Vivenef

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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Erylianen Noerya
    Erylianen Noerya
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    Message par Erylianen Noerya Dim 8 Juin 2008 - 2:30

    [ Parce que je l'avais promis il y a LooooOOOOooooongtemps à Tallie ! ]

    Eryl cligna trois fois des yeux avant de se les frotter rigoureusement avec une main. Il tenta de les plisser, mais rien à faire : l'holo-livre qu'il lisait était irrémédiablement flou et ses yeux piquaient atrocement. Bordel, c'était pourtant pas le moment ! Depuis quelque temps déjà, il n'avait pas eut beaucoup l'occasion de se plonger dans les bouquins... Pour cause d'urgence par-ci, de traitement par là, bobo ici et autre Joyeuseries de ce genre. Alors pour une fois qu'il avait eut une heure miraculeuse où pas une seule personne n'était venue et où il était de garde, il avait repris de la lecture, mais rien à faire... Cette fois, c'était ses yeux qui s'opposaient à sa lecture.

    Il grogna en se passant une main exaspérée dans les cheveux avant de se refrotter avec vigueur ses globes oculaires et se stoppa tandis que ses paupières étaient closes. Et s'il faisait une pause ? Une grande pause, pas juste un instant de répit pour simplement penser ? Il savait bien ce que c'était, ces picotements, il n'était pas médecin pour rien. Pas ophtalmo, mais quand même. Et sans doute que l'une des solutions la plus raisonnable serait de prendre une petite pause et rester comme ça, yeux fermés, et tout simplement attendre que ça passe.

    Le médecin tapa alors violemment du point sur la table. Non, pas question de se reposer, il n'était pas raisonnable de toute façon. Pas maintenant. Et si quelqu'un arrivait et avait quelque chose qui était décrite juste la page suivante ? Eryl n'avait pas le temps de se reposer. C'était pas utile pour le moment. Poursuivre la lecture, si.

    Et puis c'était qui le maître ? Lui ou ses yeux ? Allons bon, ses saletés globes oculaire n'allaient pas faire la loi non plus !

    Il fixa avec détermination l'holo-livre et vit... Encore plus flou.

    " Ah, c'est pas vrai..."

    Eryl poussa un soupir. Ses yeux avaient, cette fois, gagné la bataille. Il appuya sur une touche de son bureau, et le livre qui apparaissait jusqu'à maintenant disparut pour laisser place à :

    Voulez-vous éjecter la puce ?

    " Non."

    Bonne journée.

    Eryl ne répondit rien et laissa sa tête tomber sur le bureau. Il resta ainsi, avachi, assit sur une chaise trop grande (non, ce n'était pas lui qui était trop petit ) les bras tombants, le menton posé sur le bureau avant de finalement murmurer :

    " Lumière"

    Et technologie oblige, la lumière présente dans l'infirmerie s'éteignit. D'une main molle, il chercha sa lumière du bureau et l'alluma. Il ne faudrait pas non plus que l'équipage de Pandore croit qu'il dormait ou quoi que ce soit. Il tourna sa tête vers un côté et admira quelques secondes son ombre gigantesque qui se formait sur le mur. Il eut un sourire moqueur et remua un peu pour observer l'ombre danser en rythme.

    " Comment un si p'tit truc peu faire une si grande ombre... Pfff... Pitoyable."

    Eryl ramena ces bras qu'il croisa sur le bureau et enfouit sa tête dedans, fermant les yeux et savourant la douceur de l'obscurité. Il regretta seulement d'avoir prononcer le mot Petit car déjà, la voix familière d'une certaine personne habitant dans une cale trottait dans sa tête et répétait inlassablement Petit, petit, petit... Il tourna alors la tête avec vivacité vers le mur ombré et lança un regard assassin à son ombre. Sourcils froncé, il continua à l'observer un moment et marmonna inlassablement : "être petit, c'est bien, être petit, c'est pratique, j'aime être petit !". Auto conditionnement. Puis aussi vite qu'elle était venue, sa colère partit. Il souffla les dernières brides d'irritation en soupirant et fixa avec un oeil calme cette fois, l'ombre qui avait suivit chacun de ses mouvements et qui se découpait parfaitement sur le mur, sans une seule once de flou. Ça aurait été parfait pour faire des ombres chinoises...

    " C'est pas le moment."

    Il secoua sa tête et se redressa pour s'ébouriffer les cheveux. Non, non, non, ce n'était pas le moment. Puis, il se stoppa, jeta un rapide coup d'oeil à son ombre qui toujours, suivait chacun de ces mouvements. Il se cala dans le dossier et ramena ses mains pour les mettre en évidence. Il s'emmêla un peu les doigts et regarda silencieusement le résultat. Puis un murmure sortit de sa bouche, commençant alors un dialogue avec le passé :

    " Et ça, qu'est-ce que c'est ?"

    Venu de très loin, une petite voix féminine lui répondit : Un Drirol !

    " Oui..." Il changea un peu ces doigts pour obtenir une nouvelle forme. "Et ça ?"

    Un sylir !

    " Ouais, enfin... c'est un piaf." Il rechangea la position de ses mains et entendit la petite voix crier.

    Hiiiiiii, non, j'aime pas les araignées !

    " Désolé..." il tenta de changer un peu la position de ces mains et se stoppa. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il foutait ? C'était finit tout ça, c'était du passé. Il laissa ses mains tomber sur ses genoux et resta à fixer l'ombre qui se projetait toujours malgré tout. Il eut un geste méprisant vers le mur et reposa ses coudes sur la table, posant sa tête dans ses mains, crispant ses doigts dans ses cheveux. Il serra les dents et marmonna :

    " Merde. Je suis pitoyable."

    Il ferma les yeux avant de se les frotter à nouveau avec insistance pour se redonner un peu de constance. Il ne devait pas dormir, il n'en était pas question. Et il devait encore moins rêver éveillé. Et surtout... Il ne devait plus penser à tout ça. Il ne le devait plus. C'était finit, c'était du passé. Pas question de se faire bouffer par le passé... Il resta le regard fixé sur le bureau et repensa à ce qu'il avait perdu, dans le silence de l'infirmerie. Il fit tiré brutalement de ses pensés et fixa la porte d'un regard assassin. Il avait entendu du bruit, c'était certain. Est-ce que quelqu'un l'avait vu ? Est-ce que quelqu'un l'avait entendu ? Cela ne se devait pas ! Il tourna la chaise vers la porte et d'une voix rauque, il demanda brusquement :

    " Qui c'est ?!"

    Et la porte s'ouvrit pour laisser apparaitre dans son encadrement...


    Dernière édition par Erylianen Noerya le Sam 7 Fév 2009 - 0:04, édité 1 fois
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    Message par Tallulah Gibb Jeu 12 Juin 2008 - 15:24

    ... Une forêt noire de trente centimètres de haut. Et sous cette forêt noire, un short blanc, à la ceinture duquel était accroché un énorme couteau, une paire de jambes nues et des sandales à perles. De quoi s'inquiéter pour sa santé mentale.

    La forêt noire descendit de quelques centimètres et Eryl put apercevoir les yeux de Tallulah, et un peu de son front écarlate. En y regardant de plus près, il pouvait même apercevoir les mains couvertes de cicatrices et de brûlures de l'apprentie-coq, et blanches aux jointures à force de porter le lourd gâteau.

    De l'autre côté de la montagne de crème et de chocolat, Tallie essayait tant bien que mal de reprendre son souffle. La forêt noire était certes lourde, mais c'était surtout la perspective de rencontrer Eryl une nouvelle fois qui l'avait essoufflée. Elle avait attendu dix bonnes minutes derrière la porte de l'infirmerie avant de se décider à entrer, et cinq autres minutes devant la porte de la chambre du médecin. Elle avait tout fait pour essayer de ne pas être rouge comme une pivoine, mais c'était peine perdue : Eryl était l'homme de sa vie, et elle ne pouvait pas garder son calme lorsqu'elle se trouvait à moins de cinq cents mètres de l'homme de sa vie.

    Elle avait fini par entrer, en grande partie parce qu'elle commençait à avoir mal aux bras de porter son gâteau, et qu'elle ne voulait pas risquer de le faire tomber par terre. Elle avait passé deux heures à le confectionner (plus trois heures de repos dans le réfrigérateur), et ce alors qu'elle avait de plus en plus de travail en cuisine. Elle se souvenait encore de l'échec cuisant des macarons, mais qui pouvait résister à sa forêt noire ?

    Elle avait donc fini par entrer, mais tout ce qu'elle avait vu... C'était de la crème fouettée. Au prix de grands efforts, elle avait baissé légèrement le gâteau, et avait aperçu les cheveux d'Eryl. De plus en plus écarlate, elle détourna le regard.


    *Hoooooooo mais qu'est-ce qu'il est beau ! Et qu'est-ce que ça lui va bien, ce roux flamboyant ! Tiens, mais c'est une idée, ça, je devrais peut-être teindre mes mèches en roux, pour qu'on soit assortis !*

    Bon. Maintenant qu'elle était entrée, il fallait peut-être qu'elle pose le gâteau quelque part, et qu'elle dise quelques mots... Elle tourna la tête et repéra un petit guéridon sur lequel elle laissa tomber le plat en faïence dans un vacarme assourdissant.

    OUUUUUUF !

    Tallie inspecta ses mains : elles étaient rouges, et elle sentait son pouls à travers ses jointures. Elle se retourna vers Eryl, prête à lui expliquer la raison de sa venue, mais non, ce n'était pas possible. Il était vraiment trop beau. Elle rougit encore plus (qui eût cru que cela soit possible ?) et bafouilla un peu.

    C... C... C... C'est pour toi.

    VICTOIRE ! Tallie venait de prononcer sa toute première phrase à destination d'Eryl ! Après seulement trois mois de travail sur Pandore ! Ça méritait récompense, et ça tombait bien, il y avait deux kilos et demi de génoise au kirsch qui les attendait. Très fière d'elle, mais toujours écarlate, elle détacha le couteau qui pendait encore contre sa hanche, et ouvrit la petite besace qu'Eryl n'avait pas vue, et qui pendait de l'autre côté. Eh oui, elle avait tout prévu : de quoi couper le gâteau proprement, deux petites assiettes, et de jolies cuillères qu'elle avait trouvées au fond d'un vieux tiroir. Le seul problème c'est qu'entre le poids de la forêt noire et la présence du couteau, elle n'avait pas pu emmener Thao. Eryl et elle étaient donc vraiment en tête à tête...
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    Message par Erylianen Noerya Jeu 19 Juin 2008 - 2:50

    Et Eryl avait faillit sursauter à la vue de l'attaque de la génoise tueuse. Non, minute. D'abord, il devait comprendre. Depuis quand les forêts noires avaient des pieds ? Et un short ? Il releva encore un peu plus la tête et put finalement apercevoir que derrière la monstruosité pâtissière ( Dans le rapport quantité de gâteau présente dans l'infirmerie/ quantité qu'Eryl mange habituellement de pâtisserie, si, c'était bien une monstruosité.), se cachait l'apprentie cuisto. Qui encore une fois était toute rouge.

    Cette fille devait avoir un soucis de circulation sanguine. À chaque fois que le médecin la croisait, elle était comme ça : toute rouge. Problème de circulation, de coagulation ou autre maladie rare, tout était envisageable. Mais pour le moment, Eryl restait bien trop stupéfait devant la venue du gâteau pour dire quoi que ce soit. Enfin, il retrouva vite l'usage de la parole tout de même.

    " Si c'est pour une consultation, je ne fais pas payer, tu sais."

    Il jeta un coup d'oeil à la pièce et observa la pénombre qui y était présente. Deux adolescents du même âge entièrement seul, une chambre plongée dans la pénombre qui offrait une ambiance romantique à souhait, le mélange explosif des hormones dû à cet âge là... Mouais.

    Très peu pour Eryl en fait.

    " Lumière."

    Aussitôt, la lumière se ralluma et, si pourtant il n'était guère resté très longtemps dans la pénombre, il plissa tout de même les yeux face à ce regain de luminosité. Pendant ce temps, Sans dire un seul mot, Tallie était rentrée. Cette absence de mot irrita le jeune médecin.

    Quoi elle avait vu quelque chose ou pas ? Elle pourrait le dire quand même ! Se moquer, rire aux éclats et tout le tralala, Eryl y était habitué, ça ne lui faisait rien. Mais le silence... C'était bien pire. D'accord, elle était cachée derrière ses trente centimètres de génoise. Mais tout de même ! Ou alors, elle attendait et dirait ça dans son dos. Le gamin plissa les yeux de colère en observant l'apprentie coq faire comme si de rien n'était et poser son gâteau. Puis finalement, il marmonna en croisant les bras :

    " Pff, j'm'en fiche d'abord"

    et balança sa tête sur le côté avec une moue boudeuse. Cependant, son regard resta collé à Tallie et quand celle-ci inspecta ses mains, Eryl jeta lui aussi un furtif regard à ces dernières. Elles étaient en sale état. Et c'était sans doute en faisant ce genre de gâteau qui certes, était magnifique au regard et sans doute encore plus au palais, qu'elle s'était mise les mains comme ça. Il avait décroisé les bras, s'était avancé vers elle dans l'idée de vérifier un peu l'état des mains de Tallie mais pour la première fois en trois mois, elle lui adressa un mots.

    Sur le coup, Eryl resta sur le choc. Il savait bien qu'elle pouvait parler pourtant, mais ça, c'était... Surprenant... Et c'est ainsi qu'il resta là, bête, à regarder successivement le gâteau et Tallie. Et la première parole qu'il put sortir fut :

    " T'en veux à ma glycémie ou quoi ?"

    Bon, ce n'était pas très intelligent et pas très réfléchi, mais ça venait vraiment du fond du coeur. Et puis, comme d'habitude, Eryl s'emporta :

    " Non, mais ça va pas la tête ! Qui t'a demandé de mettre tes mains dans cet état là pour faire ce genre de gâteau ! Je suis payé à la fin de chaque mois, je te rassure ! T'as pas à te mettre dans des états comme ça pour pouvoir venir ici avec un moyen de paiement ! Non mais franchement ! On aura vraiment tout vu dans cette vivenef ! "

    Puis Eryl se tourna vers la porte et lança :

    " Ou alors c'est pour une blague ?!"

    Il se dirigea vers la porte d'un pas vif, passa le tête en beuglant :

    " Si je trouve la moindre personne en train de se marrer, et bien c'est vraiment pas ma..."

    Mais il n'y avait personne.

    " ...lin."

    Eryl regarda l'infirmerie vide et repassa dans sa chambre inspecter un peu tour à tour Tallie, les mains de Tallie, le gâteau. Et il réfléchit. Cela faisait un moment déjà que Matthew était au plus mal. Ni Eryl ni Oliver ne parvenait à le soigner. Les moyens à bord n'étaient pas suffisant. Alors en attendant de pouvoir le débarquer au plus vite, le personnel médical de Pandore le gardait en vie... Mais en attendant, Tallie était la seule à s'occuper de la cuisine, ou presque. Donc, elle avait fait cette pâtisserie toute seule. Et puisque personne n'était en train de rire derrière la porte au dépend de l'apprentie coq et du médecin, ça voulait dire qu'elle avait fait ce gâteau... Volontairement.

    Donc, il y avait des chance qu'en effet, ce gâteau soit effectivement pour lui. Comme Tallie l'avait dit. Il resta un moment à contempler la forêt noire et se dit que c'était sans doute la première fois qu'on lui offrait un si beau gâteau. Eryl en aurait presque été touché. Presque. Il ne faut pas non plus oublier que c'est Eryl tout de même.

    " Mais à quoi ça sert de te mettre les mains dans cet état là ?! J'espère que tu te soignes quand même un peu ! Désinfectant, pansements anti-brûlure, et tout ce qui soigne, j'espère que t'en as à disposition dans la cuisine ! Ch'uis certain que non... Et évidement, après, ça se plaint d'avoir des mains esquintées et ça vient pleurer à l'infirmerie que ça a mal et que ça ressemble plus à rien... "

    En grommelant, il retourna dans l'infirmerie et revint les mains chargés de produits, désinfectants, pansements et autres, tout en continuant à marmonner et ruminer sur l'état des petites mimines de l'apprentie Coq.

    " C'est pourtant pas dur de venir jusqu'ici pour que je regarde vite fait ! C'est pas comme si j'étais tout le temps indisponible non plus, mais non, on s'entête, bien sûr, faudra pas se plaindre si les mains ont la gangrène après... Mais bien sûr qu'on s'en plaindra !"

    Il déposa son artillerie sur son bureau.

    " Et ce sera à qui on ira pleurer après ? Bien sûr, ce sera à moi ! Mais faut quand même savoir à la fin, on veut les garder ses mains ou pas ? Faudrait se décider ! Surtout que c'est pas compliqué non plus d'y appliquer un peu de désinfectant, ça éviterais aussi les cicatrices parfois !"

    Délicatement ou presque, il prit une trousse et y fourra un ensemble de pansements variés, de toutes tailles, spéciaux "doigts", spéciaux "brûlures", spéciaux "cicatrisation rapide"... Il y mit également quelques bouteilles de désinfectants, des pommades pour les brûlures plus ou moins importantes et autres baumes soulagent...

    " Et l'eau froide ! Ch'uis certain qu'on y pense jamais ! Mais non, ça va guérir tout seul et si ça dégénère le médecin pourra bien y faire quelque chose ! C'est son boulot !! "

    Il attrapa la fermeture éclaire.

    " Bien sûr !!"

    Et la ferma brusquement.

    " On y croit !"

    Une fois la trousse prête, il la posa sur le côté de la table, lui lança un regard déterminé et interpela Tallie... avec vivacité dirons-nous.

    " Bon, t'attends le dégèle, ou j'peux voir s'il y a encore quelque chose de sauvable dans tes mains ?"
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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Tallulah Gibb Lun 30 Juin 2008 - 2:07

    Ni les remarques, ni la colère, ni la méfiance d'Eryl ne pouvait atteindre Tallulah. Elle était véritablement hypnotisée par le charisme naturel du médecin. Qu'est-ce qu'elle pouvait aimer le voir s'emporter, et ronchonner comme ça ! Quand il s'énervait, il y avait une petite ride qui apparaissait, là, juste au coin de sa bouche, comme une fossette... Elle avait mis deux mois à s'en apercevoir, deux mois à l'observer en cachette, mais depuis qu'elle le savait, elle ne pouvait détacher son regard de cette fossette... Quel charme, quelle beauté, quel sex-appeal !!

    Elle le regarda ouvrir la porte et hurler quelque chose dehors, avant de se calmer et de revenir près d'elle. Quelque chose, peut-être une vague réminiscence de conscience, lui murmura mentalement qu'il fallait qu'elle dise ou fasse quelque chose. Mais elle était trop éblouie par la beauté d'Eryl. Celui-ci continuait de grommeler, tout en faisant un autre aller-retour entre l'infirmerie et la petite pièce où elle se trouvait. Il préparait une trousse de secours... Pour elle ? Attendez, Eryl allait lui donner quelque chose qu'il avait confectionné lui-même ?

    Au bord de la pâmoison, Tallie prit une grande inspiration. Au moment où elle allait expirer lentement, pour se reprendre, Eryl lui ordonna clairement de lui montrer ses mains pour qu'il s'en occupe. Par réflexe, elle bloqua sa respiration. Elle posa le couteau et les assiettes sur le guéridon, puis se tourna comme un zombie vers Eryl, les mains en avant. A ce stade, s'il lui avait demandé de se jeter par dessus bord, non seulement elle l'aurait fait, mais elle aurait attaqué le hublot avec les dents pour aller plus vite.


    T... T... T'es gentil.

    Heiiiiiiiin ? Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Non seulement elle lui parlait, mais pour lui dire ça ! Elle piqua de nouveau un fard, et baissa la tête, honteuse. Elle était en train de se couvrir de ridicule. Elle ne bougea plus, les mains toujours en avant, la tête toujours baissée, les jambes légèrement tremblantes. Bien sûr qu'elle le trouvait gentil, c'était l'homme de sa vie ! C'était juste pas le moment de sortir ça ! Tallulah maudit sa timidité qui lui faisait dire n'importe quoi, parfois...
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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Erylianen Noerya Ven 11 Juil 2008 - 20:10

    La Patience d'Eryl était, tout le monde le savait, légendaire de par son incroyable absence. Ainsi, le temps que Tallie pose ses affaires et se retourne, Eryl avait eut le temps de laisser s'échapper un magnifique soupir d'exaspération. Pourquoi était-ce si long de juste se retourner, montrer ses mains pour pouvoir ensuite retourner à ses activités ? Il plissa les yeux et scruta le dos de l'apprentie coq qui finalement, se retourna en présentant ces mains devant elle comme si elle était soudainement animée par une envie de chair fraîche.

    Eryl sursauta un peu et grimaça de surprise, écarquillant les yeux et se demanda vaguement ce qui se passait. Qu'est-ce qui pouvait occasionner à la fois problème de circulation sanguine (et donc rougeur), problèmes respiratoires (et apnée), raideur musculaire et aphonie ? Le médecin tenta de se passer en revue tout ce qui pouvait correspondre à ça, mais là, toute suite, il ne trouva pas. Et il va sans dire qu'il n'était même pas prêt de trouver.

    Et rassurons nous pour la gentille Coq, à ce Stade, Eryl ne lui aurait jamais demandé de se jeter par dessus bord. Non. Au moins par curiosité, il voudrait d'abord savoir ce qu'elle avait, avant.

    Et puis même : Il commençait tout juste à penser que ce serait peut-être une solution avec Kiara... Or, Tallulah n'avait pas joué avec les nerfs d'Eryl comme l'avait fait la mousse venu des enfers. Donc, pas de soucis.

    Enfin, cet état, c'était tout de même inquiétant.

    « Quand t'auras le temps et que tout ça... tout Mars sera passé... Tu viendras me voir que je t'examine plus en détail. Dans le calme. Et seul à seul. »

    Ne voyez en ces quelques mots qu'un (innocent) rendez vous professionnel (on y croit) et sans aucune arrière pensée (non, aucune.). Du moins, pour le médecin, ça l'était et il ne se doutait pas des éventuelles et hypothétiques réactions que pourrait bien avoir l'apprentie coq à ces quelques paroles. Mais en même temps, le médecin ne pouvait pas laisser quelqu'un dans cet état.

    Quel professionnalisme.

    Pas plus rassuré que ça et sentant qu'il y avait une vielle blague sous ce possible état, Eryl se saisit tout de même d'une main en émettant un vague grognement septique qui dans le langage humain se traduisait par :

    « Merci... »

    Et finalement, il commença à scruter les dîtes petites mimines en écarquillant puis plissant successivement les yeux. Il en avait presque oublié que ces derniers avaient décidé, il y a peu, de cohabiter avec une colonie de Fourmis. Super, ses yeux, eux, n'avaient pas oublié ce détails. Maugréant pour lui même quelque paroles que Tallie pouvait décrypter et qui ressemblaient à : « Putain d'yeux à la con, pas l'moment, merde, tain, con chier pute, bordel, saloperie de glode oculaire de mes deux... » Eryl finit par attraper un tube de crème, l'ouvrit et en sortit une noisette sur le doigts suite à quoi il commença à doucement l'appliquer sur une brûlure qui semblait encore jeune.

    « ça sauvera pas tes mains, mais ça soulagera, annonça-t-il avec sa bonne humeur et sa politesse habituelle. Et ça devrait empêcher une trop grosse cicatrice »

    Non pas qu'il se souciait vraiment du physique des mains de l'apprentie coq, mais... Mais il était gentil comme disait Tallie.

    « Et je suis pas gentil, je suis médecin ! »

    Pause.

    Hein ? Quoi ? Pardon ?

    Si l'information avait prit un temps à venir, maintenant, Eryl en saisissait toute la subtilité et le sens. Pendant un instant, il arrêta le mouvement circulaire de ses mains pour mieux faire pénétrer la crème et le temps sembla se figer.

    Pourquoi ? Pourquoi se simple mot, gentil, évoquait-il une crainte inconsidéré dans l'esprit du médecin ? Pourquoi ce frisson d'angoisse le long de sa colonne vertébrale ? Puis des images vinrent aux yeux d'Eryl, comme pour répondre à ces questions.

    Kiara qui lui saute au coup et lui qui s'évanouit, Kiara qui l'embrasse...

    Les chiens grognaient avant de mordre, les chat feulaient avant de griffer... Les jeunes adolescentes disaient « gentil » avant de se jeter sur leurs malheureuse cible.

    Là, il y avait quelque chose qui échappait à Eryl. Comment pouvait-on lui dire des trucs pareil alors qu'il se comportait en parfait... en parfait Eryl ? Il releva les yeux vers l'apprentie coq et plus pâle qu'il ne l'aurait voulu, d'une voix aussi tremblante qu'il l'espérait ferme et des éclairs sortant des yeux moins intenses que souhaité, il s'exclama :

    « Tu oublies ça toute suite ! »

    Non, il ne laisserait plus personne lui sauter au cou comme ça.

    Bon, si dans l'esprit d'Eryl tout ceci avait un sens, il en avait peut-être moins dans l'esprit de la jeune fille.
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    Message par Tallulah Gibb Ven 11 Juil 2008 - 23:43

    Ca dépassait tout ce que Tallie avait put imaginer. Eryl lui parlait gentiment, lui proposait de venir le voir en tête à tête, lui appliquait une crème en lui massant les mains... La jeune fille avait baissé la tête, pour cacher l'émotion qui l'étreignait. Elle sentait même des larmes lui monter aux yeux...

    Mais tout à coup, quelque chose se passa. Tallie ne savait pas du tout quoi, puisqu'elle avait la tête baissée. Mais subitement, la voix d'Eryl avait tremblé, et après des semaines d'observations, Tallie savait que ce n'était pas normal.

    Elle releva la tête prestement. Eryl avait pâli. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu dire pour qu'il réagisse comme ça ? "Oublie ça tout de suite" ? Oublier quoi ? Est-ce qu'il voulait dire qu'il ne voulait plus la voir ?

    De désespoir, Tallie dégagea ses mains de celles d'Eryl, et fit un bond en arrière. Les yeux embués, elle ne cessait de le fixer. Elle avait trouvé suffisamment de courage pour répondre quand elle sentit quelque chose de froid et de vaguement humide contre son coude. Elle cessa de gesticuler, retira son coude de la matière dans laquelle il s'était enfoncé, et y jeta un oeil.

    Son estomac se tordit.


    Oh nooooooon !!!

    C'était de la crème fouettée, qu'elle avait sur le bras ! Elle se retourna d'un coup et put contempler l'affligeant spectacle de son énorme forêt noire trouée en plein milieu. C'en était trop. Tallie ne put empêcher les larmes de couler abondamment sur ses joues.

    Toujours dos à Eryl, elle commença à récupérer la crème de son coude pour la remettre sur le gâteau, mais visiblement, ce n'était pas franchement rattrapable. Et soudain, elle oublia complètement la présence d'Eryl, et se mit à soliloquer, comme lorsqu'elle était seule dans sa cuisine.


    C'est pas vraiiiii ! Ma forêt noire !! J'arrive pas à y croire, j'ai passé tellement de temps à la faire ! Comment j'ai pu détruire un aussi belle forêt noire, alors que c'est ma spécialité ? C'est pas possible, la dernière fois mes macarons ont été mangés par d'autres personnes, et cette fois-ci je tombe dans mon propre gâteau ! J'en ai marre d'être aussi bonne à rien ! J'en ai MARRE !!!

    Tallie avait presque crié ce dernier mot, et avait frappé le guéridon du poing au même moment. Elle était secouée par de gros sanglots. Elle finit par se souvenir qu'Eryl était toujours derrière elle. Parfait. Elle l'avait énervé, elle avait détruit le gâteau qu'elle avait fait exprès pour lui, et pour combler le tout elle s'était ridiculisée devant lui.

    Elle se retourna, les yeux baissés vers le sol. Elle voulut essuyer ses larmes du revers de son poignet mais ne réussit qu'à étaler un peu de crème fouettée sur sa joue.


    P... P... Pardon... bredouilla-t-elle en reniflant bruyamment. C'était sûr, il devait la détester. Il ne lui restait plus qu'à trouver un autre prince charmant...
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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Erylianen Noerya Dim 13 Juil 2008 - 17:44

    Bien souvent, les gens se rendent relativement bien compte de ce qui se passe autour d'eux, mais quand il s'agissait de soit, là, il y avait toujours un temps de battement, une hésitations qui s'immisçait et finissait par nous faire douter. Eryl, lui, n'était absolument pas doué pour comprendre les sentiments des autres, alors, vous imaginez bien que si ça le concernait lui...

    Ainsi ne comprit-il pas sur le coup la raison de tant d'agitation. Tallulah venait de retirer vivement la mains sur laquelle le médecin étalait de la crème et ce dernier fut donc désagréablement interrompu dans son geste. Fixant depuis un moment la main qui à présent n'était plus en train de recevoir des soins, Eryl releva le regard pour lancer fermement à la jeune coqs :

    « Bon, tu veux des soins oui ou m... »

    Mais il s'interrompit en voyant qu'elle avait les yeux embués... Bah, pourtant, cette crème était sensée être apaisante ! Il faudrait qu'il la teste pour voir... ou peut-être avait-il simplement fait mal. Et si ça ne le gênait en apparence pas plus que ça d'insulter et tout ça, faire mal, non, c'était... C'était pas voulu. Enfin, pas dans ce cas là du moins.

    « Ah, excuse si j't'ai fais... »

    Mais de nouveau, il coupa court quand il vit vers quoi la jeune coqs fonçait à reculons.

    Dans les films, il y a toujours une présence divine qui fait que le beau héros empêche à la dernière minute sa belle de s'élancer dans des piques empoisonnés/dans le vide/ vers une mort certaine car au moment où on croit la belle perdue, le héros arrive et rattrape sa promise. Et c'est dans un élan un peu chevaleresque qu'Eryl tendit le bras en disant :

    « Ah, mais att... »

    Mais peut-être était-ce parce que le danger était moindre ou peut-être était-ce parce que Eryl et Tallie n'était pas de beaux héros de films mais juste des gamins à bord d'un vaisseaux de contrebande, mais quoi qu'il en soit, il ne put ni sauver le gâteaux, ni le coude de Tallulah. La présence divine s'était tournée les pouces. Et maintenant, le gamin ne trouva plus quoi dire.

    Il observa la scène au ralentit. Ou du moins, c'était son impression. Tallie qui regardait son coude, qui réalisait, qui tentait de rapiécer le gâteaux... Eryl n'y connaissait rien en cuisine, mais il se dit que si l'effort était proportionnel au résultat, baaaaah... La jeune coq devait le prendre très mal.

    Et gérer une dépression culinaire, c'était pas son truc, ainsi, Eryl tenta de se redonner consistance, se redressa et fit un pas en avant et commença d'une voix ferme :

    « Allons, c'est pas très gr... »

    Mais soudain, Tallulah se mit à mono-dialoguer sur un ton assez violent, surprenant assez le médecin pour qu'il fasse deux pas en arrière (pas plus, il venait de se buter sur le bureau.). Un instinct de survie lui murmurait de se méfier : les jeunes filles de cet âge là, c'était plein d'hormones partout : c'était dangereux. Ainsi le temps de la crise, Eryl écouta en gardant une bonne distance de sécurité. Il préférait que ce soit le guéridon qui prenne que lui.

    Merci guéridon, on se souviendra longtemps de toi et de ton courage. Ainsi que de ton sens du sacrifice.

    Cependant, maintenant, Tallie pleurait. Eryl n'était pas très tendre avec les membres de l'équipage, il leurs parlait de manière crue, insultait, se montrait méchant... Mais d'habitude les gens le lui rendaient bien ! Et là... là, il n'avait pas été aussi loin qu'avec d'autre personne et Tallie... pleurait. Il devait avoir fait quelque chose, mais quoi ? Eryl scruta un peu le plafond en tentant de se remémorer ce qu'il pouvait avoir dit de si grave, mais ça ne lui revenait pas.

    Soudain, ce fut la petite voix de la coq qui se fit entendre pour s'excuser. Eryl leva d'abord un sourcil interrogateur puis se détendit.

    « Tu t'mets de la crème partout... »

    Décidant de faire taire l'instinct de survie qui lui criait de se méfier de ce tas d'hormone ambulant, Eryl se décida enfin à bouger. D'un pas lent, il se mit à proximité de Tallie, lança un regard sur le gâteaux et finit par doucement articuler :

    « Soit pas si dure avec toi-même... Et puis, j'ai vu qu'il était très réussi. »

    Il eut une petite mou boudeuse et finalement maugréa pour lui même :

    « Encore que j'ai pas beaucoup de modèle de référence »

    Il hocha la tête en signe de négation et finit par reprendre :

    « Et puis, intact, comme ça ou en bouilli, ça change pas le goût non ? »

    Techniquement parlant, Eryl tentait de consoler un peu la jeune Tallulah. Mais soyons objectif : il s'y prenait comme un pied. Sa voix était hésitante, sa tête formait une petite grimace gênée, ces gestes étaient peu assuré. On voyait qu'il ne faisait pas ça avec aisance. Oh, oui... Tallie ferait mieux de chercher un vrai prnce charmant.

    « Et regarde...Commença-t-il en saisissant le plat et en le faisant tourner, si on fait tourner ton truc comme ça, on voit presque plus le trou... Question de point de vue, donc. Ah, mais avant quoi que ce soit, faudra que tu te nettoies la figure, t'en as partout. »finit-il en montrant du doigts la crème sur le visage.

    Bon, ce n'était pas fantastique, mais... l'important, c'était d'essayer non ?
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    Message par Tallulah Gibb Mar 2 Sep 2008 - 18:33

    Finalement, peut-être qu'Eryl ne la détestait pas... Et, ce qui était certain, c'est qu'il était véritablement un prince charmant !

    Tel un magicien sortant un lapin blanc de son chapeau (pour peu que ce lapin ait eu à manger avant le spectacle), il avait retourné le gâteau, et la profonde marque avait disparu. Tallie était peut-être complètement targe, mais elle n'était pas idiote. Eryl avait fait un effort pour qu'elle se sente mieux, pour la consoler, et ça, ce n'était pas négligeable.

    Tandis qu'elle sentait son moral remonter en flèche, Tallulah s'aperçut, et ce, grâce à la dernière remarque d'Eryl, qu'elle avait effectivement le visage couvert de crème. Elle se pencha en avant pour s'essuyer du mieux qu'elle le pouvait sur le bas de son t-shirt, puis se redressa, encore une fois rouge comme une tomate blette. Elle sentait son cœur battre la chamade, mais plus par plaisir que par timidité. Calmement, la tête légèrement baissée, comme si elle était gênée, Tallulah murmura :


    T'es gentil, Eryl... T'es vraiment très gentil... Tu sais, je...

    Tallie hésita, un peu surprise de sa hardiesse. Mais depuis que Matt était malade, personne d'autre n'avait vraiment eu d'attention particulière pour elle. Elle travaillait très dur, et on lui en était reconnaissant, mais le mieux qu'elle s'attirait, c'étaient quelques sourires ou tapes sur l'épaule. Subitement, elle se sentait très lasse, mais surtout sereine. Comme un chaton roulé en boule sur l'oreiller d'un immense lit douillet. En sécurité.

    ... J'ai entendu beaucoup de choses sur toi et je... Je t'imaginais pas... Pas comme ça. Pas aussi... Attentionné.

    Tallie mis les mains derrière le dos et prit son poignet gauche dans sa main droite. Le nez toujours baissé, les oreilles brûlantes, elle semblait absorbée dans la contemplation de sa sandale droite qui semblait vouloir titiller sa sœur. Malgré sa gêne apparente, elle ajouta :

    Je te laisse le gâteau, je repasserai une autre fois pour récupérer le plat... Je vais aller me débarbouiller, j'en ai bien besoin...

    Tallie se retourna vers le gâteau, et veilla à laisser sur le guéridon tout ce qu'elle avait apporté : couteau, assiette... Puis elle fit de nouveau demi-tour et regarda Eryl droit dans les yeux. Elle avait envie de lui dire merci, de lui dire qu'elle avait hâte de le revoir, et de lui dire qu'il avait un regard ravageur. A cette seule pensée, elle repiqua un fard, baissa les yeux, et se dirigea vers la porte d'une démarche un peu raidie par le stress.

    [HJ : A toi de voir si Eryl la retient ou pas, si c'est non, on peut considérer que Tallie est partie ^^]
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    Message par Erylianen Noerya Jeu 4 Sep 2008 - 15:03

    Eryl était d'abord resté quelques minutes fixe après avoir accompli sa... bonne action mensuel. Oh, oui, chez les autres, ça devait être journalier, mais pour lui, il ne fallait pas demander plus que mensuel (au mieux). Consoler une jeune fille, c'était quand même une bonne action, non ? Surtout qu'elle paraissait tout aussi fatiguée que lui, si ce n'était plus. Oui, c'est ça, elle était fatiguée, semblait quelque peu au bout du rouleau et avait quand même eut une attention pour lui. Pour ça, il devait se montrer, à défaut de gentil, au moins... Disons... Pas totalement inamical, non ?

    Mais oui. C'était bien d'essayer de se convaincre.

    Il ne voulait pas de tout ça. N'y d'attention pour lui, ni se montrer autrement qu'en sale gamin détestable. Si le visage d'Eryl était resté jusqu'à maintenant dénué d'expression, le regard vide plongé dans la génoise de la forêt noir, petit à petit, il se ré-anima. Déjà, il retrouva son air bougon habituel, sourcils froncés, bouche boudeuse, puis il croisa les bras sur sa poitrine, maugréant contre lui même pour cette « faiblesse » qui n'aurait jamais du avoir lieu.

    Il jeta un regard en biais, se demandant quelque peu inquiet, comment la jeune coq allait réagir suite à tout ça et la vit alors s'essuyer le visage avec le bas de son tee-shirt. Le jeune médecin haussa les épaules et leva les yeux vers le plafond en poussant un très audible soupir exaspéré. Un mouchoir, une serviette, c'était si dur à demander ? Ou alors, quoi ? Elle pensait qu'il n'y avait pas de quoi essuyer un visage dans une infirmerie autre qu'un tee-shirt ? Émettant un léger grognement, Eryl se dit que ça ferait un super effet pour les gens qui viendraient après, si on leurs disait « j'ai pas pu tout essuyer de tes plaies, tu manquais de tee-shirt sur toi. Porter un marcel... Non, mais quelle idée. » Il eut un sourire amer à cette pensée et tandis qu'il se préparait à envoyer une remarque cinglante à la coq, histoire de bien lui rappeler qu'il était détestable, ce fut la jeune fille qui décocha la première une parole.

    Puis une deuxième qui eut autant d'effet qu'une flèche chauffée à blanc.

    Eryl était abasourdit. Elle le trouvait... gentil ? Attentionné ?

    Non, ça n'allait pas du tout. Les yeux écarquillés, il resta un premier temps muet à ces affirmations. Pourquoi disait-elle ça ? Ce n'est pas vrai, pas vrai du tout. Il tentait juste d'éviter une crise dans sa chambre, c'était tout... Les doigts irrémédiablement crispé sur ses bras, le regard légèrement choqué, Eryl se disait qu'il fallait qu'il rétablisse sa vérité. C'était un sale gamin pas aimable. Voilà, c'était très bien. Le picotements de ses ongles, pourtant quasiment inexistants, s'enfonçant dans sa peau le ramena à la réalité et enfin, il se prépara à réagir :

    « Non, mais t'es trop co... »

    Ah, oui, dire à quelqu'un qu'il est con marchait vraiment mieux si la personne était encore là. Or, le temps qu'enfin il réagisse, Tallie avait déjà commencé à prendre la poudre d'escampette. Alors, maintenant, il faisait quoi ?

    Comme un prince charmant il allait à sa poursuite, lui attrapait amoureusement le bras et lui disait d'un ton langoureux « mais t'es trop conne » ? Non, pas ça, mauvais plan.

    Il grogna, tapa son front de la paume de sa main et doucement, les doigts crispés, il fit descendre sa main le long de son visage, déformant au passage ses traits. Et son regard tomba sur son bureau où elle était là, petite trousse préparée avec rage... Avec amour, pardon. Il ferma les yeux et commença à se sentir bouillir de l'intérieur. Et finalement, il empoigna fermement et sans ménagement l'innocente trousse et se lança à la poursuite de Tallie en l'interpelant :

    « Hep, Gamine ! »

    Oui, ils avaient le même âge, et alors ?

    « T'allais oublier ça. »

    Il lui tendis la trousse mais au lieu de la lâcher simplement et de partir comme si de rien n'était, il la maintint fermement, le regard colérique fixé dessus. Puis doucement, il releva la tête et commença :

    « Je ne suis pas gentil. »

    Pas question qu'on le pense.

    « Ni attentionné. »

    Pas question que qui que ce soit se l'imagine.

    « Déteste moi, hais moi, méprise moi, mais ne me dis jamais que je suis gentil. »

    Puis enfin, parce que c'était bien Eryl, il s'emporta :

    « Et puis, il est pour quoi ce gâteau aussi ? Pour quelle raison ? Pourquoi tu fais ça, hein ? Je ne veux pas qu'on se montre gentil avec moi ! Car je ne veux pas l'être avec les autres, sinon, rien de tout ça n'aura un jour eut de sens ! »

    Puis doucement, son regard se fit moins colérique et il vint à prononcer d'une voix alors plus calme :

    «  Et je ne le veux pas. Ça ne sert à rien d'être gentil. À part s'en prendre un peu plus chaque jour. »

    Eryl soupira et sentit un grand sentiment de lassitude lui prendre les tripes. Si seulement il avait été infect dès le début, il n'en serait pas là... Mais pour elle non plus, sa situation n'était pas idéale... Elle était passée d'apprentie-coq à coq provisoire tout comme lui était passé de médecin à médecin chef. Et ils avaient le même âge...Leurs proximité de situation faisait qu'Eryl ne savait plus du tout quoi faire ou penser.

    Non, il était juste perdu. Mais ça, pas question de le montrer. Il reprit alors d'un ton sec :

    « Oublies tout ça. Vas te reposer, te changer, te doucher, j'en ai rien à fiche, mais oublies et retiens juste que non, je ne suis pas gentil. »

    Il lâcha enfin la trousse et recroisant ses bras devant lui, il fronça les sourcils pour dire d'un ton peu aimable :

    « Tu sauras t'en servir au moins, de ce qu'il y a la-dedans ou c'est partit pour être du gâchis ? »

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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Tallulah Gibb Ven 5 Sep 2008 - 22:34

    Tallie était déjà au milieu du couloir menant à l'infirmerie quand Eryl l'appela. Son coeur manqua un battement : c'était exactement comme dans les films à l'eau de rose, quand le beau jeune homme courait après la jeune fille en fleur pour l'attraper délicatement par le poignet et lui susurrer de tendres mots d'amour à l'oreille...

    Mais forcément, ils étaient dans une coursive d'un vaisseau de contrebande, ils étaient faiblement éclairés par de vieilles lampes halogènes blafardes, et elle avait de la crème fouettée sur le t-shirt. Et ce qu'il lui tendait n'était pas un bouquet de fleurs, mais la trousse de soins qu'il lui avait préparé plus tôt.

    Un peu confuse, Tallie se tourna vers Eryl. Elle s'attendait à des remontrances (on n'ignore pas un cadeau, voyons !), mais le jeune homme lui dit, d'un ton qui lui parut étrange dans sa bouche, qu'il n'était ni gentil, ni attentionné.

    Puis, subitement, Eryl se remit dans le rôle de l'adolescent bougon, et cela fit comme un choc à Tallulah. Pas que de voir Eryl renfrogné lui fasse quelque chose, au contraire, c'était même plutôt son état normal. Mais ce revirement soudain avait fait tiquer la jeune fille, comme si son inconscient essayait de lui faire mettre le doigt sur quelque chose, mais qu'elle ne voyait pas sur quoi.

    Elle écouta en silence tout ce qu'Eryl lui dit ensuite. Elle prit la trousse et la tint à hauteur de poitrine, et resta encore silencieuse quelques instants. Le couloir était désert, sombre, et les dernières paroles d'Eryl avaient résonné. A vois basse, Tallie répondit :


    Je peux pas te détester, Eryl... Si tu veux, je ne dirai à personne que je te trouve gentil, mais moi je peux pas le penser... Si j'ai fait ce gâteau, si je t'observe souvent en douce quand tu n'es pas à l'infirmerie, si je suis toujours... rouge... quand je te vois, c'est parce que...

    La tête baissée, Tallulah hésita. Ce fut une seconde de trop, qui lui fit perdre le peu de courage qu'elle avait rassemblé pour prononcer ces quelques mots. Elle se bloqua complètement, incapable de dire un mot de plus. De plus en plus paniquée par le silence qui s'éternisait, elle se mit à la recherche de quelque chose qui pourrait la sauver, et son regard tomba sur la trousse de soins qu'elle tenait toujours. Sans plus réfléchir, elle bredouilla :

    Je peux pas utiliser ta trousse de soins. C'est gentil d'y avoir pensé, mais il faudrait que tu m'expliques à quoi sert chaque chose en me les montrant, sinon je saurai pas m'en servir, parce que... Parce que...

    Tallie n'hésita presque pas. S'il fallait sacrifier un secret pour en conserver un autre intact, autant y aller directement.

    ... Parce que je sais pas lire, voilà. Mais s'il te plait, ne le dis à personne...

    Tallie frissonna des pieds à la tête. Cette fois-ci, c'était certain, Eryl allait la trouver complètement stupide, et elle n'aurait plus jamais aucune chance de se faire aimer de lui. La tête toujours baissée, elle sentit l'accablemet lui tomber dessus come une chape de plomb.
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    Message par Erylianen Noerya Mer 24 Sep 2008 - 19:09

    Eryl se figea quand à la réponse pour le moins inattendue de l'apprentie coq. Comment ça elle pouvait pas le détester ? Oh mais si elle pouvait ! C'était pas compliqué même ! Et le médecin se décidait alors à le lui prouver, dans sa grande générosité. Le prochain truc qu'elle dirait, la moindre petite faiblesse qu'elle montrerait... il l'attraperait en vol et lui renverrait en pleine figure, comme si c'était une grosse tarte à la crème. Histoire qu'elle soit bien conforté dans l'idée que c'était un connard. Et rien d'autre. Ces pensées furent cependant quelque peu perturbées par la suite des paroles de Tallie. C'était quoi cette histoire d'observer en douce ? Et de devenir rouge ?

    Ah mais oui, bien sûr... Eryl n'était pas dupe. Il savait ce que c'était. Tallie pouvait bien chercher une échappatoire, mais lui, il avait bien compris. Il eut une moue méprisante de la tête et finit par soupirer.

    « T'inquiètes, c'est les hormones qui te travaillent, rien d'autre, ça passera. »

    Oui, Eryl avait compris, mais bien à côté de la plaque. Il n'envisageait pas ne serait-ce que l'éventualité que cela puisse aller un peu plus loin qu'une simple réaction hormonale qu'une jeune fille pourrait éprouver à la vue d'un garçon de son âge. Son esprit annihilait d'office l'hypothèse même que quelqu'un pouvait l'apprécier autrement qu'à cause d'une suite de réaction chimique. Il eut un semblant de grognement désapprobateur et tourna la tête sur le côté, histoire de ne plus la regarder en face. En geste irrespectueux, c'était un début déjà, pensait le gamin. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ?

    Et finalement, Tallie reprit la parole et expliqua que ça ne servait à rien de donner une trousse de soin. Ah mais oui, mais pourquoi donc je vous prie ? Eryl leva un sourcil intéressé quand à l'éventuelle perche que l'apprentie coq allait bientôt lui tendre, prêt à la saisir et à se montrer désagréable. La jeune fille hésita, chercha, bafouilla tandis que de son côté, le jeune garçon écoutait, patientait et espérait.

    Mais ce qui fut dit laissa Eryl totalement désarmé. Oh oui, c'était sans doute la plus belle perche qu'on lui avait tendue depuis longtemps et sa méchanceté lui murmurait « saisit, saisit... des comme ça, on en voit pas tout les jours ! » mais une autre partie de lui même lui criait que « ça, non, ça ne se faisait pas ». Comparativement, ça aurait été comme lui dire...

    « Ah, c'est pas vrai... » Murmura-t-il.

    Il laissa tomber ses bras le long de son corps et ses yeux tombèrent sur le sol. Il n'en était pas capable. Il ne se sentait pas capable d'attaquer la coq la dessus.

    « ça doit être la fatigue » se rassura-t-il.

    Il une ni deux, il releva son regard grognon et croisa celui de Tallie. Sans ménagement, il se saisit de la petite trousse, et retourna dans l'infirmerie où il disparut en silence. Au bout d'un moment, il repassa sa tête par l'encadrement de la porte et interpela Tallie avec toute la douceur qu'on lui connait :

    « Bon, tu t'r'amènes, oui ? J'ai pas que ça à faire ! »

    Et sans vraiment prendre le temps de voir si Tallie était bien revenue ou pas, il s'assit à son bureau, tira un premier tiroir d'où il sortit un gros marqueur noir qu'il posa sur le côté et ouvrit d'un geste sec la petite trousse. Il en déversa le contenu avec amour sur le bureau (comprenez par là qu'il retourna la trousse et l'agita pour tout faire tomber) et d'une main, étala le contenu sur le bureau. Il se saisit d'un premier tube de pommade et l'examina une minute, tandis que de l'autre main, il saisissait le marqueur, mordait dans le capuchon et ôtait ce dernier d'un coup sec. Il dessina ensuite une espèce de trident aux fourches de trois tailles différentes et lança à la volé :

    « 'est 'u feu... »

    Les talents d'Eryl pour le dessin était nul, mort à la naissance semblait-il. Toujours sans relever les yeux, il agita le tube de pommade, sans doute pour faire sécher la trace de marqueur, cracha le bouchon sur la table et continua :


    « Si tu te brûles légèrement, tu te passes la mains sous l'eau, tu prends une compresse qui se trouve dans cette boite là (il désigna alors la boite de de compresse) et tu tamponnes la plaie doucement. Très doucement, tu ne frottes pas. Et après, tu appliques ça, ça devrait soulager. C'est bien compris ? » acheva-t-il sèchement « c'est pour les blessures légères » insista-t-il enfin.

    Et ce ne fut qu'à ce moment que le jeune médecin releva la tête, avec une mine grognon affiché sur le visage, pour vérifier si Tallie avait bien écouté ce qu'il avait dit.

    Et même pour vérifier si elle l'avait simplement suivit.
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    Message par Tallulah Gibb Mer 15 Oct 2008 - 11:16

    Très franchement, Tallie n'avait pas tout suivi. Elle s'attendait à une remarque acerbe d'Eryl, mais elle n'avait rien eu de tel. Pourquoi s'attendait-elle à une méchanceté ? Tout d'abord parce qu'elle avait tout de même remarqué que l'élu de son coeur n'hésitait pas à traiter durement (« J'aime les hommes qui sont bruts de décoffrage! ») la plupart des membres de l'équipage, si ce n'était la totalité (« Voilà un homme parfaitement égalitaire et exempt de préjugés! »). Mais aussi parce qu'elle y était habituée.


    Lorsqu'on s'était aperçu qu'elle faisait preuve d'une grave dyslexie, les parents de Tallulah avaient eu le choix de la placer dans un établissement spécialisé, ou de la scolariser avec les autres enfants, tout en lui faisant suivre des séances quotidiennes d'orthophonie. Ils avaient longuement hésité, puis Yanhua, la mère de Tallie, avait décidé de consulter celle-ci.


    Tallie avait choisi de rester dans son école pour ne pas avoir à quitter ses amies. Elle avait toujours un peu regretté cette décision, ou du moins son motif principal. Car au bout de quelques mois, l'écart s'étant creusé en classe entre ses amies et elle, elle était vite devenue la risée de la classe. Elle se souvenait encore de ces matins où se lever et se préparer pour partir à l'école se transofrmait vite en cauchemar : elle traînait pour retarder le plus possible son départ, puis Alastair, son père, se mettait en colère, et elle fondait alors en larmes. Sa mère accourait alors, et ils finissaient par tomber d'accord sur le fait que Tallie était capricieuse et qu'elle devait grandir un peu. Tallie finissait par cesser de pleurer, et montait dans le glisseur de son père docilement. Elle n'ouvrait alors plus la bouche de toute la journée.


    Ce n'était qu'au moment où l'instituteur de Tallie avait demandé un rendez-vous avec ses parents que ceux-ci se demandèrent si quelque chose clochait. En effet, en près d'un an, la petite fille ne leur avait jamais dit la raison de sa répugnance à aller à l'école. Quand Alastair et Yanhua apprirent que leur fille était mise à l'écart dans la classe, ils furent d'abord très étonnés. Tallulah attendait dans le couloir, et elle se souvenait encore, dix ans plus tard, de la voix tonitruante de son père assénant chaque mot comme un coup de massue : « Et en un an, vous n'avez jamais rien fait pour aider ma fille ? » Moins de cinq minutes plus tard, ses parents étaient sortis du bureau de l'instituteur, et l'avaient ramenée à la maison. Son père était furieux, et il marchait à grandes enjambées, suivi de près par Yanhua, très droite et digne, comme à son habitude, qui avait pris Tallie par la main et regardait droit devant elle, les lèvres serrées, le menton relevé, et le coin de ses yeux bridés plissé de colère.


    L'école dans laquelle elle avait continué sa scolarité bénéficiait d'une équipe pédagogique largement plus active que celle qu'elle avait quittée, et elle n'avait globalement pas eu d'autres problèmes avec ses camarades. Du moins, rien de vraiment direct. Mais comment jouer en réseau à la console quand on ne peut pas lire les règles du jeu ? Comment faire un cadavre exquis quand on confond le « t » et le « d » ? Et comment intégrer le groupe qui joue à cache-cache quand on arrive dix minutes en retard à chaque récréation, parce que le simple fait d'écrire correctement les devoirs à faire a pris toute la matinée ?


    Généralement, Tallie disait qu'elle ne « pouvait » pas lire. Elle prétextait même parfois une myopie. Mais dans la précipitation, elle avait dit à Eryl qu'elle ne « savait » pas lire. La honte d'une telle révélation lui avait fait piquer un fard encore bien plus désagréable qu'à l'accoutumée, d'autant plus qu'il s'agissait d'un mensonge : elle savait lire. Elle avait seulement besoin de beaucoup de temps et de concentration pour déchiffrer le moindre mot.

    Tallie était donc sûre qu'Eryl allait se moquer d'elle, et elle pensait d'ailleurs que c'était tout à fait normal. Mais, alors qu'elle commençait à se demander ce qu'il attendait pour le faire, elle releva la tête. Le couloir était désert. Elle tourna la tête à gauche et à droite, mais elle était bien seule. Elle était tellement plongée dans sa honte qu'elle n'avait même pas remarqué qu'Eryl était parti.


    Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Il en avait eu marre d'elle. Elle l'avait dérangé avec sa forêt noire, et puis elle lui avait fait une crise, et pour finir elle s'était ridiculisée devant lui, alors il en avait eu ras le bol et était reparti dans sa chambre sans faire attention à elle. C'était terminé, plus jamais il ne voudrait lui adresser la parole !



    Bon, tu t'r'amènes, oui ? J'ai pas que ça à faire !


    Tallie sursauta violemment. Eryl avait passé la tête par l'encadrement de la porte de l'infirmerie. Il ne l'avait pas abandonnée à sa stupidité, il avait attendu d'elle qu'elle le suive ! Le temps de reprendre son souffle, Tallie vit le visage du médecin disparaître de nouveau. Elle courut jusque dans l'infirmerie, où elle vit Eryl lui tournant le dos, assis à son bureau. Elle s'approcha de lui, trop heureuse qu'il n'ait finalement pas décidé de l'éviter à tout jamais. Elle se pencha légèrement pour mieux voir ce qu'il faisait. Il avait sorti un marqueur noir et s'appliquait à dessiner quelque chose sur un tube de pommade...


    Ca ressemblait à un trident. Tallie comprit soudain ce qu'Ery faisait : il dessinait un idéogramme sur le tube pour qu'elle puisse comprendre à quoi il servait, sans avoir à déchiffrer ce qui était écrit dessus. C'était de la pure gentillesse, rien de plus. Tallulah sentit les larmes lui monter de nouveau aux yeux, mais de bonheur. Et il faisait ça pour elle toute seule !


    Alors, à quoi pouvait servir ce trident ? Tallie devina qu'il symbolisait l'arme que porte toujours le dieu grec des océans, Poséidon... Donc ce tube avait un rapport à la mer...C'était probablement un concentré d'eau salée, qu'on utilisait pour désinfecter les plaies, et à ne pas utiliser sur les brûlures et sur la peau irritée... Oui, c'était forcément ça, Tallie était vraiment...



    Si tu te brûles légèrement, tu te passes la mains sous l'eau, tu prends une compresse qui se trouve dans cette boite là et tu tamponnes la plaie doucement. Très doucement, tu ne frottes pas. Et après, tu appliques ça, ça devrait soulager. C'est bien compris ? C'est pour les blessures légères.


    ... A côté de la plaque.


    Mais ça, Tallie s'en moquait bien ! Elle savait qu'il faisait tout cela pour elle, et elle seule ! Elle mémorisa toute la procédure (tout en notant qu'il faudrait peut-être qu'elle retouche un peu le dessin d'Eryl pour être sûre de ne pas se tromper) et se prépara à en mémoriser d'autres, heureuse comme un rayo de soleil.


    Quand Eryl releva la tête, elle était penchée vers lui (sans considération aucune pour son débardeur qui baillait largement, eh oui, on est trop innocente à cet âge, on ne pense pas à ce genre de détails...), un énorme sourire sur le visage.



    J'ai bien compris. Eryl... T'es vraiment trop gentil, tu sais. Je pensais vraiment que tu allais te moquer de moi... Maintenant, j'en suis sûre, les autres se trompent beaucoup sur toi.


    Tallie était si heureuse qu'elle en oubliait presque d'agir en adolescente écervelée. Elle se sentait d'ailleurs très bizarre : elle était à la fois sereine et insatisfaite... Il faudrait qu'elle en parle à Thao, après lui avoir donné quelques sauterelles. Elle prit une chaise qui trônait non loin et la tira vers le bureau, pour s'asseoir finalement dessus. Elle avait une excellente mémoire, mais il lui fallait un peu de concentration pour cela, et être debout et pliée en deux ne l'aiderait pas.


    Plus heureuse que jamais d'être en présence d'Eryl, Tallie était prête à écouter toutes ses instructions.



    [Si tu veux faire une ellipse pour passer l'énumération de tous les produits de la trousse, n'hésite pas, Tallie écoutera tout très docilement ^^]
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    Message par Erylianen Noerya Ven 24 Oct 2008 - 18:42

    Bon, elle avait suivit et écoutait. Elle ne devait peut-être pas être si gourde que ça finalement. Eryl eut un soupire ennuyé quand à la tâche un rien fastidieuse qu'il était en train de faire et empoignant fermement le tube de crème, il le déposa, avec toute la douceur qu'on lui connait, dans la trousse. Autrement dit, si le tube n'avait pas éclaté sous la pression, c'est que le gardien protecteur des tubes de pommades veillait sur ses petits protégés en danger aujourd'hui. Avec un air mi ronchon, mi résigné, il balada ses doigts sur la table, entre les différents composants et se saisit d'une boite de pansements où il regriffonna du bout du marqueur son espèce de trident difforme. Finalement, il grommela sans articuler :

    « T'jours brûlure, tu mets ça pour éviter les frottements. Et... »

    Et Tallie reparla. Cette fois, la petite boite pu parvenir sans risque d'écrasement sauvage dans la trousse. Les doigts d'Eryl eurent un sursaut de surprise et courageusement, le groupe de pansements en profitèrent pour aller se réfugier dans le refuge. Et bien leurs en prit : la tempête n'était sans doute pas loin.

    Eryl resta un moment stoïque, la respiration coupée, sans avoir une seule réaction et aussi étrange cela puisse paraître, il reprit simplement une autre boite en griffonnant quelque chose dessus qui ressemblait plus ou moins à une boule avec une tige. Et alors qu'une voix furieuse aurait du s'élever dans les airs, rien de tel ne se fit. Ce fut même un ton plutôt calme qui trouva naissance dans l'infirmerie. Calme, certes, mais également froid et sec.

    « J'en avais l'intention. »

    Doucement, tandis que ses doigts commençaient à trembler d'une certaine colère et que ses oreilles bourdonnaient, Eryl reprit la parole, sans laisser le temps à Tallulah de pouvoir réagir.

    « Tu m'aurais dit quoi que ce soit d'autre, je te l'aurait renvoyé en pleine face, la seule différences, c'est que c'est pas de la gentillesse, je sais juste où m'arrêter. »

    S'il y avait certaines choses sur lesquels Eryl ne voulait pas être attaqué, il savait également que certaines choses n'était pas raisonnablement envisageable comme terrain de moqueries. Rebouchant son marqueur, le gamin leva les yeux vers l'apprentie coq en réfléchissant à toute allure. Dans la société actuelle du cercle, les gamins avaient tous, ou presque, accès à l'éducation primaire. Lire était devenu à la portée de tout le monde, même du derniers des abrutis. Ne pas savoir lire maintenant, ce n'était pas par choix, mais par contrainte. Et si Tallulah avait apprit à cuisiner, il n'y avait pas de raison, elle devait avoir eut le temps d'apprendre à lire. Si ce n'était pas le cas, c'est qu'il y avait autre chose. Quelque chose qui ne dépendait pas de sa volonté. Quelque chose que l'on ne choisit pas.

    Et les choses qu'Eryl n'avaient pas choisit, il y en avait assez subit pour qu'il ne préfère pas attaquer qui que ce soit dessus.

    Puis soudain, c'est comme si le calme l'avait quitter, il se leva brusquement pour mieux faire face à Tallie en tapant violemment ses mains sur la table.

    « Et arrêtes avec ça ! Je ne suis pas gentil, je ne veux pas être gentil ! Les autres ne se trompent pas, ils voient ce que je montre, c'est tout et c'est aussi bien comme ça ! Et c'est quoi cette obsession à voir du gentil, pourquoi tout le monde devrait être gentil ? La vie n'est pas rose acidulée avec des rubans partout, merde !! »

    Il retapa une fois les mains contre son bureau, mais cette fois, peut-être y avait-il était un peu fort car même la colère sourde qui l'habitait alors ne le préserva pas de la douleurs qui lui remontait le long des bras. Aussitôt, ce rappel douloureux à la réalité lui fit reprendre pied et il se rassit sans ménagement sur son siège, ressaisit le marqueur et la boite de tout à l'heure et recommença ses gribouillis. Au bout d'un moment, en une espèce de grognement sinistre, Eryl reprit :

    « ça, c'est pour les coupures, c'est une goutte... »

    [Boooon, à toi de voir comment Tallie réagit, si elle se tait bien gentiment, il continue son explication et ses dessins qui ressemblent à rien, sinon, baaaaah, continuions joyeusement ! ^^'

    Et oui, c'est une réponse ! p'tet pas terrible, mais c'est quand même une réponse ! \o/]
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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Tallulah Gibb Sam 13 Déc 2008 - 18:28

    Une fois assise, Tallie s'était mise à scruter Eryl. Il avait l'air anormalement figé. Cela fit tiquer la jeune fille. Si on en prenait le temps, il devenait plus facile de comprendre le jeune médecin. Il suffisait d'avoir la patience de l'approcher, et de beaucoup l'observer.

    Bien sûr, Tallulah l'avait énormément observé, ces dernières semaines. Elle avait même un carnet dans lequel elle avait pris des notes sur lui sous forme de dessins, comme la longueur de ses cheveux par rapport à son visage, ou encore cette minuscule cicatrice sur le front. Mais toutes ces observations n'étaient que superficielles, et elle découvrait, ce jour-là, dans l'infirmerie, qu'en l'observant vraiment, non pour le ficher comme un criminel, mais pour mieux le connaître, elle pourrait peut-être mieux le comprendre.

    C'est d'une voix très calme qu'Eryl lui répondit. Mais Tallie sentit qu'il ne s'agissait pas d'un calme serein. Un peu inquiète, elle scruta encore un peu plus son expression. Est-ce qu'il était... En colère ?


    J'en avais l'intention. Tu m'aurais dit quoi que ce soit d'autre, je te l'aurait renvoyé en pleine face, la seule différences, c'est que c'est pas de la gentillesse, je sais juste où m'arrêter.

    Tallie pensa que c'était déjà un bon début. Elle avait croisé beaucoup de gens qui n'avaient pas eu cette présence d'esprit, malheureusement pour elle. Elle ouvrit la bouche pour faire part de ses réflexions à Eryl, mais, soudain, celui-ci frappa violemment la table du plat de ses mains, et se leva brusquement. Tallulah sursauta, en proie à une soudaine panique. Elle sentit une vague de chaleur, suivie d'un grand froid, parcourir son corps.

    Elle avait levé la tête pour continuer de regarder Eryl dans les yeux. Il était complètement transfiguré. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, et, pour être totalement honnête, il lui faisait un peu peur. Il explosa :


    Et arrêtes avec ça ! Je ne suis pas gentil, je ne veux pas être gentil ! Les autres ne se trompent pas, ils voient ce que je montre, c'est tout et c'est aussi bien comme ça ! Et c'est quoi cette obsession à voir du gentil, pourquoi tout le monde devrait être gentil ? La vie n'est pas rose acidulée avec des rubans partout, merde !!

    Tallie encaissa chacun de ces mots comme un coup de poing en pleine figure. Quand Eryl frappa de nouveau sur la table, elle sursauta une fois de plus, et quand il se rassit finalement, elle avait l'expression du jeune chiot qui a reçu un coup de pied alors qu'il demandait un câlin. Elle baissa la tête, l'air penaud, et resta silencieuse. Eryl, quant à lui, semblait se remettre à la lourde tâche de dessiner sur chacun des éléments de la trousse de soins.

    C'est drôle comme les êtres humains sont conditionnés. Mettez l'une en face de l'autre deux personnes dans une situation plus ou moins embarrassante, comme à court d'idée dans une conversation superficielle, ou après une dispute, et, systématiquement, le même phénomène va apparaître : sans se concerter, les deux individus vont réengager la conversation exactement au même instant.

    Eryl et Tallulah n'échappèrent pas à cette règle. Après quelques longues minutes d'un silence gênant et gêné, tous deux commencèrent à parler à la même seconde. Alors qu'Eryl continuait à lui expliquer les dessins qu'il faisait, Tallie, elle, tenta d'imposer sa voix malgré tout un peu faible.


    Excuse-moi, je voulais pas te mettre en colère. Je comprends que tu veuilles pas avoir une réputation de gentil. Alors...

    Etrange, comme les choses se répétaient, à travers le temps. Tallie se souvenait clairement avoir eu exactement le même type de conversation, deux ou trois ans plus tôt, avec Sharleen, sa meilleure amie. A la suite d'une de leurs incessantes disputes, Sharleen avait lancé à Tallulah : "Mais arrête un peu de me coller, j'ai pas besoin de ton aide, j'ai pas envie que tu m'aides !"

    C'est ainsi que Tallie avait appris que, parfois, il vaut mieux se conforter aux envies des gens qu'on veut aider, même si ça ne nous semble pas être en adéquation avec leurs besoins. Quand elle avait commencé à arrêter de vouloir aider Sharleen à tout prix, celle-ci s'était peu à peu calmée. Tallulah avait appris à la réapprivoiser, et, petit à petit, les deux filles étaient redevenues inséparables.

    Tallie décida qu'il était temps de faire de même avec Eryl. Il ne voulait pas qu'on le considère comme étant gentil ? Qu'à cela ne tienne. Si c'était ce qui le soulageait, pour le moment, alors pourquoi pas.


    ... Alors d'accord, je dirai plus ça, promis. Mais si moi je fais l'effort de ne plus tout voir en rose, il faut que toi tu arrêtes de tout voir en noir, d'accord ? Au moins avec moi ?

    Bon, Tallie commençait à se dire qu'elle allait probablement essuyer un âpre refus, mais au fond, qu'est-ce qui l'empêchait de faire comme si de rien n'était et de revenir chaque jour lui apporter un petit quelque chose à manger ? Ce ne serait pas grand chose, mais peut-être que ça le calmerait un peu (rien de mieux qu'un cake au thé vert pour être harmonie avec soi-même !) et que ça le soulagerait...

    Malgré tout, Tallie avait encore assez peur qu'Eryl explose de nouveau, c'est pourquoi elle gardait les mains jointes, et serrées si fort que ses jointures en devenaient blanches.
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    Message par Erylianen Noerya Lun 22 Déc 2008 - 22:59

    La colère était sans doute le sentiments que le médecin de bord connaissait le mieux. Et pour cause : Eryl en bouffait à toutes les sauces. Il y avait cette colère qui le faisait ronchonner, celle qu'il avait en permanence et qui lui donnait son air bougon, il y avait également celle, plus explosive, qui le faisait crier et s'agiter... Celle qui cohabitait en ce moment était sans doute l'une des pires pour lui. C'était une sorte de colère blanche, celle qui fait que chaque nerf est sur le qui-vive, celle qui fait que la vue s'obstrue petit à petit et qui nous donne incroyablement envie de vomir tant elle tord l'intérieur du ventre de par son intensité.

    Eryl avait envie de se lever, de crier et de renverser tout ce qui pourrait bien se trouver sur son passage. Chaque parcelle de son corps lui hurlait de bouger jusqu'à l'épuisement. Mais il ne le fit pas. Il serra seulement les dents, continua de faire ses schémas sur les boites d'une main tremblante de rage tandis que ses oreilles bourdonnaient affreusement. Il garda les yeux rivés sur la boite et le dessins qu'il faisait, mais c'était encore bien pire que d'habitude : le gribouillis étaient tremblés et crispés, si bien qu'on reconnaissait encore moins ce que ça pouvait être. Comme pour insister encore un peu sur le nerf sensible, Tallie repris la parole.

    À ça, le médecin tenta de fermer le marqueur qu'il avait en main mais n'y parvint pas, la mains alors trop nerveuses. Il émit un puissant grognement et plaqua ce qu'il tenait sur la table brutalement, alors exaspéré par son trop plein de colère. Il s'affala sur son siège en grommelant et ramena une main contre ses yeux, coude posé sur l'accoudoir, tandis que l'autre mains tambourinait furieusement l'un de ses genoux. Malgré tout, il écouta l'apprentie coq et n'émit pas un son avant qu'elle n'eut finit sa phrase.

    Il sentait sa respiration saccadée et s'obstina dans un silence pesant, le temps au moins de se sentir capable d'articuler plus de deux mots. Et sans les crier, de préférence.

    « C'est pas... »

    Sa voix tremblait encore et raisonnait gravement, mais Eryl avala sa salive comme pour justifier qu'il se soit interrompu et reprit :

    « Je suis tout le temps en colère, t'y changeras rien. »

    Au plus profond de lui, Eryl pensait bien qu'il y avait été très, voir trop, fort. Au fond, elle avait juste tenté d'être agréable et avait même, sans aucune contrainte, fait un gâteau... Que sa glycémie n'apprécierait pas, mais avant de voir ça, il fallait voir le geste. Voilà, le geste ! C'était pas comme si on lui faisait souvent de cadeaux, sur cette vivenef... Mais en même temps, un cadeau... ça ne signifiait pas une preuve d'attachement ? N'était-ce pas le signe d'un sentiment positif à son égard ?

    Eryl ne le voulait pas. Il ne souhaitait pas qu'on s'attache à lui, d'une quelconque façon. Pourquoi aurait-il fait tout ça, sinon ?

    « Et pourquoi avec... au moins toi...? »

    Si l'ambiance générale avait un peu chauffé avec la colère du médecin, là, on pouvait sentir une chute des températures si rapide que même un sauteur sans parachute en aurait envié la vitesse. La voix d'Eryl était sèche et cassante, et chaque mots semblaient contenir une petite partie pure de sa colère.

    « Tu peux pas changer 15 ans de vie en une belle phrases joliment tournée qui pue le sentimentalisme navrant. C'est inutile et peine perdue, tu perds ton temps et tu me fais perdre le miens. »

    De nouveau, il souffla, se redressa sur son siège et s'employa à finir la trousse de soin. Serrant les dents, il finit chaque pictogrammes avec maladresse et rapidité, tentant d'achever au plus vite cette tâche qui lui semblait un brin pénible. Faire les dessins, même s'il avait un talents mort-né pour ça, ne le gênait pas plus que ça. Mais les explications, le contact humain qu'il avait depuis le début de cette trousse commençait à l'ulcérer.

    Non, le sociale et Eryl, ce n'était toujours pas ça. Et sans doute ça ne le serait pas avant un bon moment.

    Ignorant totalement si la coq parlait ou pas, Eryl lui tendit successivement les différents éléments récemment peinturlurés et sortie un flot de paroles pour expliquer à la va vite quel objet servait à quoi, et au fur et à mesure, il les fourrait sans ménagement dans le fond de la trousse, chaque objet déposé se transformant involontairement en défouloir entre ses doigts.

    Quand il eut finit, Eryl referma d'un coup sec la trousse et sans doute existait-il un dieu de la fermeture éclair car celle ci résista aux gestes secs du médecin. Ou alors, la fermeture était d'excellente qualité, allez savoir. Enfin, il la tendit à Tallie, attendant que celle ci l'attrape et il maugréa enfin, un air mauvais sur le visage tandis qu'il dévisageait la jeune fille :

    « Je n'ai pas envie de gens autours de moi, laisse tomber tes plan de sociabilité avec moi. »

    Enfin, il regarda le sol et cette fois, ce fut un air vague et perdu qui traversa son regard furtivement.

    « J'n'ai besoin de personne. »

    Si seulement...
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    Amour, Tallie et bactéries. [Fini] Empty Re: Amour, Tallie et bactéries. [Fini]

    Message par Tallulah Gibb Sam 3 Jan 2009 - 18:58

    Tallulah était globalement une fille plutôt courageuse et forte. Elle avait traversé quelques épreuves qui en auraient marqué plus d'un, mais elle avait su dépasser ces obstacles. Cependant, elle était loin d'avoir vécu une vie atroce, et il lui faudrait toujours un peu de temps pour s'adapter à une nouvelle situation.

    Le fait de se faire hurler dessus et de rendre quelqu'un si énervé que c'en était effrayant en faisait partie.

    Eryl était tellement en colère que Tallie était plus tendue qu'elle ne l'avait jamais été. A mesure qu'il devenait froid et méchant, elle se recroquevillait sur sa chaise, les mains douloureusement tordues l'une dans l'autre. La tête baissée, elle essayait de donner le moins de prise possible à la colère du jeune médecin.

    La remarque d'Eryl cingla Tallie en plein visage comme un coup de fouet. C'était vrai qu'elle faisait du sentimentalisme navrant... Il faut dire que Tallulah avait toujours fonctionné à l'émotivité... Ce qui ne l'avait pas toujours aidée. C'était une fille plutôt intuitive et sensible, mais Eryl avait raison, elle se reposait trop sur ses sentiments.

    C'était peut-être ça, le secret de la force d'Eryl ? Son côté rationnel, terre-à-terre ? Tallie décida qu'elle allait devoir faire des efforts et se forcer à être plus raisonnable. C'était probablement ça, aussi, être adulte.

    Eryl termina de dessiner sur les médicaments et autres crèmes qu'il préparait pour la trousse de Tallulah. Elle l'écoutait attentivement et hochait silencieusement la tête à chaque affirmation de la part du jeune médecin pour montrer son acquiescement. Puis, quand le dernier tube de gel coagulant fut marqué et fourré dans la trousse, Eryl ferma celle-ci d'un coup sec. Le bruit soudain de la fermeture éclair fit légèrement tressaillir Tallie. Elle leva timidement les yeux. Eryl lui tendait la trousse.

    Tallie relâcha la tension de ses mains et les tendit pour saisir la trousse. Elle la posa sur ses genoux, tout en la tenant, un peu comme un objet précieux qu'on veut protéger de son propre corps.

    Tallulah leva les yeux et son regard croisa celui d'Eryl. Il avait de beaux yeux bleus, en amande. On aurait dit des yeux de chat. Pendant une seconde, la jeune fille imagina Eryl version fourrure. Elle le voyait très distinctement : ce serait un british shorthair tabby cannelle, avec ses rayures aux coins des yeux, ses yeux en amande et son petit air renfrogné... Elle voyait bien sa petite truffe pointue et son visage rond. En fait, plus elle y réfléchissait, et plus Eryl ressemblait à un petit chat. Un petit chat agressif, prêt à griffer dès qu'on l'approche...


    Je n'ai pas envie de gens autour de moi, laisse tomber tes plans de sociabilité avec moi. bougonna Eryl, avant de baisser les yeux à son tour.

    J'n'ai besoin de personne.

    Tallie sentit son coeur se briser en mille morceaux. Ce qu'elle venait de voir dans les yeux d'Eryl, elle ne l'oublierait jamais. Elle se sentit soudain envahie d'une tristesse infinie, si profonde qu'elle en avait le vertige.

    Elle aurait pu répondre énormément de choses. Mais elle se tut. Elle sentait qu'il n'y avait rien à dire de plus. Ses mains se décrispèrent, toujours posées sur la trousse. Eryl était bien un petit chat sauvage. Mais ce que Tallie avait appris de son père garde-forestier, c'est qu'on peut toujours se faire accepter d'un animal sauvage. Il faut seulement savoir s'y prendre, et l'apprivoiser avec douceur, et beaucoup de patience.

    Ce que le père de Tallie lui avait aussi appris, c'était qu'un animal qui attaque, c'est un animal qui a peur. Tout particulièrement les chats. Tallulah observait Eryl, et laissait le silence s'installer entre eux. Mais pour elle, il ne s'agissait pas d'un silence gêné. C'était un silence apaisant. Un silence qui voulait dire : "je t'écoute, je suis là".

    Elle saurait apprivoiser Eryl. Cela prendrait le temps qu'il faudrait, et peut-être qu'elle n'y arriverait finalement jamais. Mais cette espèce de tension agréable qu'elle ressentait au creux de l'estomac quand elle le regardait lui disait qu'elle réussirait, un jour ou l'autre.

    Au bout de quelques instants de ce silence, Tallie se pencha légèrement vers Eryl, un petit sourire triste sur le visage.


    Merci beaucoup pour la trousse, Eryl. finit-elle par dire, d'une petite voix encore un peu ébranlée. Elle se leva doucement de sa chaise, la trousse de soins dans la main. Elle pencha légèrement la tête sur la droite, et élargit un peu son sourire.

    Je vais te laisser travailler, je t'ai déjà pas mal retardé. Merci d'avoir pris de ton temps pour moi. Tu sais... Je t'admire beaucoup. Ça doit pas être facile d'avoir autant de travail et de responsabilités, surtout à ton âge... J'aimerais bien être aussi courageuse que toi !

    Sans vraiment y réfléchir, Tallie posa alors la main droite sur l'épaule d'Eryl, dans un geste de réconfort. Puis, elle s'aperçut de ce qu'elle faisait et, un peu gênée, retira sa main.

    Bon courage ! lança-t-elle un peu plus joyeusement. Puis elle fit un pas vers la porte, saisit la trousse à deux mains, et se retourna vers Eryl pour lui adresser enfin un vrai sourire.


    [HJ : bon, j'espère que tu trouveras pas ça trop idiot... -__- Pour la suite, j'ai préparé la sortie de Tallie au cas où, mais on peut très bien continuer encore un peu, ou alors tu peux carrément considérer qu'elle est sortie et clore le topic, à toi de voir Smile]
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    Message par Erylianen Noerya Jeu 15 Jan 2009 - 21:22

    C'était cette trousse, le début de tout.

    Eryl la fixait avec, dans le regard, un mélange de haine et d'incompréhension. Il avait juste eut à faire une rapide trousse de secours, c'était tout. Comment les choses avaient-elles put arriver là ? Parce que l'apprentie coq avait parlé ? Oui, entre autre... Mais habituellement, il suffisait à Eryl d'être le gamin insupportable et suffisant qu'il était d'habitude et les gens le fuyaient sans plus chercher à le comprendre que ça. Et accessoirement, ils faisaient allègrement circuler des bruits de couloirs attestant du mauvais caractère du médecin en chef de la vivenef contrebandière, ce que le concerné n'auraient jamais tenté de désapprouver.

    Pourquoi diable ça ne marchait pas avec elle ? Pourquoi Tallulah s'accrochait-elle autant ? N'avait-elle pas pu simplement partir en courant en clamant, furieuse, qu'elle ne reviendrait jamais à l'infirmerie ? Ça aurait été tellement plus simple pour Eryl. Tellement plus arrangeant aussi. Mais non, elle était toujours là et dans le champ de vision du médecin, sa main était apparue pour saisir la trousse. Comme une délivrance, Eryl lâcha ce début de tout et laissa mollement ses bras retomber le long de son corps.

    Il tomba dans l'infirmerie un silence qu'il ne trouvait pas bon de casser. Ce n'était pas le genre de silence froid et désagréable qu'il avait l'habitude de côtoyer, cependant, il était toujours moins éprouvant que les paroles de la jeune fille. Comment faisait-elle pour remuer autant de sentiments en même temps ? Eryl ne savait plus très bien s'il était simplement en colère ou si c'était autre chose. Mais ce dont il était sûr, c'est que ça lui déplaisait grandement. Il pinça ses lèvres en même temps que ses dents se serraient et que ses doigts se crispaient sur un pli de pantalon sans qu'un son ne s'échappe.

    Finalement, ce fut Tallulah qui brisa en premier le stoïcisme sonore qui régnait comme rarement dans l'infirmerie de Pandore. Elle le remerciait. Eryl n'eut même pas le cœur à répondre. Il se contenta de renforcer son air grognon et de reprendre une pose désinvolte. Elle souriait. Ça n'allait pas, pas du tout pour le médecin. Petit à petit, il ressentait les pincements de sa colère se saisir de lui, encore une fois. La nouvelle rasade de paroles eurent bien vite finit d'achever la perplexité du médecin qui jusque la, lui faisait adopter un comportement plus calme que de coutume. Il ferma les yeux une seconde, mais quand il les ré-ouvrit, c'est comme s'il pouvait sentir un brasier les habiter.

    Eryl était en colère de nouveau et il allait bien le faire savoir. Du moins, c'est ce qu'il pensait.

    Car avant d'avoir pu ouvrir la bouche, il sentit un contact au niveau de l'épaule. Pas un contact professionnel, pas un contact dur de reproche, juste un contact doux et sensible. Effaré d'un tel geste, Eryl tourna précipitamment la tête pour observer, voir si c'était un rêve ou pas. Son sang bouillonna de plus bel à la vision que non. Il n'eut cependant pas besoin de faire un geste pour dissuader cette mains importune de continuer son contact car aussitôt, Tallie se résorba.

    Aux derniers mots d'encouragement de l'apprentie coq, le jeune médecin eut un soupire nerveux et énervé. Il resta quelque secondes sans rien répondre, laissant la jeune fille aller tranquillement vers la porte tandis que lui reconstituait une rage cohérente dans son esprit. Il plaça ses mains dans ses poches, s'appuya sur une jambe et quand enfin il releva la tête pour honorer sa patiente d'un regard noir, il tressaillit devant le sourire que lui lançait la jeune coq. Le mécontentement d'une telle expression de tarda pas à se faire entendre.

    « Qu'est-ce que j'ai fait de mal avec toi ? » Demanda-t-il brusquement avec une voix sèche et dure. « Où est-ce que je me suis planté ? Bordel, qu'est-ce que je peux faire pour que tu me détestes vraiment ?! »

    D'un geste vif, Eryl donna un grand coup de pied dans la poubelle qui traînait à côté de lui. Celle ci alla s'écraser sur un mur, assez loin de Tallulah, pendant qu'Eryl hurlait d'un coup :

    « MERDE ! »

    Enfin, il pointa la jeune coq du doigts, et avec des mots durs et une expression hargneuse peinte sur le visage, il lança :

    « Si tu veux voir un médecin, tu viens ici ! Si tu veux voir Eryl, tu laisses tomber, tu oublies et annihile cette pensée grotesque de ta caboche ! »

    Au fur et à mesure qu'il parlait, ses mots s'enchaînaient de plus en plus vite et le ton de sa voix montait de plus en plus. Il s'en rendait compte avec surprise et s'apercevait que son attitude pouvait être effrayante, mais... Si l'apprentie coq en retenait quelque chose de négatif, ce serait déjà un point positif, non ?

    « Laisse tomber tes idées de cadeaux, je les mettrais directement au vide ordure et tout ce que ça pourra te procurer comme sentiment, c'est celui du gâchis. Laisse tomber tes plans sociaux, ta gentillesse, tes faux semblants et ta politesse, quand tu auras comme idée de moi celle d'un outils détestable alors là... !

    LA !! Là, je serais satisfait. 
    »

    Et Eryl reprit son souffle, après avoir particulièrement accentué sa dernière phrase. Il se dressa face à Tallie, avec comme seul mouvement celui de sa respiration. Puis enfin, il fit un signe de la main à la jeune fille, l'exhortant de quitter la pièce, et accompagna la parole aux gestes.

    « Maintenant, dégage de là. »

    Et que cette trousse dégage aussi pensa-t-il pour lui même.
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    Message par Tallulah Gibb Mar 3 Fév 2009 - 16:47

    En fait, tout n'était pas parti de la trousse de soins. En réalité, tout était parti d'une gigantesque forêt noire. Un gâteau monstrueux par son volume, que Tallulah avait confectionné avec tout son cœur, à la seule attention d'Eryl.

    Ce qui était étonnant chez Tallulah Gibb, c'était sa capacité à ne penser à rien. Quand elle avait préparé le gâteau, elle n'avait pas pensé à la manière de le remettre à Eryl, ni au fait qu'Eryl mettrait au bas mot une semaine à le manger, et encore, uniquement s'il ne se nourrissait de rien d'autre. Elle n'avait pensé à absolument rien. Elle s'était concentrée sur la joie qu'elle ressentait à cuisiner pour quelqu'un qu'elle appréciait.

    Tallie n'avait, une de plus, pensé à rien en apportant le gâteau à Eryl. Est-ce qu'il serait content de la voir ? Avait-il déjà goûté à une forêt noire ? Ne serait-il pas intrigué de la voir débarquer à l'improviste ? Voire gêné ? Est-ce qu'il aimait les gâteaux, pour commencer ? Voilà toutes sortes de questions que Tallie ne s'était pas posées.

    Tallie se rendait bien compte qu'elle agissait souvent avant de réfléchir. Et c'était bien, qu'elle s'en rende compte. Seulement, elle ne s'en rendait compte que trop tard, lorsque tout lui pétait à la figure. Elle se traitait alors d'idiote, mais ça ne changeait rien aux catastrophes qu'elle avait provoquées. Comme par exemple la fureur extraordinaire qui s'empara d'Eryl à l'instant même où Tallulah allait partir de l'infirmerie.

    Là encore, Tallie ne pensa à rien. Quelques heures plus tard, elle repenserait à toute cette histoire en pleurnichant et s'en voudrait d'avoir touché Eryl, car elle ne voyait pas quelle autre faute grave elle avait pu commettre. Mais à l'instant présent, Tallie ne pensait pas.

    Elle encaissait.

    Elle avait sursauté quand Eryl avait brusquement explosé de colère. Elle avait contracté les épaules, ses yeux s'était fermés par réflexe pendant une fraction de seconde, puis ils s'étaient agrandis de stupeur. Elle sursauta de nouveau quand Eryl cogna dans la poubelle, dont elle suivit des yeux la trajectoire jusqu'au mur.

    Tallie était du genre optimiste, mais là, elle était simplement pétrifiée de terreur. Quand le jeune homme pointa le doigt vers elle et lui parla d'un ton hargneux, Tallie pâlit et ne put s'empêcher de faire un pas en arrière.

    Elle n'arrivait pas à savoir ce qui lui faisait le plus mal : la terreur qu'elle ressentait face à la rage d'Eryl, ou l'infinie tristesse, à la limite de la nausée, que lui inspiraient ses paroles. Au fur et à mesure qu'il haussait le ton, elle se recroquevillait sur elle-même, pâle comme la mort.

    A l'apogée de sa diatribe furieuse, Eryl se tut, essoufflé. Tallie, les yeux embués de larmes, baissa la tête. Elle sentait ses jambes trembler, mais elle n'arrivait pas à les en empêcher.

    Puis le jeune homme lui ordonna de déguerpir. Cette fois encore, Tallie ne pensa à rien. Elle avait seulement envie de se cacher dans un trou de souris. Elle savait que, très vite, la peur ferait place au terrible poids de la culpabilité. Elle n'eut pas le courage de répondre à Eryl. Elle hocha misérablement la tête et, toujours tremblante comme une feuille, fit volte-face et disparut en courant par la porte de l'infirmerie.

    Elle courut à toute vitesse dans les couloirs de Pandore, jusqu'à atteindre sa cabine, dans laquelle elle entra en grand fracas. Sans même vérifier si Kiara était là (ce qui n'était pas le cas), elle se jeta sur son lit et pleura à chaudes larmes.

    Ce ne fut qu'une bonne heure plus tard qu'elle commença enfin à réfléchir à ce qu'il s'était passé. Pendant plusieurs jours, les mots d'Eryl, si durs, ne cesseraient de résonner dans la tête de Tallie, pour son plus grand malheur.
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    Message par Erylianen Noerya Sam 7 Fév 2009 - 0:03

    Et voilà, c'était maintenant fait.

    La coq venait de partir précipitamment, sans laisser derrière elle un seul mot ou un seul geste. Rien qui ne permettait à Eryl de concevoir qu'il habitait en la jeune fille le moindre sentiment positif à son égard. Impeccable. Il avait réussit ! Il avait... En fait... C'était simplement ainsi.

    Eryl se demandait si c'était bel et bien une victoire. C'était ce qu'il voulait, pourtant le silence glacé qui s'élevait maintenant dans l'infirmerie lui laissait un arrière goût en bouche amère. Il y était habitué, cependant celui là le fit frissonner et porter ses mains sur ses bras. Il resta debout un moment, devant la porte, à regarder son encadrement, s'attendant presque à, un moment, voir surgir quelqu'un. C'était stupide. Simplement et prodigieusement idiot. Il secoua la tête rapidement et se donna une légère tape sur la joue en se disant que c'était bien mieux comme ça, bien plus facile à gérer.

    Pourtant, Eryl regrettait, légèrement, tout ce qui s'était passé. D'habitude, il se montrait simplement désagréable, et ça suffisait pour que les gens ai bien vite une faible opinion de lui. Et c'était assez pour qu'on le laisse en paix. Cette fois, il avait tout simplement explosé aux quelques paroles ou mimiques de la coq et en était arrivé à avoir une colère noire peu habituelle. Il fronça les sourcils en se demandant pourquoi il avait réagit si violemment. Qu'est-ce qui changeait par rapport à d'habitude, hein ? La fatigue ? Le stress ? Les nerfs ? Non, il n'y avait rien, rien du tout !

    D'un regard vif, le médecin eut envie de shooter dans quelque chose, n'importe quoi. La poubelle ! Ça ferait bien l'affaire ! La brave corbeille était à présent rodée pour ce genre de truc ! Puis dans un bougonnement sévère, Eryl vit que son défouloir improvisé n'était pas à sa place. Il la chercha du regard et aperçut que le pauvre projectile avait déjà connu de meilleurs jours. Il s'avança vers celle-ci et doucement, il ramassa les rares objets qui s'étendaient sur le sol, la poubelle ayant déjà été vidée en prévision de la futur bataille. Finalement, il la remit à sa place, simplement, et se releva, le visage vidé de toute émotion. Il jeta un coup d'oeil à l'infirmerie, observant le bureau où posément, il s'affaira à ranger les crayon qu'il avait sorti.

    La salle était à présent aussi calme que lui se sentait vide. Bientôt, tout deux seraient sans doute plongé dans un chaos grandissant en crescendo avec le bruit que ferait la bataille. Eryl n'était pas impatient du tout d'y être. Mais alors, vraiment pas.

    Peut-être qu'il aurait du être gentil avec la coq. Ce n'était certes pas le post le plus dangereux que la vivenef pouvait compter, mais néanmoins, les batailles étaient toujours imprévisible. Il se pinça l'arrête du nez, et soupira en même temps qu'il grommelait. Ce n'était pas le moment, vraiment pas le moment pour penser à ça. L'infirmerie était prête à faire son office. Ça, c'était ce qu'il avait à cogiter et rien d'autre. Maintenant, lui aussi devait se préparer. Il regagna sa chambre d'un pas vif et tomba dessus.

    De quoi tuer n'importe quel diabétique, rien qu'en la regardant. La foret noir laissée par la coq le dominait. Elle n'avait pas bougé, toujours la même place, le même trou... Eryl soupira un instant et alla à sa rencontre, l'observa un instant, pensif, avant de finalement rapper du bout des doigts un peu de mousse. Il grimaça en sentant le goût fort de la liqueur et du chocolat mélangé dans sa bouche et adressa au gâteau un regard dédaigneux. Le gâteau ne lui rendit évidement pas, pourtant, Eryl rétorqua :

    « J'me servirais tout à l'heure. Soit bien sage »

    Puis il eut un sourire amère et finit par prononcer :

    « Vraiment pitoyable. »

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