[Suite de Une lettre et tout est bouleversé. ]
Quelque chose s'était arrêté.
Elyès n'aurait pas bien pu définir si c'était sa respiration, son cœur ou son cerveau qui s'était arrêté de fonctionner pendant une courte période, pourtant, alors, il eut l'impression d'avoir cessé de vivre durant un laps de temps. Puis tout était repartit. De nouveau, il avait pu entendre, sans vraiment écouter et comprendre, que des gens parlaient autour de lui. Il était parvenu à sentir des gens s'agiter, bouger, le toucher, même. Pourtant, aucune réaction n'était sortit de lui avant au moins une longue minute qui avait semblé être une éternité.
Les feuilles qu'il transportait d'un couloir à l'autre étaient tombées à terre, ses mains s'étaient décrispés doucement sans qu'il ne comprenne rien. Son visage restait stoïque, sa bouche s'entrouvrant petit à petit sans qu'un mot ne sorte, ses narines s'évasant et se refermant au rythme d'une respiration saccadée et ses yeux s'ouvrant grand sur le visage du corbeau annonciateur de mauvaises nouvelles. Il sembla d'ailleurs que ce dernier aurait voulu se trouver à mille lieu d'ici plutôt que d'affronter cette réaction froide de la part du troyen. Mais c'était lui qui avait eut la tâche de mettre Elyès au courant.
Madeline était à l'hôpital, suite à une blessure reçut au cours de son service.
Les gens autour d'Elyès étaient parvenu à redémarrer plus vite que ce dernier, certain lui adressant une tape affectueuse sur l'épaule avant de faire appeler un taxi, d'autre assurant qu'ils se chargeaient de tout pour que le troyens se précipite au chevet de la jeune femme et un autre, enfin, se pressant pour aller chercher quelques affaires pour le couvrir avant toute sortie. Ou peut-être qu'il n'y avait qu'une seule personne. Qu'importe.
Elyès, pour sa part, n'avait eut conscience que d'une seule chose. Une seule idée avait tambouriné encore et encore sa tête jusqu'à enfin se faire intégrer.
Madeline était blessée et à l'hôpital à cause d'une blessure, Madeline était à l'hôpital et blessée, Madeline était à l'hôpital, Madeline était à l'hôpital, Maddie était à l'hôpital, hôpital. Hôpital... Hôpital.
Et c'était toujours cette pensée qui l'obsédait, à une rue à peine du dit bâtiment, à bord d'un taxi coincé dans des bouchons. La malchance veut que l'on se retrouve toujours coincé quand on est le plus pressé. Actuellement, ce bouchon permis à Elyès de retrouver toute sa conscience qui l'avait jusqu'alors quittée. Il était étonnamment incapable de dire ce qui s'était passé entre l'annonce, à l'ambassade, et cet instant où précisément, il s'éveillait. Par des gestes lents, il regarda à droite, à gauche, comme pour déterminer où il se trouvait puis il se redressa hors de son siège pour regarder par la vitre avant.
Le conducteur du taxi émit un juron quant aux bouchons rencontrés alors qu'enfin, on lui donnait l'ordre d'aller « le plus vite possible, on paiera les amandes d'excès de vitesse. » C'était le genre d'ordre, avec le célèbre « suivez cette voiture !! » qui faisait qu'il aimait son métier. Et se retrouver coincé dans un bouchon était alors hautement frustrant. Il allait de nouveau jurer contre cette « agglomération de voitures tractées par des conducteurs du dimanche » (Version littéraire ici dans le texte) quand il entendit la portière arrière s'ouvrir et se fermer. Frileux pour deux sous d'une course impayée, le conducteur ouvrit sa vitre, s'apprêtant à réclamer son dut, mais une pluie de liquidité s'engouffra alors dans la voiture, son client ne semblant pas avoir la patience de compter exactement combien il devait.
Car pour le moment, Elyès n'en avait effectivement rien à fiche. Il slalomait entre les voitures, s'engouffrant dans chaque petits passages que lui cédaient les par-chocs avant et arrière et entama une course effrénée alors qu'il posait enfin pied sur le trottoir pour rejoindre au plus vite l'hôpital.
Pourtant, Elyès avait une peur viscéral des hôpitaux. Plus qu'une peur, finalement, le troyen se sentait capable de se dire en parfaite santé alors qu'il aurait craché du sang, plutôt que d'aller dans un hôpital. Et ironiquement, alors, il courait comme il pouvait pour rejoindre au plus vite le bâtiment qui le tétanisait habituellement, ayant l'envie ardente de se débarrasser de son manteau et son écharpe qui lui semblait entraver ses mouvements. La peur de perdre Madeline écrasant de loin, alors, les peurs que lui évoquait l'édifice.
Le trottoir glissait et quelque fois, Elyès faillit tomber à terre mais une mains savamment placée dans la neige lui permettant de reprendre sa courses au plus vite. Ses poumons le brûlaient pour alors le punir de sa course avec comme seul apport d'oxygène cet air sec et glacé. Ses mains aussi l'élançaient pour avoir eut l'impertinence de les plonger dans la neige fraiche en pensant qu'il n'y aurait pas de conséquences. Ses pieds hurlaient que ses chaussures n'étaient pas adaptées pour ce type de course, approuvé par ses jambes entières qui lui signalaient sans ménagement qu'un échauffement aurait été le bienvenue avant de vouloir battre le record de 100 mètre sur neige fraiche. Mais le troyen n'en avait strictement que faire.
Pour le moment, tout ce qu'il voyait, c'était le muret qu'il longeait et qui bientôt, offrirait une entrée vers l'hôpital où l'attendait Madeline.
Puis enfin, une anxiété lui causa des maux de ventres écœurant, rappelant à la surface quelques souvenirs enfouis depuis quelques temps. Et bientôt, avant même de se retrouver entré, Elyès se mit à imaginer le pire. Il n'avait pas entendu tout ce qu'on lui avait dit, à l'ambassade. Les détails, il ne les avait pas demandé et soudain, il ressentait ce manque comme un tord. Qu'est-ce qui l'attendait sur place ? Juste une blessure, ou plus ? Que pourrait-il faire alors ? Qu'est- ce qu'il devrait alors faire ?
Doucement, mais surement, des scénarios catastrophes s'enchainaient dans le cerveau du diplomate, lui faisant perdre toute rationalité et maîtrise de soit. Des larmes lui montaient aux yeux, et peu lui importait qu'elles soient d'origine physique, dues à une courses rapide dans un air glacial, ou qu'elle soit d'origine émotionnel. Elle lui obstruait la vue et d'un geste de manche rapide, Elyès les essuya avant de tourner dans la cour de l'hôpital. Quelques enjambés lui suffirent pour finalement pénétrer dans le bâtiment et aller à l'accueil où sans aucune politesse, avec une voix vive en émotion, il héla l'infirmière en charge des admissions, après être violemment entrer en contact avec le bureau qui stoppait alors sa course.
« Ma-Madeline de Lioncourt, s-s-s'il vous plaît ! » haleta-t-il.
La jeune femme chargée de l'accueil sursauta violemment de voir débouler ainsi un homme décoiffé, essoufflé et visiblement malade d'une course effrénée. L'angoisse qu'elle parvenait à lire sur son visage ne lui donna même pas envie de le reprendre à l'ordre, lui dire de se calmer, respirer et faire preuve d'un peu plus de courtoisie à dire un simple « bonjour. ». Du bout des doigts, elle chercha sur son bloc-mémo si elle avait connaissance d'une telle femme dans leurs établissement et eut un soupire soulagé en voyant le nom apparaître. Elle aurait voulu alors rassurer cet homme en lui assurant que tout allait bien, qu'il n'y avait pas de danger pour elle, mais le regard exorbité de panique de l'homme lui laissa juste le temps de répondre :
« Salle 211, les escaliers, au bout du couloir puis vous tournez à droite. »
Elyès repartit en courant, s'adaptant à ce nouveau sol et les nouveaux dangers qu'il offrait. Il n'entendit même pas la jeune femme de l'accueil lui hurler, dans un réveil d'autorité, qu'on ne courait pas dans les couloirs. Il évita avec brio les obstacles qui se dressaient sur sa route; monta quatre à quatre les marches qui le séparaient de cette fameuse chambre, tenant avec fermeté la barre sur le côté, s'aidant en se hissant pour monter encore plus vite et de nouveau, il ressentit le malaise qui s'affirmait en lui et qui lui empêchait jusqu'à avaler sa salive. Puis enfin, après quelques recherches, il se saisit de la poignée de porte derrière laquelle se trouvait en théorie son épouse et l'ouvrit avec fracas.
« Madeline !! »
Mais il n'y avait personne. Qu'un lit vide avec des draps dépliés, indiquant l'absence soudaine de son occupant.
Restant dans l'encadrement de la porte, sans un seul mouvement, les yeux grand ouvert devant cette absence, Elyès ne parvint plus à respirer.
Quelque chose s'était arrêté.
Elyès n'aurait pas bien pu définir si c'était sa respiration, son cœur ou son cerveau qui s'était arrêté de fonctionner pendant une courte période, pourtant, alors, il eut l'impression d'avoir cessé de vivre durant un laps de temps. Puis tout était repartit. De nouveau, il avait pu entendre, sans vraiment écouter et comprendre, que des gens parlaient autour de lui. Il était parvenu à sentir des gens s'agiter, bouger, le toucher, même. Pourtant, aucune réaction n'était sortit de lui avant au moins une longue minute qui avait semblé être une éternité.
Les feuilles qu'il transportait d'un couloir à l'autre étaient tombées à terre, ses mains s'étaient décrispés doucement sans qu'il ne comprenne rien. Son visage restait stoïque, sa bouche s'entrouvrant petit à petit sans qu'un mot ne sorte, ses narines s'évasant et se refermant au rythme d'une respiration saccadée et ses yeux s'ouvrant grand sur le visage du corbeau annonciateur de mauvaises nouvelles. Il sembla d'ailleurs que ce dernier aurait voulu se trouver à mille lieu d'ici plutôt que d'affronter cette réaction froide de la part du troyen. Mais c'était lui qui avait eut la tâche de mettre Elyès au courant.
Madeline était à l'hôpital, suite à une blessure reçut au cours de son service.
Les gens autour d'Elyès étaient parvenu à redémarrer plus vite que ce dernier, certain lui adressant une tape affectueuse sur l'épaule avant de faire appeler un taxi, d'autre assurant qu'ils se chargeaient de tout pour que le troyens se précipite au chevet de la jeune femme et un autre, enfin, se pressant pour aller chercher quelques affaires pour le couvrir avant toute sortie. Ou peut-être qu'il n'y avait qu'une seule personne. Qu'importe.
Elyès, pour sa part, n'avait eut conscience que d'une seule chose. Une seule idée avait tambouriné encore et encore sa tête jusqu'à enfin se faire intégrer.
Madeline était blessée et à l'hôpital à cause d'une blessure, Madeline était à l'hôpital et blessée, Madeline était à l'hôpital, Madeline était à l'hôpital, Maddie était à l'hôpital, hôpital. Hôpital... Hôpital.
Et c'était toujours cette pensée qui l'obsédait, à une rue à peine du dit bâtiment, à bord d'un taxi coincé dans des bouchons. La malchance veut que l'on se retrouve toujours coincé quand on est le plus pressé. Actuellement, ce bouchon permis à Elyès de retrouver toute sa conscience qui l'avait jusqu'alors quittée. Il était étonnamment incapable de dire ce qui s'était passé entre l'annonce, à l'ambassade, et cet instant où précisément, il s'éveillait. Par des gestes lents, il regarda à droite, à gauche, comme pour déterminer où il se trouvait puis il se redressa hors de son siège pour regarder par la vitre avant.
Le conducteur du taxi émit un juron quant aux bouchons rencontrés alors qu'enfin, on lui donnait l'ordre d'aller « le plus vite possible, on paiera les amandes d'excès de vitesse. » C'était le genre d'ordre, avec le célèbre « suivez cette voiture !! » qui faisait qu'il aimait son métier. Et se retrouver coincé dans un bouchon était alors hautement frustrant. Il allait de nouveau jurer contre cette « agglomération de voitures tractées par des conducteurs du dimanche » (Version littéraire ici dans le texte) quand il entendit la portière arrière s'ouvrir et se fermer. Frileux pour deux sous d'une course impayée, le conducteur ouvrit sa vitre, s'apprêtant à réclamer son dut, mais une pluie de liquidité s'engouffra alors dans la voiture, son client ne semblant pas avoir la patience de compter exactement combien il devait.
Car pour le moment, Elyès n'en avait effectivement rien à fiche. Il slalomait entre les voitures, s'engouffrant dans chaque petits passages que lui cédaient les par-chocs avant et arrière et entama une course effrénée alors qu'il posait enfin pied sur le trottoir pour rejoindre au plus vite l'hôpital.
Pourtant, Elyès avait une peur viscéral des hôpitaux. Plus qu'une peur, finalement, le troyen se sentait capable de se dire en parfaite santé alors qu'il aurait craché du sang, plutôt que d'aller dans un hôpital. Et ironiquement, alors, il courait comme il pouvait pour rejoindre au plus vite le bâtiment qui le tétanisait habituellement, ayant l'envie ardente de se débarrasser de son manteau et son écharpe qui lui semblait entraver ses mouvements. La peur de perdre Madeline écrasant de loin, alors, les peurs que lui évoquait l'édifice.
Le trottoir glissait et quelque fois, Elyès faillit tomber à terre mais une mains savamment placée dans la neige lui permettant de reprendre sa courses au plus vite. Ses poumons le brûlaient pour alors le punir de sa course avec comme seul apport d'oxygène cet air sec et glacé. Ses mains aussi l'élançaient pour avoir eut l'impertinence de les plonger dans la neige fraiche en pensant qu'il n'y aurait pas de conséquences. Ses pieds hurlaient que ses chaussures n'étaient pas adaptées pour ce type de course, approuvé par ses jambes entières qui lui signalaient sans ménagement qu'un échauffement aurait été le bienvenue avant de vouloir battre le record de 100 mètre sur neige fraiche. Mais le troyen n'en avait strictement que faire.
Pour le moment, tout ce qu'il voyait, c'était le muret qu'il longeait et qui bientôt, offrirait une entrée vers l'hôpital où l'attendait Madeline.
Puis enfin, une anxiété lui causa des maux de ventres écœurant, rappelant à la surface quelques souvenirs enfouis depuis quelques temps. Et bientôt, avant même de se retrouver entré, Elyès se mit à imaginer le pire. Il n'avait pas entendu tout ce qu'on lui avait dit, à l'ambassade. Les détails, il ne les avait pas demandé et soudain, il ressentait ce manque comme un tord. Qu'est-ce qui l'attendait sur place ? Juste une blessure, ou plus ? Que pourrait-il faire alors ? Qu'est- ce qu'il devrait alors faire ?
Doucement, mais surement, des scénarios catastrophes s'enchainaient dans le cerveau du diplomate, lui faisant perdre toute rationalité et maîtrise de soit. Des larmes lui montaient aux yeux, et peu lui importait qu'elles soient d'origine physique, dues à une courses rapide dans un air glacial, ou qu'elle soit d'origine émotionnel. Elle lui obstruait la vue et d'un geste de manche rapide, Elyès les essuya avant de tourner dans la cour de l'hôpital. Quelques enjambés lui suffirent pour finalement pénétrer dans le bâtiment et aller à l'accueil où sans aucune politesse, avec une voix vive en émotion, il héla l'infirmière en charge des admissions, après être violemment entrer en contact avec le bureau qui stoppait alors sa course.
« Ma-Madeline de Lioncourt, s-s-s'il vous plaît ! » haleta-t-il.
La jeune femme chargée de l'accueil sursauta violemment de voir débouler ainsi un homme décoiffé, essoufflé et visiblement malade d'une course effrénée. L'angoisse qu'elle parvenait à lire sur son visage ne lui donna même pas envie de le reprendre à l'ordre, lui dire de se calmer, respirer et faire preuve d'un peu plus de courtoisie à dire un simple « bonjour. ». Du bout des doigts, elle chercha sur son bloc-mémo si elle avait connaissance d'une telle femme dans leurs établissement et eut un soupire soulagé en voyant le nom apparaître. Elle aurait voulu alors rassurer cet homme en lui assurant que tout allait bien, qu'il n'y avait pas de danger pour elle, mais le regard exorbité de panique de l'homme lui laissa juste le temps de répondre :
« Salle 211, les escaliers, au bout du couloir puis vous tournez à droite. »
Elyès repartit en courant, s'adaptant à ce nouveau sol et les nouveaux dangers qu'il offrait. Il n'entendit même pas la jeune femme de l'accueil lui hurler, dans un réveil d'autorité, qu'on ne courait pas dans les couloirs. Il évita avec brio les obstacles qui se dressaient sur sa route; monta quatre à quatre les marches qui le séparaient de cette fameuse chambre, tenant avec fermeté la barre sur le côté, s'aidant en se hissant pour monter encore plus vite et de nouveau, il ressentit le malaise qui s'affirmait en lui et qui lui empêchait jusqu'à avaler sa salive. Puis enfin, après quelques recherches, il se saisit de la poignée de porte derrière laquelle se trouvait en théorie son épouse et l'ouvrit avec fracas.
« Madeline !! »
Mais il n'y avait personne. Qu'un lit vide avec des draps dépliés, indiquant l'absence soudaine de son occupant.
Restant dans l'encadrement de la porte, sans un seul mouvement, les yeux grand ouvert devant cette absence, Elyès ne parvint plus à respirer.