Central Park, Babel, 11 : 38 a.m.
Ces lettres s’affichant sur un travelling du gigantesque parc par une magnifique journée d’automne en faisant « tchic tchic tchic » avec emphase…
Oui, c’était ce qu’imaginait Elie quand il levait les yeux vers la navette de BabyNews. Et pourtant, il ne se trouvait pas le moins du monde sur le tournage d’une fiction. C’était juste que les journalistes avaient mis tellement de moyens pour couvrir « une garden party entre intimes organisée par Elie Moon » que le directeur de l’Atome Crochu avait l’impression de se trouver sur un plateau de tournage d’un holo à gros budget. Bon, peut-être que son idée d’organiser ça dans le plus vaste et célèbre parc de Babel et d’y inviter un chef d’état y était pour quelque chose. D’ailleurs, Elie vit deux chasseurs traverser le ciel d’un bleu limpide pour se poster au-dessus de la navette de BabyNews, signe que le Gouverneur de Babylone allait bientôt arriver. Elie décida donc de vérifier une dernière fois que tout était en ordre. Il fallait que l’échantillon d’employés qu’il avait prélevé à l’Atome Crochu soit prêt à se plier aux désirs de ses invités. Enfin, dans la limite du raisonnable, bien sûr… Elie se dirigea vers la barrière de sécurité. Il contourna un arbre, vit deux personnes s’embrasser fougueusement et il continua d’un pas allègre. Puis… Attendez une seconde…
Elie suspendit sa jambe droite qui allait entamer un nouveau pas avec insouciance. Il se retourna d’un mouvement lent puis écarquilla les yeux lorsqu’ils tombèrent sur le couple qui s’était éclipsé discrètement derrière la végétation. C’était deux femmes. L’une avait des allures masculines et portait l’uniforme de la sécurité de l’Atome Crochu. L’autre, plus frêle, était une des barmaid de l’Atome Crochu qui avait été sélectionnée pour servir les invités d’Elie Moon lors de la garden party. Elie éclata de rire. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Voir un couple amoureux, ça le rendait euphorique. Surtout un couple amoureux qui ne peut pas s’empêcher de se peloter même sur son lieu de travail. Mais ce n’était pas professionnel. Elie avait beau aimer les amoureux, il voulait que ses employés lui montrent qu’ils étaient conscient qu’on attendait d’eux un service exptionnel à l’Atome Crochu. Oui, les clients d’Elie Moon devaient être reçus exceptionnellement bien, pas moins. En général, Elie Moon faisait confiance à son directeur des ressources humaines et à son équipe pour engager un personnel ultra-compétent et le gérer. Mais quand le directeur de l’Atome Crochu était présent à l’une des manifestations organisées par son établissement, celui-ci voulait constater les qualités professionnelles de ses employés de ses propres yeux… Bien sûr, il ne le montrait pas, il le faisait discrètement, il n’avait pas envie de mettre une pression supplémentaire sur les épaules de son personnel. De toute façon, sa présence seule suffisait à leur donner des ailes. Aussi sympathique qu’il puisse avoir l’air, c’était le grand patron, après tout. Et puis c’était Elie Moon. Alors quand il voyait ces deux femmes qui s’oubliaient à ce point, Elie trouvait cela un peu fort, tout de même.
Cela dit, il avait besoin d’elles dans l’immédiat. Et s’il ne les virait pas dans l’immédiat, il ne les virerait pas non plus tard. Il voulait qu’elles fassent bien leur travail pendant cette garden party et si on les avait engagées, c’était qu’elles en étaient normalement capables. Bien sûr, elles pourront être virées, mais comme les autres employés : si on les surprend en pleine faute professionnelle.
« Bien, bien, fit Elie en cessant de rire. Si un de mes invités meure de soif ou mitraillé par l’holocaméra d’un journaliste, je saurais sur qui rejeter la faute. »
Elie avait mis ses poings sur ses hanches. Son sourire et ses yeux étaient malicieux. Mais il ne fallait pas s’y tromper : il s’agissait d’un avertissement, même s’il était prononcé avec humour.
Ces lettres s’affichant sur un travelling du gigantesque parc par une magnifique journée d’automne en faisant « tchic tchic tchic » avec emphase…
Oui, c’était ce qu’imaginait Elie quand il levait les yeux vers la navette de BabyNews. Et pourtant, il ne se trouvait pas le moins du monde sur le tournage d’une fiction. C’était juste que les journalistes avaient mis tellement de moyens pour couvrir « une garden party entre intimes organisée par Elie Moon » que le directeur de l’Atome Crochu avait l’impression de se trouver sur un plateau de tournage d’un holo à gros budget. Bon, peut-être que son idée d’organiser ça dans le plus vaste et célèbre parc de Babel et d’y inviter un chef d’état y était pour quelque chose. D’ailleurs, Elie vit deux chasseurs traverser le ciel d’un bleu limpide pour se poster au-dessus de la navette de BabyNews, signe que le Gouverneur de Babylone allait bientôt arriver. Elie décida donc de vérifier une dernière fois que tout était en ordre. Il fallait que l’échantillon d’employés qu’il avait prélevé à l’Atome Crochu soit prêt à se plier aux désirs de ses invités. Enfin, dans la limite du raisonnable, bien sûr… Elie se dirigea vers la barrière de sécurité. Il contourna un arbre, vit deux personnes s’embrasser fougueusement et il continua d’un pas allègre. Puis… Attendez une seconde…
Elie suspendit sa jambe droite qui allait entamer un nouveau pas avec insouciance. Il se retourna d’un mouvement lent puis écarquilla les yeux lorsqu’ils tombèrent sur le couple qui s’était éclipsé discrètement derrière la végétation. C’était deux femmes. L’une avait des allures masculines et portait l’uniforme de la sécurité de l’Atome Crochu. L’autre, plus frêle, était une des barmaid de l’Atome Crochu qui avait été sélectionnée pour servir les invités d’Elie Moon lors de la garden party. Elie éclata de rire. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Voir un couple amoureux, ça le rendait euphorique. Surtout un couple amoureux qui ne peut pas s’empêcher de se peloter même sur son lieu de travail. Mais ce n’était pas professionnel. Elie avait beau aimer les amoureux, il voulait que ses employés lui montrent qu’ils étaient conscient qu’on attendait d’eux un service exptionnel à l’Atome Crochu. Oui, les clients d’Elie Moon devaient être reçus exceptionnellement bien, pas moins. En général, Elie Moon faisait confiance à son directeur des ressources humaines et à son équipe pour engager un personnel ultra-compétent et le gérer. Mais quand le directeur de l’Atome Crochu était présent à l’une des manifestations organisées par son établissement, celui-ci voulait constater les qualités professionnelles de ses employés de ses propres yeux… Bien sûr, il ne le montrait pas, il le faisait discrètement, il n’avait pas envie de mettre une pression supplémentaire sur les épaules de son personnel. De toute façon, sa présence seule suffisait à leur donner des ailes. Aussi sympathique qu’il puisse avoir l’air, c’était le grand patron, après tout. Et puis c’était Elie Moon. Alors quand il voyait ces deux femmes qui s’oubliaient à ce point, Elie trouvait cela un peu fort, tout de même.
Cela dit, il avait besoin d’elles dans l’immédiat. Et s’il ne les virait pas dans l’immédiat, il ne les virerait pas non plus tard. Il voulait qu’elles fassent bien leur travail pendant cette garden party et si on les avait engagées, c’était qu’elles en étaient normalement capables. Bien sûr, elles pourront être virées, mais comme les autres employés : si on les surprend en pleine faute professionnelle.
« Bien, bien, fit Elie en cessant de rire. Si un de mes invités meure de soif ou mitraillé par l’holocaméra d’un journaliste, je saurais sur qui rejeter la faute. »
Elie avait mis ses poings sur ses hanches. Son sourire et ses yeux étaient malicieux. Mais il ne fallait pas s’y tromper : il s’agissait d’un avertissement, même s’il était prononcé avec humour.