. Sa maigreur, ses épaules voûtée, sa faiblesse physique, ses tremblements, ses crises, ses spasmes, ses paralysies…
    Mais à quoi bon penser à cette horrible femme si elle avait été exécutée, comme il le supposait ?

    Et puis il n’y avait pas que d’immondes hypocrites haineux, dans la galaxie. À côté de tous ces jeunes qu’il avait côtoyé, même son père lui paraissait sympathique. Où était-il maintenant ? Comment avait-il accueilli la nouvelle de sa mort ? Andrea se rendit compte avec amertume qu’il n’en avait aucune idée.
    Bref… Il y avait des gens sur qui on pouvait compter. Eryl, incapable de laisser qui que ce soit mourir sous ses yeux. Oliver, qui, malgré quelques défauts (dont un humour douteux), apportait un peu de piment à son quotidien. Et puis, il y avait ce Bosco : Ethan Geetaï, un homme qui avait l’air très sympathique. Et pourquoi ne le serait-il pas ? Andrea ignorait ce qui le gênait chez le Bosco. Sa méfiance était peut-être injustifiée. Mais elle était toujours là, tapie au fond de lui.

    En parlant du Bosco, voilà qu’il semblait lire dans ses pensées ! Comment avait-il deviné qu’il ne savait rien de ce qui se passait à l’extérieur ? Comment avait-il deviné qu’il voulait le savoir ? Peut-être l’avait-il simplement supposé. Mais même dans ce cas, cela signifiait que le Bosco était un homme bien plus intelligent qu’il ne voulait le montrer. Bon, cela signifiait également que l’homme était psychologue et qu’il avait mérité sa place de Bosco. Et en pensant qu’il était venu le voir pour lui faire la conversation et pour lui faire parvenir des informations, Andrea se dit qu’il faisait vraiment bien son boulot.


    « Merci, je n’osais pas vous le demander… » dit-il à voix basse en prenant le bloc de données d’une main tremblante (ce qui n’était pas uniquement dû à sa crise).

    Il s’abstint de prendre une grande inspiration avant d’allumer le bloc et de faire défiler les informations sous ses yeux. Il commença par la date la plus antérieure, passant rapidement sur les faits-divers pour s’arrêter sur ce qui l’intéressait.

    Voilà. Ça commençait par l’annonce de sa mort. « Andrea Cyn, décédé dans un tragique accident. » Les doigts d’Andrea se contractèrent légèrement sur le bloc. Même s’il s’y était attendu, cela faisait quand même bizarre. La Flotte n’avait évidemment pas voulu donner de détails. Cependant, les journalistes, avides de détails croustillants, avaient essayé de chercher un peu plus loin… D’abord, ils s’étaient intéressés à la réaction de ses parents. « Bouleversé, le Maréchal Cyn a refusé de faire la moindre déclaration. » Était-ce romancé ou était-ce le reflet de la réalité ? « Il nous a été impossible d’entrer en contact avec Madame Cyn. » Andrea se permit un léger sourire. Il reconnaissait bien là la façon de faire de son père.
    Ensuite, les journalistes avaient réuni toutes sortes de témoignages de matelots travaillant à bord de Balor. Il n’y avait rien de très intéressant et rien de très crédible. Si le Maréchal Cyn était affecté par la mort de son fils, jamais il n’en aurait montré le moindre indice.
    Andrea passa à la suite. Il réussit à trouver un minuscule article évoquant l’arrestation d’une certaine Éléonore Vardennes, une rapide enquête et la formation d’une cour martiale pour juger la criminelle, soupçonnée de meurtre et de désertion. Le journaliste n’avait apparemment pas pu obtenir plus d’information de la part de l’État-Major.
    Mais par la suite, un autre journaliste, plus malin, s’était amusé à faire le rapprochement entre sa mort et l’arrestation d’Éléonore. Seulement, la fin de l’article virait au roman d’espionnage, dommage…

    Le dernier article que lut Andrea lui coupa le souffle. Celui-ci était succinct et avait un unique but informatif. On y rapportait une annonce de l’État-Major suivi d’une déclaration de la police. Une criminelle du nom d’Éléonore Vardennes s’était évadée grâce à l’aide de plusieurs complices (retrouvés et mis aux arrêts). On expliquait qu’elle était très dangereuse et sans doute lourdement armée. La police avait fait un appel à témoin et annonçait une récompense pour qui mettrait la main sur elle. Si Andrea ne s’était pas senti concerné de si près par cette nouvelle, il aurait souri en pensant à un western.

    Mais il ne pouvait pas sourire. Bordel ! Cette salope crapahutait tranquillement, en liberté, dans l’espace ! Mais comment ils avaient fait leur compte, merde ? On ne sortait pas comme ça d’une prison militaire !
    Et puis zut ! Pourquoi n’avait-elle pas été exécutée rapidement et proprement ? Ça aurait tranquillisé Andrea. L’affaire aurait été close du mieux qu’elle pouvait l’être. Mais non ! Il fallait qu’elle soit en cavale. Il pouvait tomber dessus n’importe quand ! Elle pouvait être n’importe où. Et s’il la revoyait ? Allait-il se venger ? L’idée ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Andrea n’était pas un meurtrier, lui. Il ne se voyait pas abattre froidement qui que ce soit. Seulement, si lui ne le faisait pas, elle ne s’en priverait pas…

    Andrea serra les dents et rendit son bloc au Bosco. Il fallait qu’il trouve un truc à dire. Un truc marrant de préférence. Mais c’était trop dur.


    « C’est quand même dingue qu’elle ait réussi à s’en sortir. Je parle de cette criminelle… Éléonore… Vardennes, c’est ça ? »

    Ça sonnait faux. Andrea l’entendait bien, il n’était pas crédible pour deux sous.

    « Alors que même un souris naine en tenue camouflage ne sortirait pas vivante des cellule de la prison orbitale de Troie… Ha ! Ha ! Ha ! »

    Le rire forcé était peut-être de trop, bien qu’Andrea se doutât que cela ne changeait pas grand-chose à sa crédibilité…
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Dim 17 Fév 2008 - 19:10

    Andréa parut étonné de voir le bosco lui tendre un bloc de données, mais la surprise laissa rapidement place à l’envie d’en savoir plus sur la galaxie. L’homme se plongea dans les nouvelles du Cercle, tandis qu’Ethan le regardait en souriant suivre les informations des yeux. Quand on avait passé autant de temps dans une cale au milieu des caisses de contrebande, on devait sérieusement commencer à trouver le temps long. Et cela n’était pas Olivier qui allait lui donner de quoi passer le temps intelligemment.

    Parce que s’il y avait quelque chose qui ressortait du convalescent, hormis la souffrance et le cynisme mordant, c’était bien un esprit vif et profond. Un esprit qui avait besoin de travailler, et qui devait très mal supporter de se retrouver coincé ici à rien faire. L’homme avait l’air de savoir beaucoup de chose, et son intellect demandait visiblement plus qu’on ne lui en fournissait ces temps-ci. A force de faire les cents pas dans sa portion de la cale, il n’avait pu que se morfondre, et il n’était jamais bon de ressasser.

    Cyn avait toujours été peu bavard sur ce qui lui était arrivé, et rien dans les rapports de l’infirmier et du médecin que Geetaï avait lus ne mentionnaient quoique ce soit de précis, si ce n’était que le blessé avait été empoisonné et qu’il en garderait des séquelles. Séquelles dont le bosco avait pu voir les tristes effets : tremblements, spasmes et sans doute bien des choses que l’homme faisait son possible pour ne pas montrer.

    Ouaip, cela ne devait pas être drôle d’être Andréa Cyn. Ethan se demanda à quoi avait bien pu ressemblé la vie d’un brillant cadet de la flotte avant cet accident mystérieux. Qu’est-ce qui avait bien pu forgé une telle carapace de cynisme ? De toute évidence, ce type n’était pas plus ouvert avant qu’il ne l’était aujourd’hui. Le pauvre n’avait jamais dû apprendre à s’amuser, ou à déconnecter du monde qu’il s’était forgé. Quand on était le fils d’un maréchal comme Cyn senior, peut-être était-ce inévitable… En tant que Jan Sanada, Ethan avait évidemment entendu parlé des parents, et les avait même rencontrés une ou deux fois. Si la mère lui avait paru plus détendue que le paternel, ce dernier avait laissé à Geetaï l’impression caractéristique des officiers types. Aussi, il ne leur avait pas accordé beaucoup d’attention. Le commodore Sanada n’accordait que peu d’attention aux autres officiers de toute façon. Ce qui déplaisait à son propre père, même si celui-ci s’était habitué au caractère fantasque de son héritier. Ethan sourit à cette pensée ; peut-être le premier point commun qu’il pouvait se trouver avec son réservé interlocuteur.

    Ethan respectait son père, et était prêt à tout pour perpétuer le digne nom des Sanada, mais les deux hommes avaient toujours eu du mal à s’entendre, à se parler. Et le vieux shitennô n’avait jamais approuvé la chasse dans laquelle s’était lancé son seul fils. Bah, selon Fresco la dernière fois que Geetaï avait utilisé ses codes pour contacter le Sélène, le vieux n’avait pas changé. Et Ethan n’était pas considéré comme mort. Là encore, il se demanda ce qu’Andréa pouvait bien ressentir. Mais comme il subodorait que le jeune homme n’était aucunement du genre à se confier, il n’avait pas l’intention de lancer le sujet. Pour le moment, il allait se contenter de faire son boulot de bosco, même avec un prisonnier. Parce que si Ethan s’était attaché à l’équipage de Pandore, il était encore un haut officier de la flotte, et il n’avait
    nullement l’intention de laisser Andréa se morfondre dans son coin. Que cela lui plaise ou non, non mais !

    En parlant d’Andréa, celui-ci avait terminé sa lecture et tendit le bloc au bosco. A voir l’expression du jeune homme, quelque chose avait dû le perturber plus qu’il ne voulait l’avouer. Il le cachait d’ailleurs de belle façon, mais Ethan était depuis longtemps habitué à déchiffrer les expressions des cas sociaux les plus atypiques (il suffisait de voir l’équipage du Sélène…), et les faiblesses de Cyn ne l’aidaient pas, le pauvre bougre.

    Geetaï releva la tête, étonné, lorsque Andréfit mention d’Eléonore Vardennes. Comme tous ceux qui jetaient un œil sur les informations, il en avait entendu parler. Et son sang de chasseur, celui qu’il dissimulait la plupart du temps, bouillonnait en sachant qu’une criminelle pareille était en liberté. C’étaient des gens comme elle qui rendaient la galaxie plus noire. Des gens comme elle qu’Ethan Geetaï se ferait un plaisir de traquer pour les rayer de l’espace du Cercle.

    Mais ce qui l’étonnait, présentement, c’était le fait que Cyn mentionne uniquement ce faite là parmi toutes les nouvelles qu’il avait lues. Et comme il n’était pas bavard, Ethan avait bien compris qu’il ne parlait pas pour ne rien dire. De plus, son cynisme avait perdu de sa superbe sur ce coup là. Ce qui ne pouvait qu’intriguer Ethan.

    Il reprit le bloc que lui tendait son interlocuteur, et reprit la conversation, prenant pour l’instant soin de garder un ton anodin :

    « Je ne parlerais pas d’une souris, mais d’un rat. Et les rats sont très doués pour se faufiler partout là où on ne veut pas d’eux pour transmettre toutes leurs saloperies. Cette Vardennes, c’est la peste qui en résulte et qui dégueulasse tout ce qu’elle touche. »

    En parlant de cette femme, les yeux de Geetaï avaient pris une teinte dure et extrêmement sérieuse, implacable. Mais cela ne dura qu’une seconde à peine, l’homme retrouvant aussitôt son sourire habituel :

    « Vous pouvez garder le bloc, je ne pense pas que d’autres y verront un inconvénient si on ne le leur dit pas. »

    Il se fendit d’un clin d’œil et déposa le bloc sur la table de nuit d’Andréa.

    «Il ne possède que les programmes de base, et est branché sur un réseau restreint qui vous permettra de suivre les dernières nouvelles. Il y a également quelques programmes qui permettent d’affiner son esprit : mémoire, logique, tout ça… J’me suis dit que vous deviez avoir envie de retravailler un peu la caboche.Ce sont des sortes de mots croisés électroniques, des machins de ce genre. Rien de trenscendant mais j'imagine que c'est mieux que rien pour commencer. »

    Le bosco se tapota la tempe de l’index sur ces mots et jeta un œil amusé à Maruk qui boudait toujours dans son coin.

    « Ce sera notre petit secret, chalala... »
    Le bosco étira les bras au-dessus de sa tête, toujours tout sourire :

    « Si je peux faire quelque chose pour vous, dites le. Je suis là pour ça ! »
    Et, même s’il se refusait de l’avouer, le bosco de Pandore se surprenait à réellement le penser.
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    On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol] Empty Re: On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol]

    Message par Andrea Cyn Sam 1 Mar 2008 - 1:00

    On pouvait dire qu’Andrea avait fait une gaffe énorme en se focalisant sur la nouvelle de l’évasion d’Éléonore Vardennes. En réalité, il aurait dû se taire, tout simplement. Il aurait dû remercier tout simplement Geetaï, avec un air satisfait. Mais il n’y pensait même pas. Il était bien trop sous le coup de l’émotion pour se rendre compte de sa gaffe. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il n’avait pas été convaincant. Et il s’attendit à des questions. Pourquoi en parlait-il ? Connaissait-il Éléonore Vardennes ? Pourquoi la nouvelle le mettait-il dans cet état ?
    Mais ces questions ne vinrent pas. Au contraire, le bosco avait répondu comme si Andrea avait lancé un sujet de conversation quelconque, d’un ton léger. Le jeune homme s’en sentit… Et bien en fait, il ne savait pas trop. Il était d’abord stupéfait par cette réaction, puis soulagé de ne pas avoir à raconter une histoire qu’il ressassait bien assez souvent comme ça, ou même de devoir détourner la conversation par une pirouette qu’il n’avait pas la force d’exécuter. Et enfin, il ressentait une petite pointe de déception qu’il ne comprenait pas. Il aurait dû être satisfait. Il ne l’était pas, pas complètement.

    Par ailleurs, la réponse que lui fit Ethan Geetaï le mit un peu mal à l’aise. Il le regarda d’un air un peu hagard. C’était la première fois que le bosco faisait part d’une opinion si tranchée depuis le début de la conversation. Il se demanda brièvement s’il n’avait pas lui-même eu affaire à des individus du genre d’Éléonore. Mais l’idée qu’il puisse y avoir plein de petites Éléonores se baladant joyeusement dans la galaxie lui parut presque invraisemblable. Il n’avait jamais vu ce qui lui était arrivé comme un problème social. C’était un problème qui ne regardait que lui, lui semblait-il. Et s’il voulait la savoir exécutée, ce n’était pas par amour de la justice, mais c’était avant tout pour que l’épisode de sa vie qui la liait à elle disparaisse. Et puis en vie, elle pouvait revenir. Elle pouvait amener d’autres de ses larbins pour se venger, l’écraser à ses pieds.

    Un frisson parcourut l’échine d’Andrea ce qui provoqua une nouvelle crise de tremblement.
    Tactique mains-serrées-sur-les-genoux, exécution ! Andrea commençait à avoir quelques réflexes…
    Il se souvenait parfaitement comment il avait tenu tête à Éléonore. Mais il ne comprenait toujours pas comment il avait réussi. Et il était persuadé de ne pas y arriver une deuxième fois.

    En tout cas, après la réponse de Geetaï, Andrea commença à se poser des questions plus ou moins agréables. Qui était réellement Éléonore Vardennes ? Pourquoi était-elle comme ça ? Y avait-il une raison valable pour tout ce qu’elle avait fait ? D’autres personnes avaient-elles été victimes de cette femme avant lui ? Était-il réellement possible que d’autres personnes soient comme elle ? Envisageait-il le problème de la bonne façon ? Devait-il se faire un devoir de faire disparaître ce genre d’individu, comme semblait le penser le bosco de Pandore ? Devait-il se venger, retrouver Éléonore pour s’en débarrasser lui-même ?
    Mais la pire des questions qui revenait, c’était : est-ce qu’il la fuyait par lâcheté ? Oui, était-il un lâche ? Andrea commençait à le penser sérieusement. Et malgré cette pensée humiliante, il se sentait toujours terrifié à l’idée de revoir Éléonore, de subir la même chose. Et parallèlement, il éprouvait toujours une grande haine à l’égard d’Éléonore. S’il la revoyait, quelle émotion prendrait le dessus ?


    « Vous avez sûrement raison, répondit enfin Andrea d’un air un peu perdu. »

    Si Andrea avait été surpris par la réponse du bosco à propos d’Éléonore Vardennes, il s’attendait encore moins à se voir offrir gracieusement le bloc de données. Certes, c’était peu de choses… Du moins, c’était la phrase qu’utilisait actuellement Andrea pour se marteler le cerveau. Peu de choses…
    Il regarda fixement le bloc posé sur la ‘table de nuit’ et cligna plusieurs fois des yeux comme s’il n’en revenait pas. C’était peu de choses… Mais que lui valait ce cadeau ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour que le bosco prenne autant soin de lui ? Il n’était pas membre de l’équipage… Cela cachait peut-être quelque chose, mais Andrea avait beau se creuser la tête, il ne voyait vraiment pas en quoi ce geste pouvait avantager Geetaï. Était-il possible que ce geste fut totalement… désintéressé ?

    Si Andrea avait été expansif, il serait d’abord resté bouche bée avant de fondre en larme en remerciant chaudement Ethan. Mais, vous l’aurez compris, Andrea était à des années lumières d’être expansif. Il se contenta alors de baisser la tête de regarder avec une fixité surnaturelle ses mains posées sur ses genoux.


    « Merci… Je… Je crois que vous en avez déjà fait beaucoup plus que… Enfin beaucoup, quoi. »

    Il était rare de voir Andrea dans une telle confusion. Si ! Si !
    Un peu plus, et il rougissait.
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Jeu 6 Mar 2008 - 16:45

    Le bosco balaya les remerciement d’Andréa d’un geste nonchalant de la main et se contenta de lui adresse un nouveau sourire. Un sourire simple dénué de tout sous-entendu ; juste un sourire sincère adressé à un autre être humain. A vrai dire, notre Geetaï n’était pas loin d’être attendri par le prisonnier. Il paraissait si désabusé, si fragile en ce moment malgré la carapace de cynisme qui n’était pas loin de se fendre un peu plus pour révéler le rouge qui manquait monter à ses joues. Et si Ethan Geetaï était bien le commodore Jan Sanada, implacable chasseur de racailles, c’était aussi un être plus simple qu’on ne pouvait le penser, et un rien l’attendrissait.

    Quand on parlait d’un homme qui pouvait passer des heures à jouer avec son chien ou n’importe quel animal, s’extasier devant les étoiles sans jamais s’en lasser ou laisser éclater son ravissement devant même la plus infime des formes de vie, on imaginait mal l’officier redoutable et sans aucune pitié pour ses proies. Ethan avait toujours aimé faire la fête, profiter de la vie et de la joie des rencontres qu’elle mettait sur son chemin. C’est pourquoi sa nomination au grade de commodore à même pas trente ans avait fait tiqué plus d’un officiel de la flotte. Et si lui-même se savait plus que capable, il savait aussi que le piston y avait été pour beaucoup, et il avait depuis mis un point d’honneur à conserver son apparente désinvolture. Une manière de se rebeller à la fois contre le système et la pression de l’honneur familial, sans doute…

    En regardant Andréa –et refreinant l’envie de lui ébouriffer les cheveux ; le prisonnier l’aurait sûrement mal accepté- Ethan se demanda combien de temps, combien d’années il avait passées à l’académie. A quel point il avait travaillé dur, à quel point il avait payé de sa personne et de son temps pour, à l’âge de vingt-huit ans seulement, soit une seule année de moins que Jan. Et connaissant la famille Cyn de réputation et par le biais de papa Sanada, monsieur et madame Cyn n’étaient pas du genre à jouer du piston pour leur fiston…

    En songeant aux parents du convalescent, Ethan se demanda ce que pouvaient en ce moment endurer ces derniers. Avoir un fils qui disparaissait dans l’espace, ça devait vous porter un sacré coup… A ces pensées, Geetaï se passa une main dans ses cheveux décolorés (il fallait absolument qu’il ébouriffe quelque chose !) et tenta quelque chose :

    « Y a pas de quoi, vraiment. C’est mon côté fleur bleue. Et c’est sans doute encore lui qui me pousse à vous demander ça mais… est-ce que vous voudriez que je m’arrange pour obtenir des nouvelles de votre famille ? Vous avez bien une famille, j’imagine ? Je ne voudrais surtout pas raviver je ne sais quelle blessure ou rendre votre condition plus difficile, mais je me devais de poser la question… »

    Jan semblait un peu gêné ; à vrai dire, il avait parlé avec son cœur, sans réfléchir, ce que lui reprochait souvent son père et Marsha, exaspérée par ses manières. Il ne s’était même pas demandé si ce genre de proposition allait mettre Andréa plus mal à l’aise ou réveiller des souvenirs pénibles. Peut-être que lorsqu’on était considéré comme disparu, loin de tout, l’idée de n’avoir aucun contact possible avec ceux qu’on aimait était plus supportable que la possibilité d’en avoir. Au moins, Ethan n’avait pas gaffé en mentionnant ses liens avec l’armée et donc sa connaissance lointaine des Cyn, par exemple. Mais il n’avait vraiment pas envie que son protégé du moment se renferme une fois de plus comme une huître alors même qu’il commençait à s’ouvrir. Et il n’avait même pas eu besoin de citron…

    « Ou alors, je peux m’arranger pour leur transmettre quelque chose comme quoi vous êtes en vie, mais sans leur dire où vous êtes ni mentionner Pandore bien entendu… En tant que contrebandier, j’ai mes petits moyens, et… » dit distraitement et à voix haute le bosco alors qu’il réfléchissait encore aux conséquences de sa première proposition.

    Lorsqu’il réalisa qu’il avait aussi lâché la seconde, il se morigéna intérieurement, se traitant notamment d’ « écervelé de tête de linotte putréfiée » et se fendit d’un sourire fort gêné tandis qu’il essayait de ne pas se mordre la langue. L’eusse-t-elle cent fois mérités, il en aurait sûrement encore besoin.

    « C’que je voulais dire, c’est que… enfin, vous êtes au courant que je peux m’arranger. Mais vous en faites ce que vous voulez, je ne voulais pas… Oh, misère ! »

    Abattu, le bosco mit sa tête dans ses mains et Maruk réapparut d’entre deux caisses pour venir voir ce qu’il se passait. Lui était habitué, mais pour qui ne connaissait pas son maîtres, les brusques changements d’humeur de ce dernier pouvaient surprendre. Ethan avait maintenant un air assez pitoyable, partagé entre la gêne et la sensation d’avoir fait une bêtise ; d’autant plus si Andréa commençait à se poser des questions sur les manières de contacter autrui dont disposait Sanada en tant que commandore incognito.

    Mais pour l’instant, Ethan avait surtout l’air très, très mal à l’aise ! Finalement, l’idée de perturber encore plus Andréa –qui n’en avait certainement pas besoin- l’atterrait plus que tout le reste. Oh misère de misère, et dire qu’il était venu dans l’espoir sincère de consoler un peu l’ennui et la solitude d’Andréa, voilà qu’il mettait les pieds dans un plat qui aurait peut-être dû resté couvert.

    Il espérait vraiment qu’Andréa ne prendrait pas mal sa maladroite tentative…
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    Message par Andrea Cyn Sam 8 Mar 2008 - 23:50

    Ah ? Fleur bleue, vraiment ? Andrea n’aurait pas utilisé ça, comme mot. Il aurait dit « gentil », tout simplement.

    Mais encore une fois, le bosco de Pandore prit Andrea par surprise en lui proposant de prévenir ses parents qu’il était vivant. Prévenir ses parents ? Andrea ne savait même pas ce qu’il voulait. Il n’y avait pas trop réfléchi. Il avait songé aux réactions qu’avaient pu avoir ses parents… Sa mère, d’abord bouleversée… Puis furieuse. Son père, sans doute déstabilisé… Essayant de tempérer sa femme… Cherchant à venger l’honneur de la famille…


    « Ma famille ? Il n’y a que mes parents… » Commença à répondre Andrea, les yeux dans le vague.

    Alors ? Voulait-il qu’ils soient prévenus ? Bien sûr, Andrea était triste quand il pensait à sa mère, pleurant sa mort. Si on lui affirmait qu’Andrea était vivant, peut-être qu’elle ne demanderait qu’à le croire. Et son père… Il ne savait pas du tout quel effet cela lui ferait. Cependant, il savait comment il réagirait : il allait remuer ciel, terre et espace pour qu’on le retrouve, il allait l’annoncer haut et fort. Et s’il retrouvait ses parents, qu’est-ce qui allait se passer ? Joyeuses retrouvailles, bla bla, on est tout content, c’est très chouette… Mais après ? Que deviendrait Andrea ? Pour lui, la Flotte, c’était terminé. Il allait faire quoi ? Lieutenant sur un navire de commerce ? Voilà qui était glorieux… Cela ne changeait peut-être pas beaucoup de ce qu’il serait devenu dans l’armée, mais il ne supportait pas l’idée de devenir le rejeton raté du grand Maréchal Cyn. Et puis s’ils ne se retrouvaient pas ? Si finalement Andrea ne survivait pas ? Non, il ne voulait pas qu’on donne de faux espoirs à sa mère.

    Andrea regarda Ethan Geetaï. Non, il ne lui en voulait pas d’avoir fait cette proposition. Ça partait d’un bon sentiment. Même si Andrea avait toujours du mal à se faire à l’idée qu’on veuille prendre soin de lui, il commençait à comprendre qu’Ethan était tout simplement quelqu’un de bien.


    « Je ne vois vraiment pas comment vous pourriez les prévenir et encore comment vous pourriez rendre l’information crédible… Mais dans tous les cas, je crois que je préfère que vous ne fassiez rien. Je ne veux pas que… »

    Le regard d’Andrea se perdit de nouveau et il fronça les sourcils.
    Le bosco avait raison : à force de croupir dans cette cale, son cerveau tournait au ralenti. Il y avait quelque chose qui n’allait pas, quelque chose qui n’était pas logique. Il fallait qu’il mette le doigt dessus.

    Le chien refaisait son apparition et le bosco semblait désespéré… Mais Andrea était bien trop plongé dans ses réflexions pour remarquer quoi que ce soit. Sinon, il aurait été complètement déstabilisé par le brusque changement d’humeur du bosco.

    Et il trouva ce qui n’était pas logique : il parlait à un contrebandier. Un membre de cet équipage qui lui avait mis la main dessus pour pouvoir demander une rançon. Qu’est-ce que cela signifiait ? Geetaï avait à ce point pitié de lui, ou essayait-il simplement de l’amadouer ?
    Andrea devint subitement très méfiant et se leva brusquement pour faire quelques pas et se retourner vers le bosco en le regardant d’un œil sévère. Il ne savait pas à quel point il ressemblait à son père, dans ce genre de moment…


    « Vous vous moquez de moi ! Dit-il d’un ton sec. Vous dîtes que vous pouvez annoncer au Maréchal Cyn que je suis en vie ? Alors pourquoi vous ne l’avez pas fait ? Pourquoi ne l’avez-vous même pas dit à votre Commandant ? Vous devez savoir que si ma survie sait, je suis à nouveau monnayable. Soit vous mentez, soit vous trahissez votre bord. »

    Qu’est-ce qu’Andrea préférait entre les deux ? Ni l’un ni l’autre. Une lueur de colère s’était allumée dans les yeux d’Andrea. Même s’il attendait les explications du bosco, il se sentait déjà dupé.

    [HJ : Oh là là ! Je plains d’avance le pauvre Ethanol ! é__è ]
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Mer 12 Mar 2008 - 17:26

    Evidemment, Andréa avait posé les bonnes questions. Celles qu’Ethan aurait préféré ne jamais voir venir sur le tapis, mais Andréa était un garçon intelligent et notre bosco s’était un peu mis dans la panade tout seul comme un grand. Ce à quoi il excellait depuis bien avant qu’il soit grand, pour être exact. Il faut dire qu’Ethan était curieux de tout, et qu’il ne pouvait s’empêcher de grimper sur le muret pour voir de l’autre côté. La mer bouillonnante des ennuis en contrebas n’était qu’un détail technique qui se réglait le moment venu avec un brin de réflexion, un chouïa d’audace et une bonne dose de chance.

    C’était pareil quand il voyait un être vivant en détresse : il fallait qu’il essaie de faire quelque chose, quitte à se pénaliser lui-même. Ce qui contrastait avec le commodore qui abattait froidement le contrebandier commun, mais après tout les gens les plus simples sont sans doute les plus complexes à comprendre. Et puis les contrebandiers de Pandore ne faisaient pas partie des contrebandiers communs, au grand dam d’Ethan qui ne savait plus trop comment les considérer et qui le poussait à différer de plus en plus ses rapports. En fait, Andréa, en plus de toute la sympathie qu’il inspirait au bosco, présentait une bonne excuse bienvenue pour laisser traîner les choses. Le temps qu’il trouve une solution à ce problème. Et cela ne pouvait pas se trouver à la légère, une solution pareille ! Il fallait y réfléchir longuement, avec soin et discernement. Surtout longuement.

    Mais Ethanol ne pensait pas à tout ceci en ce moment ; à vrai dire, il cherchait déjà comment réagir. Non pas en tant que bosco de Pandore ou commodore de la Flotte, mais en tant qu’être humain (enfin, que métis shitennô-humain, mais on se comprend). Il releva la tête, et à ce qu’il supposerait être la grande surprise d’Andréa (en tout cas celle de Maruk qui sursauta et fixa son maître de l’air du chien qui se demande si le type qui lui sert sa pâtée tous les soirs est encore sain d’esprit), éclata de rire. Un rire bref et cristallin, accompagné d’un sourire qui n’avait de la joie que l’apparence. Inconsciemment, la main d’Ethan s’était glissée sous sa chemise pour palper le médaillon qui s’y trouvait en permanence, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige (l’on pouvait apporter ceci au crédit des vivenefs et plus généralement à celui de n’importe quel engin spatial : il y ventait, pleuvait ou neigeait rarement).

    Le chien avait vu maintes fois son maître faire ce geste, et son instinct canin quasi empathique savait de quoi il s’agissait ; il gémit tristement et posa son museau sur le genou d’Ethan en guise de réconfort. Ce dernier sourit à nouveau (Ethan, pas le réconfort) et flatta l’encolure de la brave bestiole d’un geste qui signifiait : « Tu sais de quoi je parle, tu sais à qui je pense, hein ? ».

    Notre infiltré comprenait les soupçons d’Andréa. Il était même content de voir que l’esprit du jeune homme, émoussé par ses ennuis de santé et sa captivité, reprennent du poil de la bête. A sa place, il se serait posé les mêmes questions et aurait tout fait pour obtenir des réponses. Celle qu’il offrit à Andréa fut d’abord un sourire triste et sincère, qui surprenait sur le visage d’habitude si gai du bosco. Puis, la main toujours plongée dans la fourrure de Maruk, Jan Sanada leva les yeux sur son interlocuteur :

    « Vous savez, un équipage de contrebandiers n’est pas semblable à, disons, un équipage militaire ou même de pirates. Ce n’est pas une belle et grande famille unie sur tous les fronts. Chacun des contrebandiers qui se trouve sur cette vivenef a ses secrets et ses motivations propres. Vous voulez savoir pourquoi je vous fais cette proposition ? Pourquoi je ne serais pas intéressé par la rançon subséquente que l’on pourrait tirer de votre personne ? »

    Ethan marqua une pause et ferma les yeux, son mélancolique sourire toujours sur les lèvres.

    « Si j’ai fait tout cela, Andréa, c’est parce que je sais ce que cela signifie de perdre un être cher. Et qu’à votre place j’aurais donné n’importe quoi pour adresser ne serait-ce qu’un dernier message aux personnes qui comptent le plus pour moi. Dans tout cet univers, n’y a-t-il pas au moins une personne qui mériterait cet égard à vos yeux ? Je pense que oui. »Pour ma part, je l’ai perdue. C’est ce que faillit rajouter Ethanol, mais il bloqua les mots dans sa gorge. Contre sa poitrine, le médaillon était froid. Il continua cependant :

    « Nous n’avons pas l’éternité pour dire aux gens qui comptent pour nous ce que nous voulons réellement leur dire. Si je vous ai proposé de faire cela, c’est parce que je pense que personne ne mérite de rester sans nouvelles des gens qu’ils aiment. C’est comme s’ils étaient morts, mais sans possibilité de le savoir. Je ne vous ai pas fait cette proposition en tant que contrebandier, mais en tant qu’être vivant. »

    Soudain, toute tristesse s’envola de l’expression d’Ethanol ; du moins en surface… Il joua des doigts dans le vide, son entrain habituel revenu comme si de rien n’était :

    « Quant à mes moyens de contacts, sachez que je ne mens pas quand je prétends les avoir. Un magouilleur parmi les magouilleurs. » Il se fendit d’un clin d’œil. « Je ne vous embêterai plus avec cela, Andréa. Mais sachez que ma proposition tient toujours. Vous n’aurez qu’un mot à dire… »

    Ethan repoussa gentiment Maruk et se saisit gaillardement de la bouteille qui reposait sur la table de nuit.

    « Discutailler de tout et de rien, ça rend la gorge sèche, non ? Que diriez-vous d’un dernier verre ? A moins que vous ne vouliez pas que je vous importune plus longtemps, je le comprendrais. »

    Ethan laissa sa main en suspend à mi-chemin de la bouteille, un doux sourire aux lèvres tandis qu’il regardait Andréa ; si il voulait rester seul pour réfléchir, il comprendrait. Il espérait simplement que le captif n’avait pas décidé de ne plus lui accorder la moindre considération…
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    Message par Andrea Cyn Dim 16 Mar 2008 - 15:25

    Non, Andrea ne s’attendait pas du tout à entendre le bosco rire. Il était sérieux. Il s’attendait à ce que son interlocuteur le soit tout autant, à ce qu’il attache autant d’importance que lui à la question. En plus de se sentir trahi, Andrea se sentit blessé et humilié. Il avait demandé si le bosco se moquait de lui. Celui-ci lui répondait d’abord par un rire. De là à penser que cela signifiait : « oui, je me moque de vous », il n’y avait qu’un pas, pour Andrea. S’il l’avait pu, Andrea aurait réagi aussi sec en tournant les talons et en quittant la cale. Certes, c’était assez puéril, mais Andrea était vexé et il avait honte. Honte, parce qu’il fallait bien qu’il soit risible pour qu’on se moque de lui. Honte peut-être parce qu’il avait oublié d’autres possibilités, peut-être parce qu’il était trop diminué pour réfléchir correctement et qu’Ethan Geetaï s’en rendait compte.

    Andrea plissa les yeux et grimaça légèrement, tout en serrant les dents de toutes ses forces. Il attendit la réponse. Il n’avait pas le choix. Et sa mâchoire se détendit un peu quand il l’entendit. Ça ne collait pas vraiment avec le rire… L’avait-il mal interprété ? C’était fort probable. Cependant, il persistait à croire que ce rire était malvenu. Et même s’il ne l’était pas, le fait était qu’Andrea l’avait en travers de la gorge.

    Andrea s’assit de nouveau sur le lit à côté du bosco, comme en signe de paix. Même s’il se méfiait d’Ethan, il n’était pas non plus une bonne idée de lui mettre en tête qu’il devait parler au Commandant de Pandore de la rançon. Cependant, il ne put s’empêcher de réagir, sur la défensive :


    « Donc, vous trahissez bien votre Commandant. Le Commandant, c’est le seul maître à bord. C’est lui qui prend les décisions et il doit avoir toutes les cartes en main. Sinon, c’est tout le navire que vous mettez en danger. Qui vous dit que Pandore n’a pas besoin de cet argent ? Surtout après cette bataille… »

    Andrea frissonna et se mit à trembler.

    « Quelles que soient vos motivations, à tous, vous avez tous besoin du vaisseau. »

    Le Commandant est le seul maître à bord… C’était pour Andrea un principe qui découlait de la simple logique et qui était profondément ancré en lui depuis son plus jeune âge. Même si le Capitaine suivait un chemin dangereux, il fallait obéir. Mieux valait prendre une mauvaise direction que ne pas prendre de direction du tout.

    Mais Andrea ne servait pas ses intérêts en parlant ainsi. Par automatisme, il serra ses mains sur ses genoux et il fixa Maruk sans vraiment le voir. Il ajouta, à voix plus basse :


    « Je vous remercie de la sollicitude que vous portez à mes parents. Je sais que c’est cruel de les laisser croire que je suis mort. Mais si vous leur faites savoir – je ne sais comment – que je suis vivant, le fait est qu’ils vont mettre le Cercle sens dessus dessous pour me retrouver et que cela vous intéresse ou non, votre Commandant pourra réclamer une rançon. Et je ne veux pas voir mes parents payer pour retrouver une loque humaine. »

    Oui, Andrea avait une excellente opinion de lui-même.
    Mais la rançon, ce n’était pas encore ce qui l’inquiétait le plus.


    « Et puis il suffit de me regarder… Même si je me rétablis, je ne serais jamais robuste. Je pourrais mourir et dans ce cas, ils devront faire mon deuil une deuxième fois. N’est-ce pas encore plus cruel ? Et de toute façon, pourquoi leur dire que leur fils est vivant ? Il est bien mort. »

    Andrea resta immobile, à l’exception de ses tremblements.
    Que voulait-il dire par là ? C’était très simple : l’Andrea qui étudiait avec acharnement pour devenir officier de la Flotte n’existait plus. Tout ce qui faisait la vie du fils du Maréchal avait disparu.
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    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Lun 17 Mar 2008 - 22:50

    Jan Sanada, ou était-ce Ethan Geetaï, aucune importance, n’éprouva aucune colère face aux remontrances d’Andréa Cyn. Aucune colère, aucune irritation, aucun mépris, aucune pitié. Juste une profonde, une intense tristesse. La tristesse déchirante que l’on ressent face à un homme qui a tout perdu, y compris ce qui faisait qu’il était lui-même. En cet instant, Ethanol se sentit extrêmement proche du prisonnier de Pandore. Un bref instant, il eut l’impression de se voir lui-même.

    Tous deux avaient perdu une part importante de leur être, de leur intégrité en tant qu’homme, de la foi qu’ils avaient en ce qu’ils faisaient et surtout qui ils étaient. Tous les deux, ils avaient appris à se construire une carapace. Cynisme et verrou pour Andréa, désinvolture et exubérance pour Jan. Aucun des deux hommes n’était désormais capable d’être celui qu’ils étaient réellement. Parce que cette personne, chez l’un comme chez l’autre, n’existait plus.

    Tout sourire avait déserté du visage d’Ethanol, ce qui était on ne peut plus inhabituel chez le fantasque bosco. Déboussolé, Maruk allait de l’un à l’autre, ne sachant que faire. Quant à Ethan, il finit par pousser un soupir, profond et chargé de tristesse, comme pour évacuer une baignoire trop pleine dans laquelle on avait trop longtemps laissé flotté des trucs pas nets.

    Il s’assit de nouveau sur le lit d’Andréa, regardant ce dernier droit dans les yeux.

    « Vous n’êtes pas le seul à avoir perdu ce qui faisait de vous ce que vous étiez, Andréa. Je n’ai pas toujours été Ethan Geetaï, vous savez. Pas plus que finir contrebandier n’a jamais été mon rêve. »

    Machinalement, Ethan tritura à nouveau son médaillon, et il décida de le sortir de sa chemise pour le faire reposer au creux de sa main. Il le contempla un instant, comme si plus rien d’autre n’existait, et il finit par fermer le poing sur l’objet, avec une grande douceur et ce qui ressemblait à une infinie tristesse. Les yeux perdus dans les souvenirs, Ethan continua à parler de sa voix douce :

    « Nous ne sommes pas sur un navire de la flotte, ici. La loyauté des contrebandiers est encore plus floue que celle des pirates, et celle de ces derniers est parfois plus forte que celle des militaires. Etre un contrebandier, c’est dédier sa vie au profit. A une éternelle fuite en avant où seul ce profit compte. Parce que rien d’autre n’arrive plus à nous toucher. Je respecte le commandant, mais je suis ma propre route. Celle qui m’a poussé à vous faire cette proposition que vous avez refusé, ce que je comprends parfaitement. C’était maladroit de ma part, j’en conviens. »

    Ethan releva la tête, toujours aussi doux, mais d’une douceur sincère, aucunement trompeuse, aucunement enjôleuse :

    « L’être qui a le plus compté pour moi était contrebandière, et ce sont ses propres frères d’armes, des contrebandiers de l’équipage dont elle faisait partie, qui l’ont tuée. Par peur, par jalousie, par profit. Ils étaient ses compagnons, et ils l’ont brisée avant de la laisser pour morte. Ce qu’elle était. Et je n’ai rien pu faire. »

    Sanada se releva, et se mit face à Andréa :

    « Je ne cherche pas à vous apitoyer sur mon sort, ou à vous tromper, Andréa. Je sais ce que je vous avez vécu. Je sais que vous ne serez plus jamais le même, et que vous vous sentez diminué. Que cette cale est une prison. Mais ne laissez pas ceci… » L’index droit d’Ethan vint s’appuyer contre la poitrine d’Andréa. « …se fermer au dépend de cela. » L’index remonta pour venir, sans violence, tapoter le front du prisonnier.

    Enfin, le sourire retrouva sa place sur les lèvres d’Ethan. Un sourire doux ; juste un sourire. Ethan n’avait pas envie de voir Andréa se renfermer, et faire les mauvais choix. Il trouvait son histoire familière avec celle de la femme que lui, Ethan, avait aimée et qui avait, comme Andréa, été trahie par ses propres frères d’armes. Peut-être le rôle de bosco qu’il endossait depuis un certain temps maintenant lui donnait-il envie de tenter de sauver Andréa, ou du moins de ne pas le laisser sombrer. Et cela ne faisait pas partie du rôle : Ethan était sincère.
    Voyant son maître sourire à nouveau, Maruk s’ébroua et vint se tenir à ses côtés.

    « Je pense que je vais bientôt vous laissez, Andréa. Mais si le cœur vous en dis, sachez que je me ferai un plaisir de revenir vous voir. Quoique vous croyiez, vous n’êtes pas seul. »


    Au fond de lui, Jan Sanada, alias Ethan Geetaï, espérait de tout son cœur qu’Andréa ne ferait pas les mêmes erreurs que lui, enfermé dans le dépit et la tristesse d’avoir perdu ce qui faisait de soi ce qu’il était…
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    On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol] Empty Re: On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol]

    Message par Andrea Cyn Sam 22 Mar 2008 - 1:40

    Andrea écouta d’abord Ethan avec une impression de vide. Jusqu’ici, il était trop renfermé sur lui-même pour être sensible à la peine du bosco. Il croyait qu’il cherchait simplement à lui dire qu’il comprenait et par là, à lui remonter le moral. Andrea était bien trop tourné sur lui-même pour avoir compris ce qu’Ethan cherchait à lui dire. Mais en écoutant enfin ce que le bosco avait à dire, lorsque celui-ci lui parla franchement entre quatre yeux, Andrea réussit à s’ouvrir un peu. Et à se rendre compte à quel point il était bête ! Stupide Andrea ! Gros crétin ! Écoute un peu au lieu de faire ton mélodrame !

    Rien de ce qu’avait dit Ethan, ou quelque soit son nom, n’était anodin. Peu importait la logique militaire, il savait comment se comportaient les contrebandiers pour en avoir fait la désagréable expérience. Si ça se trouvait, il les détestait, ces contrebandiers. Ce qui expliquait son manque de fidélité envers son commandant. La curiosité poussait Andrea à se demander : mais alors, pourquoi était-il là, au cœur d’un navire contrebandier ? Mais après tout, était-ce le plus important ? Andrea n’était pas plus contrebandier et il était là, lui aussi. Prisonnier, certes, mais pour combien de temps ? Et puis il n’allait pas non plus écumer tout le navire pour demander à chacun pourquoi il se trouvait là.

    Andrea s’était montré tellement stupide qu’Ethan avait été obligé de lui raconter un épisode douloureux de sa vie pour qu’il comprenne. Andrea ne méritait pas qu’on lui confie ça, il n’avait rien fait pour. Et puis il n’avait pas le droit de faire sortir cet homme de ses retranchements sous prétexte que lui-même ne se sentait pas bien.

    Il eut soudain l’air extrêmement gêné.


    « Pardon. Excusez-moi. Je me suis mal comporté. Je vous raconte mes stupides malheurs, j’en fais tout un plat et… Je suis un âne pompeux. Désolé. Je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé à votre… Pour ce qui s’est passé. Je ne savais pas et au lieu de vous écouté, j’ai… Désolé. Je me prends pour le centre du monde et… Je suis stupide. Désolé. »

    Andrea n’avait jamais dit autant de « désolé » à la minute. Mais il l’était vraiment. Il se détestait. Il se prenait pour qui ? Hamlet ? C’était quoi tout ce cinéma ? Il fallait qu’il arrête ça tout de suite, c’était pitoyable, vraiment pitoyable.

    Puis Ethan lui donna un ultime conseil en lui désignant sa poitrine puis son front. Andrea n’était pas sûr de parfaitement comprendre. Mais bizarrement, ce geste qu’il aurait habituellement trouvé trop familier le toucha. Il détourna les yeux en se grattant nerveusement la nuque à travers son épaisse chevelure rousse.


    « Je… Je m’efforcerai d’y faire attention. »

    Mais Andrea avait déjà l’impression d’avoir fait cet effort, rien qu’en discutant avec le bosco. Pas de doute, c’était un bon bosco.
    Il n’avait jamais parlé à cœur ouvert, de cette façon. Sauf à sa mère. Et c’était bien longtemps auparavant. Et encore, même si Andrea avait été honnête par rapport à ses sentiments, il n’avait toujours pas eu la force de parler de ce qui s’était réellement passé à bord du
    Ravageur. Est-ce qu’il valait mieux qu’il continue à le taire ou qu’il l’expulse une bonne fois pour toute ?

    Mais Andrea avait assez gémi pour aujourd’hui, il n’avait pas envie de continuer à bassiner Ethan avec ses états d’âme, même si ce dernier semblait être venu juste pour ça. Ce qui paraissait toujours assez incroyable à Andrea.


    « Je ne veux pas vous retenir plus longtemps avec mes niaiseries. Je vous ai fait perdre assez de temps comme ça. Mais si ça vous fait vraiment plaisir de parler avec moi, ce ne sera pas de refus… J’essaierai de me montrer un peu moins… Enfin, voilà, quoi. »

    Andrea jeta un œil à la montre qu’on avait bien voulu lui laissé et qui était posé sur ce qui lui servait de table de nuit.

    « De toute façon, Eryl devrait bientôt prendre le relais. Il est déjà en retard, d’ailleurs… »

    Andrea avait prononcé cette dernière phrase plus bas, comme s’il se faisait la réflexion à lui-même, et il avait froncé légèrement les sourcils.
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    On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol] Empty Re: On joue à la balle? [Pour M'sieur Ethanol]

    Message par Jan Sanada / Ethan Geetaï Lun 24 Mar 2008 - 14:20

    Parler de tout cela avait ramené Ethan Geetaï loin en arrière, du temps où il n’était encore que Jan Sanada. Et en ce temps là, les choses étaient bien plus simples. Il n’avait qu’à être lui-même en tout circonstances : fantasque, légèrement inconstant, mais aussi loyal à sa cause et toujours de bonne humeur. A cette époque, cette dernière n’était jamais forcée ; le sourire n’était pas encore devenu une carapace.

    Qu’était-il devenu, depuis la mort de celle qui avait le plus compté sur lui ? Un chasseur implacable, dont la vengeance était la seule motivation derrière le visage aimable et les chansonnettes. Un homme qui jouait sans cesse un double-jeu, qui s’infiltrait parmi ses proies pour mieux les mettre à mort le moment venu. Car c’était ce qu’il était venu faire sur Pandore : prendre le pouls de la vivenef contrebandière, découvrir tous ses points de repères, tous les endroits où elle faisait escale, les ports qu’elle fréquentait le plus, les communications qu’elle envoyait et recevait et les contacts qu’elle avait dans le milieu.

    Et, quand tout cela aura été fait, que toutes les données dont la flotte avait besoin seraient transmises et étudiées, mettre le vaisseau à mort, ainsi que tout son équipage.

    Seulement, cela faisait une année que Jan était à bord, et plusieurs mois qu’il différait ses rapports et trouvait des prétextes pour rallonger l’opération. Histoire de monter le plus gros coup de filet de l’histoire de la flotte, disait-il. Afin d’être sûr. Afin que tout se passe sans problèmes. Mais d’autres sentiments venaient se greffer à tout cela : Jan commençait à s’y faire, et Ethan prenait le dessus. Il n’en était pas à faire un dédoublement de personnalité, mais voir avec les yeux d’Ethan Geetaï, bosco de Pandore, lui faisait comprendre que les contrebandiers qui peuplaient la vivenef n’étaient pas les créatures amorales qu’il devait abattre. Il y avait l’intendant, qu’Ethan aimait bien parce qu’il ne semblait pas compliqué et qui le faisait rire ; il y avait le commandant, qui n’était pas un monstre dépourvu du moindre sens moral comme Jan en avait trop rencontré ; il y avait cette gamine, cette mousse qui gambadait dans les couloirs à la poursuite d’Eryl, le médecin de ces dames… Non, pour la première fois depuis Sélène, Jan se retrouvait à considérer l’autre côté de la barrière d’un autre œil.

    Et il n’aimait pas ça ; cela le troublait plus que de raison. C’étaient des contrebandiers qui l’avaient tuée, elle, alors qu’elle était une des leurs. Qu’elle leur faisait confiance. Pourquoi ceux de Pandore seraient-ils différents ? Mais Jan n’y pouvait rien : Ethan était là, désormais.

    Et puis il y avait Andréa, qui se confondait en excuses à ce moment même. Andréa, le fils du maréchal Cyn, et un officier de la flotte porté disparu. Un pauvre type qui ne serait plus jamais celui qu’il était avant, diminué par le poison qui avait failli le détruire. Un homme blessé que Jan aimait bien. Ce n’était pas seulement une excuse commode pour retarder encore un peu l’opération (car un officier prisonnier à bord changeait tout de même la donne), mais un homme qu’Ethan avait envie d’aider.

    Aussi, il ne montra rien de son trouble, et sourit à son interlocuteur :

    « Inutile de vous excuser, Andréa. J’ai moi-même été maladroit en vous proposant cela. Je ne vais pas vous en vouloir d’avoir réagi de façon humaine. Mais il est temps pour moi de vous laisser ; profitez du bloc que je vous ai laissé, et reposez-vous. Même si vous ne serez plus jamais le même, il est temps pour vous de reconstruire, et cela va vous demander du temps. »

    Ethan se dirigea vers la porte et se retourna :

    « Je reviendrai vous rendre visite, ce sera un plaisir. Allez Maruk, on y va mon grand ! »

    Le chien releva la tête, vint gentiment la frotter contre le genou d’Andréa pour lui dire au revoir, et suivit son maître en trottinant. Après un dernier signe amical, Ethan referma la porte de la prison improvisée derrière lui et se dirigea vers la sortie de la cale. Il avait à réfléchir, et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas contacté le
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