attention contient des pitits spoiler sur l'histoire.]
Histoire :
25 mars 3331, 6h30 du matin heure universelle.
« Reydan, au rapport chez le commandant. »
L’appel avait retentit dans tout le vaisseau retransmis par les haut parleurs qui parsemaient les couloirs, les salles, les hangars. Au moins tout le monde était au courant, une fois de plus. Voilà une journée qui commençait bien, elle venait à peine de sortir de la douche qu’il fallait déjà qu’elle aille voir ce pète-sec de commandant, elle n’avait pas encore bien compris pourquoi mais il semblait ne l'apprécier que moyennement, bon c’était pas non plus comme si il appréciait le reste de l’équipage. Cet homme semblait détester à peu prés tout le monde... Et pourtant elle faisait exactement tout ce qu’il fallait non seulement pour être un bon pilote et un bon soldat mais aussi pour ne pas se faire remarquer outre mesure quand elle n’était pas aux commandes de son chasseur. Mais aussi étrange que cela puisse paraître plus elle faisait des efforts pour lutter contre tout ce qu’elle était histoire de s’intégrer plus il semblait la mépriser.... Elle avait sans doute pas lu le bon manuel, ou raté le chapitre « comment bien s’écraser devant ses supérieurs. Où l’on expliquera entre autres les techniques de léchage de c.... de bottes »
Elle sortit de la douche et sans prendre le temps de se sécher elle se jeta sur son uniforme, si elle mettait plus de cinq minutes à rejoindre le bureau dans lequel elle était convoquée il était capable de la rétrograder ou de lui coller un blâme.
« Une vraie histoire d’amour hein, dit sa camarade de chambre sur un ton plus que goguenard en se dirigeant à son tour vers la minuscule cabine de douche. Il te convoque de plus en plus tôt, ‘doit s’en passer des trucs dans ce bureau. »
Maëlya ne répondit rien, cette nana semblait avoir fait sienne la mission de la faire sortir de ses gonds le plus tôt possible dans la journée, alors respirer profondément, rester calme, penser à autre chose, comme.... ben tient pour une fois elle ne trouvait pas... faut croire qu’ils avaient fini par arriver à user sa patience. Cooper attendit quelques secondes pour voir si sa pique faisait effet mais devant le manque de réactions de Maëlya elle fini par s’enfermer dans la douche en se promettant que les choses n’en resteraient pas là, quelques secondes après le bruit de l’eau envahissait la petite cabine qu’elles partageaient avec deux autres filles qui avaient pris leur quart un peu plus tôt.
La jeune femme claqua derrière elle la porte de la cabine en finissant d’enfiler sa veste, elle se coifferait en chemin sinon elle n’arriverait jamais à temps dans ce foutu bureau. En marchant le long des coursives elle ramena ses longs cheveux bleus en un chignon extra plat extra serré d'où aucune mèche ne devait dépasser, c’était à ce prix qu’elle avait réussi à sauver sa tête de la tondeuse, mais autant ne pas provoquer de réactions impulsives chez son supérieur.
« Hey Maya! Cria une voix derrière elle.
-Dépèche Audrey, j’ai pas le temps là, répondit-elle sans se retourner et sans ralentir.
-J’ai entendu, je t’accompagne, répondit la voix qui appartenait à une humaine à peine plus âgée qu’elle. Je me demande ce qu’il peut bien vouloir encore, continua-t-elle en soupirant, calquant la vitesse de ses pas sur celle de Maëlya.
-Franchement je préfère pas y penser, répondit-elle blasée, j’ai sûrement dû faire une rayure sur la peinture de mon chasseur pendant la dernière sortie, dit-elle, contredisant sans vergogne les mots prononcés juste avant. Audrey sourit, Audrey souriait toujours même aux répliques les moins drôles, bon cela avait le mérite de détendre l'atmosphère qui avait tendance à prendre la consistance de la mélasse a mesure elles approchaient du bureau du commandant.
-Bha il peut rien faire contre toi tu doit être l’un des meilleurs pilote de cette escadrille....
-Je serais sûrement la meilleure pilote de cette escadrille si il ne s’obstinait pas à m’interdire de faire à peu prés tout ce qu’il est intéressant de faire avec un chasseur, si ça continue il va m’interdire de voler sous prétexte que je prend trop de risques... ou par manque de souplesse mécanique...
-Ou parce que tu fait des rayures sur la peinture, continua Audrey avec un petit rire
-Ou parce que je me suis pas coupé les ongles des pieds, dit-elle avec un sérieux démentit par ses yeux pétillants de malice.
-Bon de toute façon tu sais qu’il est comme ça avec tout le monde hein...
-Ouais, avant que je parte en perm’ il avait décidé d’emmerder Willis, dans le genre qui a rien demandé à personne... »
Audrey indiqua du menton la fatidique porte du non moins fatidique bureau et montra à Maëlya sa main aux doigts croisés avant de repartir de son coté, la jeune shitennô répondit par un clin d’œil avant de frapper à la porte en passant une main sur sa coiffure pour vérifier que tout était en ordre.
« Entrez! »
Elle poussa la porte, fit trois pas et se mit au garde à vous devant le bureau, le meuble cette fois, en laissant courir son regard dans la pièce discrètement, elle ne put s’empêcher de hausser mentalement un sourcil, pourquoi y avait-il aussi le chef d’escadrille, le second du commandant et le bosco?
« Reydan au rapport monsieur.
-Repos »
Elle se détendit légèrement et croisa les mains dans son dos, plus règlementaire comme position, tu meurs, mais apparemment ce n’était pas franchement le moment de faire la maligne. Les quatre hommes s'entre-regardèrent pendant une seconde qui sembla durer une éternité.
« Reydan, vous comparaissez aujourd’hui devant un conseil de discipline pour...
-Pardon?
-Silence, personne ne vous a donné la permission de parler! La voix du second avait claqué dans la pièce contraignant la jeune femme au silence.
- ... Pour décider si vous êtes oui ou non coupable de contrebande et de trafic à bord de ce navire. Le commandant avait fini sa phrase, imperturbable. Le cas échéant vous serez dégradée et rendue à la vie civile sans solde, ni aucun avantage. Avez-vous compris? »
Mis à part le fait qu’elle ne pigeait absolument rien à ce qui était en train de ce passer elle ne put s'empêcher de se demander si la présomption d’innocence leur disait quelque chose, et surtout depuis quand décidait-on de la sentence avant même d’avoir exposé les preuves de la culpabilité de quelqu’un?
« Oui mais.... répondit-elle d’une voix blanche.
-Silence! Une fois de plus le second était intervenu avant qu’elle puisse en placer une.
-Chef, veuillez procéder je vous prie. »
Le chef d’escadrille fit un pas de coté et saisi la desserte devant laquelle il se tenait pour la faire rouler devant Maëlya. Dessus étaient posé des objets divers et variés qu’elle n’identifia pas au premier coup d’œil, principalement de petits sachets refermant des substances qu’elle ne reconnaissait pas, ainsi que quelques bijoux, et divers petits objets qui rappelaient un peu les bricoles qu’elle achetait pour sa tante dans les attrapes touristes des différentes planètes où elle avait fait escale.
« Reconnaissez-vous ceci? Demanda le commandant d’un ton dur.
-Je...
-Regardez bien. »
Elle se pencha sur la petite table et détailla tout ce qu’elle y voyait, le collier en or et turquoise de Tenkaï appartenait à l’une des filles de sa chambre, la bague en argent surmontée d’une pierre dont elle ne connaissait pas le nom était à une amie d’Audrey, elle se souvenait qu’elle leur avait expliqué que c’était son porte bonheur ou quelque chose du genre. Il y avait aussi un large bracelet, en or lui aussi, gravé avec minutie de runes Ases qu’elle avait déjà vu au poignet de quelqu’un mais impossible de retrouver qui. Le deuxième collier était en perles, de Tenkaï aussi, de grosses perles nacrées, aux reflets dansants, ce collier, s’il avait été vrai, aurait pu, à lui seul coûter au moins une année de solde...
Elle se souvenait de l’avoir vu au cou de la femme d’un important diplomate particulièrement paranoïaque qu’ils avaient convoyé quelques mois plus tôt puisqu’il refusait de prendre des vols commerciaux normaux et qu’il avait des appuis « en haut lieux », tout cela n’étant bien sur qu’une excuse pour venir voir, ou surveiller, personne ne savait vraiment, son fils qui servait sur ce même vaisseau en tant que capitaine d’escadrille. Son épouse en revanche était la gentillesse et la douceur réincarnée, elle avait vu le regard de la jeune shitennô s’attarder sur son bijou et lui avait sourit en disant qu’elle devait être fière d’appartenir à un peuple qui possédait et fabriquait d’aussi belles choses...
Maëlya fut sortie de son souvenir par un mouvement d’impatience du commandant, elle s’attarda sur les petits sachets qui renfermait des herbes et des flacons contenant des huiles aux couleurs peu engageantes, elle pensa reconnaître une algue médicinale utilisée sur Tenkaï mais comment être sûre? Cette algue s’utilisait normalement le plus fraîche possible, et pas réduite à l’état de feuille séchée, principalement parce que l’odeur qu’elle dégageait une fois sèche était absolument infecte. Vint le tour des petits objets, c’était de petites statuettes qui représentaient les principaux esprits de la religion Ase, taillées chacune dans une matière différente, principalement de l’ivoire d’Asgard, des bois précieux, d’Avalon sûrement, de l’or... et quelques autre qu’elle ne parvenait pas à identifier, enfin en tout cas ce devait être de bonnes imitations... L’examen lui avait pris une bonne minute et quand elle releva la tête elle sentit le commandant bouillir d’impatience.
« Alors? Demanda-t-il abruptement.
-Je reconnais les bijoux monsieur, ils appartiennent à des membres de l’équipage, le collier ressemble à celui de madame Leroy, mais...
-Et le reste?
-Les petites statuettes ressemblent à celles qu’on achète dans les boutiques à touristes d’Asgard commandant, mais je sais pas ce que contiennent les sachets.
-Bien, il se tourna vers le Bosco. Pouvez-vous faire part au pilote d’escadrille première classe Reydan de l’endroit ou nous avons trouvé ces objets?
-Oui commandant, repondit-il en hochant la tête avant de se tourner vers Maëlya, dans votre cabine, sous votre couchette pour les sachets, les bijoux dans le faux plafond de la douche enroulés dans du polyuréthane, ce qui a eu le mérite de les préserver de l’humidité, et les petites effigies sous le siège de votre chasseur...
-Pardon? Interrompit-elle à nouveau, totalement estomaquée.
-Silence! Décidément le second commençait à lui porter sur les nerfs, ne savait-il rien dire d’autre que cet unique mot?
-... enroulées dans une toile et protégées par du polyuréthane là aussi, ce qui est stupide, on ne vous a jamais dit que ce matériau était inflammable?
-Il existe des polyuréthanes ignifugés, monsieur, répondit-elle sans réfléchir.
-Devons nous comprendre que ces objets étaient effectivement en votre possession?
-Quoi? Non!
-Pourtant c’est chez vous que nous les avons trouvés, grinça le second prouvant qu’il savait parler finalement, même si sa voix faisait vaguement le même bruit qu’une porte métallique mal huilée.
-Mais enfin, n’importe qui aurait pu les avoir mit là!
-Nous avons des témoignages, des membres de l’équipage qui affirment que vous avez essayé de leur vendre le contenu de ces sachets. »
Le coup de bluff était une idée du second, si Maëlya l’avait su cela ne l’aurait pas étonnée outre mesure, mais bien évidement elle n’en savait rien. En réalité tout ce que que possédait le commandant c’était une dénonciation, plus ou moins anonyme, il avait une idée sur l’identité de l’informateur mais n’avait pas encore pu vérifier si son intuition était juste, mais c'était la première chose sur sa liste après avoir sortit Reydan de son vaisseau à la première escale.
« Et que contiennent-ils donc? Par ce qu’à première vue ça ressemble fortement à des herbes d’assaisonnement. »
Oui, bon, en fait non, ça ressemblait à tout ce qu’on voulait sauf à des aromates spéciales pizza ou dieu sait quelle autre invention humaine, mais comme apparemment ils n’avaient pas l’air décidé à écouter ce qu’elle avait à dire elle pouvait bien se permettre de dire n’importe quoi hein...
Dernière édition par Maëlya Reydan le Mer 3 Déc 2008 - 13:42, édité 4 fois