Il fallait croire que quand on venait à l’infirmerie, ce n’était pas seulement pour se faire soigner, avoir quelques médicaments et sortir, tout sourire… Non, déjà, sur Pandore, on pouvait d’avance retirer le « tout sourire », c’était pas trop le genre de la maison… enfin, de la nef. Bref. Mais ce qui était le plus étonnant, c’est que les hostilités dans l’infirmerie continuaient… et sans qu’Eryl y soit pour quelque chose.
Soit, finalement, c’était l’équipage entier qui avait décidé d’un commun accord et sans que le médecin soit au courant que l’infirmerie serait un lieu… Disons convivial où l’on s’en balancerait des vertes et des pas mûres, soit c’était juste un lieu maudit. Konrad avait décidé de continuer sur sa lancée avec Frigg et cette dernière qui était pourtant toujours d’un stoïcisme assez impressionnant (point de vue d’Eryl, rappelons le) commençait à elle aussi répondre. Oui, maintenant, c’était certain, Eryl savait d’où ça venait…
Lieu maudit.
Mais il n’empêchait que le gamin restait tout de même interdit : on se disputait dans l’infirmerie, avec lui à juste quelque mètre, et pourtant, ce n’était même pas sa faute (enfin, pas directement)… Si c’était pas malheureux ça. Encore que la réponse de Frigg ne manquait pas de répondant… s’en était drôle.
Bon, ce n’était pas tout ça, il y avait une infirmerie à gérer ! Ce fut très docilement que Frigg décida de s’asseoir. Ça, le médecin ne s’y attendait pas… Il se serait plus attendu à quelque chose genre « pendant que j’attends, ça se répare pas tout seul, je reviendrais plus tard » ou « bon, je reviendrais plus tard » qui revient peut-être à dire la même chose, certes, mais vraiment, il croyait tellement fort à ce genre de réponse qu’il n’avait même pas réfléchi à ce qu’il puisse y avoir une autre solution.
Il parvint malgré sa surprise à garder une mine composée et fit face à Frigg pendant que celle ci disait quelque chose. Oui, au fond, leurs deux boulots étaient à peu près identiques. Si ce n’était que lui, c’était de l’organique et qu’elle, c’était du mécanique. Il ravala tout les arguments qu’il avait à présent préparé pour la maintenir dans l’infirmerie, haussa les épaules et commença :
« Ton boulot, c’est de maintenir cette Vivenef en état, mon boulot, c’est de te maintenir en état pour. »
Eryl prit une grande inspiration. Autant lui annoncer toute suite la couleur, à la mécano, bien qu’il y ait des chances que ça ne lui plaise pas… encore que ! Elle s’était montrée docile pour ça, elle pourrait peut-être… Et de toute façon, c’était lui le plus proche de la porte et il aurait bien assez de réflexe pour la fermer avant que Frigg ne s’en aille, c’était certain. Mais qui sait ? Elle pourrait être raisonnable… Par précaution, il fourra une main dans sa poche, l’air de rien, et commença à saisir du bout des doigts la carte pour fermer la portes. Les autres patients ? Pas grave. Eryl fit de Frigg sa priorité (au niveau des soins, précisons le).
Ah, il y avait Tallulah aussi, mais à part cette étrange apnée, elle ne semblait pas plus mal que ça. Et puis, elle était dans l’infirmerie, pas de soucis pour les soins donc.
Ainsi, autant prendre une voix calme, certes, mais légèrement sèche et avec une pointe d’autorité pour pas qu’il y ait de malentendu.
« Contrairement à une entité mécanique, t’as besoin de repos… Si tu le fais pas, tu… fonctionneras mal. Je vais te soigner tes mains et ton cou, regarder où tu aurais besoin ailleurs, tu prendras un repas correct et enfin : tu iras dormir. Et c’est pas une suggestion.»
Bravo l’explication… Des arguments, des arguments, vite !
« Car sans ça tu n’arriveras plus à faire de réparations correctes, tu finiras par t’effondrer de fatigue comme une larve et avec de la chance, ce sera à ce moment là que Pandore aura besoin de toi. Mais tu pourras rien faire, car tu seras dans les pommes.»
Bon, pour le tact, on repassera… Encore que le médecin y était aller doucement : il n’avait même pas encore parlé des risques qu’il y avait à ce balader sans prendre soin de son hygiène. Il ferrait ça à un autre moment.
Il fut distrait quelque minute par la commandante qui lui lança quelque chose en sa direction. C’était orange… Assez étrangement, il réussit à la rattraper sans aucun souci ou autre catastrophe usuelle qui le caractérisait pourtant.
Beark ! C’était orange et mou… Mais c’était… une clémentine. On venait de lui donner une clémentine. Au cas où il en aurait besoin… Il rumina un léger :
« C’est plutôt d’un infirmier dont j’ai besoin, là.. »
Mais ne le dit pas suffisamment fort pour qu’Erwyn puisse l’entendre… Dans sa tête, il entendait une petite voix, qui ressemblait étrangement à celle d’Andrea d’ailleurs, ajouter « ou de quelques centimètres ! » et encore une autre dire « ou de quelques années ! » il secoua la tête espérant que ces voix là se taisent. Enfin bon, offrir une clémentine, c’était quand même… gentil… Ainsi dit-il d’une petite voix :
« Merci… »
Et la commandante décida de prendre la poudre d’escampette, comme le Caméléon, lui disant qu’il la rejoindrait quand il aurait finit. Ah mais oui, mais où ? La voix du rouquin raisonnait encore un peu dans sa tête, ainsi réagit-il sur le coup, passant sa tête par l’encadrement de la porte et se décida à crier :
« Fais gaffe à ce que tu diras à Andrea ! Et aussi à ce qu’il te dira ! Et si tu croises le caméléon… ! »
Mais trop tard : elle était bien partit. Eryl soupira.
« Arf, flute »
Il se retourna de nouveau vers Tallie, observant d’un œil cette clémentine trop molle, l’air méfiant. Qu’est-ce qu’une clémentine trop molle ?
« Elle nous offre ces aliments pourris maintenant ? Et elle se barre alors qu’elle pourrait donner un coup de main… Ah bah bravo la commandante, on prend soin de son équipage à ce que je vois » rumina-t-il.
Bon, pas grave, il posa la clémentine un peu plus loin et tenta de ne pas faire attention aux belles pirouettes que semblait vouloir faire le lieutenant tactique. Chemise assez longue ou pas, un accident est si vite arrivé... Ainsi prit-t-il soin de se placer entre Tallie et le lieutenant, se retrouvant par la même occasion dans la trajectoire du lieutenant qui s’appuya sur sa tête. Eryl se laissa faire et d’un coup, il se mit à être tout sourire et ria :
« Ooooh ! Ça alors, un nain ! Ah, mais il est si petit que je ne l’avais pas vu ! Et quand j’ai remarqué quelque chose, j’ai cruuuut que c’était une table ! Pour être si petiiiit ! »
ça va, il avait de l’entraînement avec Andrea…
« ah, mais flûuuuuute, c’est notre médecin de bord ! Ah, zut, vraiment désolé Eryl ! »
Et se retenant de foutre un coup de pied bien placé au lieutenant ( Suture ou ailleurs) il répondit d’une voix fortement énervée, les dents serrées :
« Ah, mais c’est pas grave ! ! Ne t’inquiète pas pour ça, voyons ! »
Malédiction sur lui pour des générations.
Enfin bon, le lieutenant avait de nouveau des vêtements, c’était déjà ça…
« Miracle » lâcha Eryl d’une voix lasse…
Apparemment, le lieutenant en voulait toujours aux macarons et s’évertuait à vouloir qu’on lui en passe. Ah ça, Eryl lui en aurait bien envoyé quelque un à la figure, des macarons, mais non, il se retint. Peut-être parce qu’un médecin ne doit pas violenter ces propres patients… ou parce que naturellement, il n’était pas pourvu d’une grande force… Ou peut-être encore parce que si par miracle il lui infligeait la moindre petite blessure, tout naturellement, il faudrait ensuite qu’il la soigne (le complexe du médecin)… Ainsi resta-t-il de marbre.
Il tenta aussi de rester calme et zen même en se recevant quelques coups de canne de la part de Konrad. Mais définitivement : le calme et lui n’étaient pas fait pour s’entendre.
« Bordel, mais tu vas arrêter, oui ? Ou sinon, y’a deux autres trucs qui risquent de croustiller mieux que n’importe quel macaron ! »
Intérieurement et en même temps, Eryl passait en revue toute la liste de médicament infect, désinfectant douloureux et laxatif inodore et incolore qui lui restait en réserve et les marqua comme réservé pour le lieutenant tactique. Excellente tactique que d’énerver un médecin, ah, ça oui. Sa vengeance, il l’aurait un jour ! Mais tandis qu’il ruminait quelques sombre pensées, le lieutenant l’avait saisit, son macaron, et l’avalait goulûment, et surtout, Tallie s’était relevée et semblant avoir du mal à tenir sur ces jambes, elle lui avait attrapé le poignet.
Ou du moins, c’est comme ça que le médecin voyait la chose.
Il soupira un instant et aussitôt sa colère s’apaisa un peu. Bon, il n’était pas de bonne humeur non plus, mais bon.
« Bon, c’est qu’t’as du mal à marcher ? Aller, vient, j’vais t’aider au moins » finit-il une pointe de lassitude dans la voix.
Il attrapa à son tour le bras de Tallie et le passa (innocemment) au-dessus de ses épaules (et sans aucune arrière pensé) et passa son bras autour de la taille de la jeune fille ( avec la volonté pure d'aider...). Il marqua une pause quand il entendit la voix d’Erwyn s’élever dans les hauts parleurs. C’était quoi encore cette histoire ? Mars n’était pas le coin le plus touristique du Cercle pourtant…
Ça sentait mauvais. Ça sentait très mauvais.
Konrad fit sa petite remarque, ce à quoi Eryl répondit :
« Si tu pouvais avoir raison ne serais-ce qu’une seule fois dans ta vie, pries pour que ce soit maintenant. »
Comme une sentence finale, la voix d’Erwyn se fit de nouveau entendre et Eryl sera les dents.
« Merde. »
S’en suivit le moment où tout le monde attend, où tout le monde réalise. Pour le jeune médecin, ça signifiait qu’il devait mettre l’infirmerie en état pour pouvoir traiter des urgences, ça signifiait aussi qu’Oliver allait devoir rappliquer vite fait… Non, si l’infirmier dormait, il dormirait encore un peu. Autant qu’il ait le plus de repos possible au moins.
Bon, première chose à faire : se prendre un Konrad en pleine poire. Bon, non, ce n’était pas prévu, mais puisqu’il ne regardait pas où il allait celui là…
« Ah, connard » maugréa-t-il très bas.
Le lieutenant se rattrapa finalement, appréciant sans doute l’anesthésie encore en place et se plaignit. Eryl eut alors tout loisir de lui répondre en criant :
« Pour une fois, on est d’accord : alors maintenant, dégage de l’infirmerie au lieu de faire le mariole ! »
Bon, premier truc à faire, poser Tallulah… Ensuite…
La voix d’Erwyn se fit entendre une dernière fois.
« Oh et Lieutenant Mimir, il se pourrait que je vous envoie un peu d’aide.
Au boulot, matelots ! »
Eryl eut un tilt… Frigg ! Lâchant Tallie quelque instant pas loin du lit, l’infirmerie ne faisant pas 6 km de long, le gamin se précipita vers l’interphone et appuya frénétiquement dessus. Ce fut un gars de la salle de com qui répondit :
« C’est pour quoi ? »
Eryl, un brin énervé répondit expressément :
« Passe-moi la cale »
En toute logique, Erwyn était à la cale, avec Andrea. Dans l’immédiat, il devait donc avoir une chance de l’avoir rapidement. Ou du moins, il en croisait les doigts.
« Et on dit quoi ? fit l’employé de com, tentant de combler le temps nécessaire aux connections par une petite leçon de savoir-vivre
- C’est urgent ! » acheva Eryl qui délibérément fit mine de ne pas saisir le sens caché de la phrase
Finalement, une connexion établie plus tard, le médecin eut l’occasion de dire à sa guise, sans savoir que le commandant avait déjà vaqué à d’autres occupations :
« Erwyn, bordel, Frigg n’a pas besoin « d’un peu d’aide », elle a un besoin urgent de repos ! Je la garde avec moi, que ça te plaise ou non ! »
Enfin, je tente aurait du dire Eryl. Mais là, ce serait certainement beaucoup moins facile que tout à l’heure. Il regarda Frigg avec un air inquiet. Qu’elle tente de passer, il la ferait trébucher. Il était très fort pour ça, le lieutenant tactique pourra confirmer...
[ Et c'est à... * roulement de tambour*
Konrad -> Eryl ->Erwyn -> Frigg -> Tallie ]
Soit, finalement, c’était l’équipage entier qui avait décidé d’un commun accord et sans que le médecin soit au courant que l’infirmerie serait un lieu… Disons convivial où l’on s’en balancerait des vertes et des pas mûres, soit c’était juste un lieu maudit. Konrad avait décidé de continuer sur sa lancée avec Frigg et cette dernière qui était pourtant toujours d’un stoïcisme assez impressionnant (point de vue d’Eryl, rappelons le) commençait à elle aussi répondre. Oui, maintenant, c’était certain, Eryl savait d’où ça venait…
Lieu maudit.
Mais il n’empêchait que le gamin restait tout de même interdit : on se disputait dans l’infirmerie, avec lui à juste quelque mètre, et pourtant, ce n’était même pas sa faute (enfin, pas directement)… Si c’était pas malheureux ça. Encore que la réponse de Frigg ne manquait pas de répondant… s’en était drôle.
Bon, ce n’était pas tout ça, il y avait une infirmerie à gérer ! Ce fut très docilement que Frigg décida de s’asseoir. Ça, le médecin ne s’y attendait pas… Il se serait plus attendu à quelque chose genre « pendant que j’attends, ça se répare pas tout seul, je reviendrais plus tard » ou « bon, je reviendrais plus tard » qui revient peut-être à dire la même chose, certes, mais vraiment, il croyait tellement fort à ce genre de réponse qu’il n’avait même pas réfléchi à ce qu’il puisse y avoir une autre solution.
Il parvint malgré sa surprise à garder une mine composée et fit face à Frigg pendant que celle ci disait quelque chose. Oui, au fond, leurs deux boulots étaient à peu près identiques. Si ce n’était que lui, c’était de l’organique et qu’elle, c’était du mécanique. Il ravala tout les arguments qu’il avait à présent préparé pour la maintenir dans l’infirmerie, haussa les épaules et commença :
« Ton boulot, c’est de maintenir cette Vivenef en état, mon boulot, c’est de te maintenir en état pour. »
Eryl prit une grande inspiration. Autant lui annoncer toute suite la couleur, à la mécano, bien qu’il y ait des chances que ça ne lui plaise pas… encore que ! Elle s’était montrée docile pour ça, elle pourrait peut-être… Et de toute façon, c’était lui le plus proche de la porte et il aurait bien assez de réflexe pour la fermer avant que Frigg ne s’en aille, c’était certain. Mais qui sait ? Elle pourrait être raisonnable… Par précaution, il fourra une main dans sa poche, l’air de rien, et commença à saisir du bout des doigts la carte pour fermer la portes. Les autres patients ? Pas grave. Eryl fit de Frigg sa priorité (au niveau des soins, précisons le).
Ah, il y avait Tallulah aussi, mais à part cette étrange apnée, elle ne semblait pas plus mal que ça. Et puis, elle était dans l’infirmerie, pas de soucis pour les soins donc.
Ainsi, autant prendre une voix calme, certes, mais légèrement sèche et avec une pointe d’autorité pour pas qu’il y ait de malentendu.
« Contrairement à une entité mécanique, t’as besoin de repos… Si tu le fais pas, tu… fonctionneras mal. Je vais te soigner tes mains et ton cou, regarder où tu aurais besoin ailleurs, tu prendras un repas correct et enfin : tu iras dormir. Et c’est pas une suggestion.»
Bravo l’explication… Des arguments, des arguments, vite !
« Car sans ça tu n’arriveras plus à faire de réparations correctes, tu finiras par t’effondrer de fatigue comme une larve et avec de la chance, ce sera à ce moment là que Pandore aura besoin de toi. Mais tu pourras rien faire, car tu seras dans les pommes.»
Bon, pour le tact, on repassera… Encore que le médecin y était aller doucement : il n’avait même pas encore parlé des risques qu’il y avait à ce balader sans prendre soin de son hygiène. Il ferrait ça à un autre moment.
Il fut distrait quelque minute par la commandante qui lui lança quelque chose en sa direction. C’était orange… Assez étrangement, il réussit à la rattraper sans aucun souci ou autre catastrophe usuelle qui le caractérisait pourtant.
Beark ! C’était orange et mou… Mais c’était… une clémentine. On venait de lui donner une clémentine. Au cas où il en aurait besoin… Il rumina un léger :
« C’est plutôt d’un infirmier dont j’ai besoin, là.. »
Mais ne le dit pas suffisamment fort pour qu’Erwyn puisse l’entendre… Dans sa tête, il entendait une petite voix, qui ressemblait étrangement à celle d’Andrea d’ailleurs, ajouter « ou de quelques centimètres ! » et encore une autre dire « ou de quelques années ! » il secoua la tête espérant que ces voix là se taisent. Enfin bon, offrir une clémentine, c’était quand même… gentil… Ainsi dit-il d’une petite voix :
« Merci… »
Et la commandante décida de prendre la poudre d’escampette, comme le Caméléon, lui disant qu’il la rejoindrait quand il aurait finit. Ah mais oui, mais où ? La voix du rouquin raisonnait encore un peu dans sa tête, ainsi réagit-il sur le coup, passant sa tête par l’encadrement de la porte et se décida à crier :
« Fais gaffe à ce que tu diras à Andrea ! Et aussi à ce qu’il te dira ! Et si tu croises le caméléon… ! »
Mais trop tard : elle était bien partit. Eryl soupira.
« Arf, flute »
Il se retourna de nouveau vers Tallie, observant d’un œil cette clémentine trop molle, l’air méfiant. Qu’est-ce qu’une clémentine trop molle ?
« Elle nous offre ces aliments pourris maintenant ? Et elle se barre alors qu’elle pourrait donner un coup de main… Ah bah bravo la commandante, on prend soin de son équipage à ce que je vois » rumina-t-il.
Bon, pas grave, il posa la clémentine un peu plus loin et tenta de ne pas faire attention aux belles pirouettes que semblait vouloir faire le lieutenant tactique. Chemise assez longue ou pas, un accident est si vite arrivé... Ainsi prit-t-il soin de se placer entre Tallie et le lieutenant, se retrouvant par la même occasion dans la trajectoire du lieutenant qui s’appuya sur sa tête. Eryl se laissa faire et d’un coup, il se mit à être tout sourire et ria :
« Ooooh ! Ça alors, un nain ! Ah, mais il est si petit que je ne l’avais pas vu ! Et quand j’ai remarqué quelque chose, j’ai cruuuut que c’était une table ! Pour être si petiiiit ! »
ça va, il avait de l’entraînement avec Andrea…
« ah, mais flûuuuuute, c’est notre médecin de bord ! Ah, zut, vraiment désolé Eryl ! »
Et se retenant de foutre un coup de pied bien placé au lieutenant ( Suture ou ailleurs) il répondit d’une voix fortement énervée, les dents serrées :
« Ah, mais c’est pas grave ! ! Ne t’inquiète pas pour ça, voyons ! »
Malédiction sur lui pour des générations.
Enfin bon, le lieutenant avait de nouveau des vêtements, c’était déjà ça…
« Miracle » lâcha Eryl d’une voix lasse…
Apparemment, le lieutenant en voulait toujours aux macarons et s’évertuait à vouloir qu’on lui en passe. Ah ça, Eryl lui en aurait bien envoyé quelque un à la figure, des macarons, mais non, il se retint. Peut-être parce qu’un médecin ne doit pas violenter ces propres patients… ou parce que naturellement, il n’était pas pourvu d’une grande force… Ou peut-être encore parce que si par miracle il lui infligeait la moindre petite blessure, tout naturellement, il faudrait ensuite qu’il la soigne (le complexe du médecin)… Ainsi resta-t-il de marbre.
Il tenta aussi de rester calme et zen même en se recevant quelques coups de canne de la part de Konrad. Mais définitivement : le calme et lui n’étaient pas fait pour s’entendre.
« Bordel, mais tu vas arrêter, oui ? Ou sinon, y’a deux autres trucs qui risquent de croustiller mieux que n’importe quel macaron ! »
Intérieurement et en même temps, Eryl passait en revue toute la liste de médicament infect, désinfectant douloureux et laxatif inodore et incolore qui lui restait en réserve et les marqua comme réservé pour le lieutenant tactique. Excellente tactique que d’énerver un médecin, ah, ça oui. Sa vengeance, il l’aurait un jour ! Mais tandis qu’il ruminait quelques sombre pensées, le lieutenant l’avait saisit, son macaron, et l’avalait goulûment, et surtout, Tallie s’était relevée et semblant avoir du mal à tenir sur ces jambes, elle lui avait attrapé le poignet.
Ou du moins, c’est comme ça que le médecin voyait la chose.
Il soupira un instant et aussitôt sa colère s’apaisa un peu. Bon, il n’était pas de bonne humeur non plus, mais bon.
« Bon, c’est qu’t’as du mal à marcher ? Aller, vient, j’vais t’aider au moins » finit-il une pointe de lassitude dans la voix.
Il attrapa à son tour le bras de Tallie et le passa (innocemment) au-dessus de ses épaules (et sans aucune arrière pensé) et passa son bras autour de la taille de la jeune fille ( avec la volonté pure d'aider...). Il marqua une pause quand il entendit la voix d’Erwyn s’élever dans les hauts parleurs. C’était quoi encore cette histoire ? Mars n’était pas le coin le plus touristique du Cercle pourtant…
Ça sentait mauvais. Ça sentait très mauvais.
Konrad fit sa petite remarque, ce à quoi Eryl répondit :
« Si tu pouvais avoir raison ne serais-ce qu’une seule fois dans ta vie, pries pour que ce soit maintenant. »
Comme une sentence finale, la voix d’Erwyn se fit de nouveau entendre et Eryl sera les dents.
« Merde. »
S’en suivit le moment où tout le monde attend, où tout le monde réalise. Pour le jeune médecin, ça signifiait qu’il devait mettre l’infirmerie en état pour pouvoir traiter des urgences, ça signifiait aussi qu’Oliver allait devoir rappliquer vite fait… Non, si l’infirmier dormait, il dormirait encore un peu. Autant qu’il ait le plus de repos possible au moins.
Bon, première chose à faire : se prendre un Konrad en pleine poire. Bon, non, ce n’était pas prévu, mais puisqu’il ne regardait pas où il allait celui là…
« Ah, connard » maugréa-t-il très bas.
Le lieutenant se rattrapa finalement, appréciant sans doute l’anesthésie encore en place et se plaignit. Eryl eut alors tout loisir de lui répondre en criant :
« Pour une fois, on est d’accord : alors maintenant, dégage de l’infirmerie au lieu de faire le mariole ! »
Bon, premier truc à faire, poser Tallulah… Ensuite…
La voix d’Erwyn se fit entendre une dernière fois.
« Oh et Lieutenant Mimir, il se pourrait que je vous envoie un peu d’aide.
Au boulot, matelots ! »
Eryl eut un tilt… Frigg ! Lâchant Tallie quelque instant pas loin du lit, l’infirmerie ne faisant pas 6 km de long, le gamin se précipita vers l’interphone et appuya frénétiquement dessus. Ce fut un gars de la salle de com qui répondit :
« C’est pour quoi ? »
Eryl, un brin énervé répondit expressément :
« Passe-moi la cale »
En toute logique, Erwyn était à la cale, avec Andrea. Dans l’immédiat, il devait donc avoir une chance de l’avoir rapidement. Ou du moins, il en croisait les doigts.
« Et on dit quoi ? fit l’employé de com, tentant de combler le temps nécessaire aux connections par une petite leçon de savoir-vivre
- C’est urgent ! » acheva Eryl qui délibérément fit mine de ne pas saisir le sens caché de la phrase
Finalement, une connexion établie plus tard, le médecin eut l’occasion de dire à sa guise, sans savoir que le commandant avait déjà vaqué à d’autres occupations :
« Erwyn, bordel, Frigg n’a pas besoin « d’un peu d’aide », elle a un besoin urgent de repos ! Je la garde avec moi, que ça te plaise ou non ! »
Enfin, je tente aurait du dire Eryl. Mais là, ce serait certainement beaucoup moins facile que tout à l’heure. Il regarda Frigg avec un air inquiet. Qu’elle tente de passer, il la ferait trébucher. Il était très fort pour ça, le lieutenant tactique pourra confirmer...
[ Et c'est à... * roulement de tambour*
Konrad -> Eryl ->