Vivenef

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    Vous prendrez bien un verre?

    Gilad Antilles
    Gilad Antilles
    Commandant de l'escadrille "Phantom" - Adonis


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    Vous prendrez bien un verre? Empty Vous prendrez bien un verre?

    Message par Gilad Antilles Dim 13 Jan 2008 - 1:27

    [HRP: Ouaaais, de la connexion non-sécurisée qui me permet de poster mon premier rp ici! *ému* XD]

    Si Gilad Antilles n’était pas homme à se laisser abattre, force lui était de reconnaître qu’il se sentait un peu moins sûr de lui qu’à l’accoutumée, ces derniers temps. Et quand on y regardait de plus près, franchement, on pouvait dire qu’il y avait de quoi. Franchement, qui était-il vraiment ? Après ce qui avait été le début d’une brillante carrière au sein de la flotte du Cercle, le voilà qui traînait ses guêtres depuis bientôt un an sur le pont d’une vivenef pirate qui faisait des farces aux nouvelles recrues. Il y avait de quoi se poser des questions…

    Après plusieurs années à se plonger dans le monde de la piraterie et du brigandage alors qu’il avait passé toute sa vie d’avant à les pourchasser, c’était tout de même un comble que de mettre ses talents aux services de la rapine et de la gloire de l’ombre. D’un autre côté, il aurait pu tombé bien plus mal ; servir sur l’une des vivenefs était assurément une expérience intéressante, et il avait de quoi mettre ses capacités de pilote et de tacticien à l’épreuve lorsque le commandant décidait qu’il était temps d’arraisonner un vaisseau. Mais tout de même, il y avait des jours où le chef d’escadrille Phantom se demandait s’il avait fait le bon choix.

    Il esquissa un rictus amer et fit tourner le verre encore plein entre ses mains, accoudé au comptoir du bar de service d’Adonis. Tu parles… Ce n’était pas comme si un autre choix s’était présenté à lui : il avait fait ce qui était nécessaire. Pour faire en sorte que les choses fonctionnent, il ne fallait pas hésiter à se sacrifier et à passer pour ce qu’il était aux yeux des autres. Ils comprendraient le moment venu, pour autant que moment venu il y ait…

    Pour l’heure, Gilad avait décidé de ruminer ses pensées dans le bar, où il profitait de la solitude tout en sirotant de quoi l’accompagner ; il n’était pas homme à boisson, mais savait apprécier un tel réconfort lorsqu’il pouvait se le permettre. Et dire qu’il n’avait même pas pris la peine de se renseigner sur la destination actuelle d’Adonis. Bah, il avait certainement reçu un mémo ; il le consulterait plus tard sur son terminal personnel. Maintenant, il avait envie de calme. Histoire de faire le point, et de passer la situation en revue. Une situation qui le faisait hésiter entre l’amusement contraint et le dépit forcé : il était censé commander l’escadrille de ce vaisseau intelligent, et il n’avait même pas la moitié des appareils équipés de pilotes qualifiés. Et aller essayer d’apprendre à des pirates casse-cou qui ne pensaient qu’à s’éclater en remplissant leur quota d’acrobaties des notions d’analyse tactique et de stratégie de vol. Rien qu’appuyer sur le bon bouton lorsqu’il s’agissait de faire un balayage, et comprendre qu’il y en avait d’autre que sur la commande de tire, ce n’était pourtant pas si sorcier, non ?

    Poussant un soupir, l’officier regarda le fond de son verre à travers le liquide ambré qu’il contenait et se demanda s’il ne devait pas déjà s’en procurer un deuxième, au point où il en était… Tout en sachant parfaitement qu’il en serait jamais assez faible pour se laisser aller jusqu’à l’ivresse : quand on a un standing à tenir, on fait en sorte de le garder impeccable. Or de question de détériorer son image. Il était le chef Gilad Antilles, et le chef Gilad Antilles ne buvait pas pour oublier, et encore moins pour se mettre à chanter des chansons paillardes.

    Et puis, il avait besoin de bouger. Si Gilad était volontiers quelqu’un de contemplatif –il pouvait passer des heures à étudier une œuvre d’art pour en déceler toutes les implications de l’artiste et en dresser un portrait quasi-comportemental- il avait aussi le pilotage dans le sang, et si il était désormais de l’autre côté de la barrière, ça ne l’empêchait pas de profiter de chaque instant qu’il passait derrière le manche à balai de Valefore, le chasseur de défense du Cercle qu’il s’était permis d’emporter comme cadeau de départ. S’il voulait mener sa réelle mission à bien, hors de question de se reposer sur un vulgaire coucou recelé on ne sait où ! Il avait bien sûr passé plus d’une heure à s’accorder une séance d’exercices physiques afin de se maintenir en forme, comme d’habitude, mais ça tout de même pas pareil que voler. Et depuis le temps qu’il avait envie d’installer un simulateur quelque part sur Adonis, histoire de ne pas perdre la main et d’apprendre à ses pilotes à ne pas se relâcher hors mission…

    Honnêtement, entre les scientifiques et leurs secrets qui se baladaient à bord et le relatif manque d’action typiquement pirate (1), il y avait des jours où Antilles se demandait ce que fabriquait le commandant Saffron. Gilad avait beau l’estimer pour un flibustier, il ne pouvait s’empêcher de se demander ce que son fantasque capitaine avait derrière la tête. D’autant qu’il avait parfois l’air de ne plus trop savoir lui-même où il en était, notamment vis à vis des savants qui traînaient leurs guêtres ici et là dans les coursive du vieux vivenef. Ca intriguait beaucoup le chef d’escadrille, qui n’aimait pas voir des informations lui manquer, mais il se contentait de supposer qu’Adonis et son commandant savaient ce qu’ils faisaient. Pour l’instant.

    Comme toujours lors des rares périodes où il se sentait enclin à un certain abattement, les images de sa fille vinrent s’imposer à l’esprit de Gilad. Elle devait maintenant avoir quoi, treize ans ? Une adolescente, et il ne savait même pas à quoi elle ressemblait en tant que petite jeune femme. Et dire qu’il ne pouvait même pas jauger d’un œil suspicieux les premiers garçons qu’elle devait ramener à la maison, comme tout bon père officier qui se respecte !

    Poussant un profond soupir –ce qui ne lui ressemblait guère- Antilles reposa son verre sur le comptoir après en avoir bu une nouvelle gorgée et laissa le liquide presque brûlant descendre le long de sa gorge.

    « L’avantage, avec les pirates, c’est qu’ils font toujours en sorte d’avoir de bons crus… » dit-il tout haut avant de lever les mains, coudes posés sur le bar, pour y laisser reposer son menton ceint de la fine barbe qu’il arborait toujours élégamment taillée. Pour aujourd’hui, il avait opté pour une tenue de pont sobre, entièrement noire. Si il restait raffiné dans sa manière de présenter, il n’avait pas pour autant l’habitude de se trimballer avec des couleurs vives sur le dos. D’autres faisaient ça très bien, et il les remerciait en général de ne pas le faire en sa présence, merci bien.

    Bon, c’était pas tout ça, mais il avait encore un peu de travail à accomplir en cette journée ! Une inspection rapide des chasseurs installés dans le hangar, son habituel briefing quotidien avec ses pilotes –non mais s’ils croyaient pouvoir se relâcher ceux-là !- et de la paperasse à faire. Non pas que ce soit particulièrement demandé sur un engin comme l’Adonis, mais Gilad était homme à bien aimer garder un compte-rendu. Et puis, il trouverait sûrement du temps pour étudier quelques symboles de plus dans l’art conceptuel dit d’Ahtrassi. Quand on savait dans quel sens allait la courbe, on savait dans quel sens allait tout le reste, même celui de l’univers ; du moins c’est ce que prêchaient les partisans de ce concept, et si Gilad n’y croyait pas une seconde, ça l’aurait bien arrangé de savoir une bonne fois pour toute dans quel foutu sens tournait cette foutue galaxie.

    « Mouais, et encore, ça me donnerait mal au crâne… » Il avait une nouvelle fois parlé tout seul, plus pour lui-même que pour un public éventuel. Il était tellement plongé dans ses pensées qu’il n’avait même pas regardé si d’autres membres de l’équipages traînaient de le coin. Si c’était le cas, il n’espérait qu’il n’y trouverait pas de pilotes de l’escadrille, et il l’espérait surtout pour eux. Antilles se gratta la barbe, et s’il faisait son maximum pour paraître aussi altier et sûr de lui que d’habitude, ce qu’il réussissait sans trop de peine, il se dit qu’il aurait vraiment besoin d’un deuxième verre…



    ________________________


    (1) Arraisonner des navires, piller des trésors, séduire les femmes, faire brûler des trucs et rigoler très fort…
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    Message par Noémie Herbogast Mar 15 Jan 2008 - 21:46

    Grosse journée ? Oh, non, la routine... L'arrivée de Delphane, le retour du capitaine, le message de Lana... Non, vraiment, une journée banale.
    Donc, en cette journée banale -n'est-ce pas ?- Noémie s'était autorisé une petite pause bar. Quand elle arriva, les personnes présentes lui lancèrent un coup d'oeil, la saluèrent et lui firent des petits signes. Personne ne se précipitait sur elle... Il faut dire que cela faisait quelques heures que les grandes nouvelles avaient fusé, le bouche à oreille avait fait son oeuvre et pour le moment chacun était occupé à partager son point de vue sur les évènements. Et Noémie aurait certainement été invitée à se joindre aux débats, s'il elle n'avait pas entendu :

    "Mouais, et encore, ça me donnerait mal au crâne..."

    Noémie se tourna automatiquement vers le l'endroit d'où provenait une telle voix. Rien qu'à la tonalité, elle hésitait entre deux personnes : un vieux matelot bourru qui n'avait pas dû avoir une vie facile, et Gilad Antilles, le Chef de l'escadrille, qui n'avait certes pas dû avoir une vie simple non plus. Noémie, ignorant complètement de quoi était en train de parler Gilad, s'avança vers lui. Elle était bien décidée à ne pas le laisser ruminer un mauvais moral tout seul. Comment ? Et s'il n'avait pas un mauvais moral et qu'il parlait de quelque chose de joyeux ? Et alors ? Où était le mal à aller discuter avec un membre de l'équipage, je vous le demande.

    "Je suis bien d'accord !" répliqua Noé avec un léger sourire qui appelait aux confidences. Ou tout du moins, qui mettait en confiance. Et vous savez ce que c'était, le pire ? C'était qu'il marchait, ce sourire. Ou bien était-ce tout simplement parce que certains, dès qu'ils voyaient le bosco, avaient besoin de vider leur sac et de parler.
    Bref, toujours est-il que Noémie s'installa sur le tabouret à côté de Gilad alors que le barman se posta devant elle.

    "Noé, comme d'habitude ?"

    Ca la faisait bien rire, ça, Noé, le "comme d'habitude". C'est vrai qu'elle venait au bar dès qu'elle en avait l'occasion, aimant papoter avec la peuplade qui y était, mais jamais elle ne prenait la même boisson. La routine du cocktail matinal, l'alcool fort de la soirée ou le chocolat quotidien, ce n'était pas pour elle. Et ça, les barmans l'avaient bien saisit. C'est pourquoi le "comme d'habitude" ne signifiait pas que Noémie prenait toujours la même boisson, mais qu'elle laissait à chaque fois le choix aux barmans. Oui, c'étaient eux qui décidaient pour elle, lui servant tantôt une tisane corsée, tantôt un cocktail pour enfants. C'était bien plus amusant. Et quand il n'y avait personne pour servir ? Et bien... Noémie ne se servait pas. Sauf dans les cas extrêmes.

    "Comme d'habitude !" lança t-elle au barman qui afficha un sourire de satisfaction et partit dénicher une boisson pour le bosco.

    Noémie se tourna ensuite vers Gilad, toujours avec le même sourire.

    "C'est vrai, je suis d'accord. Même si on essaie, ça donnera toujours mal au crâne. C'est comme ça. Alors à part faire ensuite un tour à l'infirmerie, avec les risques de tomber sur le médecin libre en train d'enmagaziner toutes les phéromones possibles, ou pire, tomber sur le médecin occupé à aiguiser ses hormones, j'ai trouvé une autre solution : ne pas faire ce qui donne mal à la tête."

    Le barman apporta à Noémie un verre contenant un liquide mousseux de couleur rouge avec de la poudre blanche par dessus ainsi qu'une rondelle de fruit pâle sur le côté.

    "Merci !"

    Noémie adressa un sourire radieux au barman, attira le verre plus près d'elle, y jeta un regard pour constater que c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais eu. Relevant la tête, elle regarda de nouveau Gilad.

    "Enfin, ce n'est que mon avis..."

    [Bon, j'ai fait ce que j'ai pu, j'espère que ça va ^^ Désolée pour l'orthographe, il est trop tard pour Word. ^^']
    Gilad Antilles
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    Message par Gilad Antilles Mer 16 Jan 2008 - 15:09

    [c'était très bien.^^ Merci de t'être dévouée! ^__^]

    Gilad Antilles se demandait si la paperasse qu’il astreignait à remplir pouvait encore attendre le temps d’un verre lorsqu’une voix agréable le tira de ses pensées. La main sur ce qui restait de sa boisson, il tourna élégamment la tête pour tomber sur le sourire du bosco d’Adonis. Il y avait des personnes qui avaient le don pour toujours se manifester au bon moment, particulièrement celui où on les attendait le moins (1). Et Noémie Herbogast était assurément une experte dans sa catégorie ! Le plus fascinant, songea Antilles, fut qu’elle arrivait toujours à point nommé, que ce soit pour régler un différend ou apaiser une tension.

    Rien que pour cela, Gilad estimait grandement les capacités de la femme ; malgré son jeune âge, elle avait maintes fois prouvé qu’elle avait l’étoffe de ce qui faisait un bon bosco. Et des éléments comme celui-ci étaient on ne peut plus nécessaire pour participer à la bonne marche d’une communauté à bord d’un vaisseau, fut-elle pirate. Même les flibustiers avaient besoin d’un environnement dans lequel ils se sentaient à l’aise entre deux rapines. Et Herbogast savait généralement faire en sorte que ce soit le cas. Et elle avait la gentilles des forts, car Antilles ne l’avait jamais encore vue mollir. Elle manquait encore d’expérience, d’années au compteur pour bien comprendre la machine au goût du chef d’escadrille, mais nul doute qu’elle ferait rapidement ses preuves…

    Gilad se fendit d’un sincère sourire courtois et inclina noblement la tête pour saluer Noémie. Comme on le savait, l’homme aimait donner de lui une image pleine de convenance, et il faisait toujours en sort de se comporter au mieux. Ca occupait les gens, qui pensaient de lui ce qu’ils voulaient tant qu’il ne les avait pas dans les pattes.

    Il se permit un discret éclat de rire aux paroles du bosco qui prenait place au bar à ses côtés, et il se tourna vers elle, courtois :

    « Loin de moi l’idée de vous contredire sur les manifestations on ne peut plus regrettables de l’énergie de notre bon docteur, mademoiselle Herbogast. Outre le fait que trop d’alcool nuit au jugement, si je me suis fixé comme ligne de conduite de ne jamais boire plus que de raison, c’est bien pour ne pas avoir un jour à passer entre ses mains. »

    Il leva son verre, où dansait encore un fond aux éclats ocre, à l’adresse du bosco et se permit un nouveau sourire en coin :

    « Cela dit je n’ai guère à craindre ; trop barbu pour lui. »

    Il se fendit d’un élégant clin d’œil à l’adresse de son interlocutrice et vida son verre d’un trait et fit signe au tenancier d’Adonis :

    « Je prendrai la même chose que notre bosco ici présent, je vous prie. J’ai besoin d’être surpris… »

    Du sourire, il passa à la grimace volontairement résignée avant de reprendre son sérieux habituel, même si ses yeux brillaient maintenant d’une lueur amusée. D’un geste plein de grâce, il manoeuvra pour s’adosser au comptoir et balayer la salle du regard tandis que le barman lui préparait sa nouvelle boisson.

    « Vous noterez la discipline que j’inculque à mes hommes, mademoiselle Herbogast. Pas un seul pilote de chasse en train de siroter quelque alcool au bar même en pleine période creuse. »Antilles leva comiquement une main pour englober la pièce tandis qu’il se retournait pour se saisir de la boisson qu’on lui avait à son tour concocté :

    « Non, pour que ce soit le cas, il faudrait que j’aie plus de trois ou quatre pauvre pilotes qui se courent après… » murmura-t-il, plus pour lui-même que dans l’intention d’apitoyer Noémie sur son sort. « Fichtre ! Je ne m’habituerai jamais à tout ce que l’on peut servir sur un bâtiment dédié à la flibuste ! »

    Il contemplait maintenant son nouveau verre, haussant un sourcil en remarquant la délicate tranche de fruit qui flottait à la surface. Intrigué, il amena la boisson à lui et la goûta précautionneusement avant d’en humer le parfum :

    « Kumquat de Babylone ? On a les moyens de s’en procurer maintenant ? Ou peut-être un agrume de la même famille… »

    Le pilote haussa les épaules, conscient qu’il n’était pas nécessaire de connaître la recette pour apprécier le produit. En fait, en ce qui le concernait, Gilad aimait lui-même écrire ses recettes ; on ne risquait ainsi aucune mauvaise surprise… Après avoir siroté la première gorgée, il reposa avec douceur son breuvage sur le bar et en contempla un court instant les reflets fruités avant de reporter son attention sur Noémie, toujours installée à ses côtés :

    « Malheureusement, il arrive que nous soyons astreints à des tâches qui n’épargnent guère notre pauvre crâne de créature pensante. J’imagine que c’est nécessaire pour que le tout fonctionne. »

    Redressant la tête, il darda ses yeux mi-amusés mi-amers dans ceux, étranges, de la jeune femme, et tapota de ses doigts le sommet de son verre :

    « Mais vous avez raison : je dois me faire plus de soucis que je ne devrais. Dites moi, mademoiselle Herbogast, vers quel cap glorieux notre impétueux capitaine revenu du bout de la galaxie va-t-il nous diriger ? »

    Bien évidemment, Gilad était au courant de toutes les rumeurs qui circulaient à bord d’Adonis ; soucieux de l’information comme il l’était, il faisait toujours en sorte de garder une longueur d’avance. Mais Antilles aimait également faire la conversation lorsqu’il n’était pas forcé de jouer au snob, et il pensait qu’obtenir des informations de la bouche du bosco pouvait peut-être lui permettre de les envisager sous un jour nouveau.

    Et discuter de choses et d’autres sans faux semblants lui permettrait de le distraire de sa morosité actuelle ; si il y avait bien une chose au nombre de celle qui insupportait le chef d’escadrille, c’était bien l’ennui…


    _____________________


    (1) Un peu comme les professeurs de philosophie, mais pas pour les mêmes raisons...
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    Message par Noémie Herbogast Ven 18 Jan 2008 - 16:35

    [Dévouée, dévouée... C'était pas une corvée, hein ^^]

    "Sage décision ! Mieux vaut ne jamais trop boire..."

    Noémie avait dit cette dernière phrase avec un millième d'enthousiasme en moins. Uniquement quelqu'un qui la connaissait très bien l'aurait vu. Ce n'est jamais très très marrant de discuter des gens qui buvaient trop, et Noémie n'aimait pas en parler. C'était là un des rares sujets sur lesquels elle se manifestait le moins.

    "C'est vrai... Vous avez l'avantage de ne pas être à son goût, sans vous offenser..." répondit Noé en plaisantant, sourire à l'appui.

    Lorsque Gilad demanda la même boisson qu'elle, le barman lança un coup d'oeil à Noémie, l'air de dire "Il ne sait pas ce qu'il risque." Suspicieuse, Noé jeta un coup d'oeil sceptique à son verre, se demandant vraiment ce qu'elle avait eu ce coup-ci. Aucune vapeur d'alcool ne se faisait sentir, c'était déjà ça. Elle regarda l'homme à côté d'elle avec une fausse expression de mise en garde.

    "Vous ne savez pas ce que vous risquez."

    Le barman apporta le verre au même moment, regardant Noé avec un regard qui acquiesçait ses dires.
    Le bosco regarda à son tour la salle pour constater qu'en effet aucun pilote ne buvait d'alcool.

    "C'est exact... Beau travail !"

    Elle se retourna à son tour, ne pouvant s'empêcher de dire d'un ton amusé :

    "C'est peut être justement en période pleine qu'ils boivent..."

    Noé observa le chef de l'escadrille regarder son verre. Elle avait souvent imaginé cet homme ailleurs, dans une autre vie. Bien sûr elle avait lu son dossier et savait qu'il était autrefois dans l'armée. Ca se voyait d'ailleurs. Du moins Noémie le voyait, elle. Quand on rencontre un à un tous les membres de l'équipage, on finit par reconnaître certaines caractéristiques. Sans lire les dossiers de quelques uns, on devinait toute leur vie. Comment ? Oh, plein de choses. Les gestes, le style vestimentaire, le regard, la voix... Gilad était un de ces hommes qui impressionnait toujours. C'était le genre de personne qui imposait le respect rien que par sa prestance. Noé était bien contente de n'avoir jamais été présente lorsqu'il s'énervait. Elle imaginait bien les pilotes, tête baissée, qui acceptaient les reproches de leur chef n'osant même pas respirer. Oui, vraiment, Gilad Antilles était l'une des personnes les plus charismatiques du vaisseau.
    Pour autant, Noémie ne s'était jamais sentie toute petite à côté de lui [façon de parler, bien sûr, je rappelle la taille de ma Noé : moins d'1m55]. Intimidée, peut être un petit peu, mais jamais gênée. Il faut dire qu'elle était très rarement mal à l'aise, considérant que les situations délicates ou gênantes ne le sont pas forcément et que tout dépendait de comment les gens prenaient la chose. Noé, elle, prenait (presque) tout bien.
    Trop occupée à observer le chef d'escadrille, elle en oublia de répondre quelque chose et fut bien contente qu'il reparle. Même si, c'est vrai, s'il n'avait rien ajouté elle n'aurait pas été embêtée pour autant. Disons qu'au moins, comme ça, son absence passait inaperçu. Du moins elle le pensait. Elle savait que Gilad avait le chic pour lui même tout observer. Mais d'un autre côté, c'était quelqu'un qui ne disait pas ce qu'il ressentait et donc si le fait que le bosco l'avait regardé pendant 15 secondes l'avait gêné, Noé ne le saurait probablement jamais. Mais elle ne lui reprochait pas. Après tout, est-ce que elle, elle le disait quand quelque chose l'embêtait ?

    C'était pourquoi, les quelques matelots qui connaissaient un minimum les deux protagonistes dont nous parlons pouvaient penser que tous les deux jouaient leur rôle, se prenaient au jeu de l'autre pour ne pas le vexer. Mais, nan. Noé, elle l'aimait bien, le chef d'escadrille.

    Bref. Kumquat de Babylone ?

    "Kumquat ?"

    Noémie eut un magnifique sourire. C'était un fruit qu'elle adorait. Elle n'en avait pas mangé depuis des lustres. Elle prit son verre avec plus d'entrain que si elle n'avait pas su ce qu'il contenait et but rapidement une gorgée.

    ...

    C'était bon. Très bon même. Pas de soucis. Quoique...
    Noémie prit une grande respiration, refoulant un rire et reposa lentement son verre en toussant légèrement. Finalement, le barman ne s'était pas aventuré à faire exactement la même boisson pour Gilad. Le bosco lança un regard au jeune homme derrière le bar, qui lui rendit une expression d'incompréhension surjouée. Noé reporta alors son attention sur Gilad.

    "Je ne suis malheureusement pas restée avec lui pour savoir le cap glorieux prévu."

    Elle attrapa de nouveau son verre, pour en avaler une gorgée beaucoup plus petite que la première avant d'ajouter :

    "Je l'ai laissé sur le pont avec Whitehaven, ma présence n'était ensuite pas requise."

    Et c'était bien normal, le Pont, ce n'était le lieu où Noémie devait être. Et sincèrement qu'aurait-elle pu y faire ? Tout le charabia des lieutenants en ce qui concernait les trajectoires et tout le reste... Noé en comprenait le minimum. Elle préférait les vraies relations humaines, comme elle disait parfois, même si elle se doutait que ça ne papotait pas uniquement boulot sur le Pont.
    C'est pourquoi elle se risqua à demander :

    "Où aimeriez-vous aller ?"
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    Vous prendrez bien un verre? Empty Re: Vous prendrez bien un verre?

    Message par Gilad Antilles Sam 19 Jan 2008 - 16:01

    [Merci tout de même. Je dois dire que ce premier topic me plaît bien. ^_^]



    « Où aimeriez-vous aller ? »


    La question pénétra l’esprit songeur de Gilad, et l’homme se surprit à réaliser qu’il se posait lui-même la question depuis plus longtemps qu’il en l’aurait cru.

    Où voudrait-il aller ? Vers quel cap voler ? Quelle direction prendre ? Des questions qu’il ne s’était que rarement posées du temps de son service dans la flotte de défense du Cercle. A cette époque, il suffisait d’obéir aux ordres et de se contenter de ce qu’on nous demandait de faire. On montait dans le cockpit de son appareil, on s’y sanglait et on décollait pour l’espace ou le ciel d’un nouveau monde, dans le seul but de remplir sa mission et d’en revenir entier.

    Suivre les ordres, et en donner. En tant que chef d’escadrille, ce grade si particulier, Antilles s’était longtemps trouvé entre les deux. Le haut-commandement l’envoyait ici ou là, et lui il briefait ses pilotes et faisait son possible pour tous les garder en vie. Ce qu’il réussissait plutôt bien, étant donné les missions bouche-trou où on l’affectait lui et les Pulsars malgré tout leur talent. Envoyons-les dans ce coin, ils ne gêneront pas…

    Et du jour au lendemain, Gilad Antilles avait tout plaqué pour suivre le chemin qu’il estimait nécessaire de prendre. Il avait tourné le dos au système qu’il avait passé une grande partie de sa vie à défendre, à ses supérieurs, à ses hommes et à ses amis, à sa famille… Tout ça pour se retrouver dans son chasseur à sillonner la bordure pour finalement se retrouver à bord d’une des légendaires vivenefs, acoquinée aux pirates les plus étranges qu’Antilles ait jamais connu. Il faut dire qu’avant, les pirates, il ne prenait pas le temps de les connaître, mais se contentait de les affronter. Tout était toujours plus simple quand on pouvait se contenter de suivre les ordres…

    Il étudiait le visage du bosco, où il avait décelé un très bref changement d’expression tout à l’heure ; elle avait visiblement peu envie de toucher quelque que sujet de conversation sur l’excès d’alcool et, en fin observateur, Gilad se demandait bien pourquoi, même s’il cherchait surtout que répondre à la jeune femme. Il ne pouvait pas se permettre de révéler le véritable but de son exil forcé ; pour les autres membres de l’équipage d’Adonis, il n’était qu’un paria de plus tombé dans la piraterie. Et si ils se demandaient pourquoi Gilad avait atterri ici, ils ne lui avaient pas encore posé de questions. Quant au capitaine, il avait sûrement d’autres chats à fouetter depuis son retour que de se préoccuper du passé et des motivations de ses hommes, même si il était difficile de deviner ce qu’il savait réellement de chacun. Et puis, le bosco était là pour ça, non ?

    Faisant tourner le doux liquide dans son verre, l’homme ne se départit pas de son doux sourire et but une légère gorgée de son breuvage avant d’enfin répondre à Noémie :

    « La question que vous me posez, mademoiselle Herbogast, est au centre de l’esprit de beaucoup de gens, j’en suis persuadé. Il y en a qui trouvent leur réponse sans hésitation, et je les envie. Pour ma part… » Il leva les yeux, faussement malicieux : « Pour ma part, je me contente d’aller là où je peux être utile. Même s’il est vrai qu’il existe des endroits que j’aimerais bien revoir un jour. »


    Il avait prononcé cette dernière phrase plus doucement, comme s’il craignait de trop se révéler avec ces quelques mots. En réalité, il pensait à sa fille, Lucy ; elle allait sur ses treize ans, maintenant… Il y avait aussi les déserts de Troie où il avait passé les premières années de sa vie ; l’espace d’un instant, il se remémora le furil qui l’accompagnait lors de ses sorties dans les sables. Gilad échangeait encore des nouvelles avec ses parents, sur Troie, mais ça n’était plus pareil. Rien n’était plus pareil…

    Mais il resta parfaitement neutre alors que le passé tournoyait dans sa tête, parce qu’il ne pouvait se permettre de paraître faible :

    « Quant à la discipline de mes pilotes, elle fonctionne parce que je n’ai pas assez de pilotes pour en inculquer ne serait-ce qu’un précepte. »

    Il poussa un soupir volontairement exagéré et vida son verre avec élégance avant de le reposer devant le barman :

    « C’était exquis. Mais la prochaine fois que je commande la même chose que quelqu’un ici, quel que soit le breuvage et la personne, j’aimerais bien ne plus être floué sur la marchandise. »

    Il avait dit cela d’un ton neutre, mais où perçait une pointe de reproche ; il était à bord depuis quoi, un an ou presque, et on avait encore tendance à le traite comme un étranger, un simple passager. Bon, il fallait avouer qu’il ne prenait pas souvent le temps de se mêler à l’équipage ; peut-être devrait-il faire plus d’efforts… Mais ce n’était pas une raison pour ne pas lui servir ce qu’il demandait ! On ne bernait pas comme ça un homme qui faisait de l’observation un art de vivre…

    Quoiqu’il en soit, il reporta son attention sur Noémie, avec qui il commençait réellement à apprécier à converser malgré les souvenirs que ce genre discussion réveillait en lui :

    « Il y a des mystères dans cet univers, et j’espère être là pour y faire face lorsque ce sera nécessaire. Mais dites-moi, mademoiselle Herbogast, et vous, où voudriez-vous déployer vos ailes ? »


    Une fois de plus, Gilad se demandait ce qui avait pu amené une jeune femme compétente au caractère aussi agréable sur le pont d’un vaisseau pirate. Bah, il aurait bien le temps de le découvrir un jour ou l’autre…non ?
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    Message par Noémie Herbogast Dim 20 Jan 2008 - 12:05

    Noémie ne savait absolument pas qu'une telle question pouvait mettre mal à l'aise Gilad, ou lui remémorer un passé auquel il ne voulait pas penser. Après tout, lorsqu'on demande à quelqu'un où il voudrait aller, ça ne fait pas forcément ressurgir des mauvais souvenirs. Quoique... Plus elle y pensait, et plus Noémie regrettait d'avoir posé la question. Fort heureusement, le chef d'escadrille ne sembla pas perturbé. Du moins, pas aux yeux des personnes présentes. Noé avait-elle la moindre idée du trouble qui envahissait l'homme ? Non. Elle avait bien sentie une pointe de nostalgie ou de sentiment quelconque lorsqu'il avait prononcé sa dernière phrase, mais c'était une impression que beaucoup de gens pouvaient avoir. Tout le monde avait une pointe d'amertume quand on évoquait un évènement passé, des souvenirs amers ou des endroits où l'on aimerait retourner.

    Le souci, c'était que Gilad Antilles n'était pas un de ces hommes qui montraient ce genre de sentiment.

    Mais Noémie n'était pas psychanalyste. Et elle n'était pas paranoïaque. Elle décida de laisser ce détail dans un coin de sa tête. Si l'imperceptible changement de ton était une coïncidence, c'était tant mieux. Si ce n'était pas le cas, de toute façon elle n'allait pas interroger l'homme. Et puis, si le bosco s'intéressait beaucoup à la santé mentale et au bien être de l'équipage, elle n'était pas fouineuse pour autant. Chacun avait droit à une vie privée. Donc, avoir un passé était tout à fait dans le droit de Gilad.

    Même si il fallait bien avouer que Noémie était tout de même un peu perturbée face à la douceur mise dans une telle phrase. Enfin, peut être comprenait-elle mal...

    Le fait est que cette perturbation ne lui donna rien à répondre. Pour la seconde fois. Et pour la seconde fois, fort heureusement, son interlocuteur poursuivit de lui même. Noémie avait réellement un Ange là-haut, qui s'arrangeait pour qu'elle ne passe pas, trop souvent, pour une cruche.
    Elle sourit au soupir exagéré du chef d'escadrille. Même si intérieurement Noémie ressentait les choses comme Gilad : ce n'était, au fond, pas rigolo. Mais elle ne laissa rien transparaître. En revanche, la phrase qui suivit atténua largement son sourire, qui se crispa à l'état d'esquisse. Le barman regarda alternativement Noémie et Gilad avant de fixer longuement ce dernier.

    "Bien. " lança t-il simplement.

    Le jeune homme lança au bosco un long regard qui voulait dire mille et une choses : "Qu'il ne vienne pas se plaindre... Je ne pensais pas le vexer à ce point... Comme si j'avais quelques ordres à recevoir de lui... Désolé si tu voulais l'avoir de bonne humeur... Et surtout, Noémie, bois lentement, elle est corsée ta boisson...". Puis, il s'éloigna en lui adressant un léger sourire.

    Noé comprenait le mécontentement du chef d'escadrille. Oui, ce n'était jamais agréable quand on ne faisait pas ce qu'on demandait. Mais elle considérait qu'il y avait plusieurs façons de dire les choses. Et puis, qu'au fond, une boisson, ce n'était le sujet sur lequel quelqu'un devrait se vexer. Même si, évidement, ça signifiait bien plus qu'une simple commande non prise réellement prise en compte. Et est-ce que Noémie était en colère pour cette petite scène ? Non, pas le moins du monde. Un peu embêtée pour le barman, certes, c'est pourquoi elle ne répondit volontairement pas à la question du chef d'escadrille et se sentit obligée de justifier l'acte du jeune homme qui les avait servis :

    "Vous savez, il ne voulait pas être désagréable. C'est juste qu'il ne devait pas être certain que vous apprécieriez la boisson qu'il m'avait concoctée, ou l'audace dont il avait fait preuve."

    Le ton doux, un sourire sur les lèvres, Noé s'appliquait à ce que Gilad ne prenne pas cela comme un reproche, puisque ce n'en était pas un. Elle avait ses moments, Noémie. Le bosco est toujours le meilleur des avocats.

    "Mais si vous vouliez goûter, je vous en prie, goûtez !" ajouta t-elle avec un joli sourire plus marqué.

    Car, on ne savait jamais, mais peut être était-ce tout simplement là le problème : Gilad aurait peut être absolument voulu goûté à la boisson. Et si tel était le cas, Noémie n'était absolument pas choquée. Elle poussa un peu son verre vers l'homme, lui proposant gentiment d'en prendre s'il le voulait.

    "Sinon... Les ailes, c'est vite dit." dit-elle avec un sourire amusé.

    Oui, et c'était aussi que Noémie n'avait aucune idée de sa réponse. Elle ne savait pas où elle aimerait aller... Partout où elle irait, elle était persuadée qu'elle se trouverait toujours quelque chose à faire. Et elle avait une faculté d'adaptation assez développée, alors elle ne s'inquiétait pas. Alors, les endroits où elle voudrait se rendre, et bien il n'y en avait pas de précis. Même si elle trouvait que cela faisait longtemps qu'ils n'étaient pas retournés sur Babylone. Noémie avait encore des amis très proches sur sa planète natale et ils lui manquaient souvent.

    "J'avoue que je n'y ai jamais réfléchi. Pas le temps. Et puis, tant que l'on ne me force pas à rester bloquée sur Avalon, tout me va !"

    Oui, le bosco n'avait réellement pas apprécié l'arrêt temporaire sur la planète brumeuse. Noémie ne demandait pas grand chose, mais un environnement sans soleil et triste comme Carbonek, elle ne pourrait pas tenir.

    "J'aimerais bien aller plus souvent sur ma planète, revoir mes amis. Comme tout le monde, finalement."

    Elle ponctua sa phrase avec un joli sourire et un haussement d'épaule. Ca n'avait rien d'extraordinaire de désirer retourner voir les personnes qu'on aime. Après tout, elle même avait compris ainsi le "il existe des endroits que j'aimerais bien revoir un jour". Elle se doutait qu'il s'agissait de la planète natale de Gilad : Asgard. Oui, Noémie à beau avoir lu le dossier du chef d'escadrille depuis un an, elle se souvenait de tout. Elle tenait à retenir le maximum d'informations sur les membres de l'équipage. D'une parce que c'était son boulot, et de deux parce que ça évitait de faire des gaffes. Elle savait parfaitement qu'en retour, peu de monde savait d'où elle venait et ce qui s'était passé pour qu'elle atterrisse sur Adonis, mais si quelqu'un la blessait avec une réflexion anodine, ça ne la gênait pas. Après tout, s'il y avait une chose que l'on pardonner, c'était l'ignorance de l'équipage en ce qui concernait la vie du bosco. Quand on pense que quand elle avait débarqué, même le capitaine n'avait pas compris ce qu'elle fichait ici...

    "Mais la vie continue et je suis sûre que le Commandant nous emmenera faire face à beaucoup de mystères !" ajouta t-elle en récupérant sa gaieté légendaire, avec un sourire de fausse conspiration.
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    Message par Gilad Antilles Dim 20 Jan 2008 - 14:15

    Gilad ne put réprimer un sourire amusé tandis que la bosco prenait la défense du barman victime de sa remontrance. Dieu, si on ne pouvait plus houspiller le petit personnel de nos jours ! songea le chef d’escadrille. D’autant plus qu’il ne le pensait pas le moins du monde : s’en prendre à ceux de moindre rang pour le simple plaisir de se sentir supérieur n’était certainement pas dans les habitudes de Gilad. A vrai dire, il n’usait de sa condition qu’en cas de nécessité et ne durcissait le ton que lorsque c’était la seule façon de se faire entendre. A bord d’un navire, qu’il soit pirate ou militaire, la discipline était essentielle.

    En tout cas, Noémie avait réagi au quart de tour, ce qui était légitime : après tout, n’était-ce pas le rôle du bosco de veiller au bien-être de tout l’équipage ? Cela dit, il ne fallait pas les couver non plus, ces membres d’équipage… Tout le monde ne méritait pas qu’on lui accorde toujours une seconde chance, Gilad avait déjà assez vécu pour le savoir. Mais il appréciait l’enthousiasme et la gentilles d’Herbogast ; c’était rare de croiser des personnes qui agissaient sans arrière-pensées.

    « Pardonnez moi d’avoir tancé notre brave barman. Je n’avais pas l’intention de paraître, comment dire… coincé, mais j’aime que les choses soient claires. Une certaine discipline est importante, considérez que c’est un reste de ma formation militaire. »

    Il s’adressait maintenant au barman : «Et puis, je ne suis pas intouchable : si vous avez peur que je m’étouffe avec votre dernière préparation, avertissez moi. Je ne suis pas assez stupide pour vous le reprochez ensuite si vous m’avertissez au préalable; j'aime simplement que les choses soient claires. Et je suis assez grand pour prendre un tel risque.»

    Il plongea son regard, clair mais dépourvu de reproche, dans celui du serveur et déclina la proposition de Noémie en souriant élégamment :

    « Je vous en remercie, mais il n’est pas dans mes manières de boire dans le verre d’autrui. Je n’ai pas peur des microbes, mais j’ai hélas un fort souci des convenances qui n’est pas prêt de me faire défaut. »

    Il se fendit d’un clin d’œil, et étudia un instant la jeune femme. Pour sa part, il n’avait pas pris le temps d’éplucher les dossiers de tous les membres d’Adonis –ce n’était pas son rôle- et il se demandait ce que quelqu’un comme Noémie Herbogast pouvait bien faire ici. A première vue, elle n’avait rien d’un flibustier. Mais Gilad avait depuis longtemps appris à ne pas se fier à « la première vue ». Ce qui avait toujours permis à son ancien ailier Kad Edenko de le taquiner sur sa propension à ne jamais se satisfaire de ce qu’il avait devant les yeux. Antilles se demandait parfois comment s’en tirait son ami du temps de son service dans la défense ; il avait entendu dire que Kad avait été promu capitaine de vaisseau, et qu’il traquait les pirates des couloirs commerciaux avec efficacité. Tout le monde poursuivait son petit bonhomme de chemin…

    Quant à lui, Gilad Antilles, où diable allait-il ? Il eut un bref sourire amer, et décida de rebondir sur les derniers mots de sa charmante interlocutrice :

    « Tout le monde possède une paire d’ailes, mademoiselle Herbogast. Il suffit de trouver dans quel espace les déployer pour prendre son envol. Veuillez pardonner ma métaphore ; ça doit venir de mon côté pilote. »

    Il sourit à nouveau avant de reprendre, soudain plus sérieux :

    « Il existe assurément des mystères dans cet univers. Des secrets et des inconnues qui se terrent au-delà des frontières, là où l’homme n’a jamais mis le pied et l’ase la corne, si je puis dire. Qui sait quelles merveilles –mais aussi quels dangers ! – se terrent de l’autre côté de la bordure. C’est en partie pour ça que je suis parti… »

    Son ex-femme devenue son amie, sa fille, ses parents, son ami Kad et son escadrille… Il avait tout quitté, en toute connaissance de cause. Pour affronter l’inconnu. Pour empêcher que les neiges d’Asgard et les sables de Troie ne finissent un jour dans l’oubli. Même s’il était né sur le monde des ases, il avait finalement tendance à considérer Troie comme son monde d’origine ; après tout, c’était là bas qu’il avait grandi… Et pourtant, l’odeur de la neige dans les arbres lui manquait, elle aussi… Mais il avait un devoir à accomplir pour que d’autres puissent rentrer chez eux en paix le soir.

    Dissimulant une nouvelle fois son trouble, il fixa Noémie avec plus de sérieux qu’avant :

    « Dites moi, mademoiselle Herbogast, l’inconnu vous effraie-t-il ? »
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    Message par Noémie Herbogast Dim 20 Jan 2008 - 18:37

    Noémie regardait Gilad se justifier et s'adresser au barman, sans rien dire. Sérieux, il ne se séparait pas de son assurance charismatique qui le caractérisait. Il était certain que le fossé entre le bosco et le chef d'escadrille était plus grand que la distance qui séparait Troie d'Asgard. L'homme suivait les convenances, les bonnes manières, marchant dans les sillons qu'avait imprimés l'armée. La jeune femme était naturelle, considérant qu'une bonne intention n'excuse pas tout, mais presque. Noémie pensait que la gêne ne servait à rien, hormis confronter des pauvres filles sociables comme elle à l'échec jovial. Pas l'habitude de boire dans le verre d'autrui ? Sincèrement, Noé non plus. Et alors ? Selon le bosco, il fallait toujours accepter de bon coeur ce qui était offert de bon coeur. Elle était pour la simplicité, l'honnêteté naturelle, l'improvisation et la sincérité sans détour. Oui, si les gens fonctionnaient comme Noé, le monde serait bien plus simple.

    Ne croyez pas non plus qu'elle était choquée, exaspérée, froissée, agacée, dépassée ou vexée par l'attitude de Gilad. Non, non, non et non. Il avait les bonnes manières bien ancrées, et puis voilà. Certes, un peu trop, mais c'était son droit après tout. Noé respectait cela, même si elle était persuadée que lâcher un peu de lest ne faisait jamais de mal. Noémie, en fait, était persuadée que sa façon de voir les choses était la mieux. Ou du moins, une des meilleures. Après tout, tout était simple avec elle. Tout le monde au même niveau, pas de colère, pas de mépris, pas de panique, pas d'angoisse. Mais Noémie avait beau penser cela, elle respectait les autres façons de vivre. Et puis certaines étaient aussi simples que la sienne. D'autres plus compliqués mais qui donnaient le même résultat. Et il y avait celles simples mais qui rendaient malheureux. Elle en avait vu passer du monde, Noé, elle avait connu beaucoup de caractères. Et quelques fois, elle se surprenait même à remercier le ciel d'être elle. C'est vrai, tout n'avait pas été facile, mais maintenant tout allait bien, alors le passé, il suffit de le laisser au placard.

    Pour en revenir au ravin entre Noémie et Gilad, ça aussi, ça ne perturbait pas le bosco. Elle aimait discuter avec tout le monde, quel que soit le caractère de la personne. Et elle aimait bien parler avec des gens différents d'elle. En clair, parler avec Gilad, elle aimait bien.

    Elle tendit la main pour récupérer son verre et en but une minuscule gorgée, la mine un tout petit peu moins joyeuse. Elle avait dit la vérité : elle n'avait pas souvent le temps de penser à des choses communes, comme un lieu où elle aimerait aller ou ce qu'elle aimerait faire dans quelques années, si elle voulait retourner chez elle ou bien si son choix était de passer sa vie sur Adonis. La caractéristique du bosco, c'était de courir tout le temps. Pas que cela embête Noé, hein ! Au contraire, elle aimait bien organiser ses journées pour avoir le temps de tout faire, s'autorisant des récréations au bar pour discuter tranquillement de temps en temps.

    Elle sourit lorsque le chef d'escadrille insista sur la métaphore des ailes. C'était assez amusant. Et, oui, ça devait venir du côté pilote, car Noé n'avait pas du tout la même image en tête. Déjà, voler, elle avait rarement tenté. Non, elle, elle courrait. Partout. Comme une petite fourmi. [Ouaiiis ! Noémie la fourmi ! ... Ahem.] Et Gilad évoqua de nouveau les mystères. Une des raisons pour lesquelles il était parti. Noé réfléchi à toute vitesse à cette dernière phrase. Parti ? Parti d'où ? Qu'avait-il quitté ? Et la motivation de résoudre des énigmes avait été plus forte que... que quoi, justement ? Zut, d'où était il parti ? Noé se posait plein de questions, sur le passé inconnu de l'homme. Puis, elle sourit. Finalement, le gouffre entre le deux se resserrait au niveau de la discrétion sur leur vie respective.

    L'inconnu l'effrayait-elle ?

    Noémie regarda fixement Gilad, et reporta ensuite son attention sur le bar. Au bout d'un petit silence elle lâcha avec le ton de celle qui vient de trouver une importante réponse :

    "Tout dépend de l'échelle ! De quel inconnu parlez vous ?"

    Elle prit conscience que cette question pouvait la faire passer pour la pire des idiotes, c'est pourquoi elle reprit en souriant.

    "Il y en a à différents degrés. Vous avez d'abord l'inconnu du physionomique, superficiel, selon moi. Vous savez, comme quand vous devez rencontrer quelqu'un pour la première fois, et que vous redoutez cette personne. Personnellement je n'ai pas redouté quelqu'un depuis mes 9 ans, où le regard de mon professeur de mathématiques me glaçait le sang, et l'année suivante j'appréhendais extrêmement les répartitions. Donc, l'inconnu par rapport à une personne ne m'effraie pas.
    Ensuite, il y a la marche au dessus : l'inconnu de réaction. La plupart des gens réunissent les deux, pas moi. On peut redouter le trait de caractère d'un ami, selon moi. Mais ça non plus, ça ne m'effraie pas. Les relations, c'est ce qu'il y a de plus facile à ruiner mais à réparer c'est possible aussi, il suffit de trouver les mots qu'il faut.
    Vient l'inconnu des petites choses de la vie, très important. Comme de se dire "Est-ce qu'Adonis va me laisser me réveiller avec douceur ou va t-il enclencher l'alarme incendie dans me cabine ?" ou alors "Quel boisson va t-on me servir ?", "Qui va t-on croiser au bar ?"... Certains appellent ça l'inconnu de routine, mais je trouve ça un peu péjoratif. Après tout, depuis quand la routine possède des éléments inconnus ? Et ce sont ces petits éléments qui pimentent une journée, entre autre.
    Après, c'est l'inconnu d'évènements premiers. Pas des catastrophes, des petites situations peu habituelles ou des circonstances atypiques. Le temps que ça dure, ça surprend, ça vous étonne, et quand c'est finit, souvent on en rigole. Pour ma part, ça ne me fait pas peur, au contraire.
    Puis, c'est l'inconnu d'évènements complets. C'est à dire des évènements aux conséquences à vraiment prendre en compte à grande échelle. Le genre de situation qu'on ne peut pas résoudre seul, qui catalyse quelque chose de grand. Un désastre, un fléau...mais pas obligatoirement une calamité. Ca peut également engendrer quelque chose d'impressionnant, positif. Dans tous les cas, c'est un inconnu qui m'effraie, ça, oui... Qui serait fier devant une affaire qui aurait une répercussion assez grave ?
    "

    Noémie avait commencé son discours avec une voix explicative, mais gaie. Petit à petit, cette voix s'était légèrement assombrie, débarrassée des tonalités joyeuses les plus marquantes. Elle savait qu'elle venait de faire tout un monologue sur ce qu'était, pour elle, l'inconnu, et que peut être ce discours l'avait définitivement faite passée pour une folle. Mais on lui avait demandé son avis. Bien sûr, elle aurait pu répondre à moitié, mais elle n'avait pas voulu. Si elle avait ennuyé le chef d'escadrille, il ne lui dirait pas mais elle le comprendrait, d'une manière ou d'une autre. Pour le moment, il fallait finir, aller jusqu'au bout, sinon ce n'était pas la peine de répondre...

    "En dernier, ce sont les inconnus qui effraient tout le monde, sans exception : les inconnus périodiques, selon les âges. Il y a les inconnus qui font peur aux enfants, quand, par exemple, ils se réveillent après avoir fait un cauchemar et se disent "Qui y t-il sous mon lit ?", "Est-ce que mon placard abrite un monstre ?".
    Les inconnus d'adolescents, les déboires résultats d'hormones en électrolyse : "Est-ce que je suis assez bien coiffé(e) ?", "Est-ce qu'il/elle va me regarder ?".
    Après, les inconnus de l'âge moyen, beaucoup plus triste : "Est-ce que ces gens sont encore en vie ?", "Est-ce que je manque à quelqu'un ?".
    Pour finir, les inconnus des plus âgés : "Est ce que je manquerai à quelqu'un ?", "Et si j'avais dit ceci ou cela, ça aurait changé quelque chose ?".
    "

    Noémie reprit une petite gorgée du contenu de son verre et se tourna pour voir une quelconque émotion sur le visage de Gilad se refléter, montrant quel était son sentiment sur la façon de penser de Noémie. Mais elle décida aussi de lancé d'une voix un peu timide :

    "Euh... Et vous ?"


    [Edit : Euh... Si tu trouves que c'est un peu trop parti en cacahouette, n'hésite pas à me le dire, je réécrirai, hein...]
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    Message par Gilad Antilles Dim 20 Jan 2008 - 20:38

    [Pas de soucis! J'aime beaucoup les cacahuètes!^^ C'est un plaisir que de te lire et de répondre jusqu'à maintenant.^_^ J'espère que ma réponse te conviendra aussi!]


    Qu’est-ce que cherchait finalement Gilad en posant une telle question à Noémie ? C’était bien là ce qui le travaillait. Peut-être cherchait-il quelqu’un à qui se confier, pour se décharger ne serait-ce qu’un brin des responsabilités dont il s’était lui-même chargé. Et il allait sans dire que la femme inspirait la confiance ; elle était bien l’une de ces personnes trop rares chez qui on ne décelait aucune malignité, même en creusant avec une pelle et un seau.

    Mais Gilad était trop fier, sans doute, pour partager un peu de son fardeau avec autrui. Il avait choisi ce chemin en toute connaissance de cause, et ne voulait pas voir d’autres personnes l’y suivre rien qu’en écoutant ce qu’il avait à dire. C’était vieux jeu, sans aucun doute, et dénotait d’une fierté conséquente, mais finalement jamais mal placée. Et puis, après la façon dont il avait été traité par ses supérieurs lorsqu’il essayait de les convaincre du danger qu’il ressentait, il avait de la peine à accorder sa confiance en ce qui concernait les recoins les plus intimes de sa vie.

    Parfois, il se demandait ce qu’elle aurait été, sa dite vie, s’il ne s’était pas engagé dans la flotte. S’il avait continué à travailler simplement dans les sables de Troie, au nom de la communauté et non celui des galaxies. Il aurait eu sans doute beaucoup moins de soucis… Mais il n’avait pu ne pas offrir ses capacités au nom d’une cause plus grande. Encore une fois non par orgueil ; il était simplement conscient de ses forces comme de ses faiblesses et ne trouvait rien de plus idiot que la désespérante propension des gens à minimiser leurs qualités. C’était peut-être de ne pas nier ses capacités qui donnaient au chef d’escadrille cette aura de force tranquille qui ne le quittait pratiquement jamais. En un sens, c’était peut-être là le secret de la réelle humilité : avouer son efficacité sans jamais la surestimer.

    Depuis douze mois passés sur Adonis, Antilles commençait sérieusement à se dire qu’il était temps de s’impliquer un peu plus dans la vie à bord. Il n’avait jamais cru finir pirate, mais ce n’était pas une raison pour faire bande à part dans une bande à part. Nouer des liens francs et clairs n’était-il pas essentiel pour le bon fonctionnement général ? C’était la première fois qu’il avait une réelle discussion avec le bosco Herbogast, par exemple ; et ça lui rappelait les lointains souvenirs du temps où il avait encore la possibilité de s’en reconstruire. A quand remontait sa dernière conversation agréable avec une jeune femme qui l’était tout autant, par exemple ? Quand avait-il pour la dernière fois pris un verre avec des proches ? Quand avait-il serré un enfant dans ses bras pour la dernière fois ?

    Tant de dernières fois qui commençaient à lui peser ; peut-être était-il temps pour lui de briser la chaîne. Même s’il ne pensait pas pouvoir un jour se confier réellement aux membres de l’Adonis ; il était las de passer pour un paranoïaque… Mais tout être humain avait besoin d’un peu de contact, même Gilad Antilles ! Et après tout, il s’était bien astreint à la tâche qu’il essayait de réaliser pour que d’autres, comme sa fille, n’aient jamais de dernière fois…

    Tout en réfléchissant, il avait attentivement prêté attention à la longue réponse de sa compagne de bar, et ne l’avait pas fait que sous le coup de la politesse dont il était coutumier ; en fin observateur et amateur de bonnes choses comme l’art, un tel échange de points de vue était pour lui tout à fait appréciable. Il se servit dans un bol de cacahuètes et en croqua quelques une avec délicatesse, captivé par l’emphase de la réponse de Noémie. Oui, la conversation réelle lui avait manqué…

    Il souriait quand elle eut terminé, mais pas d’un sourire de façade, non ; il était simplement ravi d’avoir déclenché autant d’intérêt, et se faisait un devoir d’y répondre à son tour :

    « Je n’avais jamais imaginé la question sous autant d’angles différents, et je dois dire que vous m’offrez de nouvelles perspectives de réflexions. Voyez-vous, je ne me rendais pas compte des petites inconnues ; je dois être trop pris par les plus grandes… Car le mystère me fascine, mais il m’effraie, aussi ; comment pourrions-nous lutter contre un danger que nous ne connaissons pas ? Si quelque chose de dangereux se terrait de l’autre côté de la bordure, comment s’y préparer sans apprendre à le connaître ? Vous me direz sans doute que je suis négatif, mais je préfère être prêt à tout. Nous pourrions aussi rencontrer des choses merveilleuses dans les galaxies inconnues, mais il faut bien que certains prennent sur eux pour faire face aux dangers si nous en rencontrons un jour. C’est un peu pour ça que je suis arrivé jusqu’ici, je pense : l’attrait du mystère et les moyens d’y faire face… »


    Il se tut un moment satisfait. Il avait apporté des éléments de réponse sans pour autant se dévoiler plus que nécessaire. Et il était agréable de pouvoir simplement parler. Il devrait sortir plus souvent de sa cabine et de son cockpit…

    Espérant qu’il n’avait pas rendu l’ambiance plus sérieuse qu’il ne l’aurait voulu, et parce qu’il ne voulait pas doucher l’entrain du bosco, il continua plus en avant, sur un ton plus léger, un doux sourire aux lèvres :

    « Mais personne ne peut sauver la galaxie à lui tout seul. Je ne me contente que de faire ma part, comme nous tous. Et je crois que j’en oublie parfois des choses essentielles, comme partager un verre et une conversation avec une jeune femme aussi charmante qu'intéressante. »

    Nouveau sourire, toujours aussi chaleureux ; mais n’allez pas croire que Gilad se lançait dans une basse tentative de drague. Il était simplement courtois (et était sûrement bien trop vieux pour ce genre de choses, non mais !), et il l’était d’une manière particulière avec les gens qu’il appréciait, comme le bosco ; le ton uniforme disparaissait pour laisser place à la chaleur et à l’estime. Et il commençait à grandement estimer le bosco d’Adonis.

    « Dites moi, Noémie… Pardonnez moi : je peux vous appeler Noémie ? « Mademoiselle Herbogast » me semble trop formel pour une discussion que j’espère amicale, vous ne croyez pas ? Dites moi… Qu’est-ce qui vous a amené à servir sur l’Adonis ? Et arrêtez moi si je suis indiscret, ce n’est pas mon but… »

    En effet, il n’avait aucune envie de l’embarrasser ; et si elle décidait de changer de sujet, il ne lui en tiendrait nulle rigueur…
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    Message par Noémie Herbogast Lun 21 Jan 2008 - 13:47

    Noémie comprit bien qu'elle n'avait pas ennuyé l'homme, ce qui lui décrocha un sourire de soulagement. Parce que si le bosco avait depuis des années décomposé le mystérieux, elle se doutait bien que tout le monde n'en avait pas fait de même. Sûre qu'ils y en avaient qui disaient que ça ne servait pas à grand chose, que ça prenait la tête, que c'était long, chiant à retenir et que c'était peut être même tordu. Et si ça avait été le cas de Gilad, Noé ne lui en aurait pas voulu. Chacun ses idées, hein, ne l'oublions pas. Et il ne fallait pas s'accrocher à ce genre de détails pour déterminer le potentiel de sympathie d'une personne. Du moins, c'est ce que pensais Noémie... Pour le bosco, la limite du "grave" était à des milliers d'années lumières.

    Elle observa le petit récipient de cacahouètes et se surprit à penser une demi seconde à une conversation qu'elle avait eue quelques jours plus tôt avec un lieutenant sur le moelleux des oreillers du vaisseau, dont l'importante question du rembourrage c'était posée, et, justement, ils avaient évoqué un oreiller de cacahouètes... Mais surtout, Noé aimait bien se répéter ce mot : cacahouète. C'était mignon, ça ne mangeait pas de pain, c'était rapide et ça mettait de bonne humeur. Oui, parfois il suffisait de penser à un mot pour retrouver sa bonne humeur (si tenté qu'elle l'ait perdue...). Mais, là, ce n'était pas le point.

    Noé écouta le chef d'escadrille, admirant sa détermination. C'était beau, de partir quelque part pour ses idées et ce en quoi on croit. On peut quitter sa vie pour beaucoup de chose : fuir quelqu'un, crise de la quarantaine, coup de tête ou encore religion. Mais partir pour défendre ses opinions, c'était l'une des meilleures des raisons. Noémie avait toujours admiré ces gens qui avaient une force de caractère et une certitude qu'elle n'avait pas.

    Et elle souriait, toujours, fixant son interlocuteur avec un regard de remerciement alors qu'il la complimentait. Son visage s'illumina littéralement alors qu'il lui demandait la permission de l'appeler par son prénom. Ca faisait toujours ça, quand quelqu'un lui proposait. C'était comme le premier sourire d'un nouveau membre de l'équipage. Ca c'était des satisfactions que Noé adorait. Quand vous accueillez quelqu'un à bord de ce vaisseau totalement inconnu pour la personne et que vous voyez le pétillement dans le regard, les fossettes se creuser et le sourire s'étirer, ça ce sont les grandes joies du bosco. Elle hocha doucement la tête, sourire aux lèvres.

    "Oui, bien sûr. Et même Noé, si vous voulez ! Ca va plus vite, ça fait classe, et vous pouvez embrouiller les nouvelles recrues qui ne m'auraient pas encore vue, en leur faisant croire que le bosco est un homme !"

    Si ça c'était pas le style, tout de même...

    Et, oui, comment elle était arrivée ici Noé ? Ce n'était pas la première fois qu'on lui posait la question, et chacun avait son style. Mais ça revenait à la même chose : on ne voyait pas Noémie sur une vivenef. Pourtant, elle était faite pour ça, elle en était persuadée. Zut, elle faisait du bon boulot, elle était heureuse et comblée, ça ne se voyait pas ? Qu'est-ce qu'ils avaient les gens à lui poser cette question... Ils l'imaginaient où, la Noé ? Dans une jolie maison avec une clôture blanche, un mari, un amant, 3 enfants survoltés mais charmants, un chien et un aquarium ? Bookmaker sur Troie ? Ministre des Shitennos ? Pour autant, elle n'était toujours pas vexée. Ca l'embêtait un peu qu'on lui pose la question, bien sûr. Globalement, les gens qui ont eu un passé douloureux n'aiment pas en parler, logique. Bon, c'est surtout que Noémie trouvait que ça ne regardait personne. Et puis son enfance, ses parents et tout le reste, est-ce que ça avait une quelconque influence sur sa vie d'aujourd'hui ?
    Noémie pensait que chaque détail du passé de la vie de quelqu'un avait forcément une influence, sauf pour elle. Elle n'avait jamais voulu admettre que ce par quoi elle avait du passer interférait encore son comportement du moment. Elle savait que ça avait formé son caractère, ça c'était normal. Mais le reste, non.

    "Je ne vous arrête pas." dit elle doucement.

    "C'est l'envie de partir qui m'a fait venir ici. L'envie et puis..."

    Elle s'arrêta, ne sachant pas comment tourner la réponse.

    "Enfin disons que j'étais assez jeune et que, sincèrement, je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Il fallait que je parte, c'était tout. Mais je n'ai jamais regretté, au contraire ! J'ai beau être partie sur un coup de tête alors que j'avais 16 ans, aujourd'hui je pense que c'est le meilleur choix que j'ai fait !"

    Consciente du flou de ses paroles, mais peu désireuse de s'attarder sur les diverses raisons de son départ, Noémie poursuivit sur une note plus joyeuse :

    "Je connaissais le bosco de l'époque, c'est lui qui m'a fait venir ici. Je ne pense pas que vous l'auriez beaucoup aimé... C'était un peu mon genre, mais en 10 fois plus casse-cacahouètes. Je ne sais pas à quoi il marchait, mais il marchait ! Il refusait catégoriquement de m'appeler Noémie, il disait que ça ne m'allait pas. En fait, il donnait un nouveau surnom à tout le monde. Certains n'appréciaient pas. Mais il était tellement génial...."

    Voilà, si Gilad ne savait pas à quel âge était arrivée Noé, c'était chose faite ! Alors que l'image de l'ancien bosco apparaissait dans la tête de Noémie, elle hésitait à renvoyer la question au chef d'escadrille. Après tout, n'avait-il pas déjà répondu ? Et il répondrait exactement comme elle : vaguement. Donnant l'impression d'informer son interlocuteur alors qu'en réalité, il est encore plus embrouillé et curieux qu'avant. C'était amusant d'ailleurs, que les deux soient ainsi. Surtout que Noémie était persuadée que Gilad avait bien comprit qu'elle ne disait pas grand chose d'important sur elle, tout comme elle avait saisit que lui aussi il se taisait. Mais pour le moment, il ne semblait pas décider à briser cette mascarade, et Noémie n'allait pas le faire non plus. Autant elle, s'il le faisait et lui parler franco ça ne la gênerait absolument pas, autant lui, elle était beaucoup moins sûre... Mais il y avait aussi qu'elle ne le connaissait pas vraiment.

    Toujours est-il que Noé ne savait vraiment pas si elle devait lui retourner la question... Mieux valait voir sa réaction, peut être.
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    Message par Gilad Antilles Mer 23 Jan 2008 - 15:59

    Gilad était ravi de voir que Noémie n’était pas du genre à se formaliser, et encore moins à mal interpréter les compliments ; nombre de femmes se seraient imaginé on ne sait quoi si un homme les jugeait publiquement charmantes… Mais pour le bosco, comme Antilles commençait de plus en plus à le comprendre, il semblait inutile de sans cesse vouloir chercher un autre sens aux paroles prononcées. Elle-même parlait avec transparence, et comme Gilad elle ne voyait sans doute guère l’utilité de jouer sur le double sens et les arrière-pensées. C’était extrêmement rafraîchissant pour le chef d’escadrille, qui n’avait jamais aimé les interminables discussions mielleuses entre les membres de l’état-major et les vexations qui découlaient d’une phrase mal comprise avaient toujours eu le dont de l’agacer au plus haut point. S’il s’était forcé à maîtriser pareil art de la conversation, c’était bien pour leur donner l’illusion qu’il était bien moins que ce qu’il était réellement.

    Mais avec quelqu’un comme Noémie, il parlait sans détours lui aussi, et ses compliments, bien que guidés par la politesse, étaient sincères et ne signifiaient rien de plus. Elle avait beau être charmante, Gilad ne se faisait plus d’illusions depuis longtemps et s’imaginait fort mal faire du charme à une aussi jeune femme. A vrai dire, il était tellement dévoué à sa quête qu’il ne se voyait pas faire du charme à quelque femme que ce soit. Le plus triste, songea-t-il en piochant dans le bol de cacahuètes, était qu’il n’avait même pas le temps de se réaliser à quel point le contact humain lui manquait. Au final, il évitait d’y penser ; ça rendait le manque plus facile à supporter quand on l’ignorait. Du moins en surface…

    Et comme il était très important pour Gilad Antilles de paraître solide en toutes circonstances, il faisait toujours en sort de masquer ses sentiments à autrui. Personne n’avait à supporté le poids de ce qu’il avait lui-même décidé de porter.

    D’un autre côté, cela ne l’empêchait pas de passer un bon moment en compagnie d’une femme aussi agréable que le bosco Herbogast ; à force de mobiliser son esprit sur les tactiques et les dangers inconnus, il avait bien besoin de lui faire prendre l’air, et de l’utiliser pour parler de sujets plus humains que l’analyse stratégique d’une flotte de cuirassé ou des modifications utiles à un chasseur stellaire.

    Ce fut donc avec un intérêt bien plus sincère que simplement poli qu’il écouta le bosco raconter son histoire, ou plutôt des bribes de cette dernière. Antilles sourit en son fort intérieur, conscient qu’il avait agi de même quelques minutes auparavant quand il s’était laissé aller à parler de lui plus que de coutumes. Elle lui parla de son envie de partir, et du vieux bosco qui lui avait permis de monter à bord de l’Adonis. Elle parla, et Gilad écouta avec plaisir, ses yeux luisant suivant les mouvements de la jeune femme tandis qu’elle s’exprimait, attentif au moindre détail et ne l’interrompant pas une seule fois.

    Puis, quand il fut manifeste qu’elle n’allait pas en dire plus, le chef d’escadrille était au fond de lui amusé par le brio avec lequel elle satisfaisait son interlocuteur : donner l’impression de raconter toute l’histoire alors qu’elle ne livrait en somme que le quart de couverture. Mais si Gilad n’était assurément pas n’importe quel interlocuteur, il n’était pas non plus homme à tirer les vers du nez lorsque ce n’était pas nécessaire ; il préférait laisser les gens se confier d’eux-mêmes, ou ne rien dire de plus. Après tout, c’était leur choix et Gilad respectait cela comme il respectait celui de Noémie.

    Fin observateur, il nota le trouble qui s’était emparée d’elle, comme si elle se demandait dans quel sens amener la conversation maintenant qu’elle s’était livrée. Frottant ses doigts les uns contre les autres pour les débarrasser du sel qui s’y était déposé par le biais des arachides, Gilad posa un regard franc et amical sur celui de Noémie et ce fut d’une voix tranquille et chaleureuse qu’il reprit la parole :

    « Finalement, nos histoires ne sont pas si différentes : nous avons tous les deux eu envie de plus de liberté. Maintenant, les raisons de tous n’appartiennent qu’à chacun. En tout cas, je suis ravi de voir que nos chemins nous ont amené à nous rencontrer sur ce pont, Noé. »

    Il sourit à nouveau et changea la position de son bras sur le comptoir pour éviter de l’ankyloser:

    « Et si vous me permettez de vous nommer ainsi, appelez moi donc Gilad… à moins qu’en tant que bosco vous ayez un nom plus approprié à me donner. »

    Gilad Antilles adressa à Noémie Herbogast un clin d’œil amusé mais non moqueur ; après tout, sur le pont d’un vaisseau pirate et en si bonne compagnie, il n’avait plus à se composer un masque aussi sérieux à tout bout de champ…
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    Message par Noémie Herbogast Dim 27 Jan 2008 - 16:09

    Oui, l'ancien bosco avait vraiment été une personne géniale. Plus Noémie y pensait, et plus il lui manquait. Bien sur, tous ceux qui avaient périt lors de la catastrophe avec l'Ange, le réquisitionnement d'Adonis par l'armée et tout le reste. Mais lui, elle y pensait. Il l'avait couvée quand elle était arrivée, faisant taire tous les matelots qui n'était pas assez poli ou aimable avec Noémie, menaçant ceux qui la regardaient d'un peu trop près, ordonnant à tout le monde de ne pas lui chercher des ennuis. A chaque fois que Noémie montait d'un grade, il lui rétorquait un "Prépare toi au prochain niveau !". C'était lui le premier qui lui avait prédit qu'elle serait bosco. Et il s'était mis en tête de tout lui apprendre, de lui enseigner toutes les subtilités du métier, les choses à faire et à éviter. Après avoir travaillé pendant des heures, la petite Noé devait endurer ses longs discours et tout ce qui allait avec. Oui, c'était un homme très très chiant quand il le voulait. Mais il avait ses moments, comme tout le monde. Et puis Noémie l'avait adoré, au sens premier du terme, l'idôlatrant littéralement.

    Les yeux de Noé s'était fixé sur un point dans le vide, le regard malgré tout toujours pétillant. Pour ça, elle était exactement comme Gilad : il fallait paraître solide en tout circonstances. Pour l'équipage en premier. Parce qu'une Noémie qui montre sa faiblesse, ça bousille le seuil rassurant auquel elle était. Et un bosco qui angoisse ou panique (ou toutes autres émotions fortes et négatives), ça inquiète l'équipage. D'un autre côté, Noé n'avait pas vraiment à se forcer pour être constamment joyeuse. Même quand elle était triste, il suffisait de se dire que la vie continuait, qu'on ne doit pas regretter le passé parce qu'il ne reviendra jamais, qu'il ne faut pas s'inquiéter pour le futur parce qu'il n'est pas encore arrivé, et qu'il fallait se concentrer sur le présent.

    Gilad avait raison, finalement, sur les grandes lignes, leurs vies n'étaient pas si différentes. Mais des pirates épris de liberté venus sur Adonis, ça représentait 75% de l'équipage. Et après, c'était vrai, les raisons de tous appartenaient à chacun.

    "Moi aussi, je suis contente." répondit Noémie avec un sourire radieux.

    C'est vrai, le bosco adorait discuter avec tout le monde. Surtout avec les gens qui ne parlaient pas souvent. C'était son boulot d'établir le contact avec tout l'équipage, et c'était dans sa nature de se lier avec la plupart des gens, et c'était dans ses cordes d'établir une confiance.

    Comme elle l'avait imaginé, Gilad ne lui posa aucune autre question. Normal. Et c'était toujours aussi délicat de sa part. Vraiment, les bonnes manières que Gilad possédait était exceptionnelles. Des hommes aussi respectueux et polis, il n'en existait plus tellement. Ou du moins, Noémie ne les avait pas tous rencontrés.

    "Oh non, Gilad c'est un prénom qui vous va bien."

    Oui, ça lui allait bien. Et puis Noémie ne s'amusait pas à trouver des surnoms à tout le monde, elle attendait que l'équipage en trouve pour elle. Et puis elle devait aussi parfois faire partir les surnoms qui pouvaient vexer, les faire disparaître aussi vite qu'ils étaient venus. Ca arrivait quelques fois, qu'un surnom ne plaise pas au principal intéressé. Et Noémie comprenait bien, après tout, qui voudrait qu'on le surnomme "Furil-mal-léché" ou "Caleçon-bleu-qui-descend" ? Vraiment, parfois il y avait des surnoms blessants. Enfin, il ne fallait pas non plus tout prendre au premier degré, c'était excesssivement rare qu'un surnom soit donné avec méchanceté. Moquerie mal placée, peut être, mais ça ne partait jamais d'une mauvaise intention. Après tout, Noé pendant un temps tout le monde la surnommait "La naine" et elle ne l'avait pas mal pris. Ce n'était pas si grâve d'être petite...

    Noémie se tourna alors soudainement vers Gilad, souriante [Est-ce que j'ai encore besoin de le préciser... -_-']

    "A moins que vous ne vouliez qu'on vous en trouve un ! C'est faisable aussi ! Sauf si vous en avez déjà un que vous nous avez caché !"

    Noé plissa ses grands yeux gris avec un air soupçonneux. Puis, elle eut un grand sourire à la fois chaleureux et amusé.

    "En tout cas, c'est mieux ainsi. Bosco Herbogast ou Chef d'escadrille Antilles, vous avez raison, c'est réellement bien trop formel."

    Le bosco se saisit alors de son verre, en buvant de nouveau une microscopique gorgée. Au début, le liquide lui avait picoté la gorge, à présent il passait comme une lettre à la poste. [Est-ce une expression valable en 3333... ? La poste existe t-elle ?].

    "Mais je pense que ça serait mieux si on partait sans raison. Comme quand on est jeune ! On voyage en se disant "Je m'en vais, comme ça, pour partir." Quand on grandit, c'est plus compliqué. Partir ça devient impossible."

    D'ailleurs, c'était certainement pour ça que ça avait si "facile" pour Noémie, de partir à 16 ans. Et puis, c'était vrai, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait quand elle était partie. Elle s'était retrouvée sur Adonis pratiquement par hasard, en quelques heures sa destination, ses adieux, son voyages et son arrivée avaient été bouclés et elle s'était retrouvée matelot.

    "Plaquer femme et enfant, ce n'est pas vraiment évident, ensuite..." ajouta Noé sur le ton de la conversation, le sourire au lèvres.
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    Message par Gilad Antilles Lun 28 Jan 2008 - 0:17

    Gilad était incontestablement de bonne humeur, ce qui ne lui arrivait pas souvent. Non pas qu’il soit quelqu’un de particulièrement rabat-joie ou qui mettait un point d’honneur à rester sérieux quoiqu’il en coûte, mais il n’était pas homme à prendre du bon temps. A force de passer du temps à plancher sur des énigmes et des problèmes pour leur trouver des solutions, notre chef d’escadrille n’avait pas beaucoup de temps pour rire en compagnie d’une bande d’amis ou boire un verre accoudé au bar.

    Et il y avait tout le temps passé dans un cockpit. Il avait beau avoir gardé tous ses réflexes, voler était une habitude qui ne devait pas se perdre si l’on souhaitait revenir en vie de la prochaine escarmouche. Autant que possible, l’homme sortait dans l’espace aux commandes de son chasseur pour se dégourdir les ailes et ne pas oublier les gestes essentiels. Et il avait aussi ses gars à entraîner. Non pas qu’ils soient nombreux ; à vrai dire, on ne pouvait pas nommer son escadrille une escadrille pour l’instant… De surcroît, il avait son second, Khaine, à gérer, et ça n’était pas une mince affaire. Si ses qualités de pilotes étaient indéniables, Antilles se demandait régulièrement s’il avait bien fait de lui garder la place de second…

    M’enfin, pour l’heure, il pouvait bien arrêter de penser à tout ce qui l’occupait en général et s’offrir un peu de détente. Les relations humaines, c’était un peu comme le vol ; il fallait pratiquer pour ne pas se ramasser. Et Gilad était ravi de voir, d’après les réactions du bosco, qu’il était encore capable de participer à une conversation sans y placer sans cesse des termes techniques d’analyse spatiale ou en passant pour un rabat-joie.

    « Effectivement, les formalités ne sont pas nécessaires hors du cadre militaire. Et je ne crois pas avoir de surnom… J’ai entendu dire que certains jeunes pilotes du temps de mon service dans la flotte m’appelaient « le vieux furil à moustaches », par contre. »

    Il sourit encore une fois tandis que Noémie buvait une nouvelle gorgée de la boisson à laquelle il n’avait pas eu droit grâce à l’initiative d’un barman un peu trop consciencieux et se surprit à se remémorer d’autres souvenirs liés aux surnoms… Il y avait son ancien ami Kad qui l’appelait de temps en temps « casse-couilles » mais il ne jugeait pas opportun de le signaler à Herbogast. Et il y avait son ex-femme, la mère de sa fille, qui l’appelait si souvent Gil même si son prénom entier n’était déjà pas long.

    La dernière question de Noémie Herbogast le prit au dépourvu et il se serait sans doute étranglé de surprise s’il n’était parfaitement entraîné dans l’art de dissimuler ses émotions. Un léger tressaillement des lèvres, un plissement des yeux peut-être, mais il ne se départir pas de son mince sourire, comme figé.

    Le bosco n’avait aucunement pensé à mal, il le savait, et elle ne se doutait certainement pas du trouble qu’elle avait réveillé chez l’officier. De toute façon, Gilad n’était pas assez puéril pour lui reprocher d’avoir mis les pieds dans le plat, d’autant plus qu’elle ne l’avait nullement prémédité. Visiblement, il subsistait encore dans la mer tranquille des conversations de bar quelques écueils impromptus qui se dissimulaient sous les vagues de la banalité. Ou un truc comme ça…

    Encore une fois, l’image de sa fille Lucy lui revint à l’esprit ; ça lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. A croire que le passé vous rattrapait sans jamais disparaître totalement ; on avait beau se terrer sur une vivenef pirate dans la bordure de la galaxie, on ne pouvait pas tout oublier comme ça.

    Toujours aussi mesuré, Gilad regarda Noémie avec circonspection, se demandant bien ce qu’il pouvait lui répondre pour ne pas laisser un blanc trop prononcé dans la conversation. Pudique, il n’avait pas réellement envie de dévoiler toute sa vie mais il ne voyait pas non plus de raison de cacher ce qui n’était pas réellement un secret d’état. D’un autre côté, il avait parfois l’impression d’avoir « tout plaqué » comme l’avait innocemment dit Noémie. Et si il savait que c’était pour une cause honorable, il y avait des matins où il n’en était pas très fier. Mais il savait se contenir, en toutes circonstances.

    Néanmoins, quelque chose chez la bosco encourageait les confidences, et Gilad pouvait se permettre de parler un peu de lui sans pour autant paraître grossier. Aussi, il se pencha au-dessus du bar, comme pour réfléchir, avant de se tourner à nouveau vers Noémie.

    « J’ai une fille, Lucy. Elle a..." Il eut une infime hésitation, et s'en voulut pour le coup. "...treize ans, et vit avec sa mère sur Asgard. »

    Il sourit, sans vouloir être mélodramatique :

    « Comme quoi, même un chef d’escadrille à la barbiche bien taillée peut avoir laissé de la famille derrière lui. »

    Bon, elle n’allait pas lui demander de sortir une photo de son portefeuille, tout de même…
    Noémie Herbogast
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    Message par Noémie Herbogast Lun 28 Jan 2008 - 19:37

    Comme dit plus tôt, Noémie était observatrice mais pas parano. Elle ne vit rien du trouble de Gilad, au début. Il y avait aussi qu'elle ne pensait pas provoquer un sentiment tel que le désarroi chez un homme comme le chef d'escadrille, avec une phrase qui pouvait être tellement insignifiante. Et elle ignorait totalement que ses simples mots pouvaient être douloureux. Enfin, si, elle le savait, mais pas avec Gilad. Alors lorsqu'il reprit la parole et avoua qu'il avait une fille, Noé se retint fortement de froncer les sourcils. C'était tellement... imprévu. Jamais elle n'aurait pu deviner une chose pareille. Elle s'était bien douté que Gilad avait dû avoir un passé peu joyeux par moment, mais n'avait pas une seule seconde pensé à ça. Et puis, il était marié ? Il avait donc abandonné sa fille et sa femme, comme ça ? Pour "des secrets et des inconnus qui se terrent au de-là des frontières" ? Il avait laissé sur Asgard une femme et une gosse...

    Noémie respira un grand coup en détournant la tête. Et tapota machinalement le bar. Sachant qu'on pouvait prendre très mal sa réaction elle ne réussit qu'à lâcher une brève onomatopée :

    "Oh."

    C'était pire.

    Mais là, Noé avait besoin d'y penser. Non, c'était impossible.
    Plus elle y réfléchissait et plus elle se disait qu'à aucun moment Gilad n'avait cité la mère de l'enfant comme sa femme. Le bosco en déduisit naturellement que, soit elle avait été une amourette passagère, soit ils étaient séparés. Il ne pouvait y avoir que ces solutions là... n'est-ce pas ? Dans les deux cas, Noémie ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à Gilad. Mais d'un autre côté, au moins il avait fait ce qu'il voulait, c'était sa vie et parfois il faut penser à soit. Non, rien à voir avec son père à elle. Les deux cas étaient différents...
    Et puis, Gilad n'avait pas dit s'il était toujours ou non en contact avec elles. Oui, Noé imaginait une situation alors que la vérité pouvait être toute autre.
    Et puis, l'histoire avait peut être été plus compliquée. Il pouvait y avoir des milliers de raisons, valables et logiques, qui avaient pu pousser Gilad à partir.
    Et puis, ça ne regardait pas tellement Noémie. Elle culpabilisait tout de même d'avoir en quelques sortes "forcé" (sans le faire exprès ou même d'en douter) Gilad à parler de ça.
    Et puis, elle n'avait pas à juger. Même si cette histoire lui rappelait cruellement la sienne, la fin à l'envers.

    Mais elle n'avait pas envie de questionner Gilad. Elle se sentait déjà assez mal d'avoir balancé cette dernière phrase avec légèreté alors que ce qui s'en suivait était plutôt triste. Ce n'était absolument pas son but, miner le moral. Noémie ne faisait pas souvent des gaffes, mais celle là en était une bien belle.

    "Finalement, nous sommes totalement opposés." dit-elle avec un petit sourire.

    Ce n'était certainement pas un reproche. Plutôt une conclusion, comme si tout le raisonnement qui trottait dans la tête de Noémie depuis le début de la conversation avait été dit à haute voix et que Noé brisait les différences qui subsistaient entre elle et Gilad.
    Noémie sourit un peu plus et ajouta avec douceur, comme pour montrer qu'elle n'était pas choquée ou outrée :

    "C'est joli comme prénom, Lucy."

    Pour que Gilad n'ai jamais parlé de sa famille, il y avait une raison. A vrai dire, Noémie aurait beaucoup aimé tout savoir. Pas pour la curiosité, non, juste pour comprendre. Et peut être, pour elle même expliquer. Mais pour cela, il aurait fallut aussi parler de soi. Et ça, disons le clairement, ça faisait...chier, tout bêtement. [Et puis sinon Delphane va piquer une crise de jalousie... ^^']
    Mais là, tout de suite, il fallait être soi. Se concentrer sur Gilad, et voir un peu dans quel état cette bourde l'avait mis.

    "Vous... Si vous le désirez on peut arrêter d'en parler." précisa t-elle comme si c'était une évidence.

    Car, c'en était une. Et oui ! Pour Noé, il n'y avait aucun mal à dire "Je n'ai pas envie d'en parler". Il valait mieux le faire savoir d'ailleurs, quand on ne voulais pas aborder un sujet précis. Alors si Gilad voulait discuter d'autre chose, cela ne choquerait pas Noémie. Bon, c'était vrai, elle, elle ne le disait pas souvent quand des gens parlaient de quelque chose qu'elle ne voulait pas évoquer. Mais c'est surtout parce qu'il y avait peu de domaine sur lesquels elle se taisait. Et c'est aussi parce qu'elle s'arrangeait toujours pour le faire comprendre avec douceur. Certain n'ont pas ce tact, alors pour eux, il suffit de le dire clairement.
    Il était vrai que Gilad n'avait peut être (sûrement) pas envie de continuer sur cette lancée qui remuait le passé, et c'était sans doute prévisible, mais on ne sait jamais. Avec des gens, il suffit d'un rien et pouf... En fait, certains n'attendaient que ça.

    "En tout cas je vous remercie, de me faire confiance."

    Le ton de Noémie était redevenu respectueux, posé, délicat et tout dans l'intonation montrait qu'elle pensait ce qu'elle disait. Et ça disait également que Noé ne trahirait pas cette confiance et qu'elle ne dirait rien à personne. Pour l'armée, le passé était peut être une chose primordiale à savoir, pour les pirates ce n'était pas si important. Il y avait plus de matelots dont on ne connaissait pas la vie, que l'inverse.
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    Vous prendrez bien un verre? Empty Re: Vous prendrez bien un verre?

    Message par Gilad Antilles Ven 1 Fév 2008 - 18:36

    La petite fille qui jouait dans le salon s’interrompit quand elle entendit la porte s’ouvrir. Laissant sur le sol son holo-livre interactif, elle se précipita vers l’homme qui était apparu dans l’entrée pour se jeter à son cou.

    « Papa ! »

    Souriant, Gilad Antilles avait réceptionné sa fille dans ses bras puissant pour la porter et l’embrasser affectueusement avant de lui ébouriffer les cheveux, faisant bien attention à ne pas effleurer les deux petites cornes qui continuaient de pousser sur le crâne de la petite. Elle avait beau avoir déjà huit ans, ses appendices n’étaient pas encore arrivés à maturité et restaient fragiles. Tel était le lot des êtres nés de l’union d’une ase et d’un humain ; la croissance des cornes était bien plus lente chez un tel individu que chez un ase à part entière.

    Combinant les traits délicats, presque aériens, des ases avec le physique plus robuste d’un humain en bonne santé, Lucy Antilles était une petite fille pleine de vie dont les cheveux clairs aux reflets presque bleutés cachaient encore les cornes qui n’allaient pas tarder à se développer, bien que n’atteignant jamais une taille ase standard.

    Soudain fendue d’une moue boudeuse comme seuls les enfants savent si bien le faire, la fillette toisa son père d’un regard accusateur :

    «Tu ne passes plus souvent nous dire bonjour. »


    Gêné, le père posa la fille à terre et s’agenouilla pour se mettre à sa hauteur, plein de tendresse.

    « Je sais, je suis désolé. Mon travail m’envoie valdinguer d’un bout à l’autre du Cercle, tu connais comment ça fonctionne… »


    « Ouais… C’est pour ça que maman et toi vous vous êtes séparés, hein ? »

    Ne sachant trop que répondre, Gilad se passa une main derrière le crâne :

    « En grande partie. Mais tu sais que ta mère et moi nous entendons très bien. »

    « Mieux qu’avant même. Je suis assez grande pour voir que vous êtes mieux comme ça. »

    Elle avait redressé fièrement le menton pour étayer ses propos et ses yeux gris étaient tout à coup devenus bien trop sérieux pour Antilles.

    « Tu es bien la fille de ta mère : tu comprends vite. A propos, elle est là ? J’ai une nouvelle à vous annoncer, toute les deux… »

    « Elle a été retenue dans son atelier aujourd’hui, mais elle sera bientôt là. C’est moi qui ai fait le souper pour l’aider. Tu vas manger avec nous hein ? »

    Antilles rit :

    « Evidement, je ne veux pas manquer ça ! »


    « Super ! »


    Le visage de la fillette s’illumina à nouveau et elle prit son père par la main pour le guider vers la cuisine. Soudain, elle s’arrêta et se tourna vers l’homme, soupçonneuse :

    « C’est quoi cette nouvelle ? »


    « Et bien, j’ai quitté le service actif aujourd’hui. Ce qui veut dire que le Cercle n’aura plus à me dire où je devrai me trouver. »


    Ecarquillant les yeux, comme pour mieux réaliser la nouvelle, elle sourit comme si sa tête allait se partager en deux et courut serrer la taille de son père contre elle :

    « Ca veut dire que je te verrai plus souvent alors ! C’est trop cool ! »


    Serrant sa fille contre lui, Gilad n’avait jamais su que répondre.


    * * *


    Revenant au présent, accoudé au comptoir du bar d’Adonis, Gilad Antilles le regrettait encore. Qu’aurait-il pu lui dire ? Que ce n’était pas si simple ? Il ne pouvait pas lui expliquer ce besoin qu’il avait eu de les laisser pour la vie qu’il menait maintenant. Ou peut-être n’en avait-il pas eu le courage… Ca s’était passé il y a quatre ans, juste après qu’il ait quitté la flotte. La dernière fois où il avait vu Lucy en face…

    Contemplant le fond, vide, de son verre, il finit par se tourner à nouveau vers Noémie, pour ne pas qu’elle croit l’avoir mis mal à l’aise. Elle n’y était pour rien, et parfois il était bon de ne pas oublier le passé...

    « Vous trouvez ? Merci. Ma femme et moi avions eu de la peine à nous mettre d’accord sur le nom avant qu’elle ne pense à celui-ci. Finalement, elle et moi ne sous sommes jamais aussi bien entendus qu’une fois séparés. »

    Le sourire aux lèvres, Gilad se sentait d’humeur moins déprimée, même si la nostalgie l’avait remplacée ; mais il y avait des choses qu’il refusait de laisser de côté, du moins dans son esprit.

    « Ca fait quatre ans que j’erre dans la marge du Cercle, et donc quatre ans que je ne les ai pas vues toutes les deux. Lucy a douze ans maintenant, et ses cornes doivent être développées ; sa mère est une ase. »ajouta-t-il au cas où Noémie se serait étonnée qu'il mentionne des cornes.

    Décidant qu’il avait assez parlé de lui pour l’instant, et parce qu’il était trop poli pour monopoliser la conversation, il décida d’interroger à nouveau sa charmante interlocutrice :

    « Encore une fois, arrêtez moi si vous n’avez pas envie de répondre, mais avez-vous de la famille, Noémie ? »

    A vrai dire, Gilad était réellement intéressé par le parcours de la jeune femme qu’il avait en face de lui ; mais si elle ne jugeait pas judicieux de se confier à lui, il n’insisterait pas. Parce qu’il n’était aucunement homme à tirer les vers du nez de quelqu’un qui ne souhaiter pas s’épancher, et qu’il n’avait pas du tout envie que Noémie prenne ombrage de son attitude ; il était ravi d’être en bonne compagnie et n’avait pas envie de gâcher la conversation…
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    Message par Noémie Herbogast Dim 3 Fév 2008 - 18:31

    Noémie avait attentivement écouté Gilad, se rendant par la même occasion compte que ce qu'elle avait imaginé était la vérité.

    C'était si terrible que ça d'avoir un enfant à charge ?
    Qu'est-ce qui pouvait bien pousser un père à abandonner son gosse ?
    Le bonheur d'être père et toutes les histoires qui vont avec, c'était des conneries pour inciter les jeunes à procréer, alors ?

    Et puis, qu'est-ce que ça voulait dire "ses cornes doivent être développées" ? Pourquoi "doivent" ? Il ne le savait donc pas ?
    Noé fixa ses mains. Gilad n'avait alors plus aucun contact avec sa fille. Depuis 4 ans. Pauvre petite Lucy. A 8 ans, ou à 9 ou même à 12, un enfant ça a besoin d'un papa. C'était comme ça, universel. Comme la pleine lune ou les marées : un êvènement naturel contre lequel l'être humain/shitennos/ase ne peut avoir de prise. noémie se doutait bien que la situation à l'époque avait dû être un tantinet plus compliquée. Gilad n'était pas parti avec un vulgaire : "L'inconnu m'appelle, je vous fait une bise et je me sauve.". Non, ça avait dû être bien moins simple. Mais les raisons, si valables et expliquées soient elle pour les adultes, sont très souvent futiles et invalides pour les enfants. Surtout pour son enfant. Et dans ce cas précis, Noé considérait que le point de vue de Lucy était le plus important.

    Mais ce n'était au bosco de juger. Elle n'avait eu qu'une version condensée et brève, un synopsis du résumé de l'histoire de Gilad, elle ne pouvait se baser dessus pour en tirer des conclusions hatives. Et ce n'était pas son rôle de donner des conseils familiaux. Quoique... Si, en fait, c'était son rôle. Plus tard, quand le cap des révélations serait passé, une nouvelle rencontre entre les deux s'imposerait.

    Et puis là venait la question. La question qu'on posait très souvent à Noémie, sous différentes formes : "Et ta famille alors ?", "Tes parents doivent être fiers de toi, ils sont où ?", "Elle ressemble à quoi ta famille ? Tout plein de petits et petites Noé survoletés ?"...etc, etc.
    Et à chaque fois, Noémie répondait par la même phrase.

    "Toute ma famille est morte."

    Voilà. Et après, elle ne disait plus rien là dessus, se contentant de rajouter une phrase joyeuse pour éviter d'avoir un long silence gênant et traînant à trimbaler. Mais là, elle n'avait pas envie d'expédier le truc en 3 secondes. Elle hésitait, franchement.
    Après tout, Gilad avait été d'une sincérité sans égale. Elle pouvait bien lui retourner la pareille. Mais et quoi, raconter toute sa vie aurait été la récompense ? Certainement pas. Noé ne pouvait tout simplement pas dire toute la vérité. Parce qu'elle ne l'avait jamais dite. Et parce qu'elle n'avait pas envie. Elle considérait que ça ne servait à rien de tout dire. Qu'est-ce que ça changerait ? Au mieux Gilad serait désolée pour elle, au pire il aurait pitié. Et elle ne voulait aucun de ces deux cas. Elle dirait sa vérité à elle.

    "Onze jours avant que j'arrive sur Adonis. Ce n'était évidement pas une coïncidence, c'est pour ça que j'ai quitté Babylonne."

    Noémie s'en souvenait bien de cette journée. Elle était au lycée quand elle l'avait appris. On était venu la chercher dans la salle de classe, Anna l'avait suivit du regard, inquiète, et après tout était allé très vite. Comme si ce n'était pas vrai, comme si ça n'arrivait pas, que ce n'était pas elle qui vivait ça. Ce n'est qu'à l'enterrement que la vérité de la situation lui avait sauté en pleine face. Deux jours plus tard elle comprenait qu'elle était toute seule. Quatre jours plus tard elle savait que sa vie était foutue si elle restait à Babel. Et le surlendemain elle se présentait devant le bosco d'Adonis, les yeux encore rouges et boursoufflés, pas une ombre de sourire sur le visage et le ton suppliant.

    Mais là, Noémie ne voulait vraiment pas laisser s'installer une atmosphère triste et que Gilad lui sorte un "Je suis désolé", certes très poli mais sincèrement idiot, quand on y réfléchissait bien.

    "Mais ce n'est pas grâve. Mes amis qui sont sur Babylone, ce sont eux ma famille. Et puis l'équipage, et Adonis aussi. Je considère que l'on a pas besoin de lien du sang pour considérer une personne très proche comme quelqu'un de sa famille. Et inversement. Vous ne croyez pas ?"

    [Bon, encore une fois, navrée pour la longueur... Mais au bout de la 3eme fois, j'en ai un peu ras-le-bol de ce post... -_-'
    Et j'ai pas le courage de le passer par Word pour les fautes, désoléééée...]
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    Message par Gilad Antilles Lun 4 Fév 2008 - 11:28

    [Connaissant les déboires que tu as eu à subir pour ce post, c'est compréhensible, t'inquiète! ^^ Et il est pas si court que ça.]

    Gilad se demandait à quoi Noémie pouvait bien penser de lui, maintenant qu’elle savait qu’il était parti en laissant une enfant derrière lui. A vrai dire, l’homme lui-même n’était pas très sûr de savoir ce que lui-même pensait de ses actes. Il ne pouvait se départir de la conviction que ce qu’il faisait était nécessaire, vu que personne d’autre à sa connaissance ne semblait s’en soucier, mais il savait au fond qu’on ne pouvait demander à une gamine de huit ans de comprendre.

    Son ex-épouse avait tout de suite compris de quoi il retournait ce soir là, quand Gilad était venu leur annoncer son départ, parce qu’elle avait toujours été capable de le percer à jour. Elle s’était contentée de soupirer ; elle savait pertinemment qu’un tel jour arriverait, et tout ce qu’elle pouvait faire, c’était protéger leur fille pour qu’elle en souffre le moins possible. Le sujet avait été longuement évité lors du souper, et lorsque Gilad était parti, s’il n’avait pas dit à sa fille qu’il reviendrait, il ne lui avait pas dit non plus qu’il ne reviendrait pas. Du moins pas avant bien longtemps…

    Et aujourd’hui, voilà qu’il ressassait ses souvenirs en compagnies d’une jeune femme qui semblait avoir le don de confronter les gens face à eux-mêmes. Dans les yeux du bosco, il distinguait de nombreuses interrogations et pensées qui luttaient les unes contre les autres, même si elle faisait de son mieux pour les cacher. Et si son estime pour lui en avait pris un coup, il savait qu’elle ne le montrerait pas. Il espérait aussi qu’elle lui permettrait un jour de s’expliquer ; cela ne l’expierait pas, mais il aurait l’occasion de mettre les choses à plat, ce qu’il n’avait pas fait depuis quatre ans, depuis qu’il était parti avec un chasseur de la flotte pour la bordure et ses trafics.

    Et Noémie Herbogast répondit à la dernière question qu’il lui avait posé. Elle commença par un fait, et sembla hésiter, comme si elle rechignait à en dire plus mais n’avait pas non plus envie de s’arrêter là. Finalement, les mots sortirent de sa bouche mais l’exposé resta très lacunaire. Mais Gilad avait la réponse à sa question, et s’il était d’autant plus curieux, il n’avait aucune envie de pousser la jeune femme dans ses retranchements. Et il se doutait bien qu’elle n’était pas du genre à quémander la pitié ou à ressentir le besoin de compassion.

    « Je suis désolé… »
    commença-t-il, levant aussitôt un doigt pour interrompre Noémie avant qu’elle ne s’offusque d’une formule aussi banale. « …ça a dû être dur pour vous. C’est horrible. Vous m’en voyez navré. Comment est-ce arrivé, mon dieu ? Ma pauvre enfant. La vie n’a pas dû être facile ! » Antilles la fixa dans les yeux, d’un regard doux mais aucunement empli de pitié. « Tant de mots creux que vous avez dû entendre de trop nombreuses fois…et qui sont trop souvent sortis de ma bouche lorsque je devais annoncer la mort d’un pilote à ses proches. Pourtant, je n’en pas perdu beaucoup, mais chaque vie qui s’éteint sous votre commandement fait le même effet, croyez moi… Et j’ai vite fini par détester cette compassion forcée, cette attention soudaine qui n’existait qu’à la réception d’une mauvaise nouvelle… »

    Il fit signe au barman de lui servir un nouveau verre, peu importe de quoi, et le remercia d’un signe de tête élégant une fois en possession de la boisson, qu’il leva à l’adresse de sa charmante interlocutrice.

    « Le passé ne doit pas appeler à la pitié, mais aux souvenirs. Lever un verre à la mémoire des disparus…et au nom de ceux qui sont encore ici avec nous. »

    Il amena le verre en direction de Noémie avant de le ramener vers lui pour en boire une gorgée, et le posa sur le comptoir. Il souriait à nouveau, chaleureusement, et avait retrouvé la grâce tranquille qui lui était coutumière.

    « Vous savez, Noémie, je crois que je commence à comprendre ce que « profiter de l’instant » signifie. Et je dois dire que si ça fait bien longtemps que je ne me suis pas livré ainsi, je ne trouve pas cela si désagréable. Le vieux bosco a bien su où placer ses espoirs. »


    Il adressa un Noémie un regard aussi amical qu’amusé et but une nouvelle gorgée de son cocktail. Elle aurait peut-être envie d’aller plus loin dans leurs discussions un jour, d’en savoir plus, et cela faisait trop longtemps qu’il ne s’était pas senti disposé à se confier…et à écouter.
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    Message par Noémie Herbogast Ven 22 Fév 2008 - 22:11

    Noémie se sentie assez déroutée par la réaction de Gilad. Pas parce qu'elle était originale ou franchement peu attendue, non, mais parce que Noémie se sentait mal face au chef d'escadrille. Tout le monde lui disait que ça n'avait pas dû être facile quand elle avouait l'absence de sa famille, qu'elle était passée par des choses horribles, etc. Et généralement Noé gratifiait la personne d'un sourire et changeait de sujet. Et jamais elle n'avait de remords, jamais elle n'était gênée et jamais elle ne culpabilisait d'avoir menti. Mais là, ça faisait réellement bizarre d'entre Gilad dire qu'il était désolé. D'habitude tout était plus simple, et là Gilad avait fait preuve d'une telle sincérité que Noé était embarrassée de ne pas pouvoir en faire de même. Mais que pouvait elle bien avouer à présent ? "Ah non, pardon, je vous ai menti, en fait j'ai toujours de la famille..." Et encore... C'était quoi, cette famille ?

    Non, ça ne servait à rien de tout dire. Parce que Noé n'était pas comme Gilad, elle n'avait pas honte de son passé, elle ne faisait pas des efforts surhumains pour le cacher et surtout, elle n'avait pas besoin d'en parler. Et puis, parler... Pour dire quoi ? De toute façon elle n'avait plus de contact ni avec sa mère, ni avec son père.

    Elle écouta Gilad et ne pu s'empêcher d'être amusée lorsqu'il l'appela "mon enfant". Peut être avait-il dit ça sous le coup du discours, mais le fait est qu'il l'avait dit. Et c'était marrant. C'est sûr que Noé était plus jeune que le chef d'escadrille. Et encore, maintenant, avec la durée de longévité, la différence n'était sincèrement pas énorme. Et puis, les écarts entre les âges, c'était débile d'en tenir rigueur. Après tout, il y avait des scientifiques de 16 ans, des prisonniers de 12, des professionnels du bowling-apesanteur de 96, des commandants de 17... Alors, sincèrement, les différences d'âges, Noémie avait vite compris que c'était des conneries. Certes, on ne peut pas nier qu'en généralité, plus une personne est âgée, plus elle a connu de choses et plus elle est mûre. Mais il y avait des exceptions. Et de plus en plus, alors à force, Noé ne voyait même plus où étaient les "généralités". C'est pourquoi le fait que Gilad l'appelle "mon enfant" l'amusa, jusqu'à ce qu'elle souvienne que pour certaines personnes elle était une gamine. Et sur le coup, elle ne savait plus si l'homme avait dit ça pour accentuer sa jeunesse à elle, ou pour souligner la différence d'âge qui les séparait, ou bien simplement parce que c'était sortit tout seul. Mais Noémie n'était pas quelqu'un qui imaginait le négatif. Conclusion : autant croire à la solution n°3. Et donc c'était rigolo.

    Noémie attrapa elle aussi son verre alors que le barman lui faisait un signe de la main pour lui dire d'y aller molo sur la boisson. En retour Noé lui adressa un regard faussement indigné. Après tout, la faute à qui ? Qui avait corsé son verre, hein ? De nouveau, elle en but une gorgée riquiquite et reposa son verre.

    Noémie reporta son attention sur Gilad et petit à petit son sourire s'agrandit jusqu'au stade 'radieux'. Mais elle ne savait pas répondre à un tel compliment.

    "Merci." dit elle dans un souffle.

    On pouvait faire maintes et maints compliments à Noé, mais lui en faire en lui parlant de l’ancien bosco la touchait beaucoup. Et Gilad avait raison. Regretter constamment le passé c’était mauvais. S’y accrocher également. Y penser tout le temps aussi. En bref, le passé, on le ressort une fois par an.

    "Et vous savez, je pense que la vie n’est jamais facile, pour personne. Mais il suffit de ne pas la dramatiser pour être heureux."

    C’était extrêmement simple comme réponse, comme point de vue et comme façon de penser. Mais il y avait des gens qui n’arrivaient pas à être aussi simples.

    "Maintenant j’aurais une question importante à vous poser..."

    Noémie croisa ses mains en posant ses coudes sur le bar.

    "Comment, sincèrement, trouvez vous votre oreiller ?"

    Car, oui, c’était un sujet important. Le bonheur passait par le sommeil, dépendait du sommeil et engendrait un bon sommeil. Négligeable donc ? Certainement pas.

    [Hj : J'avais prévenu ! Voilà... Pleures maintenant.]
    Gilad Antilles
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    Vous prendrez bien un verre? Empty Re: Vous prendrez bien un verre?

    Message par Gilad Antilles Dim 24 Fév 2008 - 22:11

    Il y avait différentes catégories de personnes dans la galaxie. Si on voulait être exhaustif, il serait nécessaire d’en compter pratiquement une pour chaque être vivant ; une des particularités de l’individu étant d’être unique, on pouvait chercher longuement pour chercher deux comportements exactement semblables. Mais de là à tous les dénombrer, il y avait un pas (ou plutôt l’équivalent de plusieurs années lumières de pas et quelques sauts en longueur) que personne ne songeait à franchir. On pouvait retenir les travaux de l’artiste et philosophe ase Lassym Athrassi, qui avait soigneusement compilé pendant plusieurs années des milliers de données comportementales de sujets intelligents différents dans le but d’en tirer une théorie globale de cristallisation du comportement. Il cessa toute recherche le jour où il jeta un œil sur ses calculs et réalisa qu’il avait décalé l’age des sujets d’une ligne. Après avoir réchappé à une tentative malheureuse de suicide, l’ase s’était replongé dans l’art et n’avait plus jamais tenté de travailler sur les comportements.

    Pour simplifier, on pouvait diviser ces comportements en groupes, ce qui ramenait aux différentes catégories qu’on pouvait astreindre à l’univers. Pour sa part, Gilad Antilles aimait à diviser les gens en deux d’entre elles, du moins pour commencer : les complexes et les simples.

    Les complexes étaient ceux qui ne pouvaient jamais vivre pleinement quoique ce soit sans l’avoir planifié, sans prendre en compte tous les paramètres. Ils étaient méthodiques, prudents et efficaces lorsqu’ils savaient de quoi il s’agissait, mais l’inconnu les rebutait et ils ne l’approchaient qu’avec la plus grande circonspection.

    Au contraire, les simples faisaient partie de la catégorie des individus qui vivaient leur vie sans se poser de questions, du moins pas celles qui étaient plus compliquées que la composition du dîner ou si il était nécessaire de prendre une veste vu le temps couvert. Ils étaient difficilement perturbés, mais souvent distraites, et avaient une tendance à voir la vie du bon côté qui laissait perplexe les complexes. Quant à l’inconnu, il ne les effrayait nullement ; au contraire, il lui adressait la plupart du temps un grand sourire !

    Si Gilad se désignait lui-même comme un complexe motivé à classifier l’inconnu, ses mystères et ses dangers, il plaçait assurément Noémie Herbogast dans la catégorie des simples. Ce qui n’était nullement un défaut ; le chef d’escadrille pensait que les deux groupes avaient besoin l’un de l’autre, et c’était sûrement pour cela qu’il avait l’impression d’aussi bien s’entendre avec le bosco d’Adonis. Quand on passait son temps à étudier des données, chercher des corrélations entre elles et échafauder des stratégies, on appréciait grandement de passer un peu de temps avec une personne qui souriait sans même chercher absolument une raison à cela. Un individu comme Noémie rappelait à Antilles qu’on pouvait parfois se donner la peine de vivre sans toujours chercher plus loin que le bout de son nez. Doc Thorne –le numéro trois de l’escadrille d’Adonis- appelait ça « prendre les choses pour ce qu’elles sont » ; mais Thorne, en tant que scientifique décontracté, était un paradoxe qui oscillait constamment entre els deux catégories principales.

    Aussi, entendre la jeune bosco s’inquiéter de ce qu’il pensait de la qualité des oreillers à bord de la vivenef ne l’étonna pas outre mesure. Après tout, pourquoi ne pourrait-on pas parler des coussins? C’était un petit détail dans la mécanique complexe d’une vie de pirate de l’espace, mais Gilad aimait les petits détails. Il suffisait que l’un d’eux capote pour que la machine débloque, et il n’aimait pas ça, que la machine débloque. Pour sa part, il prenait grand soin de chacune de ses affaires, et tapotait son oreillers tous les matins avant de le reposer sur sa couchette.
    Il arqua un de ses sourcils en regardant Noémie, faisant mine de trouver sa question incongrue ; le coude sur le comptoir, il repoussa son verre et prit un air pensif, comme si la réponse nécessitait toute la concentration qu’il pouvait rassembler. Au même moment, un éclat de voix –des rires féminins- retentirent dans le bar d’Adonis. Asyr et Lara, deux pilotes de l’escadrille, venaient de faire irruption dans la pièce en riant et allèrent s’accouder au comptoir de l’autre côté. Apercevant son chef, la mécanicienne de l’escadron –Lara Night- joignit le pouce et l’index à l’adresse de Gilad, et ce dernier hocha la tête en réponse, comprenant que la femme avait finit la révision. Lui adressant un clin d’œil, il reporta son attention sur Noémie tandis que les deux autres femmes se commandaient à boire. Tant qu’elles avaient fini leur boulot, il ne voyait aucune raison de les empêcher de profiter de leur temps libre.

    Enfin, sourcils levés, il plongea son regard dans les yeux de Noémie Herbogast avant de répondre d’un ton faussement étonné :

    « Mademoiselle Herbogast, vous essayez de me soutirer des confidences sur l’oreiller ? »
    D’un geste élégant, il joua avec son verre et sourit à la bosco :

    « Blague à part Noé, mon oreiller me convient à merveille. Texture agréable, rembourrage bien dosé et les coutures sont impeccables. Et il a une jolie couleur. »

    De l’autre côté du bar, les deux pilotes sourirent le nez dans leur consommation ; ce n’était pas souvent qu’elles pouvaient voir le patron s’autoriser un peu de décontraction autrement qu’en étudiant un nouveau compte-rendu d’informations…
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    Message par Noémie Herbogast Lun 10 Mar 2008 - 19:19

    Parler des oreillers était toujours un sujet pointilleux. Du moins, du point de vue de Noémie. Et pourtant… ! Et pourtant, le bosco faisait parti de ces gens qui pouvaient dormir sur n’importe quoi, avec n’importe quoi pour se couvrir et n’importe quoi pour reposer la tête [comme un Newton sur un tapis moelleux… Hum, pardon, ce n’est pas ça.]. C’est ce qu’on appelait communément des gens pratiques. Voilà, Noé était une femme pratique. Bon, il ne fallait pas rêver non plus, Noémie était aussi une femme [La phrase du jour est là.]. Par conséquent, elle aimait tout de même avoir son petit confort parfois.

    Lorsque des éclats de rire bruyants se firent entendre, le bosco se tourna également vers l’origine du bruit. Ayant automatiquement reconnu les deux pilotes de l’escadrille Phantom : Asyr et Lara, et leur adressa un sourire. Oui, quand on est bosco on se souvient de tous les visages, tous les noms, tous les grades et tous les caractères. Question d’habitudes. Un pilote doit être doué dans les airs, avoir de bons réflexes, un cuisinier doit savoir mijoter de bons petits plats et un bosco doit avoir une mémoire d’éléphant et être très bon physionomiste. Chacun sa mission sur Terre. Ou plutôt, chacun sa mission sur Adonis.
    Toujours est-il que Noé s’entendait bien avec les deux jeunes femmes. Globalement, si on faisait le compte des personnes avec lesquelles le bosco ne s’entendait pas, un timbre poste aurait été suffisant pour dresser la liste. Certes, de Lara et Asyr, Noémie n’aurait pas su dire laquelle était la plus évidente, mais quand on aime les gens on ne s’arrête pas à ça. Et puis elles étaient bien toutes les deux.

    Noé écouta Gilad et fut grandement amusée par sa réponse. Certains pouvaient dire que le chef d’escadrille se « déridait », mais Noémie ne le voyait pas comme ça. D’abord, ce n’est pas à seulement 41 ans que l’on se « déride » (l’avantage fourbe d’être bosco : on sait les l’âge de chacun alors que peu de monde connaît le sien). Tout sourire fait avant 87 ans, même très rare, est le témoignage d’une partie, même infime, du caractère qui est définie comme « joviale » ou « heureuse de vivre ». Et parfois il ne suffisait que d’un petit coup de pouce pour que la personne offre un sourire à autrui : un situation comique, un regard amusant, une blague pitoyable, une discussion insolite…

    Le bosco prit une expression exagérément choquée avant de lancer avec un sérieux humoristique :

    « Commandant Antilles, voyons ! »

    Puis, les sourires des deux pilotes n’échappèrent aucunement à Noémie. Bon, elle se doutait bien qu’elles devaient se moquer un peu de leur chef, mais elle ignorait si elle était inclue dans le lot… Dans tous les cas, elle était aussi peu gênée que d’habitude. Question d’habitude, d’entraînement.

    « Vous voyez… » commença t-elle en orientant son regard vers Asyr et Lara.

    « Ce que vous disiez tout à l’heure n’a plus de valeur. Vos pilotes sont bel et bien en train de boire… »

    Noé adressa un sourire à la fois satisfait et qui prouvait la plaisanterie. Elle ne pensait pas une seule seconde que les pilotes pouvaient avoir un problème avec l’alcool. Elle savait parfaitement que l’un d’entre eux avait un souci avec d’autres produits, mais pour ce qui était de la boisson, elle espérait que non. Noémie savait faire plein de choses, mais faire tenir ses bonnes résolutions à quelqu’un, elle n’y arrivait pas. Elle avait essayé, pourtant. Trois fois elle avait tenté de convaincre un ami d’arrêter de fumer (ce qu’elle essayait aussi parfois de faire avec Endy, mais avec bien moins d’acharnement), un autre d’arrêter de se ronger les ongles, une autre d’arrêter de se mordre les lèvres… etc. Les exemples étaient multiples, et ça n’avait jamais abouti à rien. Sauf cas exceptionnels…

    « Ainsi donc, vos oreillers vous conviennent… Certain ? Quand vous vous levez le matin vous ne vous dîtes pas « J’aurais dû me lever plus tôt, pour m’éviter ce torticolis » ? Pour ma part j’ai toujours préféré les traversins ! »

    Comment parler pour ne rien dire, en 10 volumes, par Noémie Herbogast ! Avec une contribution de Newton Guedolphe pour le volume « Comment parler sur une balançoire pour ne rien dire ? ». Noé, ça ne la gênait pas de parler pour ne rien dire. Au contraire, si on ne devait que parler pour dire quelque chose, les conversations ne seraient plus du tout intéressantes. Enfin… moins croustillantes, plutôt. Moins rigolotes. Moins champêtres quoi !
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    Message par Gilad Antilles Mer 12 Mar 2008 - 20:35

    Gilad sourit de bon cœur aux remarques de Noémie ; c’était de bonne guerre. Il suivit son regard quand elle fit allusion à ses pilotes, et le chef d’escadrille rit sous cape.

    « J’ai dit qu’aucun de mes pilotes ne venait perdre son temps au bar en service. Je ne suis pas un monstre : quand ils ont fini, ils méritent bien un peu de détente ! Quand au reste, un pilote a souvent une imagination fertile ; on ne vous l’a jamais dit ? »

    A l’autre bout du bar, Asyr rit à quelque chose que Lara lui chuchota à l’oreille ; la mécanicienne des Phantom croisa le regard de son commandant et leva son verre à son adresse, comme pour l’encourager. A ses côtés, l’ase pouffait de plus belle. Antilles passa des deux pilotes à Noémie, puis de Noémie aux deux pilotes avant de revenir sur Noémie en haussant un sourcil :

    « Une imagination très fertile... » dit-il d’un ton songeur, comme s’il se posait la question. Lui imaginait très bien ce à quoi ses deux subordonnées pouvaient penser. Il était d’ailleurs assez agréable de voir que l’on pouvait encore l’imaginer séduire une jolie jeune femme comme le bosco d’Adonis. Quant au traversin…

    « Je n’ai jamais eu l’occasion de reposer ma tête fatiguée après une dure journée sur un traversin ; comme quoi il me reste encore beaucoup à découvrir dans la vie. En soit, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ? »

    Il se lissa la barbe, comme sous l’emprise de la réflexion, et tapota de ses doigts libres sur le comptoir :

    « Tout cela me fait penser à une histoire célèbre que l’on se raconte sur Troie. Connaissez-vous le plumesable ? »

    Gilad marqua une brève pause, et continua aussitôt :

    « C’est une sorte de faisan, pas plus grand que le bras d’un enfant. » Gilad écarta ses mains pour mimer la taille. « C’est un oiseau du désert, et un animal plutôt rare. Il ne sait pas voler et, à vrai dire, c’est une créature assez pataude, pour ne pas dire maladroite. Mais il possède un plumage remarquable. On dit que les plus beaux spécimens sont parés de toutes les couleurs du désert. De l’ocre au rouge, on trouve chez eux de toutes les teintes ; ils se fondent dans leur environnement grâce à cela, ce qui est leur seul moyen de défense contre les prédateurs. Il n’y en avait déjà pas beaucoup quand les humains sont arrivés sur Troie, et il n’en reste que très peu en liberté de nos jours. J’imagine que c’est à cause de leur succulent goût de poulet… »

    Antilles haussa les épaules.

    « …mais c’est surtout à cause de ce fameux plumage que les plumesables sauvages se font rares. Voyez-vous, leurs plumes sont très prisées par les amateurs de raffinement et utilisées dans nombre de parures et même certaines décoctions aux vertus fantasques. Les Troyens en élèvent en captivité, maintenant, mais leurs plumes sont plus ternes. Mais comme le gouvernement a fini par interdire la chasse de ces oiseaux –une bonne chose- les riches troyens ont appris à s’en contenter. Mais il existe une histoire persistante à leur sujet, et c’est là que la digression s’arrête pour rejoindre notre sujet premier. Voyez-vous, la légende raconte que les plumesables sont porteurs de bonne fortune, et qu’ils assurent la prospérité à quiconque dort la tête sur on oreiller entièrement fourré de ces plumes là. Bien évidemment, les plumes des spécimens sauvages sont plus belles et dotées de capacités que l’on dit supérieures à leurs cousins domestiques. Aussi, comme la chasse au plumesable est interdite, il existe néanmoins une sorte de rituel qui fait fureur parmi les jeunes les plus romantiques des communautés troyennes. Lorsqu’un garçon s’éprend d’une jeune fille, il peut si la coutume lui est attrayante se rendre dans le désert avec une toile de son choix, à la recherche de plumesables sauvages. Là, il doit s’emparer d’assez de plumes pour remplir la toile. Où ça se corse, c’est que pour que la légende porte ses fruits, il faut remplir son sac en faisant en sorte que chaque plume provienne d’un oiseau différent. Peu de gens vont jusque là, mais on dit qu’un oreiller conçu de cette manière, même à partir d’une vieille toile ramassée dans le garage, sera plus agréable que le plus fin des produits sortis des derniers ateliers ases, par exemple. Aussi, présenter un tel oreiller à une jeune femme est une déclaration considérée comme hautement sérieuse et, surtout, incommensurablement romantique. »

    Gilad marqua une nouvelle pause, avant de reprendre :

    « Après la première nuit qu’elle passe la tête sur le fameux oreiller, la jeune femme, si elle en est satisfaite, plonge la main à l’intérieur pour en retirer presque toujours la plus belle plume, qu’elle tend au garçon. Comme le mythe veut que l’oreiller soit complet pour être ce qu’il est, c’est une invitation au jeune homme à venir rapporter la plume et…partager l’oreiller. On dit que ce sont les oreillers de plumesables sauvages qui bénéficient des meilleures confidences. »

    Les yeux d’Antilles pétillèrent à l’évocation de ces souvenirs, et il fit signe au barman de lui servir cette fois-ci un simple verre de vin doux pour se rafraîchir la gorge. Toisant Noémie en souriant, il étudiait ses réactions :

    « Voilà l’histoire des oreillers de plumesables de Troie. Quand j’étais gamin, peu de jeunes s’appliquaient encore à la réaliser, mais j’ai toujours un faible pour les histoires. »

    Il leva son verre à l’intention de Noémie :

    « J’espère que je ne vous ai pas ennuyée avec ceci, Noé. Mais vous m’avez inspiré ces souvenirs, et j’ai cru bon de les partager. »

    Attendant la réponse de la jeune femme, Antilles but une gorgée de vin ; ses yeux pétillaient toujours.
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    Message par Noémie Herbogast Dim 16 Mar 2008 - 14:30

    Noémie regarda de nouveau les deux pilotes lorsque des gloussements se firent entendre encore une fois. Et comme d’habitude : le bosco sourit. Avait-elle la moindre idée de la raison qui poussait les deux jeunes femmes à rire ? Bien sûr. D’une, quand deux individus de sexe opposé discutent poliment et sans chichis, de nos jours c’est considéré comme soit une technique de drague, soit des paroles amusantes parce que les deux personnes sont complètement bourrées. (Soit dit en passant, ces préjugés sont similaires pour d’autres situations. Par exemple, quand une femme rigole aujourd’hui, on dit automatiquement qu’elle est soule. Si ce n’est pas malheureux…) De deux, pour que quelqu’un pouffe en parlant secrètement à son voisin, tout en lançant des œillades lourdes de sens à d’autres personnes –de sexe opposé- en train de discuter, ce n’est pas parce qu’elle raconte une blague sur la lessive du vaisseau… Et enfin, le lever de verre… Bref, si Noémie savait de quoi les pilotes riaient ? Oui, absolument. Et ce depuis qu’elles étaient arrivées. Le bosco avait déjà dû au cours de sa petite vie faire face à de nombreux ragots, railleries et autres réjouissances du même genre, alors elle n’était ni vexée, ni choquée, ni en colère.

    Noé écouta Gilad en souriant gaiement. [Les rôles de Père et Mère Castor sont déjà pris, mais, Gilad, tu peux être Tonton Castor si tu veux… ^^’] Bien sur que non il ne l’avait pas ennuyée ! Voyons ! Noé, elle adorait les histoires. Elle adorait parler. Elle adorait quand les gens expliquaient ce qu’ils savaient. Elle adorait quand ils racontaient leur histoire. Elle adorait les anecdotes.
    Et en plus, celle du plumesables, elle ne la connaissait pas…

    « Vous ne m’avez pas ennuyée du tout ! Au contraire… »

    Le barman vint alors se planter devant Noémie, une bouteille de jus de fruit orange et un verre propre à la main. Après avoir lancé un sourire ravageur qui voulait dire plusieurs choses, il posa devant Noé le verre, il ouvrit élégamment la bouteille, la leva en direction de Noé et versa de son contenu dans le verre, jusqu’à ras bord, qu’il poussa un peu vers le bosco, tout en récupérant le verre de départ qui contenait la boisson alcoolisée, à moitié vide. « Pour éviter trop de débordements », disait le regard du barman. En guise de réponse, Noémie le regardant avec un air exagérément ravi.

    « C’est bien d’être maître de sa vie, ici… »

    Le bosco lança un regard sceptique au contenu de son verre. Orange. Elle le leva, et but une petite gorgée. Ouaaah… Du JUS d’orange. Bon, Noé était plus amusée par le barman qu’autre chose.
    Puis, elle se tourna vers Gilad, avec un regard et un sourire qui lançait un mépris amusant du genre « Petit joueur ! ».

    « C’est tout de même beaucoup d’épreuves pour un droit de cuissage, vous ne trouvez pas ? » demanda t-elle.

    A ces mots, le barman leva la tête de ses verres qu’il essuyait pour regarder alternativement Gilad et Noé. Il n’avait rien entendu de la conversation, si ce n’était les dernières paroles de Noémie. Il aurait dû retirer le verre du bosco depuis longtemps déjà…

    « Mais cette histoire est assez amusante ! Si vous en avez d’autres, je suis… preneuse. »

    Noé termina sa réplique par un sourire équivoque.

    « J’avoue que je n’avais jamais entendu cette histoire. Pourtant… »

    Oui, pourtant.

    « Si ce que vous me dîtes est vrai, je sens que des têtes vont tomber. »

    Enfin, surtout une. Oh oui, Noé se ferait un plaisir de le faire tourner en bourrique, le pauvre Troyen qui ne lui avait pas mentionné cette histoire.

    « Dois-je en conclure que vous avez vous-même préféré les plumes au goût de poulet ? Est-ce vous qui êtes passé à la casserole, ou le plumesable ? »

    Noémie leva un sourcil interrogatif, souriante.
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    Message par Gilad Antilles Lun 17 Mar 2008 - 20:25

    Antilles se sentait bien. Vraiment, cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas pris le temps de partager un verre et quelques mots en si charmante compagnie. Depuis son divorce, et après avoir quitté la flotte, le chef d’escadrille n’avait plus réellement accordé de l’attention plus que nécessaire à la gente féminine. C’était à peine s’il avait connu deux ou trois aventures d’un soir avant d’arriver sur Adonis. En fait, que ce soit pour les choses de l’amour ou quelque autre loisir que ce soit, il avait depuis trop longtemps toujours eu l’esprit trop occupé pour s’accorder relâche. Il y avait toujours un dossier à remplier, des données à étudier, des rapports à lire, des stratégies à déterminer, des pilotes à former…

    Mais ses protégés, les membres de l’escadrille Phantom, commençaient enfin à être rôdés. Ils n’avaient pas encore eu l’occasion de connaître tous ensemble l’épreuve du feu, mais Antilles savait qu’il avait fait du bon boulot, secondé par de bons éléments, que ce soit le bon vieux Doc’ ou cet effréné de Wilson. Ils commençaient tous à se débrouiller ensemble, et ils savaient quoi faire. En voyant Asyr et Lara rire de l’autre côté du bar, Gilad fut content de les contempler visiblement de bonne humeur. Oui, il pouvait maintenant bien s’accorder un peu de bon temps… Quelque chose qu’il avait oublié de faire bien trop souvent. Il faudrait qu’il remercie Noémie pour lui avoir rappelé que cela était possible, mais la jeune femme avait souri à son histoire et l’encourageait à continuer, s’il en croyait le ton qu’elle avait employé. Il avait ri aux remarques de Noémie, apréciant le ton vif de la jeune femme. Décidemment, il se demandait comment il avait pu passé à côté d'une telle compagnie avant aujourd'hui!

    Parler du rite des plumesables avait fait plaisir à Gilad. Il avait beau être un humain né sur Asgard, il considérait Troie, où il avait passé sa jeunesse, comme son réel foyer. Et en évoquer les coutumes et les souvenirs qu’il y avait lui faisait du bien. Encore quelque chose pour quoi il pouvait remercier la bosco ! Mais les plumesables et leur histoire ravivaient également d’autres souvenirs à notre homme, des souvenirs moins agréables… Mais il était un grand garçon ; il pouvait parler des blessures de sa jeunesse, tout de même !

    Souriant devant le manège du barman qui substituait l’alcool au jus d’orange dans le verre de la jeune femme, il se cala plus confortablement contre le bar et but une gorgée de son propre verre pour se rafraîchir la gorge avant de parler :

    « Au cour de ma carrière, j’ai vécu de quoi raconter nombre d’histoires, il est vrai. Concernant Troie et les plumesables, je crains que la suite soit moins agréable… » Il sourit d’un air navré, comme pour s’excuser. « On ne le dirait peut-être pas, Noé, mais j’ai été un fringant jeune homme pétri de rêves, autrefois. Il ne serait d’ailleurs pas faux de dire que j’étais… incommensurablement romantique. Enfin bref : je devais avoir dix-sept ans à l’époque, et je terminais mon année de brevet de pilote de navette civile dans le but d’intégrer l’école de la flotte. Ce n’était pas la première femme que j’avais connu, mais Allanha était très belle. Peau brunie par le soleil du désert, somptueux cheveux noirs encadrant un visage volontaire, et surtout des magnifiques yeux verts pour lesquels je me suis damné plus d’une fois! »

    Gilad appuya sa dernière remarque d’un regard entendu et amusé, avant de poursuivre :

    « Elle avait deux ans de plus que moi, et ses parents travaillent dans l’import-export. Elle se préparait à suivre les traces familiales ; nous nous sommes connus à l’astroport de Dédale. Ca a duré un peu plus d’un an, et ce fut une année aussi merveilleuse qu’explosive pour le jeune adulte que je devenais… »

    Il se tut un moment, les yeux plongés dans le passé. Avalant une nouvelle gorgée de vin, il fit claquer sa langue et continua :

    « Je crois qu’on pouvait dire que je l’avais dans la peau. Aussi, désespérément romantique comme je l’étais, inutile de préciser que je trouvais un cachet fou au rite des plumesables. Un jour, j’ai décidé –sans le dire à qui que ce soit, pour que la surprise soit totale- de me rendre dans le désert, seul. J’y ai passé trois jours et deux nuits avec Constantin –c’était le furil de la famille- à poursuivre ces satanés volatiles. Une plume différente par animal, telle était la règle. Enfin, après tout ce temps, j’ai eu de quoi remplir l’oreiller, et après l’avoir correctement confectionné je me suis empressé de courir au spatioport, où je savais que je al trouverai. »

    Une nouvelle pause, plus longue. Une nouvelle gorgée, un raclement de gorge.

    « C’est à partir de là que cela devient…embarrassant à narrer. Lorsque je suis parvenu au spatioport, mon présent sous le bras, c’était pour apprendre qu’Allanha avait quitté Dédale. Elle avait carrément quitté la planète. Pour ajouter au cliché, on me montra même la navette qu’elle avait empruntée et qui amorçait sa montée, de plus en plus haut de l’atmosphère. Imaginez le jeune échalas que j’étais alors, debout sur la piste mon oreiller dans les bras et mes yeux incrédules tournés vers le ciel, où le point qu’était le vaisseau d’Allanha se faisait de plus en plus petit… »

    Gilad termina son verre d’un trait, et le fit tourner entre ses doigts comme s’il se demandait si en demander un nouveau était raisonnable. Il semblait un peu gêné de s’être ainsi dévoilé, mais était bien trop poli pour mettre fin à cette partie de la conversation maintenant qu’il l’avait commencée. Aussi reprit-il :

    « J’étais triste, et abattu, évidemment. Vous savez ce que c’est, j’imagine, les premiers amours : on croit que ce sont les bons, et que rien ne pourra nous séparer… Enfin, j’ai appris qu’Allanha s’était disputée avec ses parents. Elle avait toujours voulu faire autre chose que reprendre la boutique avec ses parents, et elle était finalement partie pour tenter sa chance, en claquant la porte. Elle avait toujours eu l’impression d’étouffer, bloquée sur Troie… Elle m’a contacté quelques temps après, pour s’excuser ; je n’ai plus jamais eu de nouvelles. J’imagine qu’avec son caractère, elle a su trouvé son chemin… Quant à l’oreiller… »

    Il haussa les épaules :

    « …je n’ai jamais pu me résoudre à m’en débarrasser. Il traîne piteusement dans mes placards– et maintenant dans ceux de ma cabine- sans jamais avoir eu droit à la conclusion du rite dont il est le symbole. Après mon divorce, je n’ai plus vraiment rencontré qui que ce soit qui puisse partager ma vie, et ce triste oreiller, vestige du romantisme de ma jeunesse, ne trouvera sans doute jamais de propriétaire… »

    Il sourit à nouveau, mais d’humeur plus triste ; mais Gilad ne se laissait pas abattre pour autant. En plus, évoquer tout ceci lui faisait du bien…

    « Je dois vous paraître bien étrange, avec toute cette histoire, Noé… » dit-il en adressant un sourire sincère et désabusé au bosco, lui donnait l'air d’un petit garçon un peu gêné…
    Noémie Herbogast
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    Message par Noémie Herbogast Jeu 20 Mar 2008 - 21:33

    « Etrange ?! »

    Noémie avait attentivement écouté Gilad, et non, « étrange » n’aurait pas été le mot qu’elle aurait employé.

    « Etrange pour avoir eu le cœur brisé ? » demanda t-elle, un sourcil levé

    Parce que si c’était le cas… Non, ce n’était pas étrange du tout. Sincèrement, des histoires d’amour qui finissent mal, en général, il y en avait à la pelle… Si on demandait aux membres de l’équipage qui n’ont jamais eu le cœur brisé de lever la main, ils ne seraient pas nombreux. Voire ils ne seraient pas, du tout. Bon, sauf les gosses, c’est vrai. Et encore… Qui n’avait jamais connu la première amourette de quand on a 5 ans ? Quand on va voir son charmant voisin de 20 ans, en lui avouant, le visage rouge comme une tomate, qu’on veut l’épouser. Souvent, on se fait rembarrer là, pas vrai ? Pas dans tous les cas, c’est vrai… Heureusement, le voisin de Noémie avait été gentil. Il lui avait promis de l’épouser. Bon, il s’était marié avec une autre quand Noé était adolescente, mais au moins, il avait laissé une gamine de 5 ans se bercer d’illusions pendant quelques mois.

    Et quelque part, le bosco était rassurée que le chef d’escadrille ait eu une histoire de ce genre. Ca prouvait qu’il était humain. Et puis c’était chouette, quand quelqu’un racontait ses déboires amoureux de jeunesse…

    « En tout cas, je dirai que cette demoiselle ne sait pas ce qu’elle a raté. »

    Quoi ? C’était vrai ! Non, vraiment, quand quelqu’un est capable d’être assez romantique pour exécuter cette coutume du plumesable, cette personne vous ne la lâchez pas ! Vous tombez dans les pommes, et ensuite vous tombez dans ses bras pour toujours (Comme quand quelqu'un vous dit "Mademoiselle je me suis aperçu que vous êtes l'amour de ma vie" avec un bouquet de fleurs dans les mains.)! Non, vraiment, il y avait des filles qui ne se doutaient de rien…

    « Quelle greluche ! »

    Pour ne pas dire autre chose de moins… champêtre.

    « Mais il faut voir le bon côté des choses… »

    Car, oui, il y avait toujours un bon côté, même aux trèèèès mauvaises choses.

    « Vous avez l’oreiller à portée de main ! »

    Noémie haussa les épaules, signe d’évidence, et son visage rayonnait. Oui, pour le bosco, c’était évident que posséder cet oreiller était un avantage non négligeable. Au loin, le barman commençait réellement à s’inquiéter, à entendre des bouts de phrases ou des mots tels que « romantisme » ou « oreiller ».

    « Si jamais vous rencontrez le grand amour, il sera très facile à convaincre : vous lui offrez l’oreiller ! »

    On dira ce qu’on voudra, ça donnera un effet bœuf.

    « La vie, c’est très simple, en réalité ! » ajouta t-elle avec le visage de celle qui vient de donner une grande loi historique. (Si, si, il y a une tête pour ce genre d’informations. Vous savez : un joli sourire, les yeux grand ouverts et on joint ses mains d’un coup)
    Gilad Antilles
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    Vous prendrez bien un verre? Empty Re: Vous prendrez bien un verre?

    Message par Gilad Antilles Ven 21 Mar 2008 - 12:29

    Gilad s’était longtemps demandé pourquoi il avait gardé l’oreiller. Avoir le cœur brisé n’était pas une expérience particulièrement agréable, mais il avait quand même voulu en garder le souvenir. Quand on y réfléchissait, c’était paradoxal : l’être humain avait une étonnante tendance à s’attacher à son passé, même aux souvenirs pénibles. Oh, il y avait ceux qui faisaient tout pour les oublier, mais lorsqu’il s’agissait d’amour, on avait beau jeter tous les habits de l’autre par la fenêtre, on retrouvait presque toujours un souvenir qu’on ne pouvait pas se résoudre à jeter. Parce qu’il nous rappelait un moment, une sensation d’une période où, quoiqu’il se soit passé ensuite, on a été heureux.

    Du coup, Gilad n’avait jamais pu se résoudre à se débarrasser de la chose. Quand il s’était marié sur Asgard, il n’avait pas non plus offert le coussin à sa femme et pourtant il l’aimait profondément. Il ne lui en n’avait parlé qu’une ou deux fois, et elle n’avait jamais essayé de gommer cette partie là de son passé. A bien y réfléchir, elle et lui s’étaient encore mieux entendus après leur divorce, et il se demandait parfois s’il ne serait pas temps de lui envoyer des nouvelles. Savoir comment allait sa fille, peut-être même lui parler… Les informations que lui donnaient ses vieux parents sur Troie étaient rares ; son père respectait les choix de Gilad, mais il avait toujours de la peine sur le fait que son fils se soit détourné de la Flotte pour…autre chose.

    Gilad soupira, mais son sourire revint quand Noémie continua de parler. Elle était véritablement faite pour être bosco : aimable, joyeuse, compréhensive et, surtout, de manière authentique. Elle ne se forçait pas, et c’était ce qui faisait son charme.

    Son charme… Gilad sourit une fois de plus à une telle pensée. Il était vrai que Noémie Herbogast était une jeune femme fort jolie, et qui plus est d’une compagnie éminemment agréable. Depuis combien de temps n’avait-il pas fait la cour à une jolie fille, ne serait-ce que pour le plaisir du flirt ? Antilles n’aurait pas su le dire. Depuis un bon bout de temps, il ne flirtait qu’avec son travail, et ses rapports ne possédaient pas de courbes aussi délicates.

    Houla, voilà qu’il pensait courbes maintenant ; ce n’était pas digne d’un gentleman ! Soudain nerveux, toujours comme un petit garçon, il se racla la gorge, se demandant quoi dire pour ne pas paraître ridicule. En guise de petit garçon, il était plus un type de quarante et un ans qui était certes loin d’être fini mais qui avait depuis longtemps rouillé lorsqu’il s’agissait de parler aux femmes autrement que de manière neutre.

    « Vous avez sans doute raison. » finit-il par dire. « La vie est peut-être parfois plus simple qu’on ne le croit. Tenez, qui aurait cru qu’il aurait suffi d’une si charmante discussion pour me rappeler à quel point sortir son esprit du travail était agréable ? Vous êtes décidément une bosco très douée. »


    Il lui lança un regard amusé et sincère ; il se sentait plus détendu, comme s’il n’avait finalement aucune raison d’être sans cesse crispé. La vie d’aucun pilote n’était en jeu là tout de suite, après tout !

    « Soyez sûre, Noé, que je garde votre idée à l’esprit. Qui sait, peut-être sera-t-il un jour temps pour cet oreiller de sortir de son placard ? »

    Finalement, Noémie avait raison ; quand on prenait la peine de voir les choses du bon côté, il y avait des moments où la vie vous paraissait plus simple. Et, mine de rien, cela faisait beaucoup de bien…

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