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    Tout ce que vous avez rêvé de savoir sur Anthony De Balras [en cours]

    Anthony De Balras
    Anthony De Balras


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    Tout ce que vous avez rêvé de savoir sur Anthony De Balras [en cours] Empty Tout ce que vous avez rêvé de savoir sur Anthony De Balras [en cours]

    Message par Anthony De Balras Ven 27 Mar 2009 - 15:50

    Février 3330, Q.G. interarmées de la base militaire spatiale Balor.

    «


    NOM
    De Balras – MacQueen

    »


    Julianno haussa les sourcils.

    « MacQueen ? »

    Le Maréchal Julianno Cyn était assis derrière le bureau de l’Amiral Gertrud Heimenepfelt, qu’on avait plutôt intérêt à appeler Gerry, si on ne voulait pas mourir, fusillé par le regard de glace de la grande, maladroite et distraite Ase. Gerry était incapable de tenir en place plus d’une heure. Elle était d’ailleurs en train de trier et ranger des dossiers dans les casiers qui tapissaient les vastes murs de son bureau. Julianno la soupçonnait d’adorer ça : trier, ranger, classer, reprendre les dossiers, les ranger à nouveau, lire les rapports des agents de renseignement de l’armée, sélectionner les informations les plus importantes, en faire la synthèse, les classer, les trier, les ranger… Oui, en fait, Julianno était convaincu que Gerry adorait son travail à la tête du Département des Renseignements de la Spatiale. Et son agitation constante faisait qu’elle profitait très peu de son si confortable fauteuil en cuir noir – quel gâchis ! – que Julianno s’était donc approprié dès son arrivée dans le bureau de l’Amiral Heimenepfelt. L’élégant Maréchal de la Flotte lisait la rapide fiche de renseignement que lui avait confectionné Gerry sur Anthony De Balras. Il avait basculé le dossier du fauteuil en arrière et la veste de son uniforme pendait lamentablement dessus. D’un pied, il faisait pivoter le fauteuil de droite à gauche, comme pour se bercer, tandis que l’autre reposait sur son genou. Les collègues devant lesquels il se serait permis une telle nonchalance se comptaient sur les doigts d’une main. Gerry en faisait partie, bien sûr.
    Cette dernière referma un tiroir d’un coup sec. Elle était nerveuse. C’était normal, étant donné la situation. Julianno aussi était nerveux, même s’il affichait un calme trompeur.


    « Oui. MacQueen. Les membres de la famille tiennent à garder ce nom. Celui d’un clan, ou je ne sais quoi… Quelque chose qui vient de l’Ancienne Terre. »

    Gerry secoua la tête en marmonnant quelque chose comme « les humains ! ». Julianno n’y prêta pas attention et reprit sa lecture.

    «


    PRÉNOM(S)
    Anthony Adrian Alexander

    SURNOM(S) CONNU(S)
    Aucun

    JOUR DE NAISSANCE
    21 Juin 3294

    SEXE
    Masculin

    ESPÈCE
    Humain

    ARMÉE
    Flotte Spatiale du Cercle

    GRADE
    Capitaine

    »


    Julianno cessa de faire tourner le fauteuil et passa un doigt sur ses lèvres d’un air pensif.

    « Selon toi, c’est normal qu’il soit Capitaine ? »

    Gerry arrêta de tourner les pages du dossier qu’elle tenait en main.

    « Tu me rappelles son âge ? »

    Julianno fit un rapide calcul.

    « Trente-cinq ans.
    - Pour un officier normal, c’est tout à fait honorable… Mais c’est un De Balras. Vu ses états de service, il aurait pu au moins être Commandant. Le soucis, c’est qu’il est sous les ordres du Vice-amiral Gozzi depuis sa sortie de l’EOSA.
    - Plus de dix ans… Ce type est aussi stupide que son grand frère, De Balras est complètement bloqué avec lui. Pour preuve, le dernier incident… Si on avait trouvé le moyen d’évincer Gozzi avant ça… »

    Gerry eut un bref rire ironique.

    « Vous ne pouvez pas l’évincer. Ses appuis politiques sont trop nombreux. »

    Par « vous », Gerry entendait bien sûr le Maréchal Cyn et le Général Bishamon-Ten.
    Julianno poussa un grognement mécontent.


    « Bon, puisqu’on ne peut pas écarter Gozzi, nous devons essayer de sortir De Balras de cette… situation délicate.
    - Tu allais dire « de cette merde ».
    - C’est toi qui l’a dit, répliqua Julianno d’un ton doucereux.
    - Tu l’as pensé si fort… En tout cas, tu as raison. J’espère juste qu’il n’est pas trop tard. »

    Julianno hocha gravement la tête avant de continuer sa lecture de la fiche de renseignement.

    «


    DERNIÈRE AFFECTATION
    VFC Puck, frégate de classe Elfe, Cinquième Flotte.

    RÉSIDENCE
    Le Capitaine Anthony De Balras possède un appartement fort modeste dans une banlieue de Carbonek, sur Avalon. Il semblerait qu’il se soit contenté de sa solde pour se payer ce logement et l’entretenir. Il n’a pas pioché dans l’immense fortune familiale des De Balras. Cet appartement ne sert quasiment pas et personne d’autre que lui ne semble y être entré depuis sa séparation avec Gabrielle Finnucan. D’ailleurs, lui-même s’y rend rarement. Lors de ses permissions, il séjourne systématiquement dans la demeure de ses parents, un manoir situé un peu à l’écart de la ville, notamment parce que sa fille, Julia De Balras y vit.

    »


    « Très « people », les renseignements sur sa résidence, fit remarquer Julianno. »

    Continuant de consulter son précieux dossier, Gerry haussa les épaules.

    « Elles ne peuvent pas s’en empêcher.
    - Qui ? De quoi ?
    - Les femmes. De se renseigner là-dessus. Je te rappelle que je suis célibataire, moi.
    - Pourquoi ? Il ressemble à quoi ?
    - À son père, évidemment.
    - Mais encore ?
    - Regarde sur la page suivante, celle du signalement, il y a une photo. »

    Julianno obéit et observa attentivement la photo d’identité qui se trouvait dans le coin à droite. Il ne put réprimer un sourire lorsqu’il se rendit compte que le jeune homme qui y figurait avait réussi à défier les terribles machines de la Flotte en affichant un léger sourire en coin. Ces horribles photographes automatiques s’obstinaient à vous refuser la moindre expression et s’acharnaient sur vous jusqu’à ce que vous fassiez la gueule la plus sinistre possible. Il était donc possible d’émousser la patience des I.A. de ces engins infernaux ?
    Julianno repoussa cette pensée amusante pour se concentrer sur la photo.


    « On ne voit pas grand-chose, son visage est trop pâle.
    - Tu veux le holo ?
    - Ce serait pas de refus. Même si je vais le voir en chair et en os d’ici une demi-heure…
    - Déjà ? »

    Tout en fouillant dans un nouveau tiroir, Gerry jeta un œil à son chronomètre d’un air inquiet. Julianno savait ce qui la tracassait : elle détestait arriver en retard.

    « Il faudra penser à y aller.
    - Du calme ! On a encore un peu de temps devant nous… Bon, il vient ce holo ?
    - Oui, oui ! »

    Gerry mit enfin la main sur un petit sachet plastique transparent étiqueté dans lequel se trouvait une puce de données. Elle s’approcha du bureau. Julianno écarta le fauteuil sur lequel il était assis pour la laisser accéder à son ordinateur. Gerry inséra la puce, ce qui lança le lecteur holographique. L’image du général Bishamon-Ten en pied se matérialisa au-dessus du bureau. Gerry appuya sur une touche de son clavier et la garda enfoncée. Une série d’officiers défila à toute allure devant les yeux de Julianno. Il y avait de tout : des officiers généraux, des officiers supérieurs, des officiers subalternes, des officiers mariniers, de simples matelots, même des aspirants… Dans le lot, Julianno eut le temps de repérer l’Amiral De Balras, Jan Sanada, Federico Portanares, le nom de Korazov, un médecin souriant, Joseph Von Marsten et même un jeune fusilier qui lui disait vaguement quelque chose.

    « Attends… Comment tu classes tes holos ? Demanda Julianno, perplexe.
    - De la meilleure façon pour que je puisse me rappeler où est qui.
    - C’est-à-dire ?
    - C’est-à-dire que tu te trouves devant la seule puce de donnée du Cercle regroupant les plus beaux hommes de la Flotte. »

    Julianno éclata d’un rire moqueur.

    « C’est ça, moque-toi. Tu pourras toujours attendre que je te montre la puce des plus belles femmes de la Flotte. »

    Julianno transforma ostensiblement son rire en quinte de toux.

    « Tu disais ? »

    Gerry ricana. Julianno plaisantait bien sûr. Tout le monde savait que pour lui, la plus belle femme de la galaxie, c’était la sienne. Le Maréchal regarda à nouveau les différents visages masculins défiler.

    « Et je suis dedans ? Demanda-t-il stupidement.
    - Évidemment, patate ! Mais ne t’avise pas d’aller raconter ça à Carolyn. Je suis trop jeune pour mourir. Il y a ton fils, aussi.
    - Il est mignon, hein ? »

    Julianno affichait à peu près le même sourire de propriétaire lorsqu’il parlait de sa femme, ce qui en disait long sur l’affection qu’il avait pour son fils. La seule personne proche de lui à laquelle il ne le montrait pas, c’était son fils, justement. Gerry pensa que les hommes étaient tous des idiots.

    « Très mignon.
    - Attention, pas touche. »

    Enfin, Gerry s’arrêta sur le portrait d’Anthony De Balras.

    « Le voilà. »

    Julianno l’examina quelques instants. Il était difficile d’évaluer sa taille, mais il avait l’air élancé. Son uniforme était impeccable et le Maréchal ne put retenir un léger hochement de tête approbateur. Mis à part cela, il avait effectivement plutôt belle allure, un visage étrange, mais pas déplaisant pour autant. Il était bien fait, les épaules assez larges, mais il avait malgré tout l’air de ne pas peser très lourd. Et surtout, il ressemblait énormément à son père, qui était très séduisant en son temps, et qui avait toujours de beaux restes.

    « Pas mal, déclara finalement Julianno. Il a un genre. »

    Gerry stoppa la projection en soupirant et en faisant rouler ses yeux dans ses orbites. Les hommes… Elle retira la puce de l’ordinateur, la replaça dans sa pochette et alla la ranger. Il était difficile de leur arracher un compliment sur l’un de leurs semblables. Autant une femme pouvait admettre qu’une autre était magnifique, autant un homme… Désespérant.
    Pendant ce temps, Julianno parcourut en diagonal le signalement d’Anthony De Balras.


    «


    SIGNALEMENT
    Anthony De Balras mesure 1,91 mètre pour 87 kilogrammes. Sa musculature est entretenue par la pratique régulière de l’escrime, mais son poids reste léger par rapport à sa haute taille. Selon son dossier médical, il a un très bon maintien et son dos n’est sujet à aucune déformation. Ses membres sont longs et empreints d’une force physique honorable. Le Capitaine De Balras a globalement les caractéristiques physiques de quelqu’un de sportif qui ne tombe pas dans l’excès des athlètes de haut niveau. À l’image de son corps, ses mains sont fines et musclées, mais on remarquera la présence de cals sur ces dernières. Sa peau a une teinte cireuse assez inhabituelle, mais après examen, elle ne semble pas due au moindre problème médical. Elle est aussi très fine et fragile, brûlant très facilement. Il se pourrait que tout cela soit dû à l’enracinement de longue date de sa famille sur Avalon. Le docteur Hautefeuille, qui étudie l’évolution de l’espèce humaine et son adaptation aux milieux coloniaux, a pris contact avec le Capitaine De Balras. Son système pileux est peu développé, il se rase de près et il porte sa chevelure noire et extrêmement bouclée longue, généralement attachée en catogan ou en queue-de-cheval. Cette coiffure est atypique dans l’armée, mais réglementaire dans la Flotte et il n’est pas le seul à en profiter. Cette profusion de boucles noires est le trait le plus évident qu’il tient de sa mère. Son visage, quant à lui, comporte nombre de traits caractéristiques aux De Balras : son menton légèrement en galoche, son nez droit, un peu busqué, la forme étirée de ses yeux noirs bordés de longs cils… Ainsi qu’un strabisme convergeant très léger, selon le dossier médical du Capitaine.

    »


    Ah bon ? Julianno haussa les sourcils et leva les yeux pour regarder à nouveau la photo d’identité. Il ferma à demi ses paupières et éloigna un peu la feuille… Mmh… Oui… Peut-être bien. Il avait un air… Concentré.


    Dernière édition par Anthony De Balras le Ven 27 Mar 2009 - 16:08, édité 2 fois
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    Message par Anthony De Balras Ven 27 Mar 2009 - 15:50

    «


    SYNTHÈSE DU DOSSIER MÉDICAL
    Le Capitaine De Balras n’a aucun problème de santé majeur et sa famille a peu d’antécédents pour toute maladie grave. Cela dit, il doit souvent prendre des calmants et est souvent sujet à des troubles de la digestion directement liés au stress du commandement. Il semblerait que le Capitaine soit de nature assez sensible, avec un sens profond des responsabilités et il prend facilement sur lui pour se donner l’air confiant et rassurer ses subordonnés. Cela a des répercussions régulières sur sa santé, mais rien de grave jusqu’à présent.
    Aucun trouble du comportement n’a été noté. En vérité, il est même très à l’aise dans ses relations avec ses supérieurs et ses subordonnés, exception faite du Vice-amiral Gozzi, bien sûr. Il est très pointilleux au sujet de la courtoisie militaire, ce qui est apprécié de ses supérieurs, dont il sait également calmer les inquiétudes. Il est encore plus rassurant avec ses subordonnés et se montre peu exigeant sur les formes avec eux. Tant qu’ils font bien leur travail et qu’une bonne ambiance de travail règne sur un vaisseau, il laissera quelques libertés à son équipage.
    De manière générale, c’est un individu calme, poli, sociable… Il lui arrive très rarement d’avoir un mot plus haut que l’autre. Même s’il s’entend bien avec tout le monde ou presque, il se lie assez difficilement. Il est un peu réservé. Il parle facilement, mais toujours prudemment et rarement de lui-même. À moins de le pousser à bout, il prendra toujours des pincettes pour parler d’un problème à quelqu’un. Il aborde d’ailleurs la plupart des problèmes avec une attitude très positive, presque trop. Il pense que les choses finissent toujours par s’arranger, d’une manière ou d’une autre. Il croit en l’intelligence et en la bonté naturelle des Hommes… Et surtout des femmes. Ce qui lui a causé de nombreux problèmes au cours de sa vie. Il a été impossible d’obtenir des informations sur sa première relation amoureuse. Aucun de nos psychologues n’a réussi à lui arracher quoi que ce soit sur le sujet. Mais il est clair que cela s’est mal passé. Et c’est sans parler de son ex-fiancée… Cela dit, cette attitude positive se révèle être très souvent un atout dans sa carrière dans la Flotte. Il a un talent pour surmonter les obstacles avec un enthousiasme débordant.
    Le Capitaine est peut-être un peu rigide, c’est un homme de la vieille école. Pourtant, il paraît être exceptionnellement ouvert pour quelqu’un issu d’une famille comme celle des De Balras. Notons qu’il a malgré tout hérité des siens un humour un peu discordant.


    »


    « Un humour un peu discordant ? Qu’est-ce que tu as voulu dire par là ? »

    Gerry haussa les épaules tout en regardant à nouveau son chronomètre.

    « Je ne sais pas trop. C’est le docteur Hautefeuille qui a dit ça… Je crois que le Capitaine De Balras a un don pour faire des plaisanteries qui ne le font pas rire. Bon, on y va ? »

    Gerry trépignait presque d’impatience.

    « J’ai presque fini, dit Julianno en se replongeant dans sa lecture. »

    «


    SIGNES PARTICULIERS
    Le Capitaine De Balras possède une mémoire impressionnante, notamment en ce qui concerne les noms et les visages. Autre signe particulier : il a un accent assez curieux qui proviendrait de ses origines écossaises, sur l’Ancienne Terre. En tout cas, ils parlent tous de cette façon dans la branche paternelle de sa famille.

    RELATIONS FAMILIALES, AMICALES ET PROFESSIONNELLES
    La mère du Capitaine, Trixie De Balras, une ancienne diva, est partie à la retraite dès son mariage avec Adrian De Balras. Anthony De Balras a toujours été très proche d’elle. Elle s’occupe aujourd’hui de la fille de ce dernier.
    En revanche, les relations avec son père, Adrian De Balras, actuellement Amiral de la Flotte, ont toujours été assez conflictuelles, du moins jusqu’à la sortie de l’EOSA du Capitaine.
    Il élève seul sa fille, Julia De Balras, qui a actuellement douze ans. Ou pour être plus précis, c’est sa mère qui s’en occupe la plupart du temps. Le Capitaine De Balras s’efforce de voir sa fille autant que possible, mais ses obligations envers la Flotte lui font bien sûr obstacle. La mère de Julia De Balras, Gabrielle Finnucan, s’est désintéressée de son fiancé et de sa fille dès sa naissance, ou presque.
    Anthony est ami d’enfance avec le Commandant Mira Sutura, un excellent élément de la Flotte, issue d’une famille d’officiers Shitennô à peu près aussi prestigieuse que les De Balras.
    Tous les membres de l’équipage du VFC Puck apprécient le Capitaine De Balras et il a tissé des liens d’amitié avec un certain nombre d’entre eux.
    Enfin, Anthony De Balras voit régulièrement le docteur Hautefeuille.


    ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES
    Anthony Adrian Alexander De Balras est né le 21 Juin 3294 à Carbonek, sur Avalon, de Trixie de Balras et d’Adrian De Balras. Il a grandi dans le manoir familial, au même endroit. Fils unique, il a néanmoins trouvé en Mira Sutura une amie proche et une partenaire de jeu qu’il fréquente toujours autant qu’il le peut. Il a vécu une enfance et une adolescence sans histoire, ou presque. Élève studieux, il avait d’excellents résultats à l’école. Son père avait d’ailleurs tendance à le forcer à se plonger jusqu’au cou dans les études. À l’âge de dix-huit ans, il put entrer facilement à l’EOSA avec son amie Mira Sutura. Ils y effectuèrent un parcours similaire et sans accroc, dans une bonne ambiance de classe, s’orientant tous deux vers la tactique. Lors de sa cinquième année à l’École des Officiers Spatiaux d’Avalon, Anthony De Balras rencontre Gabrielle Finnucan, médecin militaire. Malgré leur différence d’âge de dix ans, ils se fiancent. Cependant, l’engagement tiendra moins d’un an : ils se séparent suite à une dispute engendrée par la naissance de leur fille, Julia De Balras. Anthony De Balras sort diplômé de l’EOSA et avec une bonne position dans sa promotion, tout comme Mira Sutura. Cependant, il est affecté au VFC Puck dès sa sortie, sous les ordres du Commodore puis Vice-amiral Gozzi qui s’efforce de ralentir sa carrière, pourtant convenable selon des critères normaux. Il servira à bord de la frégate en grimpant les échelons jusqu’à en devenir le Commandant. De nombreux incidents d’importance mineure, l’ont opposé au Vice-amiral Gozzi, jusqu’au dernier, beaucoup plus grave.

    »


    « Et nous voilà à devoir participer à cette farce ! Grogna Julianno en jetant le paquet de feuilles sur le bureau de l’Amiral Heimenepfelt.
    - Tu as fini ?
    - Oui, répondit le Maréchal en redressant le dossier du fauteuil.
    - Alors on peut y aller.
    - Oui, puisque tu es si pressée de monter sur l’échafaud, répliqua Julianno en se levant et en s’étirant.
    - Arriver en retard n’arrangera pas les choses, au contraire…
    - Je sais, je sais. »

    Julianno Cyn prit sa veste et l’enfila tandis que Gerry se dirigeait vers la porte de son bureau à grandes enjambées. C’était une porte toute bête, une porte qui s’ouvrait classiquement en tournant une poignée, pas une porte automatique, non, une belle porte qu’on pouvait se prendre dans la figure. Ce fut exactement ce qui arriva à Gerry quand l’Amiral Adrian De Balras tenta de l’ouvrir à la volée…
    Gerry recula de plusieurs pas en portant ses deux mains à son nez.


    « Aïe ! Nom de… Aaaaaaïe !
    - Désolé, Amiral Heimenepfelt. Maréchal ! Le procès de mon imbécile de fils qui n’a jamais su obéir quand il le fallait va bientôt commencer, vous venez ? »

    Le vieil Adrian De Balras échevelé qui avait pénétré en coup de vent dans le bureau n’avait pas l’air franchement désolé pour l’Amiral Heimenepfelt. Pour sa défense, il fallait dire que ce genre de chose arrivait très souvent à la pauvre Gerry, et les amiraux avaient tous fini par s’y habituer. Peut-être un peu trop. Et évidemment, l’Amiral De Balras avait autre chose en tête. Son fils allait comparaître devant une cour martiale, il avait de quoi être aussi furieux qu’il en avait l’air. Mais il dirigeait mal sa colère. Julianno s’approcha d’Heimenepfelt et posa une main sur son bras.

    « Gerry, ça va ?
    - Ouais, ouais, tout va bien, faites comme si je n’étais pas là, je vous en prie. »

    Julianno faillit sursauter. Gerry montrait rarement autant d’amertume quand elle se faisait mal. Soit elle était particulièrement nerveuse, soit son nez lui faisait vraiment mal. Comme elle se dirigeait vers son bureau en ronchonnant pour prendre la trousse de secours qu’elle avait toujours à portée de main, Julianno choisit de lui obéir et il se tourna vers l’Amiral De Balras et lui parla sur un ton sévère :

    « Amiral, j’espère que vous ne pensez pas un mot de ce que vous venez de dire. »

    Il s’écoula quelques secondes pendant lesquels le vieux bonhomme soutint effrontément le regard de son supérieur. Puis, tout d’un coup, ses épaules s’affaissèrent.

    « Vous avez raison, je suis injuste. J’ai dit ça sous le coup de la colère, je ne le pensais pas vraiment. Anthony a toujours fait son boulot de son mieux possible, cette fois ne fait pas exception. Ce n’est pas de sa faute si l’imbécile, dans cette histoire, c’est son supérieur. »

    Julianno eut un élan de pitié devant l’abattement de cet homme. Il savait ce que c’était que d’être père, même s’il était un peu plus jeune. Il lui tapota l’épaule.

    « Exactement. Ne vous inquiétez pas, on va sortir votre fils de cette situation. Ce ne sera pas simple, mais on y arrivera.
    - Merci, grogna Adrian. »

    Et pendant que les deux papas gâteaux non assumés s’auto-congratulaient, Gerry pissait le sang par le nez.

    « Hé ! En fait, j’ai vraiment… très mal. »

    Adrian et Julianno se tournèrent brusquement vers l’Amiral Heimenepfelt. Elle se tenait courbée en avant, les mains en coupe sur son visage. Visiblement, elle n’osait pas les enlever pour ouvrir le tiroir dans lequel se trouvait sa trousse de secours. Et effectivement, elle était encore plus blême que d’habitude et du sang commençait à déborder de ses mains. Lorsqu’elle baissa enfin (et très prudemment) ses mains, son visage était écarlate de sang du nez au menton. Un filet rouge continuait à couler dans ses mains où, déjà, une belle flaque se formait. Adrian et Julianno pâlirent à leur tour en se rendant compte de l’angle fantaisiste qu’avait pris le nez de Gerry.



    •••••




    La porte qui se trouvait au fond à gauche de la salle du tribunal s’ouvrit enfin. Tout le monde se leva. Mais au lieu de cinq Amiraux, ce fut un jeune Lieutenant de vaisseau, grand et maigre, qui pénétra dans la salle. En voyant tout le monde debout, il rougit jusqu’aux oreilles. Il descendit de l’estrade en rasant les murs, espérant ne pas trop se faire remarquer. C’était peine perdue. Personne ne s’était rassis et chacun le fixait du regard. Le jeune homme s’approcha d’Anthony De Balras et le salua. Celui-ci fit de même, intrigué et nerveux.

    « Capitaine De Balras. Je viens vous présenter les excuses du Jury et de l’Amiral Heimenepfelt en particulier. La session sera retardée de quelques heures.
    - Retardée ?! »

    Le mot trancha l’air comme un sabre, accentué par la prononciation inhabituelle d’Anthony De Balras.
    Le jeune Lieutenant rougit à nouveau. Tout ce qu’on lui avait ordonné, c’était de porter le message. Il ne savait pas trop comment réagir.


    « Oui, monsieur. Retardée, finit-il par répondre, d’une voix timide. »

    Anthony prit une profonde inspiration par le nez… Le Lieutenant rentra un peu la tête dans ses épaules, persuadé que le Capitaine De Balras allait lui crier dessus. Mais non : il se contenta d’expirer longuement et de prendre la parole d’une voix douce, grave, qui ressemblait au bruit ronronnant d’un hyperpropulseur. Le jeune Lieutenant Gomerry, qui était l’officier d’ordonnance de l’Amiral Heimenepfelt, était un chef mécanicien de formation. Vous pensez bien que cette voix le rassura immédiatement. Si cela avait été correct de la part d’un officier de la Flotte, Gomerry aurait ronronné à son tour.

    « Puis-je savoir pour quelle raison la session est-elle retardée ?
    - Certainement, mon Capitaine. L’Amiral Heimenepfelt s’est cassé le nez. »

    Anthony écarquilla les yeux de surprise. Mais comment une chose aussi saugrenue avait-elle pu arriver ? Enfin, peu importait…

    « Merci, Lieutenant. Transmettez à l’Amiral mes vœux de prompt rétablissement.
    - Bien, Monsieur. »

    Le jeune Lieutenant salua Anthony tout en souriant, avant de filer d’un pas presque guilleret. Le Capitaine De Balras se demanda comment il avait fait pour s’attirer aussi rapidement la sympathie du jeune homme. Il se rassit sur le banc de l’accusé. C’était reparti pour quelques heures d’attente et d’angoisse.

      La date/heure actuelle est Lun 29 Avr 2024 - 1:46

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