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    Une lettre et tout est bouleversé.

    Madeline de Lioncourt
    Madeline de Lioncourt
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    Message par Madeline de Lioncourt Jeu 25 Sep 2008 - 15:54

    C’était un samedi matin comme les autres dans l’appartement des De Lioncourt. Il ne devait pas être loin de 10h30, et Madeline et Elyès prenait tranquillement leur petit-déjeuner au son de la radio. Elyès beurrait ses biscottes avant d’y ajouter une confiture et de tremper le tout dans son bol de lait. Maddie, elle, se contentait de son verre de jus d’orange, de 5 à 6 tartines de brioche bien épaisse et de pâte à tartiner. Tout en commentant les nouvelles déclamées par les journalistes, Madeline ouvrait son courrier.

    « Tiens ! J’ai une lettre du Commissariat de Valhalla… Bizarre. » dit-elle en avalant une bouchée de sa tartine.

    Attrapant le coupe-papier, elle ouvrit l’enveloppe et parcourut la lettre en buvant son jus de fruits… qu’elle recracha presque aussitôt, écartant le papier de la trajectoire du jet involontaire.
    Madeline s’étouffa quand même un peu et mit un sacré moment à retrouver sa respiration, sous le regard inquiet de son époux. Toussant, crachotant, la rouquine attrapa sa tartine et avala une autre bouchée pour faire passer le malaise.
    Lorsqu’elle eut retrouvé ses moyens, elle put répondre à l’interrogation d’Elyès.

    « Une mutation ! Ils me proposent un changement d’affectation ! » lui dit-elle tout sourire avant de se replonger dans la lecture de la missive.

    « …manque d’effectif qualifié… stage de remise à nouveau / perfectionnement… durée d’essai : 7 jours et prolongement possible… » marmonna-t-elle au cours de sa relecture manquant la réaction de son compagnon.

    « C’est génial ça ! Reprendre le terrain ! Voir de nouvelles choses ! Ca va être super ! Bon par contre, ils auraient pu prévenir plus tôt… Ils me donnent rendez-vous au commissariat mardi matin à 7h. …Argh ! C’est tôt ça ! » grimaça-t-elle.

    « Je me demandes si les autres ont reçus aussi ce courrier... Faudrait que je leur demandes tout à l'heure. » songea Madeline en s'engouffrant le dernier morceau de la pauvre tartine tartinée.

    Ce que Madeline ignorait c'est que cette lettre annoncait le début d'aventures rocambolesque pour la famille de Lioncourt ! Aventures épiques ! Fantastique ! Douloureuses aussi... Où elle apprendrait à faire face à des dangers insoupçonnés, où sa patience (légendaire) serait mise à rude épreuve ! Bref, le début d'un changement radical dans la monotonie de leur vie de couple...


    Dernière édition par Madeline de Lioncourt le Ven 9 Jan 2009 - 23:49, édité 1 fois
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    Message par Elyès de Lioncourt Sam 11 Oct 2008 - 1:23

    L'avantage de travailler au même endroit que son épouse, c'était bien que dans le fond, on avait les mêmes horaires, mêmes jours de repos, et après, avec un peu organisation, presque les mêmes vacances. Même si le poste différait totalement (imaginez deux minutes Elyès dans la sécurité et Madeline dans la diplomatie ), travailler au même endroit avait vraiment du bon.

    Et ça, Elyès savait le savourer. Un mince sourire détendu parcourait son visage tandis qu'il beurrait gentiment une biscotte, veillant avec soin à ne pas les casser, pour ensuite y déposer un fin filet de confiture. Il renouvela l'opération 6 fois, et une fois son armée prête, il les trempait d'un air absent dans son bol puis les mâchouillait succinctement tandis qu'il observait la rouquine d'un air rêveur, ce même air qu'ont les jeunes amoureux l'un pour l'autre.

    Sa rêverie prit fin quand il tenta d'attraper une biscotte et qu'à force de tâtonnement, il avait finit par changer son centre d'intérêt visuel pour la table où il vit qu'effectivement, il n'y avait plus rien. Fichtre, il avait déjà tout mangé ? Bon, passons.

    Il porta son bol à ses lèvres et commença alors à boire tandis que Madeline feuilletait le courrier en faisant des commentaires. Quand elle annonça la possible mutation, Elyès avala d'un coup de travers sa boisson et posa soudainement le bol pendant qu'il s'étouffait à moitié. Il crachota violemment, rougissant au fur et à mesure et put enfin, au bout de quelques secondes qui lui parurent être une éternité, reprendre sa respiration. Une larme à l'oeil, il releva la tête et s'empressa d'annoncer :

    « C'est rien, un morceau de biscotte qui était tombé».

    Et c'était parfaitement crédible.

    Il finit par se relever, reprenant doucement sa respiration, et se cala contre le dossier de la chaise, préférant attendre encore un peu avant de reprendre le bol au liquide possiblement mortel. Gardant un léger sourire sur le visage, c'est là que Maddie pouvait regretter d'habiter avec quelqu'un d'habitué à dissimuler ses sentiments. Rien dans son visage n'indiquait qu'au fond, Elyès était inquiet. Très inquiet.

    Dans cet ordre de mutation, il voyait les risques qu'avait Madeline de se faire blesser, les horaires décalées, la fin des petits-déjeunés à deux, le retour du boulot où elle serait crev... fatiguée (ne pensons pas toute suite au pire), le fait qu'elle travaillerait loin de l'ambassade et donc, ils se verraient moins...

    Puis il se dit simplement que c'était égoïste. Tout ça, c'était pour son petit confort personnel, et c'était extrêmement injuste pour elle, qui semblait ravie de cette nouvelle. C'est pourquoi Elyès ne dit rien, gardant bien profond ses craintes et angoisses, qu'il se contenta de sourire et de finalement dire :

    « Oui, c'est super ça. Quand on aime bouger... »

    Et il eut un petit rire moqueur quand à l'évocation de l'heure et ressaisissant son bol du bout des doigts, il ajouta :

    « Faut bien des inconvénients, ce serait pas juste sinon. »

    Puis d'un air serein il souleva son bol vers Madeline et lança joyeusement :

    « Santé ! »

    Cette gorgée ci fut très dur à boire tant il avait la gorge serrée et l'estomac noué.
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    Une lettre et tout est bouleversé. Empty Re: Une lettre et tout est bouleversé.

    Message par Madeline de Lioncourt Dim 26 Oct 2008 - 13:45

    Deux semaines plus tard.

    De la buée. Un fin nuage s’échappa de ses lèvres rosies. Sa langue vint les humidifier. Elle déglutit. Sa respiration était saccadée, résultat d’une course de plusieurs minutes. La radio grésillait.

    « Batmobil à batman 2. Le suspect quitte le secteur 4 en passant par la ruelle Himinbjorg. Batman 3, il vient vers vous. »

    Son cœur s’accéléra et d’un signe de tête vers son partenaire, elle s’élança de nouveau dans les rues de Valhalla, capitale d’Asgard. Cette ville blanche avait la particularité d’avoir été construite sur un schéma simple de parallèles et de perpendiculaires. La traque d’un individu en était plus aisée. Il suffisait de placer plusieurs équipes en des points stratégiques et de resserrer petit à petit le filet. Ce que faisaient parfaitement les agents de l’A.R.I en ce moment même.
    Madeline courrait donc tout droit, son compagnon derrière elle, la couvrait. A chaque carrefour, il fallait qu’ils s’arrêtent. Ne surtout pas se faire repérer par leur cible.

    « Batman 3 à Batman 4, il emprunte le chemin de Niflheim. Putain ! Il court vite le saligaud ! » souffla un agent dans son émetteur.

    Maddie, elle, sourit et reprit sa course. Elle adorait ça. La poursuite, l’action, le suspense : allaient-ils réussir leur mission ? Ca valait cent fois mieux que de faire la greluche à la circulation ou bien la paperasserie des autres. Choses qu’elle avait du faire les premiers temps de sa réaffectation. Le temps qu’elle passe les épreuves de sélections et obtienne les résultats. Mais c’était fini maintenant. Maddie faisait de nouveau partie de l’élite de l’A.R.I (enfin, pour elle) : l’équipe d’intervention.
    Ainsi donc, elle se trouvait à courir avec les autres à la poursuite d’un malfrat. Elle souriait car elle aimait ça mais aussi parce que la rue qu’elle empruntait était parallèle au chemin que prenait leur cible et que, quelques mètres devant elle, les deux rues se rejoignaient. A un détail près : la rue où se trouvait Madeline était surélevée d’une dizaine de mètres par rapport au chemin sur lequel courrait le criminel poursuivit.

    « Là ! Il va passer sous le pont Bifröst ! » cria un de ses partenaires.

    Madeline n’attendit pas, elle déboula en trombe.

    « Non ! Ne saute pas ! » lui hurla son compagnon derrière elle.

    Loin de suivre son conseil, elle bifurqua sur sa droite, emprunta en diagonale le pont, prit son élan et sauta sous les yeux horrifiés de son partenaire. Le reste, Madeline n’en eut pas vraiment conscience. Elle retomba sur le dos du criminel les deux coudes en avant. Fauché en pleine course, ils roulèrent tous les deux un instant. Quand la rouquine reprit ses esprits, ce fut son instinct qui la releva et l’éloigna du corps de son adversaire. Elle se remit en vitesse sur ses jambes tandis que l’homme en faisait autant. Malgré la chute, il n’y avait pas trop de mal. D’une, elle avait eu un superbe amortissement en se servant du corps de l’autre, de deux une fine couche de neige recouvrait le sol. Fine, du moins pour un asgardien. La neige montait jusqu’aux chevilles.
    L’adrénaline battait ses tempes. Sa respiration refusait de se calmer. Madeline se mit en position de garde lorsque l’homme refocalisa ses esprits sur elle. Il était grand. Vraiment grand. Mais pas le type armoire à glace, plutôt filamentaire en fait. Ce qui convenait parfaitement à l’agent de l’A.R.I. Ses longs membres se balançaient sur ses côtés et d’un geste vif, il sortit son canif.

    « Rien ni personne ne m’arrêtera ! » persifla l’homme.

    Les yeux rivés sur l’arme, Maddie entendait dans ses écouteurs son compagnon qui lui hurlait de se planquer. Mais elle savait parfaitement qu’elle n’en aurait pas le temps. Elle savait aussi qu’il allait l’attaquer bien avant que ses collègues ne la rattrapent. Et elle eut raison. Le type poussa sur ses longues jambes et pointa son couteau vers elle. Or Maddie ne l’avait pas attendue. Formée au corps à corps, elle l’avait anticipé. La rouquine était donc déjà dans la garde du criminel avant que son couteau ne put représenter un quelconque danger. Et c’est ainsi, placée sous lui, profitant de l’effet de surprise, qu’elle lui décocha un magnifique uppercut du droit.
    Tandis qu’il titubait trois pas en arrière, elle reprit ses distances et se remit en garde. L’homme finit par se stabiliser et c’est à ce moment-là que ses collègues arrivèrent. Trois hommes le mirent en joue, tandis que deux autres s’en approchaient pour le désarmer. Chose qu’ils n’eurent pas à faire. A leur étonnement, ils virent le canif glisser des doigts du criminel. Vifs, les deux policiers attrapèrent l’homme et le maîtrisèrent.

    « Tu vois, tu avais tort. D’un, c’est mon poing dans ta figure et de deux, ce sont mes camarades. » déclara Madeline à l’intention du type dans les vapes.
    « Il est inconscient. » établit l’un des policiers en fronçant les sourcils d’incompréhension tandis qu’un de ses collègues faisait un rapport à la base.
    « Je t’avais dis de ne pas sauter, bordel de merde ! » lui cria son partenaire qui venait à sa rencontre.
    « De quoi tu te plains ? On l’a eu non ? »

    L’autre eut un signe désespéré et se passa une main sur le visage, fatigué.
    Ce fut à ce moment-là que l’adrénaline retomba et Madeline put sentir que son cœur, loin d’être calmé, avait en plus décidé d’aller titiller ses phalanges. Elle avait l’impression que sa main allait explosée… Comme ses coudes. Elle n’osa plus bouger ses bras pendant un moment, tellement la douleur était étourdissante.
    Des sirènes se firent alors entendre et quelques instants plus tard, « un panier à salade » apparut.

    ___


    De retour au commissariat, Madeline et ses compagnons purent enfin se détendre après leur cavale de la nuit. Chacun se félicitait pour la réussite de la capture et comme la plupart finissait leur service, ils allèrent se doucher et se changer.
    Après être rapidement passée voir l’infirmière de garde, sur ordre de son supérieur, Madeline, indemne, put enfin quitter son poste. Elle enfila rapidement ses gants, nua négligemment une écharpe d’Elyès autour de son cou et sortit en vitesse des locaux. Si vite que son instructeur n’eut même pas le temps de lui rappeler qu’elle devait lui fournir un rapport. Scott, le partenaire de Maddie, sourit et annonça à leur chef qu’il s’en chargerait. Connaissant la demoiselle, le jeune homme savait pertinemment où elle courrait à si vive-allure.
    Il devait être aux alentours de 8h30 et la rouquine courrait à perdre haleine dans le centre-ville. Bientôt son objectif serait en vue et à cette pensée, malgré sa course, elle avait un immense sourire qui lui traversait le visage.
    Depuis sa réaffectation, la vie avec Elyès avait été complètement chamboulée. Lui faisait des journées de 9h-18h mais elle, elle faisait les 3-8 : 6h-14h ou 14h-22h ou bien 22h-6h. Enfin, en général c’était à peu près ça. Car bien évidemment, lorsque l’on travaillait dans la police, il y avait toujours des aléas. Comme cette nuit-là, où Maddie n’avait eu aucune idée de l’heure à laquelle elle finirait à cause de la traque. On ne savait jamais combien de temps cela allait durer.
    Heureusement pour elle, la rouquine était encore dans les temps et elle ralentit sa course lorsque l’enseigne de la cafétéria fut visible. D’un pas vif, elle entra dans le restaurant et scanna rapidement la salle, elle repéra enfin l’objet de son attention. Elyès. Il était accoudé à une table avec des amis à lui. Depuis qu’ils ne pouvaient plus prendre leur petit-déjeuner ensemble, Elyès avait repris l’habitude de se rendre dans cette cafète. Madeline le rejoignait dès qu’elle le pouvait, s’il n’était pas trop tard. Comme c’était le cas cette fois-là.

    Guillerette, elle s’avança. Elyès lui tournant le dos, elle prit son époux entre ses bras, posant sa tête sur son épaule.

    « Bonjour toi. » lui souffla-t-elle.


    Dernière édition par Madeline de Lioncourt le Ven 9 Jan 2009 - 23:52, édité 2 fois
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    Une lettre et tout est bouleversé. Empty Re: Une lettre et tout est bouleversé.

    Message par Elyès de Lioncourt Lun 27 Oct 2008 - 13:40

    « Elyès, t'es sûr que ça va ?
    - Huum ?
    - ça fait 10 minutes que ton croissant trempe dans ton chocolat, je suis certain qu'il est bien imbibé maintenant. »

    Mollement, le regard du troyens s'affaissa et observa quelques minutes le morceau de croissant qui, en effet, semblait perdre de sa solidité dans le liquide chocolaté. La tête appuyée sur sa main, le coude sur la table, il releva le bout de nourriture au niveau de ses yeux et resta interdit tandis que le morceau mou se détachait du reste pour retomber brusquement dans sa tasse. Il baissa son bras, posa le reste de son croissant à côté de la tasse, se saisit d'une serviette en papier et essuya les éclaboussures en souriant à ses amis.

    « Oui, oui, ça va, j'ai juste pas très bien dormi.
    - T'es sûr que ça va...
    - Bien sûr. »

    Que non, ça n'allait pas. Depuis le début de l'affectation de Maddie, Elyès avait de plus en plus de mal à dormir. Quand elle était là, tout allait bien, il arrivait à avoir une nuit à peu près correcte, nécessaire pour rattraper toutes les autres nuits perdues, mais ces autres nuits, justement, malgré la fatigue qu'il ressentait, le diplomate n'arrivait pas à trouver le sommeil facilement. Et quand, enfin, il avait quelques heures de sommeil salvatrices un cauchemar le réveillait brutalement et le ramenait durement à la réalité : il n'y avait personne à côté de lui. Et cette nuit là, encore, Maddie n'avait pas été la.

    Cette nuit, Elyès s'était couché, avait rabattu la couette sur lui et avait passé son temps à ouvrir les yeux pour constater que le lit était désespérément vide. Il s'était tourné dans tout les sens, levé pour faire des ronds dans l'appartement et enfin recouché sur le dos en observant longuement le plafond pour finalement réussir à s'endormir à bout de force et être finalement réveillé par ses mauvais songes. Puis comme il ne restait plus beaucoup de temps avant qu'il ne dût partir pour le travail, il s'était finalement préparé et en avait profiter pour faire encore une fois le ménage dans l'appartement, à défaut de trouver meilleurs activités. Puis il s'était habillé de peu, comparé à ce qu'il mettait avant pour sortir et n'avait pas plus fait attention que ça au froid asgardien pourtant mordant, totalement plongé dans ses pensées. Il avait marché jusqu'au café et avait attendu l'arrivée de ses amis en fumant une cigarette.

    Enfin, tous étaient rentré, avaient passé commande et s'inquiétait toute les deux minutes du teint cireux que prenait l'ex-troyen au fur et à mesure que les jours passaient, mais celui ci leurs répondait gentiment à chaque fois que ce n'était pas grave, que tout allait bien. Et tous savait que si Elyès ne voulait pas parler, alors, ça ne servait à rien de s'acharner, ils n'en tiraient pas un mot. Résignés, finalement, tous changeaient de conversations en mangeant.

    Le regard vitreux, Elyès passa sa serviette en papier de manière machinale à l'endroit où jadis, il y avait une petite éclaboussure sans prendre la peine de vérifier qu'il n'y avait plus rien depuis un moment. Ses amis se regardèrent un instant et haussèrent les épaules, impuissants. Même sous la torture, ils étaient persuadés qu'Elyès ne parlerait pas. L'un d'eux remarqua l'arrivée de la rouquine par la porte d'entrée mais jeta un regard à ses amis pour leurs signaler de se taire, ce à quoi tous obéir en portant à leurs lèvres une tasse ou un verre de jus de fruit.

    Sortant de sa léthargie, Elyès sentit quelqu'un le tirer affectueusement en arrière, lui passant les bras autour de son cou et posant une tête sur son épaule. Ses yeux retrouvèrent leurs lueurs habituel et un sourire sincère illumina son visage. Il ferma les yeux et laissa sa tête reposer sur celle de Madeline, tandis qu'il posait ses mains sur les avant-bras de cette dernière.

    « Tes bras sont agréables... » murmura-t-il tout bas en un soupire. Puis d'une voix plus énergique, Elyès commença « Bonjour... T'as mangé ? Tu veux manger ici ? Tu veux manger à l'appartement ? Y'a des trucs que j'ai fait hier, tu trouveras ça dans le frigo, c'est emballé dans un torchon, j'ai laissé un mots avec les instructions pour les faire cuire et... »

    Les personnes présentes sourirent en observant le visage d'Elyès retrouver quelques couleurs et la tablé, à son tours, salua la rouquine d'un signe de la main tandis que le marié faisait la liste de ce qu'il y avait à manger dans l'appartement et de comment le préparer. D'un pied, l'un d'eux poussa une chaise pour inviter l'agent à s'assoir, tandis qu'un autre lui tendait gentiment un menu, bien conscient que excité comme il était, Elyès n'y penserait pas avant que la rouquine s'effondre de faim. Enfin, le dernier lança :

    « Alors, Madeline ? Quoi de neuf dans la vie pimenté de l'agent de l'ARI ici présent ? »

    Ce à quoi Elyès se tue d'un coup, semblant retrouver d'un coup son calme, tandis que le questionneur se prenait un violent coup de pied dans le tibias. Non, c'était pas le genre de chose qui se disait ça. Pourtant, d'une voix toute guillerette, Elyès reprit joyeusement :

    « Oui, alors, ta nuit ? Il s'est passé quoi ? Hein ? »
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    Une lettre et tout est bouleversé. Empty Re: Une lettre et tout est bouleversé.

    Message par Madeline de Lioncourt Jeu 13 Nov 2008 - 18:10

    Accrochée au cou de son époux, Madeline écoutait en souriant les balbutiements d'Elyès. Elle rit même de son enthousiasme. Déposant un rapide baiser sur sa joue, elle s'écarta de lui et saisit la chaise qu'on lui "offrait".

    "Bonjour Messieurs." salua-t-elle tout en s'asseyant au côté du troyen.

    "Je vais manger un morceau ici. Si tu veux bien. Pour ce qui est des restes à la maison, je verrais si j'ai un creux en cours de journée. Mais je pense que je t'attendrais pour manger ce soir."

    Voilà le programme de sa journée. Prendre un petit-déjeuner avec lui et ses amis, rentrer dormir et aviser ensuite en fonction de l'heure de son réveil. Sachant qu'elle devrait retourner travailler aux environs de 22h le soir. C'était certain qu'avec un tel rythme, leur vie était changée. Mais ils s'arrangeaient pour passer un maximum de temps ensemble. La séparation fut drôle au début, pour Madeline. Elle était tellement habituée à le voir tout le temps, à chaque coin de couloir ou bien dans son bureau, où elle était sûre de le trouver selon les heures. Il était vrai aussi que les premiers jours, elle n'y pensait pas. Elle était trop absorbée par ses nouvelles fonctions, ses nouvelles missions. Maddie était toujours en mouvement, elle avait toujours quelque chose à faire, occupant son corps comme son esprit. Il n'y avait que dans les moments de pause et de détente qu'elle se demandait ce que faisait Elyès, s'il allait bien, s'il n'avait pas froid, s'il n'était pas dérangé toutes les deux minutes par une donzelle qui n'était pas fichue de ramasser son p*$%*n de mouchoir à la c*n, perchée sur ses talons aiguilles de quinze mètres qu'elle lui planterai bien entre les deux yeux... Heureusement pour Madeline (et la donzelle), ces moments étaient de courtes durées, coupées par une discussion avec ses collègues ou bien de nouveaux ordres.

    Mais bon, malgré ces petites inquiétudes, Madeline arrivait plutôt bien à gérer la distance. Elle faisait tout pour, en tout cas, se tenant en permanence occupée, quitte à faire les tâches les plus ingrates.

    Un menu lui fut tendu et elle l'attrapa en remerciant le gentil donateur. Alors qu'elle le parcourait en diagonale (les menus étant toujours les mêmes), un des amis d'Elyès posa La question :

    « Alors, Madeline ? Quoi de neuf dans la vie pimentée de l'agent de l'ARI ici présent ? »

    Abaissant la carte pour pouvoir regarder la petite tablée, elle vit le demandeur grimacer de douleur et se pencher, certainement pour toucher la partie douloureuse de son anatomie. Maddie ne s'en préoccupa pas plus que cela tandis qu'Elyès en remettait une couche :

    « Oui, alors, ta nuit ? Il s'est passé quoi ? Hein ? »

    Elle lui répondit d'un sourire énigmatique en lui saisissant le bras pour un geste rassurant et affectueux.

    "Vous verrez ça sûrement dans les nouvelles du jour." fit-elle, fière.

    S'il y avait bien une chose...enfin deux qui pouvait la rendre fière, c'était Elyès et son travail.
    Elyès... il y avait tant de choses en lui qui la rendait fière. Fière de le connaître, fière d'être son épouse, fière de l'aimer à n'en plus pouvoir.
    Et son travail, être un agent de l'A.R.I. Participer au maintien de l'ordre, à la justice, ça, ça la rendait fière également. Elle faisait partie de ses gens qui mettaient leur vie au service du bien-être des autres. Madeline avait fini par avoir cette vision de son travail. En effet, elle ne l'avait pas toujours vu ainsi. Au début, c'était plus un défouloir qu'autre chose. Cela lui permettait de taper sur les gens en toute impunité. Mais sa colère avait fini pas s'estomper et elle avait appris à aimer son métier pour ce qu'il était et non pour ce qu'il pouvait bien lui apporter comme bénéfice.
    Veiller au bonheur de ses concitoyens. Une noble tache que voilà mais Madeline s'en acquittait avec toute sa force et sa fougue.
    Aujourd'hui, elle veillait plus particulièrement au bonheur d'un citoyen. Et celui-ci avait l'air plutôt pâlot. Se penchant vers Elyès, elle dégagea une mèche de ses cheveux pour voir ses yeux.

    "Tout va bien ? Tu as bien dormi, au moins ?" s'inquiéta-t-elle en voyant les cernes plus marquées que d'habitude, sous ses yeux marrons.

    Elle connaissait déjà la réponse mais ne pouvait pas s'empêcher de le questionner. Comme toujours il allait lui dire que tout allait bien, juste pour ne pas l'inquiéter et Madeline laisserait passer, sachant pertinemment qu'il ne dira pas plus qu'il ne le voudra.

    Du coin de l'oeil, elle aperçut un serveur qui débarrassait la table voisine. Maddie en profita alors pour passer sa commande : Jus de fruits et viennoiserie lui caleront suffisamment l'estomac, le temps qu'elle rentre chez eux.


    Dernière édition par Madeline de Lioncourt le Ven 9 Jan 2009 - 23:54, édité 1 fois
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    Message par Elyès de Lioncourt Mer 19 Nov 2008 - 19:28

    « Des... des restes ? » bafouilla le diplomate avec une toute petite voix.

    Un sourire perplexe accroché aux lèvres, Elyès regarda un instant Madeline s'installer à côté de lui, non sans avoir déposé un léger baisé sur sa joue. Non, le troyen ne s'amusait pas à se faire ses repas et laisser à son épouse quelques restes qu'elle pourrait à sa guise picorer. Généralement, il profitait d'un temps libre (et dieu sait s'il en avait avec l'absence de la rouquine) et s'afférait à préparer des plats auxquels ne manquait plus que la cuissons. Mais il haussa les épaules et laissa passer cette remarque sans y porter plus d'attention que ça.

    Doucement, il posa son visage dans une de ses mains, le coude posé sur la table, et observa minutieusement chaque petits gestes de Madeline. Il y avait dans son regard un côté doux et amoureux, mais aussi un côté bien plus méticuleux qui traduisait que chaque sens du troyens étaient en éveil pour observer si la jeune femme avait un début de blessures, aussi légère soit-elle, ou même s'il observait une gène dans ses mouvements qui pourrait traduire une nuit particulièrement agitée.

    Il sentit son sang se refroidir en quelques secondes quand la rouquine parla de journal. Dans sa tête, un tourbillon de pensés noires l'envahissaient. Est-ce que le journal mettait souvent en avant le côté calme et paisible de la vie d'un agent de l'ARI ? Est-ce que les gros titre tournait autour du fait qu'un agent avait mit trop de sucre dans son café ? Qu'il avait cueillit une fleur mauve ce matin ? Non, rarement.

    Elyès sentit ses doigts se crisper sur sa joue, ses ongles s'enfoncer dans sa peau tandis que son autre mains, cachée sous la table, serrait frénétiquement un plis de chemise. Du coin de l'oeil, il regarda Madeline et se détendit. C'était stupide. Elyès n'allait pas lire dans la journée que la jeune femme, qu'il voyait là, à côté de lui, était morte dans la nuit. Il laissa ses mains se décrisper et eut un soupire pitoyable en fermant les yeux tandis que les conversations allaient de bon trains autour de lui.

    Quand il les ré-ouvrit, il vu passer furtivement la main de Madeline pas loin de ses yeux et eut un petit sursaut surpris avant de tourner son regard vers celui de son épouse. Quand elle lui posa sa question, Elyès resta quelques secondes inerte, regardant la rouquine d'un oeil curieux puis finalement, il reforma son visage en un sourire doux et où quelques brides d'innocence perçaient et rassura la jeune femme :

    « Oui, bien sûr ! »

    Les autres personnes présent à la tablé eurent à l'unissons un soupire désabusé. Ils avaient eut un peu l'espoir, au moins, qu'Elyès soit sincère avec Madeline, même s'ils pensaient également que ce n'était pas le genre du troyens de dire quoi que ce soit qui pourrait un temps soit peu inquiéter son entourage.

    Pourtant, la tablé avait tord sur un point. Elyès n'avait pas menti à Madeline, il le faisait même rarement. Disons plutôt qu'il avait prit la question comme bon lui semblait, voilà tout. Elle avait demandé s'il avait bien dormi ? Alors oui, il avait bien dormis. La seule chose qu'il omettait de préciser, c'était que ce temps de sommeil s'étendait sur à peine une petite poignée insuffisante d'heure, voilà tout...

    Pressés, les amis d'Elyès finirent étonnamment vite leurs petits déjeuné, engouffrant discrètement à un rythme effréné les restes de leurs petits déjeuné. Buvant les dernière goute de son verre de jus d'orange l'un d'eux posa sans ménagement son verre sur la table en soupirant d'aise et se releva, commençant à s'habiller chaudement pour combattre le froid de dehors qui l'attendait. Elyès releva la tête, une mine déçue sur le visage et projeta de jeter un coup d'oeil à sa montre :

    « Quoi, c'est déjà l'heure ?
    - Non, pas tout à fait... Mais j'ai un rapport à finir, tu sais ce que c'est... répondit posément un premier
    - J'ai une réunions, j'aimerais voir une dernière fois les papiers pour ma part... continua un deuxième. »

    Le troisième rattacha son derniers boutons, sous l'oeil des autres et s'excusa :

    « Les autres se sont habillé, j'ai fait pareil. Et maintenant, je suis habillé, j'vais pas tout enlever encore une fois, ça me fera pas de mal d'arriver en avance non plus. »

    Au moins, cette excuse là était sincère. Les deux autres eurent un sourire amusé puis le petit groupe s'avança vers la sortie en saluant poliment les deux restants.

    « Bon, Elyès, on s'revoit tout à l'heure ! Et aurevoir Madeline ! Prends soin de toi ! »

    Ce qui ne se sentit pas, c'était ô combien cette dernière phrase était insistante et lourde de sous-entendu. Mais souriants, par soucis de savoir vivre et de politesse, les trois prirent le chemins de la sortie, laissant le couple seul à leurs table. L'esprit embrumé d'Elyès lui fit haussé les épaules et se remettre droit sur sa table.

    Il aurait eut envie de lui dire quelque chose, mais ne put lui faire qu'un petit sourire amoureux.
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    Message par Madeline de Lioncourt Jeu 5 Fév 2009 - 16:35

    Un petit-déjeuner dans une cafétéria en compagnie de son époux, cela aurait pu être très romantique. Surtout avec l’ambiance sympathique qui se dégageait des lieux. Les gens parlaient doucement, en se respectant les uns les autres, les serveuses et serveurs étaient efficaces et charmants (et les serveuses savaient quelle était leur place), le patron avait beaucoup d’humour. Bref, les De Lioncourt avait fini par faire leur nid dans ce petit restaurant. Mais cette rustique auberge n’était pas le fruit de leur trouvaille, mais celui des collègues d’Elyès. Et donc pour le romantisme, pour le moment, c’était plutôt mal parti.
    L’attention de Madeline fut détournée par le serveur qui lui apportait, enfin, son petit-déjeuner. Ce fut ce moment que choisirent les amis d’Elyès pour finir rapidement le leur et se lever. La rouquine les regarda faire, étonnée et attristée, car s’ils partaient, Elyès aussi. Un grand froid la saisit, tandis qu’ils s’habillaient chaudement pour sortir. Madeline perdit son éclat et plongea son regard dans l’orange de son jus. Orange, comme l’une des innombrables écharpes d’Elyès. Un rien pourrait lui rappeler l’homme qui se trouvait à ses côtés. Une couleur, un lieu, une phrase par exemple. Faire naître un sourire sur ses lèvres à la seule pensée de son époux était aisé. Mais c’est aussi à double tranchant. Si ces petits riens pouvaient lui occasionner un sourire, ils pouvaient tout aussi bien l’attrister. L’absence de son troyen pouvait la changer complètement. Elle passa ses mains autour de son verre. Il était froid. Mais ce froid n’était en rien comparable à celui qui s’installait en elle. Elyès allait devoir partir et elle allait à nouveau se retrouver seule. Ce vide qu’elle pressentait lui prenait toute son énergie et elle qui était habituellement si vive et enthousiaste, n’était plus qu’une coquille vide. La rouquine attrapa un pain au chocolat, tout chaud et le croqua. Sa chaleur se répondit en elle, mais cela lui semblait bien fade comparée à celle de la main d’Elyès dans la sienne, à celle de son corps contre le sien, le soir, lorsqu’ils s’endormaient tous les deux, à toute cette vie qu’elle sentait naître en elle lorsqu’il la regardait.
    C’est alors qu’elle entendit :

    « Quoi, c'est déjà l'heure ?
    - Non, pas tout à fait... Mais j'ai un rapport à finir, tu sais ce que c'est... répondit posément un premier
    - J'ai une réunions, j'aimerais voir une dernière fois les papiers pour ma part... continua un deuxième. »

    Madeline releva vivement la tête de son verre, l’étincelle de nouveau dans ses yeux et un sourire franc sur les lèvres.

    Le troisième rattacha son dernier boutons, sous l'œil des autres et s'excusa :

    « Les autres se sont habillé, j'ai fait pareil. Et maintenant, je suis habillé, j'vais pas tout enlever encore une fois, ça me fera pas de mal d'arriver en avance non plus. »

    Maddie ne réprima pas une pouffée de rire.

    Au moins, cette excuse là était sincère. Les deux autres eurent un sourire amusé puis le petit groupe s'avança vers la sortie en saluant poliment les deux restants.

    « Bon, Elyès, on s'revoit tout à l'heure ! Et au revoir Madeline ! Prends soin de toi ! »
    « Vous aussi ! A bientôt ! »

    Et malgré le froid qui profita de l’ouverture de la porte pour passer en courant d’air, Madeline, elle, se réchauffait. Elyès allait rester encore un peu. La rouquine se sentit bien mieux. D’autant plus lorsqu’elle jeta un petit coup d’œil vers son époux et le trouva à la regarder avec un petit sourire amoureux. Maddie rougit de plus belle. En tant que femme rousse, les rougissements, même les plus légers, avaient tendance à vous transformer en rouge pivoine en moins de deux. Mais cela ne dérangeait pas Madeline. Elle aurait pu être verte ou violette, peu lui importait tant qu’Elyès continuait de la regarder ainsi.
    Pour le coup gênée, attendrie et heureuse, elle tritura son verre et se rappela qu’elle avait faim. Et ce fut de bon cœur, cette fois-ci, qu’elle mordit dans son pain.
    Le petit-déjeuner engloutit, Madeline régla son addition. L’esprit ainsi en paix, elle put s’en retourner complètement vers Elyès et en profita pour lui saisir la main.

    « Oh ! Tu as encore les mains froides ! »

    Avec sa seconde main, Maddie entreprit de réchauffer les doigts de son époux juste en les lui tenant, pour ainsi lui transférer sa propre chaleur. C’était quelque chose qui la surprenait toujours, à quel point Elyès pouvait être « froid » parfois. Madeline avait l’habitude de serrer des mains ou de toucher des corps, et la plupart du temps ceux et celles-ci étaient bien chaud, alors qu’Elyès, lui, c’était différent. Il avait tout le temps froid. Bien que cela amusait parfois la rouquine, cela finissait immanquablement par l’inquiéter. Elle se demandait souvent comment il faisait pour avoir une température aussi basse et ne pas être malade. Enfin, comme Madeline n’était pas du genre à se prendre trop la tête avec des réflexions sans queue ni tête (on mettra de côté ses scénarios jalousie), elle savourait l’essentiel. Il allait bien.

    [et rendont à Delphane, ce qui est à Delphane : l'idée du chaud-froid de ce message lui revient totalement de droit ! Merci beaucoup ma Delph ! ]
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    Message par Elyès de Lioncourt Dim 15 Fév 2009 - 16:02

    Qui dit porte ouverte, même brièvement, dit courant d'air. Et qui dit courant d'air sur Asgard, dit, air froid et traître, venant s'immiscer jusqu'au couple pour pouvoir, en bon fourbe qu'il est, mordre de manière imprévisible un pauvre et innocent ex-troyen. Le vent asgardien est sadique et traitre, ce n'est pas notre ami. Du moins, c'est ainsi qu'Elyès le ressentit. Il eut un léger frisson, à sentir ainsi le souffle frais contre sa nuque dégagée de l'ennemi naturel du froid (c'est à dire, l'écharpe) mais conserva tout de même son attitude, un air que l'anti-fleur-bleu nommerait (injustement) « stupide » ou « niais » mais que d'autre nommerait « amoureux ». Bon, peut-être consentirons-nous à le nommer « niais ».

    Quoi qu'il en soit, la réaction à ce geste ne se fit pas attendre de la part de la rouquine et même le plus associable des ours mal léchés aurait pu facilement lire sur ce visage. Elyès eut à la fois un petit rire moqueur et attendrit (si si, il en est capable) devant le spectacle que lui offrait son épouse. C'était toujours aussi agréable de voir ce qu'un simple sourire pouvait faire. Enfin, sans se défaire de son air doux, il poussa un léger soupire et se dit qu'il était un bien vilain mari pour jouer ainsi avec les joues de son épouse. Il secoua un peu la tête et tâcha de reprendre le cours de son petit déjeuné. Ses amis était peut-être parti plus tôt pour les laisser tous les deux, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu'il avait tout son temps. Ainsi, calmement mais sûrement, Elyès finit tranquillement sa collation. Il consulta rapidement sa montre et eut une petite grimace triste. D'un côté, il avait encore un peu de temps, d'un autre, cela lui semblait bien dérisoire comparé à ce qu'il aurait souhaité. Il eut un petit souffle discret mais malheureux, mais se dit qu'il ne pouvait pas y faire grand chose non plus. Si ce n'était profiter de l'instant présent.

    Enfin, aussi soudainement que sournoisement, deux mini-radiateurs se saisirent de ses mains et lui imposèrent leurs chaleurs étonnantes. Une fois la surprise passée, Elyès tenta de chasser de son esprit la petite voix perverse qui lui disait « tu sais ce qui se passe quand un corps chaud rencontre un autre froid ? Aller, bye bye les mains ! » et eut une petite moue agacée contre, pour finalement se tourner ensuite vers son épouse qui lui parlait. Il eut un petit air dubitatif un instant, puis fit une tête sérieuse en prononçant, avec un brin de mauvaise foi :

    « Nan, c'est les tiennes qui sont chaudes. Moi, elles sont juste à température ambiante, nuances. »

    Comme le disait si bien Madeline, Elyès avait toujours les mains froides. Qu'est-ce qu'il y pouvait ? Il avait des gants, des poches, mais ça ne suffisait pas. Il n'allait pas les mettre dans le feu non plus. Quoi que...

    Elyès expulsa de son esprit l'image stupide qui se faisait dans sa tête et ramena son attention à son épouse. Sans se dégager pour autant, il tourna légèrement le poignet et remarqua tristement que ce doux moment de tranquillité devait à présent toucher à sa fin. Il ferma les yeux, un air furtivement déçu se composant sur son visage, et reprit aussitôt son regard doux pour sourire et articuler :

    « Madeline... Je dois y aller... »

    Il se leva, se pencha par dessus la table pour embrasser gentiment Madeline et finit par se redresser, se libérant des mini radiateur qui servaient de mains à son épouse. Il s'emmitoufla de son manteau et enfila gants de toutes espèces pour aller faire ses quelques pas dans le froid (sibérien), tandis qu'il continuait à parler.

    « Bon, je rentre ce soir. J'pense que j'aurais finit assez tôt, j'ai un collègue qui me ramène en voiture. J'espère être là pour 17 ou 18 heure, d'ici là, rentre bien et soit prudente, ça glisse dehors. Et dors un peu, tu as une petite mine. »

    Oui, c'était bien lui qui disait ça. Enfin, une fois prêt, il enroula son écharpe autour du cou de son épouse, se pencha une nouvelle fois pour l'embrasser rapidement, l'attirant vers lui grâce à l'écharpe nouvellement placée, et détalla sans l'attendre. Elyès n'aimait pas les séparations. Partir ainsi, aussi brusquement, lui laissait au moins le temps de se recomposer un masque serein. Dehors, il frissonna un instant et rentra sa tête contre ses épaules.

    Il faisait vraiment froid aujourd'hui.

    *************************
    Quelque jours plus tard...
    *************************


    « Et comment tu fais, donc ?
    Regardes, tu coinces ta bouche comme ça... Et 'u 'ais 'a 'angue, 'omme 'a. »

    Un rond incertain de fumé et de vapeur s'éleva dans le ciel gris d'Asgard, vite coupé et mitraillé par la neige qui tombait ce jour là. Elyès eut un sourire triste, haussa les épaules en regardant son ex-cercle partir en fumé, sans mauvais jeu de mot. Aujourd'hui, il en était certain, Madeline aurait dit que c'était une fort belle journée. Le ciel était à peine couvert et il neigeait. Il ne grêlait pas, il n'y avait pas de vent, ni de tempête, juste une neige douce et légère qui virevoltait et tombait paresseusement sur la couverture blanche qu'elle formait déjà sur le sol. Le regard de l'ex-troyen se fixa sur un flocon qui approchait de lui et du bout de sa cigarette alors coincée entre deux doigts, Elyès la réceptionna pour l'observer fondre. Il eut un sourire amusé et porta sa main contre son épaule, bout fumant de la cigarette loin de sa chemise. Il se frictionna un peu, et secoua la tête. Une légère poudre blanche se dégagea.

    « Je crois que j'ai des pellicules.
    -T'es bête. » Ria l'un de ses collègue

    Un autre, une cigarette se consumant lentement coincée entre les lèvres, regardait la scène sans sourire. Fumer dans les lieux publics était interdit depuis belle lurette, alors sortir quelque soit le temps, pour fumer, était devenu une habitude encrée dans les mœurs. Les fumeurs employés à l'ambassade avaient trouvé un endroit assez charmant pour s'abandonner à leurs activités. Loin de l'entrée, au moins, ils conservaient une image correcte de travailleurs, puisque leurs pose n'était pas visible depuis les trottoirs. En bref, toute une historie d'image, mais les diplomates, ils n'arrêtaient pas de s'en encombrer, de leurs images. Et Elyès avait une image de frileux le plus farouche. Le genre de frileux à ne pas venir fumer car il faisait trop froid dehors, le genre à se couvrir pendant ¾ du temps de leurs pose pour ressembler à un bonhomme michelin avant de réussir à mettre le nez dehors et rentrer aussitôt car la pause se trouve être finie. Le genre à savoir contrôler ses envies de cigarette, les limitant aux maximums pour ne pas avoir à sortir car on a besoin de fumer. Le genre à, pendant sa pause, écrire sur un tableau blanc pour communiquer avec ceux qui sont dehors, plutôt que de sortir lui même.

    Alors que diable foutait-il là ? Il était simplement ici, gentiment dehors, une simple écharpe enroulée à la va-vite sur ses épaules, ne semblant pas s'inquiéter de la neige qui s'amassait sur ses cheveux, ni de ses doigts qui prenaient une teinte oscillant entre le bleu et le mauve. Pourquoi fumait-il là, dehors, si fraîchement vêtu, au lieu d'en être à mettre sa troisième écharpe ? Et qu'est-ce qui faisait qu'il devait prendre une cigarette à quelqu'un d'autre alors qu'habituellement, vu sa faible consommation, c'était toujours lui qui en donnait ?

    Elyès avait également un peu changé. Physiquement, il était toujours le même. Cheveux en bataille lui retombant sur les yeux, pas une trace de barbe, toujours impeccable, un air simplet peint sur le visage... Psychologiquement non plus : toujours gentils, aimable, serviable distrait et sur son nuages... Non, ces changements passaient par de petites nuances à peine visibles. Normal, Elyès était Diplomate. Mentir aux autres sur lui, ses pensées et son être était son métier, en quelque sorte. Et sur ce point précisément, il était extrêmement doué. Peut-être moins sur le reste, souvent un peu trop conciliant, mais pour « paraître » et ne pas « être », Elyès était un génie en la matière. Simplement, il n'était pas le seul diplomate dans le bâtiment, et ces discrètes nuances devenaient alors percevables...

    Un sourire moins franc, une peau encore plus pâle, des cernes plus marquées, une envie de fumer plus fréquente, un regard plus vide que d'habitude... Un comportement plus maladroit aussi, parfois. Rien qui le rendait incapable de bien faire son travail ou qui dénotait d'un profond malaise. Non, juste plein de petit rien en plus, à peine visible, mais qui étaient tout de même là. Et maintenant que ces petits riens étaient découverts, les amis d'Elyès n'arrivaient plus qu'à se focaliser dessus.

    Une cendre se détacha de la cigarette toujours coincée par les lèvres du collègue inquiet, mais il n'en prit pas note. Il attrapa simplement la fautive entre les doigts et la jeta dans la poubelle prévue à cet effet. Il quitta sa position assise et sans dire un mot, entra dans l'ambassade. Il traversa les bureaux et pénétra sans dire un seul mot d'explication dans celui d'Elyès. Toujours chaudement couverts, il se sentit étouffer dans la chaleurs qui régnait en maître dans la place. Elyès était un ex-troyen, et bien ça se sentait. Les fenêtres ne s'ouvraient plus sous menace d'abîmer le bois, et bien foi de troyens, c'était certain que même la peinture de la poignée ne s'abîmerait pas.

    Passé ses considérations bassement matériel, l'intrus s'attela à chercher du regard le porte-manteaux où serait le paquetage anti-froid d'Elyès. Ce ne fut pas dur à trouver, mais il grimaça en remarquant le peu qu'il y avait comparé à d'habitude. Bientôt, le bon vieux sujet de plaisanterie qu'était la frilosité d'Elyès et sa lutte acharnée contre le froid à l'aide de manteaux et écharpes en tout genre serait ridicule, tant cette fois, le porte manteaux était légèrement chargé. Le collègue grogna et se mit à faire les poches d'Elyès, consciencieusement. Enfin, l'objet de sa convoitise était là, au bout des doigts. Il l'attrapa et le porta à lui. C'était un vieux modèle, l'aversion du diplomate troyen pour toute les technologie était le deuxième sujet de plaisanterie le plus souvent adopté avec lui... Elyès ne détestait pas les ordinateurs. C'était plutôt les ordinateurs qui ne l'aimait pas, et qu'est-ce que c'était amusant à observer ! C'est bien pour ça que l'ami avalonien eut un sourire moqueur en remarquant le vieux modèle de téléphone portable que possédait son collègue : un portable qui ne plantait jamais, résistant à tout et incroyablement simple d'utilisation. Mais un peu gros. Et dépassé.

    Enfin, le temps n'était pas aux dissertations sur la technologie et c'est ainsi, sans plus attendre, que le collègue appuya sur une touche. Le portable n'était même pas éteint, décidément, Elyès perdait les pédales. Et quelqu'un de mal intentionné pourrait, par exemple, tenter d'appeler une certaine agent de l'ARI pour dénoncer un diplomate qui perdait petit à petit la raison, allant fumer dehors sans couverture, risquant ainsi une pneumonie, une bronchite... L'important, c'était de savoir bien formuler ça...

    Prenant une légère inspiration, en dénouant un peu l'écharpe que lui même portait, le diplomate Avalonien murmura « Madeline » pour aussitôt trouver le numéro privé de la jeune femme. C'était sans doute la meilleurs façon de parvenir à lui parler. Regardant une dernière fois à droite et à gauche, enfin, il appela l'ex agent chargée de la sécurité de l'ambassade. Tandis que la tonalité résonnait à ses oreilles, il pensa avec nostalgie au moment où il racontait des mensonges pour mettre soit Elyès dans l'embarras, soit Madeline dans une colère noire... C'était si amusant à regarder, à provoquer et a...

    La voix dans le combiné le ramena à la réalité. Et quelle voix ! Une rouquine, toute gentille, croyant naïvement parler à son mari. La situation était tentante et si belle ! Ah, l'avalonien n'allait pas laisser passer ça.

    « Madeline ? C'est un collègue d'Elyès... C'est pour te dire... On a un soucis avec lui »

    Le ton était grave et lent. S'il ne méritait tout de même pas un oscar, l'ursupateur trouvait tout de même avoir du mérite. Encore que finalement, il ne mentait pas tant que ça... Au fond, il mettait juste un peu le ton pour arriver à rendre ça un peu plus tragique. Qu'y avait-il de mal à ça ?

    « Je crois qu'Elyès fait une hypothermie. Il est devenu tout mauve et on a peur de le casser. C'est de sa faute aussi ! Il est sorti sans écharpe ! Et sans manteaux ! Et...

    Hurmf... Donc, si tu veux le voir avant que ce soit à titre posthume...
     »
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    Message par Madeline de Lioncourt Mar 10 Mar 2009 - 17:00

    Madeline marchait tranquillement dans la neige. Celle-ci n’était pas épaisse, mais plutôt duveteuse. La rouquine adorait le bruit que faisaient ses pas dans la neige. Un petit craquement puis un autre et encore un autre. Depuis toute petite, ce son l’avait fasciné et un sourire naissait toujours sur son visage dès les premiers pas dehors. Sourire qui finissait par disparaître, son attention portée ailleurs.

    Etrangement, il ne faisait pas froid. Madeline était bien. Elle était dehors mais ne reconnaissait pas les lieux. C’était une grande étendue blanche et d’aussi loin qu’elle regardait, il n’y avait aucun obstacles, aucune habitations, juste un sol plat et neigeux. Et pourtant, malgré ce grand vide, la demoiselle se sentait bien. Sa marche était d’abord mesurée, comme si elle prenait le temps d’observer le paysage (malgré l’absence de celui-ci).
    Puis, petit à petit, Madeline augmenta le rythme. C’était insignifiant mais elle y allait d’un pas plus franc, plus joyeux. Puis, encore plus vite, jusqu’à devenir une marche soutenue, comme il lui arrivait d’en faire avec ses collègues policiers. Enfin, son corps se mit en mouvement et elle passa au pas de course. Tout d’abord léger, retenu, son pas se fit plus vifs, plus mordant. Un grand sourire dévoilait ses dents et Madeline courrait à présent. Elle ne ressentait pas la fatigue, ni la morsure du vent sur son visage. Elle courrait simplement. Elle ne savait pas où elle allait mais d’une certaine manière elle s’en fichait. La rouquine sentait qu’elle devait s’y rendre, peu importe où c’était, elle devait y aller, point. Et elle y allait de bon cœur. Sa course s’accéléra encore, comme si elle était pressée d’arriver. Dans un sens, c’était le cas. Madeline, parfaitement consciente qu’elle était en train de rêver, se demandait où pouvait bien l’emmener son rêve. Le paysage se modifiait autour d’elle.

    Le vide céda la place, tout d’abord, à de la végétation. Des arbres, des bosquets lui offraient une sorte de haie d’honneur. Puis des habitations firent surface. Des maisons, des chalets de bois bordaient le chemin qu’elle empruntait. De la lumière était visible de part les fenêtres mais Maddie l’ignora et regardait droit devant elle.
    Elle courrait à présent dans une rue d’une ville. Elle aperçut du coin de l’œil parents, amis, collègues, connaissances. Apparitions fugaces dans son esprit tout droit dirigé vers son but. Son cœur s’emballa. Madeline le sentait. Cela se rapprochait. Elle avait hâte et en même temps une appréhension la saisit. Chassant rapidement ce sentiment, elle se concentra sur sa route, avide de voir où elle arrivera.

    Soudain, au beau milieu de la rue, surgit une silhouette. A la vitesse à laquelle, la rouquine courrait, elle se dit qu’elle allait finir par lui rentrer dedans ! Elle cria, tenta de prévenir la forme, la personne, mais aucun son ne sortit de sa gorge.

    Malgré son désir de freiner ou du moins de s’écarter de sa trajectoire, son corps, lui, se tendit. Il projetait encore plus d’énergie dans sa course, l’intensifiant. C’était sûr et certain. Madeline allait percuter cette personne.

    Finalement, la silhouette se retourna vers elle. Ravie, Maddie se dit qu’elle allait la voir, qu’elle se déplacerait, éviterait la collision. Au lieu de ça, son propre corps lui fit défaut et s’élança dans un saut sur la personne. Dans un mélange d’allégresse et de crainte, Madeline vivait la scène au ralenti. Flottant vers l’inconnu, la capuche de celui-ci s’enleva d’un coup de vent. La chevelure brune se replaça lentement et…


    Brrrrrrrrrrrr!

    Madeline ouvrit subitement les yeux avant de les refermer aussitôt. Mais les vibrations de son téléphone portable sur son chevet, bien plus que la batterie de la musique qui emplissait la chambre, eurent raison de la flemmardise naturelle qui habitait la rouquine chaque matin… enfin, à chaque réveil. A tâtons, elle saisit l’inattendu réveil et regarda son écran pour savoir qui était le malheureux opportun qui l’avait tiré d’un si drôle de rêve.
    Ravalant en moins d’une demi-seconde tout sentiment de vengeance et des mesquineries, Madeline, totalement réveillée à présent, s’empressa de décrocher :

    « Bonjour mon lapiiiiin ! Comment vas-tu ? »

    Sa voix était tellement douce, chaleureuse, tendre qu’elle aurait incité n’importe quel homme à rentrer chez lui se faire dorloter par son épouse.

    « Madeline ? C’est un collègue d’Elyès… »

    La rouquine déchanta très vite. Perdant immédiatement son sourire radieux, une mine renfrognée s’installa sur son visage. De tous les réveils, celui-là faisait parti de la catégorie « à proscrire ».

    « C’est pour te dire… On a un souci avec lui… »

    Madeline faillit en lâcher son portable. Un long et terrible tremblement la saisit lorsqu’elle parvint à comprendre les paroles de son interlocuteur. Un souci avec Elyès…
    Vive, elle se refusa à penser à quoique ce soit qui aurait pu lui arriver. Et pourtant des images plus horribles les unes que les autres envahirent son esprit. Elyès coincé dans un angle d’une pièce avec une bande succube prête à lui mettre le grappin dessus ou encore piégé à l’infirmerie avec cette nurse qui profite de la moindre occasion pour vous ponctionner votre précieux liquide vital, ou bien entraîné par la Reine des Glaces en personne dehors, dans le froid, où son petit troyen adoré finirait en schtroumpf glacé. Non non non !

    « Je crois qu’Elyès fait une hypothermie. Il est devenu tout mauve et on a peur de le casser. C’est de sa faute aussi ! Il est sorti sans écharpes ! Et sans manteaux ! Et… »

    Les mots se perdirent dans l’écouteur. Nom de dieu ! Le Schtroumpf !

    « Mais pourquoi vous l’avez laissé faire ! Bande d’abrutis finis ! Vous savez bien qu’il supporte pas le froid ! Sans manteaux ! Mais vous êtes dingues ! Irresponsables ! »
    « Hurmf… Donc, si tu veux le voir, avant que ça soit à titre posthume… »

    Madeline raccrocha immédiatement. Elle ne voulait certainement pas en entendre plus.
    La rouquine s’éjecta du lit et fonça dans la salle de bain. Elle enfila à la hâte sous-vêtements, jean, un t-shirt jaune, son pull mauve, tricoté par sa mère et ressortit en vitesse, la chevelure éclectique.
    Elle attrapa clefs de voiture et blouson et sortit en catastrophe de l’appartement. Refermer la porte fut une tâche plus difficile que d’habitude, tellement ses mains tremblaient de fureur, d’inquiétude et de peur. Parvenant enfin à mettre la clef dans la serrure, elle verrouilla l’appartement et se propulsa dans les escaliers qu’elle descendit quatre par quatre en enfilant son blouson. Ce qui fut aisé vu que celui-ci étant sans manche.
    Une fois dehors, elle fonça sur le parking et monta dans sa voiture. On aurait dit qu’elle était en pleine course poursuite. Ce qui était un peu le cas, mais une course-poursuite contre le temps, contre la mort. Maddie démarra en trombe en un dérapage contrôlé et fila à pleine vitesse dans les rues de Valhalla. Ses frères avaient eu raison de lui prendre une voiture sportive, avec un puissant et solide moteur, car au vu de l’utilisation qu’elle en faisait, une citadine standard n’y aurait pas résistée.
    L’ambassade fut rapidement en vue. La rouquine pila au portail, causant une belle frayeur au gardien qui avait eu à peine le temps de reconnaître la voiture.

    « Nom de dieu ! Madame ! Vous m’avez fichu la trouill... »
    « Contentez-vous de m’ouvrir. » grogna Maddie en montrant son pass.

    Le policier se raidit, examina rapidement la carte et ouvrit la barrière. Dans un rugissement, la voiture repartit en trombe, laissant l’agent estomaqué.
    Maddie se gara comme un pilote de rallye et sortit en claquant sa portière, ouvrit son coffre, y chercha quelque chose, renversant tout ce qui la gênait, finit par mettre la main dessus, referma sans ménagement le coffre, bipa pour fermer sa voiture et courut vers le bâtiment.
    La chaleur étouffante du bâtiment la freina l’espace d’une seconde mais elle repartit de plus belle.

    Le Sergent-chef Bismark venait de finir une patrouille et s’apprêtait à aller se chercher un bon café. La journée, pour le moment, était somme toute banale. Rien à signaler. Pas de fou preneur d’otage, pas de manifestation contre quoique ce soit, juste une journée de travail standard. Tout en se rendant vers la machine à café, l’homme se détendit les bras.
    Arrivée à un angle, son instinct le fit stopper net. Une seconde plus tard, une fusée rousse traversa le couloir. Surpris, il resta un moment coi, les bras ballants, tandis qu’un souffle tiède passa sur son visage. Il tendit la tête vers la direction qu’avait prise la fusée, éberlué.

    La fusée en question, nommée amoureusement Madeline par une maman dévouée, filait droit vers l’arrière cours, lieu de retranchement des fumeurs les plus actifs. Son objet volait telle une cape au vent. Elle croisa le collègue avalonien d’Elyès, celui qui l’avait appelée mais elle l’ignora superbement une fois qu’elle l’eut en vue. L’homme de sa vie, son beau troyen, son époux.
    La porte vola et claqua contre le mur tandis que la rouquine, toujours à pleine vitesse, rejoignait sa moitié. Maddie se planta directement sous le nez d’Elyès et le drapa de l’objet qu’elle avait extirpé du coffre de sa voiture : une couverture de survie. Sans lui laisser le temps de voir son visage, elle plongea le nez dans sa chemise et referma ses bras autour de lui, maintenant par la même occasion la couverture sur son schtroumpf.

    « Mais qu’est-ce qui t’as pris de sortir comme ça ? Si tu voulais me faire peur, c’est réussi… » marmonna-t-elle contre la poitrine d’Elyès.
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    Une lettre et tout est bouleversé. Empty Re: Une lettre et tout est bouleversé.

    Message par Elyès de Lioncourt Lun 6 Avr 2009 - 18:23

    Être diplomate ne veut pas forcément dire que l'on laisse passer tout type de mots. Se faire appeler par quelqu'un « irresponsable » ou « abruti » n'était certainement pas du goût d'un certain avalonien qui alors, éloigna le téléphone deux minutes, lui lança un regard en biais et finalement se décida à rétorquer :

    « Hé, mollo, miss, on est pas marié à lui, nous, que je sache ! »

    Il attendit une seconde... deux secondes... puis, soit Madeline imitait à la perfection la tonalité nulle du téléphone qu'on a raccroché, soit elle avait effectivement raccroché. Il soupira, raccrocha à son tours et fourra le téléphone dans une poche de manteaux avant de sortir. Il ferma la porte avec précaution, sans faire de bruit et se décida simplement à attendre et observer la scène qui allait sans doute, bientôt se dérouler sous ses yeux. Peut-être que ce n'était pas très sympathique, et pas digne d'un diplomate, de jouer ainsi avec les nerfs et sentiments d'une mariée, pourtant... l'avalonien espérait que Madeline comprendrait les changements que son absences produisait sur son époux. Et peut-être que ça lui mettrait du plomb dans la cervelle, bon sang de bois ! Ce n'était pas à eux, ses collègues, de faire spécialement attention à lui, il était grand, adulte et vacciné ! De plus, l'avalonien ne faisait-il pas déjà attention plus que de coutume à son collègue en téléphonant ainsi ? Oh, et puis quoi, c'était la faute du boulot si Elyès se laissait aller comme ça ? Non !

    C'était cette mutation ! Juste cet éloignement, c'était si dur à comprendre ? Le collègue haussa les épaules en croisant ses bras sur la poitrine, avec une petite moue patiente et renfrogné sur le visage. Il laissa de côté toutes ses pensées actuelles et se décida juste à rester sage, le temps qu'un éclair rouge passe par là. Quelque soit la durée de trajets que mettrait un être naturellement pressé qui parcourait le chemin entre l'appartement de Madeline et Elyès et l'ambassade, l'avalonien en était certain : Madeline prendrait deux fois moins de temps.


    Elyès eut encore un frisson. Cette fois, ce ne fut ni à cause d'un flocon de neige qui venait de tomber dans son cou, ni même à cause d'un coup de vent frais. La fautive, cette fois ci, était la buée que venait de s'échapper de ses narines (miraculeusement non bouchées). Il ne sut pas parfaitement si l'opacité était due au seul froid de la planètes, ou si la bouffé de cigarette qu'il venait de prendre rendait cette buée plus dense, mais la voir si bien s'élever devant ses yeux lui fit avoir un rire bête et un frissons qui lui remua les épaules. D'un geste lents, avec des doigts à la couleurs légèrement bleuté et violacé, Elyès prit le reste de sa cigarette devant lui et observa le filtre qui commençait doucement à se consumer.

    Depuis quand consommait-il entièrement ses cigarettes ainsi ? Bonne question... mais qu'est-ce qu'on en avait à fiche, franchement... D'un geste habitué, il écrasa son ex-compagne sur un cendrier prévu à cet effet avant de la jeter pour de bon. La poubelle automatique eut une voix féminine qui fit comprendre « merci de respecter notre environnement » et Elyès répondit très poliment « mais de rien. »

    Un autre fumeur ria devant cette politesse excessive et de nouveau, le sourire bête de tout à l'heure retrouva sa place sur le visage du troyen. Transit de froid, grelotant et sentant un bout de vêtements humides par la neige contre sa jambes, Elyès se demanda s'il n'aurait pas mieux fait de rentrer. Mais rentrer.. c'était être seul et c'est pourquoi le froid sembla alors plus plaisant que la chaleur. Au moins, dehors, il y avait ses amis... Sauf un, d'ailleurs... Une pointe de culpabilité perça Elyès du peu d'attention qu'il avait alors alloué à son collègue avalonien. D'une petite voix distraite, le cherchant du regard, il finit par demander :

    « Tiens, il est parti...? »

    Mais il ne finit pas sa phrase. Par la fenêtre, il l'avait aperçue. Pas lui. Elle. Une asgardienne rousse. Avec laquelle il était accessoirement marié. La bouche entrouverte et stupéfait, Elyès ferma les yeux et secoua la tête, pensant juste alors à un mirage du à sa possible mélancolie. Et en effet, alors qu'il ré-ouvrait les yeux et scrutait de nouveau la fenêtre, il n'y avait plus personne.

    Non, ce n'était bien qu'une illusion. Il eut un soupire déçu suivit d'un petit gémissement plaintif et involontaire. Les illusions, c'étaient cruel parfois. Sauf qu'une porte ouverte à la volée, envoyant valser la neige qui se trouvait alors à porté, prouva à Elyès toute la solidité de sa vision.

    Il ne parvint pas à prononcer un mot, dans un premier temps. La bouche légèrement entrouverte, les yeux ronds et les sourcils haussé d'étonnement, la stupéfaction qu'il ressentait dépassait alors amplement toute sa raison. Puis il y eut un déclic : une petite femme rousse qui se tenait sous son nez, irradiant de sa chaleurs.

    « Ma...Maddiie ! » Parvint-il enfin à prononcer « Tu... tu devrais pas dormrourmf ! »

    La scène sembla alors étonnamment familière au diplomate. Lui, gelé, qui se fait agresser par une couverture... Si ce n'est qu'à l'époque, elle était plus épaisse. Enfin, encore qu'il ne devait pas se plaindre : aussi fine soit-elle, cette petite chose se révélait bigrement efficace car déjà, Elyès ressentait la chaleurs influer en lui. Mais surtout, l'agent de l'ARI ici présent ne le prenait, à l'époque, pas dans les bras comme là, le faisant alors profiter de sa propre chaleurs. Quand il entendit et décrypta les paroles de son épouse, Elyès ré-ouvrit un peu plus les yeux de surprise.

    Qu'est-ce qui lui avait prit ? Quoi ? En fait... Il ne savait pas vraiment, dans le fond. Il eut un petit haussement d'épaule désolé, se pencha légèrement pour embrasser la chevelure de sa femme et finit par simplement prononcer :

    « Désolé... »

    Et ce désolé là comptait parmi les plus sincèrement pensé

    ***************************
    Quelques jours plus tard...
    ***************************


    Presque de manière compulsive, Elyès regarda l'heure qui s'affichait sur l'écran de la pendule murale. C'était un modèle qui ressemblait à ses vielles horloges, avec des aiguilles qui pointaient un chiffre et non des cadrans digitaux affichant une heure prête à être consommée. Encore que c'était une fausse vielle horloge : ici, c'était un écran qui dessinait les aiguilles qui suivaient le fil du temps. Temps qui s'écoulait bien trop vite pour le troyen.

    Il eut une petite mine déçue de voir que déjà, son week-end s'achevait. Ce n'était pas qu'Elyès n'aimait pas aller travailler. Au contraire, au fond, il avait un métier plutôt sympathique, au chaud, pas trop prise de tête, au chaud et des collègues qu'il estimait... et qui étaient aussi au chaud. Bref, ce n'était pas tant qu'il reprenait à travailler qui le chagrinait. Mais plutôt, bientôt, son week-end en commun avec Madeline allait s'achever.

    Un week-end sur sept. Un seul week-end sur sept autre à avoir en commun, où tout les deux pouvaient, si le cœur leurs en disait, sortir le samedi et jouer aux pantouflards le dimanche. Les nouvelles horaires de travail de Madeline avaient instaurés ce nouveau rythme. À présent, travaillant 4 jours puis ayant 2 jours de repos, elle se voyait profiter d'un week-end en commun avec son époux toute les sept semaines. Et précisément, c'était ces deux jours là. Et ils s'achevaient. Et de nouveau, Elyès pensait qu'il lui faudrait de nouveau attendre encore sept week-end avant de pouvoir de nouveau profiter de la présence de Maddie. Et actuellement, le temps était l'ennemi du troyen car en bon être fourbe et vil, il s'écoulait.

    Vite, trop vite. Comme si chaques secondes prenaient un plaisir sadique à s'écouler un peu plus rapidement pour écourter au maximum cette journée qui touchait à sa fin. Elyès ferma les yeux et prit une lente inspiration, sentant alors la boule qui s'était formée à sa gorge. Il bloqua un peu sa respiration, puis lâcha tout doucement, pensivement. Habituellement, lui si souriant n'avait pas envie ce soir. Pas même son sourire d'apparat qui signifiait, quand on lisait entre les lignes, « mais si ça va ! Enfin je crois. ». Non, ce soir, c'était avec une mine pensive que le troyens finit sa soirée.

    Le canapé avait de bien qu'on pouvait largement y tenir à deux. Que ce soit pour y lire ou pour regarder la télévision, les deux mariés pouvaient y séjourner tout les deux et au grand plaisir d'Elyès, il pouvait allègrement se coller contre Madeline. Et c'était le cas pour ce soir : les jambes repliées sur le canapé, un bras se tenant autour de la taille de son épouse tandis que sa joue rencontrait l'épaule de la jeune femme, on pouvait aisément dire que le troyen s'engluait à son Asgardienne. Il ne portait ni lunettes pour lire, ni bouquins à porté et regardait encore moins la télévision. Actuellement, l'activité la plus proche de l'homme aurait été « somnoler ». En effet, yeux à demi ouvert, piquant du nez à quelque reprise entre deux sursauts horlogé, Elyès fixait un point inconnu de tous, même de lui.

    C'est sans doute pour cette raison que son épouse vint à lui proposer d'aller se coucher.

    Mais il savait que cette nuit, sans doute, il s'endormirait bien tranquillement, mettant alors lui même fin à sa soirée. Il se réveillerait en pleine nuit mais ne pourrait profiter de son épouse qui elle, dormirait. Ainsi donc, s'il acceptait de se coucher... c'était comme accepter de mettre fin à cet instant si rare qu'il attendait avec impatience, sept semaines durant. Et cette idée, indéniablement, le faisait déprimer.

    Frissonnant, non pas de froid comme à l'accoutumée, Elyès resserra un peu son étreinte sur la taille de son épouse, enfouit son visage entre l'épaule de Madeline et le canapé et d'une voix gamine finit par dire :

    « Non, encore 5 minutes, s'il te plaît... »

    Il prit une longue inspiration et répéta doucement « s'il te plaît... »

    Elyès devait cette fois bien l'avouer... il détestait cordialement ce cycle de travail dans lequel son épouse était prise. Fichue sept semaines ! Pourtant, si ce travail plaisait à Madeline, Alors, sans doute était-ce mieux ainsi. Il s'y ferait.

    Sans doute...
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    Message par Madeline de Lioncourt Mar 12 Mai 2009 - 19:58

    La télévision était allumée, plus pour créer un fond sonore que pour une réelle activité. Une lumière tamisée emplissait le salon. Madeline fixait l’écran d’un œil vide. Elle n’avait aucune idée de ce qui était diffusé sur sa télé, et pourtant elle était juste devant elle. Mais l’asgardienne était ailleurs. Un coup d’œil rapide à l’horloge murale et un soupir s’échappa de sa poitrine, sans doute en même temps que celui de son époux.
    Ces deux jours avaient été immensément trop court pour elle. Pour lui. Pour eux. Elle le sentait bien que lui non plus ne pouvait se résigner à aller dormir, malgré ses yeux lourds. Sa prise sur sa taille se faisait ferme et elle, elle ne décollait pas sa main de la sienne. Mettre fin à cette journée, à cette dernière journée ensemble, synchrone, avant la prochaine qui ne surviendrait que d’ici sept semaines. Non, c’était trop dur. Madeline avait bien fait une tentative, après trois piqué de nez d’Elyès mais il avait refusé, enfouissant sa tête entre son épaule et le canapé.

    « Non, encore 5 minutes, s'il te plaît... »

    Il avait prit une longue inspiration et avait répété doucement

    « s'il te plaît... »

    Et Madeline avait cédé.

    « Cinq minutes alors… » avait-elle murmuré à son tour.

    A la télévision, le programme enchaînait sur un rythme plus joyeux, mais l’ambiance, de l’autre côté de l’écran n’y était pas. Maddie posa sa tête sur celle d’Elyès et respira profondément pendant un moment. Comment en était-elle arrivée à bénir ces simples moments de partage avec lui ? Bien que d’habitude, elle souhaitait toujours que le temps s’arrête quand elle se trouvait avec lui, mais alors pourquoi ce sentiment se faisait-il si ardent ces derniers temps ?
    Madeline en connaissait bien évidemment la cause et commençait, petit à petit, à se poser des questions.
    Mais là n’était pas le moment. Elle ferma les yeux et profita de l’étreinte que lui offrait Elyès.

    Les cinq minutes s’égrainèrent mais Maddie ne bougea pas pour autant.
    La télévision continuait son programme...



    ***************************
    Quelques jours plus tard...
    ***************************




    Madeline était en patrouille depuis bientôt une heure et rien de bien croustillant à se mettre sous la dent. Ses trois collègues plaisantaient mais elle, elle se contentait de regarder la neige tombée par sa fenêtre. Le paysage était bien froid aujourd’hui. Une épaisse couche de neige couvrait les rues, les poubelles, les perrons, balustrades et toits des maisons, quand on pouvait les apercevoir dans le gris du ciel. La neige devait bien arriver jusqu’à mi-mollet environ, faisant la joie des faiseurs de bonhomme de neige. Une banale journée neigeuse sur Asgard.

    La rouquine se sentait étrangement vide. C’était pas faute d’avoir pris un petit-déjeuner très conséquent mais cela n’avait malheureusement rien avoir. Au loin, Madeline aperçut une silhouette, mais ce qui capta le plus son attention fut l’écharpe orange qui voletait au vent. Elle se redressa dans la voiture, l’œil avide, mais du se refreiner. Elyès était à l’ambassade. Il ne pouvait être dehors à se balader ainsi. Et ce fut avec une mine triste qu’elle se réinstalla dans son siège.

    Son partenaire la regarda du coin de l’œil et soupira légèrement avant de reprendre son observation des rues. Madeline était devenue très morose depuis peu, et ça, ses collègues s’en étaient bien rendu compte. Elle ne retrouvait son énergie que lors d’une opération. Ce qui, en soi, était très bien, et personne au quartier général ne pouvait la blâmer pour quoique ce soit. Elle était toujours aussi efficace, c’était juste que… En dehors de l’action, elle était comme un pantin sans vie. Pourtant ils mettaient du cœur à l’ouvrage pour la dérider, mais rien n’y faisait. Madeline restait perdue dans ses pensées tant qu’on ne lui annonçait pas qu’ils allaient devoir se mettre en mouvement.


    Heureusement pour le quatuor de policiers dans la voiture, l’ambiance que les trois hommes tentaient de maintenir guillerette malgré les ondes de tristesse envoyées par la rouquine, fut sauvée par un appel radio du Central.

    « P-A 5-4. Avons repéré un individu suspect dans le quartier d’Hlin. Il semblerait qu’il vienne de commettre un vol avec violence. Il porterait un manteau marron à fourrure, un pantalon noire, des rangers et aurait une casquette bleu et blanche. Il se dirigerait vers votre position. Autorisation d’interpellation. L’individu est armé. »
    « Bien reçu. On s’y rend. P-A 5-4 terminé.
    Prends la deuxième à droite. »

    « Rodger ! »

    Tandis que leur chauffeur accélérait la cadence, les trois autres s’équipèrent pour une sortie.
    Madeline attrapa son bonnet et l’enfila, puis, comme son partenaire, elle vérifia la sécurité sur son pistolet LPC et s’accrocha à la poignée au-dessus de la porte, dans l’attente d’être débarqués.

    La rouquine ne fut pas déçue. A peine deux virages plus tard, le suspect était en vue. Sirènes hurlantes, la voiture fonçait vers sa cible qui courrait comme un dératé, en tentant de se fondre dans les ruelles de plus en plus étroites. Choisissant un autre parcours, la voiture de police surprit le suspect en surgissant juste devant son nez en un dérapage contrôlé qui souleva un épais mur de neige. Dans le mouvement, trois portières s’ouvrirent, libérant les agents de l’A.R.I qui foncèrent à la poursuite du suspect qui, bien que surpris par la manœuvre, avait rapidement fait demi-tour.

    « Saeming ! Coupe par là, on le prend en chasse ! » ordonna Madeline qui était alors la plus haut gradée sur le terrain.

    L’homme tourna donc à gauche à la première intersection tandis que la rouquine et son partenaire courrait toujours derrière leur suspect qui arrivant à un autre carrefour, bouscula les poubelles qui se renversèrent et s’élança dans la ruelle à sa gauche. Madeline, qui était la plus rapide des deux policiers à sa suite, eut juste le temps de sauter pour enjamber les détritus qui obstruaient maintenant le passage.

    Alors qu’elle allait se propulser à la poursuite de l’homme, elle le vit se retourner.

    Un craquement sinistre retentit dans le silence de la rue.

    Madeline sentit ses jambes se dérober sous elle.

    Elle s’enfonça dans l’épais manteau blanc.

    Puis ce fut le noir profond.

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