*Ouaho*
Fut la première pensée de Thimotée quand Konstantin, son chef d'escadrille, explosa. Enfin, au sens figuré, bien évidement. Une vraie explosion aurait été bien plus traumatisante pour le shitennô qu'il était, et sans doute n'aurait-il pas juste pensé un simple « ouaho ». Mais ce n'est pas là la question.
L'espace d'un instant, il n'osa plus bouger, arrondissant ses yeux de surprise, haussant ses sourcils pour accentuer son expression, geste somme toute mécanique et indépendant d'une quelconque volonté, mais il ne prononca pas un mot. Dire quelque chose en pareils circonstance semblait futile et sans intérêt. Et pire encore : ça n'aurait peut-être qu'envenimer un peu plus la situation. Pour le moment, donc, il fallait mieux rester sagement à se prendre la vague qui venait droit vers lui, préparer sa brosse à dents pour l'essuyer ensuite, et attendre en écoutant. Et le chef n'avait pas tord, Truc devait bien l'admettre. L'escadrille venait d'être formée. Il y avait de nouvelles têtes, de nouveaux personnages inconnus et de nouvelles réactions à tester. En l'occurrence, celle de pointer ces nouveautés du doigts au commandant d'escadrille en soulignants les méconnaissances de ce dernier ne semblait pas fameuse. Pas grave, c'était en faisant des erreurs qu'on apprenait, pensait positivement Truc. L'important, c'est que ces erreurs ne soient pas mortelle.
Et pour le moment, un petit haussement de ton, ce n'était pas mortel. Thim en avait bien vu d'autre.
Ainsi, il se décida à simplement et sagement attendre la fin. Et l'avantage, quand quelqu'un s'énerve de cette façon, c'est que ça finit bien par s'arrêter. Et ce fut le cas. Mais ce ne fut pas une fin très conventionnelle, nota intérieurement le shitennô. Un chef d'escadrille qui s'excuse, ça... c'était étonnant. Truc croyait se souvenir qu'il s'en était pris des moins mûres... et sans excuse... et sans raison valable (selon lui), même parfois.
Bon, et il n'aurait pas de punitions, à première vu. Bon, il pouvait encore changer d'avis, le chef, mais Truc croisait les doigts pour que ce ne soit pas le cas.
Il observa sans un geste le commandant glisser le long du mur et eut une pointe de tristesse lui traverser l'esprit d'observer son supérieur nouveau venu déjà aussi mal. Et dire que l'escadrille d'halloween n'avait pas de graves éléments perturbateur... Qu'est-ce que ça aurait été sinon...
Il y eut un instant de flottement, puis un mouvement de shitennô qui s'accroupit devant son chef, un sourire gentil étirant ses lèvres. Pas ce genre de sourire moqueur ou rieur : seulement un sourire amical qui aimait communiquer « je viens en paix, ne me tuez pas. ».
« Merci pour ma bosse à dents, j'en ai qu'une, j'aurais eut l'air fin après ! Mais chef, vous savez, on est là pour un moment, tous ensemble, alors, on se connait peut-être pas, mais c'est qu'une question de temps ! Tenez, vous non plus, vous me connaissez pas, mais ça va se régler.
Je m'appelle Thimotée Reimet Udina Cairriel. Donc, TRUC, jeux de mots fin et spirituel qui découle de mes initiales, mais ça, vous l'aurez sans doute déjà remarqué et compris. Reimeit, c'est le nom de mon grand père paternel, Udina, grand père maternel. J'ai eut une enfance tout à fait paisible, sur Babylone, élevé par deux parents normaux. Pas de passé tragique : toute ma famille est encore vivante, excepte un ou deux membres, mais c'est la vieillesses qui s'est chargée d'eux, pas de quoi en faire un mélo-drame.
J'ai développé l'envie d'être un héros à cause de ma mère en particulier, et c'est par rêve que je suis arriver à devenir pilote et à m'engager dans l'armée.
J'ai une très bonne amie, une ase, elle se nomme Eilaire. Vous savez, ce genre d'amie qu'on ne voit jamais mais qu'on harcèle sans arrêt par mail, visiophone ou ce genre de truc ? Bah, c'est ça. Elle est gentille, patiente et elle écoute toujours ce qu'on lui dit ! Mais certain pensent injustement que c'est parce qu'elle n'a pas de caractère. Enfin bref, c'est quelqu'un que j'aime beaucoup, même si elle est froide, et c'est maintenant l'intendante du commandant Portanares, c'est pas classe, ça ?
Quoi qu'il en soit, ma formation militaire s'est passé de manière pas trop mal. J'étais pas le meilleurs éléments, mais pas le pire non plus et de fil en anguille, je suis passé d'escadrille en escadrille, j'ai gagné quelques gallons, mais jamais je n'ai fait d'action qui se démarquaient vraiment du lot.
Ensuite, j'ai toujours harcelé mes supérieurs car je voulais aller sur une vivenef. Ce qu'on m'a un jours proposé, j'ai accepté.
J'ai toujours été admiratif de ses vaisseaux, et même si Nimue est considérée injustement comme placard, je suis fier et heureux d'être ici, même si je n'ai jamais parlé à l'esprit de ce vaisseaux, en fait, mais c'est pas bien grave, ça viendra, j'en suis certain.
Et si je suis ici, alors que je pourrais être ailleurs, c'est parce que avec ma formations de pilotes, ma volonté d'être sur une vivenef qui vogue, dans l'espace, et il n'y avait que les militaires qui m'offrait en plus la possibilité de rendre mes parents fiers de moi, vous voyez ?
Ensuite, on me dit optimiste et souvent de bonne humeur, et je n'aime pas m'attarder sur les détails triste. Là, par exemple, je pourrais prendre ombrage de m'être fait roupillé... Bien injustement, vous l'admettez vous même ! Ha ha ha !
Mais je ne veux plus y penser, en fait ! Car ça n'avance à rien, donc, maintenant, je parle de moi. On me dit aussi bavard, c'est sans doute vrai, mais la paroles, c'est le meilleurs moyens de commencer à s'exprimer. Eilaire c'est tout par les yeux ou les gestes, moi, je ne suis pas aussi subtile qu'elle, alors, c'est la parole !
Oui, on dit aussi souvent que je mets très vite les pieds dans le plats, mais je n'aime pas ne rien faire. Là, je pourrais partir loin et tout laisser tomber, c'est une affaire où ni moi ni Hazel n'avions vraiment avoir à faire, mais pourtant, je reste et je préfère mille fois me payer la pire des punitions que de ne rien faire du tout.
Alors, c'est vrai, des fois, je gaffe, comme je l'ai fait avec vous et à ce sujet, je m'en excuse, je voulais vraiment pas vous mettre dans un état comme ça, chef ! Mais je pense que c'est comme ça qu'on apprend, et parfois, je dis bien parfois, quelques escadrilles ont apprécier le côté volontaire que je déployais pour tenter d'aider les autres et on le disait que j'aurais pu faire bosco.
C'est p'tet vrai, c'est p'tet faux, mais je préfère rester dans l'escadrille et assurer une bonne entente dedans.
Enfin, ça, c'est dans le meilleurs des cas, évidement. Voilà, Chef ! Je crois que vous savez à peu près tout de moi ! Du moins, je crois. »
Preuve en était faite : il était parfaitement possible de parler vite, sans s'arrêter et en ne faisant que de légers mouvement des mains pour accentuer certain mots ou donner le ton. Et le tout en reprenant brièvement, mais parfaitement sa respiration pour ne pas mourir asphyxié. Tout avait été dit d'une traite, d'un ton légers et amusé, et Truc riait intérieurement à penser qu'Eilaire aurait vite décroché. Enfin, il adressa un sourire à Konstantin, regardant tout, observant, enfin, les possibles réactions de ce dernier et les paroles qui pourrait découler.
Et croisant les doigts pour ne pas avoir empirer la situation. D'un coup, sentant ses jambes trembler de leurs positions douloureusement accroupie, il se laissa tomber en arrière. Et eut un sourire satisfait et soulagé en massant un peu ses mollets. Certaines mauvaises langues diraient qu'enfin, un peu de tranquillité se ferait, surtout après se long discourt. C'était mal connaître le shitennô.
« D'ailleurs... » reprit-il plutôt rapidement, surtout quand on considérait les litres de salives perdue dans le long monologue précédent « vu qu'on est un peu tous chacun de notre côté, a pas se connaître, en fait, avec Eve et Ashen, on essayait de faire connaissance entre nous. On avait préparé une bataille d'oreiller pour l'escadrille... dans notre cabine, vu qu'elle est assez grande. On s'est dit que ça pourrait être sympa et qu'une fois qu'on se connaitrait baignant de sueurs, rouge et ayant perdu toute dignité, ça pourrait nous créer des liens... et au moins, une bonne soirée en souvenir !
Vous voyez ce que j'veux dire, chef ? »
Et bien oui, vu que le commandant d'escadrille était venue au départ pour contrôler les chambres, aux cas où cette pensée ne le perdrait pas, autant prévenir que ce n'était pas une orgie de coussins (ou d'autre chose )qui se préparait...